2 S O I R É E S DEBAT AUTOUR DE LA LOI AsileImmigration.

Le 21 février, le Conseil des ministres a adopté un nouveau projet de loi sur les
politiques d’asile et d’immigration, alors même que les effets de la précédente
loi n’ont pas été évalués.
Les orientations de ce texte, que nous combattons, annoncent clairement un
durcissement du droit au séjour pour les personnes étrangères.
E n c o r e  u n e  n o u v e l l e   l o i    A s i l e – immi g r a t i o n !

2 S O I R É E S D É B A T A U T O U R D E L A
L O I EN COURS DE P R É P A R A T I ON
Mardi 20 mars 2018
19h-21h30

 

Des modalités d’accès au séjour encore plus restreintes
Complexification des procédures de demande d’asile, facilitation des expulsions
Un système toujours aussi inadapté

Difficultés pour entrer sur le territoire français, pour déposer une demande
d’asile en préfecture, pour être reconnu mineur.e et disposer de mesures
appropriées, etc.         Peur d’accueillir des êtres humains en  détresse ?

 

Vendredi 25 mai 2018
19h-21h30
ARPE (Association des oeuvres de la Mie de Pain)
20/22 rue Charles-Fourier, Paris XIIIe (M° Tolbiac)

PROJET DE LOI “Immigration – ASILE” : les raisons de se mobiliser

La Fédération de Paris a décidé de soutenir les mouvements initiés
  par les syndicats de l’OFPRA, de la CNDA  et des avocats ELENA  notamment,
et  vous invite à rejoindre le rassemblement 

Mercredi 21 février, à 11h30  devant le Conseil d’Etat, métro Palais ROYAL

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Communiqué de la fédération de Paris de la LDH  du 17 février 2018

 A propos du PROJET DE LOI “Immigration – ASILE” , présenté en Conseil des Ministres le 21 février 2018

 

 Depuis plusieurs années, la LDH avec d’autres associations notamment de juristes mettent en cause  les

dispositions législatives et réglementaires  qui définissent la politique d’asile du gouvernement et le

traitement de la question migratoire.

C’était le cas dans la précédente mandature, et le gouvernement actuel assume une continuité coupable !

 

En matière de migrations, le gouvenement n’a tiré aucun enseignement des constatations des chercheurs

et analystes sur la permanence et les mutations fondamentales des migrations dans le monde et en France.

Derrière les mots « d’humanité et de fermeté » du gouvernement pour qualifier cette politique se cache une

volonté de dissuasion, de contrôle et de surveillance, de tri, d’éloignement, ….et non une politique –

telle que devrait en être le sens – d’humanité qui passerait par une politique  d’accueil et d’intégration.

La LDH comme de nombreuses autres associations est donc critique sur les termes du projet de loi ASILE

modificatif du CESEDA.

Ce n’est pas en allongeant la durée de rétention en CRA que l’on facilitera le retour des déboutés, ou affectés

d’OQTF, tout le monde le sait ! Refuser de se pencher sur les procédures dites DUBLIN  ne fera que renvoyer

le problème, sans le régler au fond. En revanche,

le projet de loi ne dit rien sur  l’enregistrement des demandes qui aujourd’hui prend plus de temps que ne l’exigent

les textes internationaux, par manque cruel de personnel dédié dans les permanences de premier accueil, et rien n’est

dit sur ce point ! En revanche, le temps  réservé aux examens de demandes d’asile et des recours sera raccourci

drastiquement, interdisant  dans nombre de cas aux demandeurs d’apporter les preuves exigées.

 

L’objectif du projet de loi n’est pas de « mieux accueillir et intégrer » mais de « mieux renvoyer » !

 

Dans cette situation, en préalable de l’examen  le mercredi 21 février en conseil des ministres du projet de loi,

des députés de tous les partis ont visité des CRA  (Vincennes, le Mesnil Amelot) et concluent que ces lieux, dits

de rétention mais ressemblant beaucoup à des établissements d’incarcération, ne sont pas équipés pour

accueillir dignement des retenus  pour des longues durées, comme le prévoit le projet et déclarent que ce projet

ne peut rester en l’état.

Paris concentre un nombre important des demandes d’asile, et les permanences de premier accueil, les  guichets

de la préfecture,sont manifestement sous-dotés en moyens et en personnels pour assurer un enregistrement rapide

des demandes.  Depuis le 08 février, les agents  statutaires et contractuels de la CNDA ont déposé un préavis de

grève reconductible. Ils ont déjà alerté à plusieurs reprises sur la dégradation de leur travail et dénoncent, à nouveau,

les difficultés liées à la multiplication des recours sans les moyens affectés suffisants, et donc l’impossibilité dans

laquelle ils se trouvent de faire un examen des dossiers des requérants conforme à la Convention internationale

de Genève de 1951 qui doit être leur guide dans l’examen serein des dossiers des demandeurs.

