« Dans une note de service début août, le préfet désigne les « Reconduites d’étrangers en situation irrégulière » comme l’« objectif prioritaire du second semestre de l’année 2011 », « conformément aux exigences du ministre de l’Intérieur ». La famille Gogitidze d’origine géorgienne, vit à Blois depuis juillet 2004. Elle a même possédé une carte de séjour pour trois mois en 2010.
Depuis leur arrivée, ils ont été accompagnés par les services sociaux et des bénévoles, et se sont conformés aux demandes faites par les autorités.
La mère a appris le français, et leur quatre enfants, de 6, 5 et 3 ans sont nés à Blois, les deux plus grands sont scolarisés.
Le mardi 30 août, à quelques jours de la rentrée des classes, cette famille est brutalement interpelée par la police : expulsés de leur logement, le père est conduit au commissariat. La mère, accompagnée par la police, est sommée d’aller chercher ses deux plus grands enfants.
Ceux-ci participent alors à des activités d’animation de la ville. Ils doivent les interrompre en milieu de matinée, sous les yeux choqués du personnel municipal impuissant. La famille est rassemblée au commissariat de Blois. Les autorités prennent alors une décision choquante autant qu’inacceptable, et séparent cette famille : les enfants sont pris en charge par l’UPAS, et sont placés dans deux familles d’accueil. Gardé quelques heures au commissariat, le père est relâché, dans la rue, sans qu’on lui donne aucune indication sur le lieu où se trouvent sa femme ou ses enfants. La mère est envoyée en centre de rétention administratif à Paris. Grâce au travail de son avocat et au soutien du collectif de défense des sans papiers, elle est libérée vendredi en fin de matinée sur décision du juge des libertés, alors qu’elle était en route vers l’aéroport.
Elle est de retour à Blois dans la journée, sans logement, et se met à la recherche de ses enfants. Elle parvient à les avoir au téléphone dans la soirée, mais ceux-ci doivent rester dans leur famille d’accueil. Les parents sont convoqués au tribunal le mercredi 7, pour statuer sur le devenir des enfants, charge aux parents de fournir la preuve d’un logement.
Cette famille, qui vit parmi nous depuis maintenant 7 ans, représente-t-elle une menace pour la société ?
Ces enfants n’ont-ils pas le droit à leur famille, à l’école, et à toutes les conditions qui pourront leur permettre de vivre tranquillement en France ? Mais peut-être que notre gouvernement considère t-il qu’il faut leur supprimer ce droit?
Le préfet en tout cas n’hésite pas à faire appliquer les directives du Ministère de l’Intérieur .
Le collectif de soutien aux sans papiers et RESF 41 appellent tous ceux qui le peuvent à se rassembler mercredi 7 septembre à partir de 17h30
place de la République pour soutenir cette famille et montrer notre indignation aux autorités.
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