Boris Le Lay à nouveau condamné !

Marie Gueye

4 mois de prison avec sursis, 15.000€ d’amende. Boris Le Lay, administrateur du site breizatao vient d’apprendre à ses dépens que le mot racisme a le même sens à Quimper et à Brest : il vient d’être une nouvelle fois condamné, cette fois pour les propos inqualifiables qu’il avait tenus à l’occasion de l’élection de Marie Gueye en tant que conseillère générale à Brest. « On a une victime qui est désignée à la vindicte populaire, on explique  que, parce qu’elle est noire, elle est une souillure. Ça, c’est parfaitement inadmissible, c’est de l’injure; inciter les prétendues races à se lever les unes contre les autres, c’est parfaitement inqualifiable », a souligné Me Pierre-Hector Rustique, avocat de Marie Gueye (source, AFP).

Le courageux Le Lay n’était évidemment ni présent ni représenté à l’audience (ce qui ne l’empêche pas de faire la manche pour ses frais d’avocat). Il longtemps bénéficié d’une scandaleuse impunité, réussissant à déjouer les actions judiciaires (il a résidé au Japon, son site est hébergé aux États-Unis, ce qui lui garantit une protection absolue de la Constitution de ce pays).

Le Lay a évidemment fait appel de ce jugement. Il n’en a pas fini avec la justice : le 19 novembre, ce sera le jugement en appe (l’audience vient d’être reportée)l, à Rennes, de sa condamnation de juin 2013 à Quimper, dans deux autres affaires de racisme.

Ce qui va lui permettre de se poser une nouvelle fois en victime du complot juif, maçonnique, communiste, socialiste, j’en passe et des meilleures…

Valeurs actuelles… comme en quarante ?

L’hebdomadaire « valeurs actuelles », qui n’a jamais été un modèle journalistique, ni une référence en matière d’information, s’est fendu, pour son dernier numéro, d’une une abjecte, avec en titre principal, « Roms, l’overdose », et en sous-titres, « le ras-le-bol des Français », puis « assistanat, délinquance : ce qu’on n’a pas le droit de dire ».

Cet hebdomadaire nous a habitués à des une souvent limites, et le site Rue 89 s’est livré à leur analyse depuis le lancement de sa nouvelle formule, en janvier 2013, soit 31 numéros. L’auteur de l’article, le journaliste François Kruq, dresse le prototype de la « bonne une » à la sauce « valeurs actuelles » :

  • « un titre-choc pour hérisser le poil des bien-pensants (« La France barbare » pour lancer la nouvelle formule, « Roms, l’overdose » cette semaine) ;
  • un sous-titre révélant la vérité que ces mêmes bien-pensants veulent ignorer (« Toutes les 24 heures : 13 000 vols, 2 000 agressions, 200 viols » en janvier, un sondage forcément exclusif sur « le ras-le-bol des Français » cette semaine) ;
  • un « appel de une », un de ces petits titres dans un coin de la couverture, évoquant le combat si fédérateur contre le mariage homosexuel (« Vague de fond et mensonge d’Etat » en janvier, « Sur la route avec les Veilleurs » cette semaine). »

(source : l’article de François Kruq, intitulé « ‘Roms, l’overdose’ : imaginez la prochaine couv’ de Valeurs actuelles »)

Puis l’auteur s’efforce de décrypter les 31 unes, d’en analyser le sens profond et d’essayer d’en deviner les motivations : un article passionnant, qui permet de pénétrer à l’intérieur d’un projet politique parfaitement assumé.

Cette une a fort heureusement déclenché une marée de protestations, sur les réseaux sociaux dès mercredi après-midi, puis de la part des appareils politiques et des associations. La Ligue des droits l’Homme a joint sa voix à ce concert de protestation, en publiant en fin d’après-midi, ce jeudi 22 août, le communiqué suivant :

Valeurs actuelles… comme en quarante ?

La Ligue des droits de l’Homme condamne avec la plus grande fermeté l’utilisation par la rédaction de l’hebdomadaire Valeurs actuelles dans la une et le contenu du numéro du 22 août 2013 de termes stigmatisants et injurieux vis-à-vis des Roms. Sous prétexte d’un sondage commandé par le journal à propos des occupations de terrains, Valeurs actuelles s’autorise en première page à stigmatiser l’ensemble des Roms en y accolant les termes « assistanat » et « délinquance ». Elle appelle par ailleurs à une réaction à leur égard puisqu’elle considère leur présence comme provoquant une « overdose ». La rédaction demande au gouvernement une réponse sur cette base. Il s’agit ainsi d’une prise de position raciste, puisque des personnes sont désignées non pas pour ce qu’elles font, mais pour ce qu’elles sont.