Pour eux, si le projet de loi venait à être adopté en l‘état, l’examen des dossiers sera encore

plus rapide, et donc encore moins objectif.

 Pour toutes ces raisons la fédération de Paris de la LDH  assure les représentations syndicales

des personnels de la CNDA, mais également ceux de l’OFPRA, ainsi que les avocats d’Elena-France,

de son soutien à leurs revendications et à leur demande d’une révision complète du projet de loi envisagé.

 La fédération de Paris de la LDH  soutient et s’associe au rassemblement qui se tiendra 

mercredi 21 février à 11h30 devant le Conseil d’Etat – Place du Palais Royal (Paris 1er).

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Fédération LDH de Paris

A Paris des mineurs sont restés à la rue par grand froid

Communiqué de la Fédération LDH de Paris  –  Paris, le 13 février 2018

 

A Paris des mineurs sont restés à la rue par grand froid

 

Rappel des faits

 

Le 5 février au soir, la situation d’une quarantaine de mineurs a été signalée à la Mairie de Paris car ils étaient à la rue malgré le Plan grand froid. Il s’agissait de jeunes d’environ 16 ans en cours de procédure destinée à évaluer leur minorité. Alertée, la maraude de la Ville de Paris est intervenue. Mais après la mise à l’abri de quelques familles, il s’est avéré qu’il n’y avait plus de place pour héberger les jeunes mineurs. Ils ont donc passé la nuit dehors.

Le 6 février ont eu lieu de nombreuses interventions auprès des autorités compétentes de la part d’individus, d’associations locales ou nationales, dont la LDH à travers ses sections et sa fédération de Paris qui a interpellé par écrit  Mme Versini, en charge de ces questions à la Mairie de Paris. Cette nuit-là, grâce à Médecins sans frontières (MSF) que 50 jeunes ont pu dormir à l’hôtel, d’autres sont restés à la rue.

Le 7 février une quarantaine de jeunes ont été mis à l’abri boulevard Morland dans un immeuble mis à disposition par la Ville de Paris mais normalement réservé à des adultes. Non permanent, l’hébergement à Morland est remis en cause chaque soir. Les réactions de jeunes mineurs le lendemain montrent bien que l’immeuble Morland est un lieu sous-équipé, où les mineurs ont souffert d’une promiscuité difficile à supporter, ce qui confirme la nécessité d’ouvrir des centres stables dédiés aux mineurs.

Le 8 février au soir c’est de nouveau MSF et l’association Utopia 56 qui ont pris en charge environ 60 jeunes, tandis que des élus du 20° arrondissement de Paris trouvaient de leur propre initiative une vingtaine de places.

A ce jour la situation n’a guère évolué du côté de la mise à disposition de lieux d’accueil par la Ville de Paris. Des groupes d’habitants généreux, des associations comme MSF ou Utopia56 ou des élus à titre individuels continuent à trouver des solutions dans l’urgence sans pouvoir faire face. Pour les jeunes, les associations et les bénévoles tout est donc à refaire chaque jour.

 

Quelques réflexions sur cet épisode dramatique pour les jeunes concernés

 

En principe les majeurs sont pris en charge dans les centres d’hébergement qui sont des structures réservées aux adultes, les mineurs sont pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Dans les faits, tout se passe comme si l’administration refuse de reconnaître que des mineurs sont à la rue, car ils ne sont pas ne sont pas reconnus comme mineurs ou qu’ils sont en attente de décision quant à leur minorité et il n’y a pas de centre d’hébergement d’urgence dédié aux mineurs à Paris. C’est le cas de plusieurs dizaines de mineurs étrangers sur Paris. Cette même attitude de déni touche des jeunes à qui on a refusé le statut de mineur et qui sont engagés dans un recours administratif, ou qui sont sans papiers justifiant aux yeux de l’administration de leur âge et de leur statut.

C’est grâce aux interventions nombreuses (un millier selon Mme Versini…) que des solutions partielles, peu adaptées et temporaires ont été trouvées et c’est souvent grâce à des organisations comme MSF ou Utopia56  et à l’action de bénévoles que le nombre de mineurs à la rue a été limité en cette période de grand froid, bien que de façon très temporaire.

La situation de ces jeunes et de ces enfants est inadmissible. S’il est inacceptable que des mineurs soient à la rue, ce qui est le cas aujourd’hui à Paris, cela l’est encore plus, si cela est possible, en hiver. On constate aussi que le froid n’a fait qu’exacerber les carences de l’accueil des mineurs étrangers à Paris. Il faut reconnaitre l’existence de mineurs à la rue dans Paris et la nécessité de centres d’hébergement stables dédiés.