Le contenu du journal développe cette idéologie répugnante en qualifiant les Roms de « plaie » et de « fléau », menaçant notre pays d’invasion et justifiant une réaction citoyenne. Par un communiqué de presse, le journal se prétend républicain et soutient défendre avec force les principes fondateurs de notre démocratie. Mais ce cache ne trompera personne. Valeurs actuelles a glissé dans les limbes de l’extrême droite haineuse, appelant à la violence à l’encontre d’individus à raison de leur origine.

 

Déchaînement de haine raciale et de xénophobie sur les réseaux sociaux

Copie d'écran de la page facebook "adopte un gitan", aujourd'hui fermée.

Stella Vidal est une militante de droite, qui a démarré à l’UDR, est passée par le RPR et poursuit sa « carrière » à l’UMP. Aujourd’hui, on la classe dans la droite « décomplexée ». Cette femme d’un âge respectable tient des propos qui le sont beaucoup moins : elle posté un twitt dans lequel elle traitait Christiane Taubira de « guenon guyanaise », reprenant la caricature qu’on avait vue lors des manifestations contre le mariage ouvert aux personnes de même sexe.  Elle a supprimé son tweet, mais sans s’excuser ni regretté quoique ce soit : elle s’est contentée d’écrire sur son blog : « Après y avoir réfléchi, j’avoue que ce n’était pas du meilleur goût, mais quand on est très en colère suite à des propos insultants pour la Droite et ses militants, en réagissant à chaud, on surréagit », après avoir déploré être victime d’une « cabale » : « tout ça pour avoir, sur un coup de colère après son réquisitoire sur la Droite laxiste, taxé Taubira de « guenon guyannaise » et avoir joint une photo-montage anonyme qui figure en bonne place sur le Net ». L’UMP a exclu de ces rangs, les jours derniers, un de ses militants qui avait publié un tweet sur l’étoile rose et la déportation des homosexuels. Fera-t-elle de même à l’encontre de cette « militante », ou jugera-t-elle, elle aussi, qu’il ne s’agit que d’une « sur réaction » due à la colère ?

La page Facebook « adopte un gitan », qui n’est plus accessible aujourd’hui et qui était encore publique jeudi 8 août,  s’attaque pour sa part aux gens du voyage. On y trouve tous les clichés : voleurs de cuivre, grosses cylindrées, saleté, amalgame Roms et gitants etc… Il semble que cette page a été largement signalée à Facebook et qu’elle finalement été fermée (elle avait dû l’être une première fois, mais rouverte aussitôt). Une page de droite elle aussi décomplexée.

On voit bien au travers de ces deux exemples (on pourrait les multiplier) que les blogs et les réseaux sociaux servent de vecteur à cette droite qui n’a plus honte de montrer son vrai visage. Cette droite les a depuis longtemps investis. Et elle ne se contente pas de cela : elle propage ses idées racistes et xénophobes dans les commentaires des journaux et des blogs. On peut d’ailleurs se demander s’il n’y a pas des militants spécialisés dans cette « veille » numérique et chargés de commenter les articles qui traite de ces sujets, tant leur style et le contenu est stéréotypé. On avait réussi à le prouver avec les site français de souche, dont les articles étaient partagés sur Facebook des centaines de fois, et souvent avec à l’unité prêt le même nombre de partage, ce qui lui valait de figurer en tête du classement « ebuzzing ».

Le phénomène est inquiétant.  La publication de ce type de propos s’est accélérée depuis l’examen de  la loi sur le mariage pour tous, et depuis cet été, et les propos sont de plus en plus violents. Le fait qu’ils sont parfois tenus par des personnalités politiques (le meilleur exemple est sans doute celui de Christine Boutin) contribue naturellement à encourager certains esprits faibles, tels que cette dame ou l’auteur anonyme de la page « adopte un gitan », à publier des propos de plus en plus violents.

L’association Amaro Drom, présidée par Véronique Labbé, a porté plainte pour provocation à la haine raciale contre la page facebook « adopte un gitan ».

Une proposition de loi pour dénoncer les étangers en situation irrégulière

PROPOSITION DE LOI

obligeant tout officier public à informer le procureur de la République et le préfet de département de la situation irrégulière dans laquelle se trouve un individu au regard du droit français.

La proposition de loi comporte un article unique ainsi rédigé :

« Art. L. 621-2-1. – Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance qu’une personne entre ou séjourne irrégulièrement sur le territoire français, doit transmettre au préfet de la République, parallèlement au procureur de la République, tout document ou information qui y sont relatifs. »

Une proposition de loi déposée par le député UMP Bernard Reynès, et cosignée, naturellement, par son camarade de jeu Marc Le Fur.

Il s’agit ni plus ni moins de contraindre les « officiers » public, c’est-à-dire les maires, et tout fonctionnaire, à dénoncer les étrangers qui n’ont pas de titre de séjour ou de récépissé de demande d’asile.

Cette obligation ne concernait jusqu’alors que les personnes ayant commis un délit. Le séjour irrégulier en France n’en étant pas un (il s’agit seulement d’une infraction), les officiers publics et les fonctionnaires n’étaient pas tenus à cette obligation de délation.

Ces gentils députés entendent donc rectifier le tir. Et cela au nom de la lutte contre l’immigration irrégulière, qui, tout le monde le sait, gangrène la société française.

À ce propos, les politiques, de droite comme de gauche, utilisent volontiers une statistique qui classe la France 6ème sur 197 pays pour le nombre d’immigrés qu’elle accueille. Ce chiffre n’a aucun intérêt. Celui qui compte réellement, c’est la proportion de personnes immigrées par rapport à la population du pays. Et là, patatras, la France dégringole à la 54ème place, avec 10,7% d’immigrés, derrière des petits pays tels que les Emirats arabes unis (70%) et la Suisse (23%).

Il serait temps de parler sérieusement de ce problème, au lieu de stigmatiser les étrangers et de caresser l’extrême droite dans le sens du poil !

Le député de la 3ème circonscription des Côtes d’Armor a également cossigné, parmi de nombreuses autres, une proposition de loi « visant à faire respecter le droit de propriété privé ou public et à renforcer la procédure d’expulsion des gens du voyage », ainsi que celle visant à interdire le mariage aux personnes en situation irrégulière

 

Ils veulent interdire le mariage aux étrangers en situation irrégulière

Proposition de loi

Article unique

Art. 143-1. – Le mariage ne peut être célébré si l’un des futurs époux se trouve en situation irrégulière sur le sol français.

Et parmi les 38 signataires (tous UMP) de cette proposition de loi, on trouve qui ? M. Le Fur, député de la 3ème circonscription des Côtes d’Armor, bien sûr !

M. Le Fur doit avoir un problème avec le mariage. Il s’est brillamment illustré pendant les débats sur le mariage ouvert aux couples de même sexe, ce qui lui avait valu d’être sanctionné (ça fait désordre, pour un vice-président de l’Assemblée nationale !). Pas plus tard que le mardi 30 juillet, on a pu le voir à Loudéac participer à une soirée « veilleurs », c’est-à-dire en fait à une prière de rue contre quoi il s’élève lorsqu’elles sont organisées par des Musulmans… Prière de rue qui n’a pas pu compromettre beaucoup l’ordre public : le député était entouré de 11 personnes… Et en 2010 il avait commis une proposition de loi visant les mariages dits « gris » (clairs ou foncés ?). Proposition qui était naturellement tombée dans les oubliettes de l’histoire.

La présente proposition risque fort elle aussi de ne pas avoir beaucoup d’avenir. On va expliquer pourquoi à M. Le Fur :

Comme le rappelle le site de l’association « Les amoureux au ban public »,

  • Le droit au mariage est un droit constitutionnel, réaffirmé régulièrement par le conseil constitutionnel (Décision n°2003-484 DC du 20 novembre 2003) ;
  • Cette proposition est contraire aux engagements internationaux de la France, et en particulier aux articles 8 et 12 de la Convention européenne des droits de l’Homme (CEDH) ;
  • « Selon une jurisprudence constante de la Cour Européenne des droits de l’Homme, les dispositions de la Convention s’appliquent à toute personne se trouvant sur le territoire d’un Etat partie. Dès lors, une personne, quelle que soit sa nationalité, bénéficie du droit d’invoquer la Convention, y compris si elle se trouve sur le territoire en situation irrégulière », conclut Amoureux au ban public.

Autre point, et non le moindre : cette proposition de loi ne pénaliserait pas que les étrangers en situation irrégulière, puisqu’elle concernerait directement les ressortissants français souhaitant épouser un étranger.

Ces 38 députés savent pertinemment que leur proposition ne peut pas aboutir. Mais ce qui compte pour eux, évidemment, c’est l’effet d’annonce, qui leur permet de se rapprocher un peu plus de l’extrême droite et d’envoyer un signe d’amitié au front national pour les prochaines municipales.

Monsieur Le Fur a-t-il conscience que sa proposition de loi est en fait une incitation à vivre dans le pêché ?

La Mayenne envahie par une horde de 14 mineurs isolés étrangers !

Source : RESF Indre-et-Loire

L’exclusion progresse.

« Après les gens du voyage et les Roms, voici le tour des mineurs étrangers isolés » : Pierre Henry, directeur général de France Terre d’asile est indigné.

La raison de son indignation ? un arrêté, pris par le président du conseil général de la Mayenne, Jean Arthuis, qui décide de ne plus accueillir de mineurs étrangers isolés dans son département.

Ce département est en effet sinistré : il a été, rendez-vous compte, en deux mois, envahi par une horde de pas moins de 9 jeunes étrangers, qui sont venus s’ajouter aux cinq déjà présents ! on pourrait en rire s’il ne s’agissait pas de situations dramatiques concernant des jeunes mineurs livrés à eux-mêmes sans aucune protection.

On rit d’autant moins que, sans aller pour le moment jusqu’à des mesures aussi radicales que celle du président mayennais, de plus en plus de département veulent se débarrasser de ce « problème ».

Il y a bien un problème, personne ne le conteste. Et personne ne nie que ces jeunes mineurs font l’objet d’un trafic, qu’ils sont exploités par des passeurs et des filières souvent mafieuse.

Mais personne ne peut nier non plus que ces jeunes sont en détresse, en danger. Cet arrêté, souligne Pierre Henry, est contraire à l’article L. 112-3 du code de l’action sociale et des familles, et «contrevient à la mission du Département, qui doit prendre en charge les mineurs privés temporairement ou définitivement de la protection de leur famille, et ce sans condition de nationalité». Lire également l’article dans Libération.

À noter que France Terre d’Asile participe à  une campagne  européenne en faveur du droit d’asile.

Rroms : de plus en plus d’évacuations forcées

Trois ans après le triste « discours de Grenoble » qui marquait une déclaration de guerre du président de la République de l’époque à toute une partie de la population, les Rroms et les gens du voyage, il y a eu changement de majorité. Mais pas de changement politique sur ce sujet. Pour preuve, les statistiques d’évacuations forcées des Rroms au cours du 2ème trimestre 2013 : 5482 personnes évacuées, deux fois plus qu’au premier trimestre. Des résultats à faire pâlir de jalousie les Hortefeux, Besson et Guéant. Et à faire rugir de plaisir M. Estrosi, qui s’est fait remarquer ce week-end par des déclarations qui donnent la nausée

La parution de ces statistiques a été l’occasion pour l’ERRC (European Roma Rights center) et la Ligue des droits de l’Homme de publier un communiqué commun dans lequel les deux associations les commentent. On peut télécharger le dossier statistique complet ici. Lire également l’article paru dans le journal l’Humanité.

Les Roms étrangers évacués de force durant le deuxième trimestre de l’année 2013 ont été plus nombreux que durant le premier trimestre. Ces nouvelles données délivrées par la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et le European Roma Rights Centre (ERRC) viennent d’être publiées dans le recensement des évacuations forcées du deuxième trimestre 2013.

Un total de 5 482 personnes ont été évacuées de force par les autorités durant le deuxième trimestre, comparé à 2 883 durant le premier trimestre de 2013.

La plus forte augmentation du nombre d’évacuations forcées a été observée en Ile-de-France. Dans les autres régions (incluant Paca, Rhône-Alpes et le Nord), les évacuations forcées ont perduré à un rythme stable.

Trois personnes, dont un enfant, sont décédées dans un incendie d’un squat à Lyon, le 13 mai. Ce serait une bougie d’éclairage qui aurait causé l’incendie après que l’électricité a été coupée quelques jours auparavant. En tout, le nombre de personnes forcées d’évacuer leurs lieux de vie à cause d’un incendie, d’une inondation ou d’une agression, a diminué (530 contre 1 007).

Durant le deuxième trimestre 2013, les évacuations forcées ont continué à un rythme élevé et, dans la plupart des cas, sans solution alternative crédible de relogement ni d’accompagnement social. Dans la pratique, la mise en application de la circulaire interministérielle du 26 août 20121 « relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites » reste rare, hétérogène ou est généralement très rapide et superficielle. Elle s’apparente souvent plutôt à un recensement des populations qu’à un réel et durable travail social d’insertion. Malgré le fait qu’aucune expulsion du territoire ne soit rapportée durant le deuxième trimestre, le recensement montre qu’il y a eu 8 distributions massives d’obligations de quitter le territoire français (OQTF), attribuées à 424 personnes.

Les autorités françaises continuent dans la réalité à violer impunément les lois européennes et plusieurs traités internationaux, notamment la Charte sociale européenne révisée. Ceci se perpétue tout en développant un discours gouvernemental ambigu, se traduisant dans les faits par la même violence qu’antérieurement. Les traumatismes faisant suite aux évacuations forcées continuent de provoquer une précarité de plus en plus grande : rupture d’accompagnement social, déscolarisation des enfants, rupture de soins, instabilité, pertes de biens personnels… sans évoquer les traumatismes psychologiques.

Ce n’est pas en souhaitant leur retour dans leur pays d’origine que l’on va réussir à insérer, en France, ces populations vivant dans les bidonvilles. Ce n’est pas une solution à long terme durable pour la France.

Nous demandons l’arrêt immédiat de cette politique de rejet : les évacuations forcées ne peuvent se perpétuer au mépris des traités internationaux et européens. Au-delà de l’application concrète de la circulaire du 26 août, nous demandons par ailleurs qu’une véritable politique d’insertion pour ces personnes en grande précarité soit mise en place. Cette politique devra dépasser celle qui « anticipe et accompagne » leurs expulsions ou leurs évacuations forcées.

 

Estrosi se lâche sur les gens du voyage et l’Islam

Photo Europe 1

On croit rêver. Mais alors ça serait un cauchemar.

M. Estrosi s’est surpassé pendant l’émission « Le grand rendez-vous », sur Europe 1, à laquelle il était invité. Il s’y est naturellement exprimé sur la décision du Conseil constitutionnel qui a rejeté les comptes de campagnes de M. Sarkozy. Mais il s’est aussi exprimé sur les gens du voyage.

Et là, le maire de Nice a pratiquement appelé les maires de France à engager une chasse aux gens du voyage et aux Rroms : « j’appelle les maires de France à la révolte quelque part et à utiliser le mode d’emploi qui est le mien », a-t-il déclaré, avant d’expliquer en quoi consiste son « mode d’emploi ».

Il est simple. Il repose sur cette première affirmation du maire de Nice : « j’en ai maté d’autres, je  vous materai ». Phrase qu’il indique avoir prononcé à l’adresse de gens du voyage qui s’étaient installés sur un terrain de football de Nice. Notons déjà que s’ils se sont installés là, c’est  faute d’autre lieu d’accueil, or, la loi fait obligation aux communes d’une certaine importance de prévoir des aires d’accueil.

Mais passons. Le mode d’emploi :

  • Installation de caméras « partout, pour surveiller vos faits et gestes dans les heures qui viennent. On va noter ceux qui rentrent, ceux qui sortent, à quelle minute, à quel moment et ce que vous allez faire partout, dans la ville, dans la métropole, etc ».
  • Relevé des immatriculations
  • Référé devant le tribunal à titre conservatoire, pour pouvoir saisir les véhicules, « vous savez ces belles et grosses voitures avec lesquelles ils tirent leurs belles et grosses caravanes pour lesquelles les Français, il (leur) faudrait quelquefois toute une vie pour se payer la même (…) »
  • Faire payer aux gens du voyage les dégâts que le maire les accuse d’avoir provoqués : « non seulement vous allez partir, mais avant, vous allez payer. Si vous ne payez pas, OK, saisie des véhicules (…) pour pouvoir rembourser ce que les contribuables de Nice n’ont pas à payer. »

C’est assez savoureux que M. Estrosi parle de « rembourser ce que les contribuables n’ont pas à payer ». La décision du Conseil constitutionnel de refuser les comptes de campagne de l’ancien président de la République a pour conséquence que l’Etat ne remboursera pas l’UMP de ses frais de campagne. L’UMP lance donc une souscription. Mais ce que l’UMP ne dit pas, c’est que les souscripteurs qui verseront leur aumône par chèque auront la possibilité de déclarer cette somme au fisc, ce qui leur permettra d’obtenir une réduction (réduction, pas déduction !) d’impôt égale à 66% de la somme versée. M. Estrosi affirme que l’UMP a déjà collecté 2 millions d’Euros. Les contribuables vont dont payer 1,320 million d’euros pour rembourser les généreux donateurs. Pour rembourser une amende, en fait. Ceci n’empêche pas M. Estrosi de considérer qu’il s’agit d’un « impôt sur l’opposition »…

Et M. Estrosi ne s’est pas arrêté là. Après les gens du voyage et les Rroms, il s’en est pris à l’Islam, « incompatible avec la démocratie »

N’en jetez plus, la coupe est pleine.

 

Sécurité et immigration : les thèmes du front national pour les municipales à Rennes

Le front national est parti en campagne pour les élections municipales. C’est ainsi qu’à Rennes, des électeurs ont trouvé dans leur boîte aux lettre un questionnaire signé du futur candidat à la mairie de Rennes, Gérard de Mellon, au nom de « Rennes bleu marine » (sans doute le nom de la future liste).

Le questionnaire laisse entendre que les candidats de cette future liste seront très attentifs aux attentes des électeurs.

Les questions sont réparties dans 13 rubriques différentes, parmi lesquelles, bien entendu, l’immigration et la sécurité.

Pour l’immigration, deux questions : « Dans notre ville, l’immigration vous semble excessive, raisonnable, faible, sans opinion », et « Pensez-vous qu’il serait normal que les emplois, les logements, les aides sociales soient prioritairement réservés aux français, oui, non, sans opinion ». Et, disséminées dans le questionnaire :

  • dans la rubrique emploi, par exemple à la question sur le chômage, on peut lire deux propositions, « protéger notre économie en protégeant nos frontières (…) », puis « stopper l’immigration utilisée par la haute finance (…) » ;
  • dans la rubrique sécurité, « diriez-vous que l’insécurité est souvent liée à une immigration incontrôlée ? »
  • dans la rubrique « vie associative et culturelle », « diriez vous que l’action culturelle municipale (…) défend la culture et l’identité françaises ? »
  • dans la rubrique « logement » : « souhaiteriez-vous que l’accès aux logements sociaux soit réservé en priorité aux Français ? »
  • enfin, dans la rubrique « enfance, scolarité » : « êtes-vous favorables à l’intrusion d’interdits alimentaires religieux (halal par exemple) dans les cantines scolaires »

Une des personnes qui ont reçu ce questionnaire note qu’il s’agit « d’un exemple assez grossier d’enquête inductive (…) comme j’apprends à mes étudiants à ne pas en  faire ». La même personne note également le détournement scandaleux « dela robe de Marianne, transformée en flamme ».

Rien de nouveau sous le soleil : le vieux Le Pen est toujours présent derrière la fille qui reprend les thèmes classiques du parti. Thèmes repris jusqu’à la nausée par l’UMP.

Le Lay : la dictature socialo communiste a encore frappé !

« Souilleurs de notre peuple, les socialistes présentent une Africaine à Brest » : le commentaire de breizatao à la victoire de Marie Guerye. Ils ne sont pas racistes. Photo Ouest-France.

Mercredi matin, Mme Le Pen qualifiait France Inter de « radio bolchevique ».

Pratiquement au même moment, le groupuscule  « jeune bretagne » estimait que Boris Le Lay, le fondateur de breizatao.com, condamné par le tribunal correctionnel de Quimper lundi dernier,  est victime de la « dictature socialiste ».Son porte parole, un dénommé Yann Valery, s’est fendu d’un communiqué pathétique dans lequel il  s’offusque de cette condamnation : Le Lay n’a tué personne, n’a rien volé, bref, Le Lay est un honnête homme, condamné uniquement parce qu’il a écrit.

Eh oui,Le Lay n’a  qu’écrit. Et les écrits sont des armes. Qui peuvent tuer. Qui peuvent inciter à tuer. C’est précisément le sens de la loi au nom de laquelle Le Lay a été condamné : incitation à la haine raciale.

Mais ne dites surtout pas que Le Lay est raciste ! Ni que  « jeune bretagne » est raciste ! Ce serait de la diffamation !

Ils ne sont pas racistes : ils sont « racialistes », ou, au choix, « ethnistes »… Et quand sur breizatao.com on peut lire, pendant les dernières élections cantonales, « souilleurs de notre peuple, le socialistes présentent une Africaine à Brest », ça n’est pas non plus du racisme, voyons !

Tristes personnages, qui n’osent même pas assumer leurs convictions…

Les commentaires qui alimentent les couinements victimaires de Le Lay, sur le site breizatao, en disent long sur la nature de ces personnages.

Le Lay fait appel. C’est cette démocratie, qu’il abhorre, qui lui en donne   la possibilité.