Pendant la phase d’évaluation les jeunes doivent bénéficier d’une mise à l’abri et de conditions permettant une évaluation sereine de leur âge, puis hébergés par des centres spécialisés leur permettant de vivre une vie d’enfant et de poursuivre un parcours éducatif. De nombreux jeunes dont la minorité n’est pas reconnue se retrouvent à la rue et devraient bénéficier d’une prise en charge adaptée à leur situation.

Une politique digne envers les jeunes et les mineurs étrangers, conforme aux droits humains et à la législation européenne, devrait comporter la prise en charge, la mise à l’abri et un hébergement d’urgence inconditionnels des jeunes et des mineurs, sans distinction d’âge et de statut, dans des lieux appropriés:

  • Dès que le rendez-vous pour l’évaluation est pris. les jeunes concernés devraient bénéficier d’un hébergement stable, d’un accompagnement socio-éducatif, d’un bilan de santé, d’une alimentation correcte.
  • Ceux qui ne sont pas pris en charge par l’ASE, par exemple les jeunes déclarés comme « manifestement majeurs » après un entretien succinct avec l’administration devraient avoir accès à un hébergement stable a minima .
  • Il manque un dispositif approprié à la situation des jeunes déclarés majeurs par l’ASE et qui ne peuvent théoriquement plus bénéficier des droits réservés aux mineurs sans pouvoir pour autant bénéficier des prestations réservées aux majeurs, comme c’est le cas pour l’hébergement d’urgence et la mise en l’abri en période de grand froid.

Aux côtés des habitantes et habitants de Paris indignés de la situation de ces dizaines de jeunes et de mineurs, aux côtés des associations et des élus qui cherchent chaque jour des solutions, la LDH de Paris continuera sans relâche à faire connaitre la réalité, à interpeller les autorités, en solidarité avec les plus démunis et à faire valoir leurs droits.

Noter que des avocats responsables du « Pôle Mineurs Non-Accompagnés » de l’Antenne des mineurs du barreau de Paris ont déposé un recours, comme l’indique cet article de DALLOZ Actualités.

Des avocats signalent au procureur de Paris la situation de 128 mineurs non-accompagnés en danger dans les rues de Paris
 
Les avocats Catherine Delanoë-Daoud, Isabelle Roth, responsables du pôle mineurs non-accompagnés du barreau de Paris, et Emmanuel Daoud, membre du conseil de l’Ordre de Paris ont adressé un signalement au procureur de la République de Paris, François Molins, et à la procureure chargée du parquet mineurs, Laetitia Dhervilly sur la situation « très préoccupante de nombreux mineurs non accompagnés » dans les rues de Paris.
par M.Ble 8 février 2018

Nous reproduisons l’intégralité du courrier adressé le 8 février 2018 au tribunal de grande instance de Paris.

Objet : signalement de mineurs en danger (article 375-5, alinéa 2)

Madame, Monsieur le Procureur de la République,

Nous tenons à vous signaler par la présent, la situation très préoccupante des nombreux mineurs non accompagnés qui se trouvent actuellement livrés à eux-mêmes dans les rues de Paris, sans abri, par des températures négatives, et de ce fait exposés à un danger grave et immédiat pour leur santé physique et psychique.

Comme vous le savez, les mineurs n’ont pas accès aux dispositifs de mise à l’abri « classiques » du 115, réservées aux majeurs.

En conséquence il appartient aux pouvoirs publics et sous votre autorité, de mettre tous les moyens matériels et humains en œuvre afin d’assurer une protection efficace de ces mineurs, de nature à préserver autant que faire se peut, leur intégrité physique et psychique.

Vous trouverez ci-joint la liste nominative des 128 mineurs en danger dont nous avons à ce jou pu relever l’identité à Paris.

Nous vous demandons de les mettre en sécurité de toute urgence.

Restant naturellement à votre entière disposition pour toute information complémentaire, nous vous prison de recevoir, madame, Monsieur le Procureur de la République, l’assurance de notre notre plus haute considération.

Isabelle Roth et Catherine Delanoë-Daoud, responsables du « Pôle Mineurs Non-Accompagnés » de l’Antenne des mineurs du barreau de Paris
Emmanuel Daoud, membre du conseil de l’Ordre de Paris

Copies :
Monsieur Jacques Toubon, Défenseur des droits
Madame Catherine Champrenault, procureure générale près la cour d’appel de Paris

source : ici 

Soirée Contes, le dimanche 10 décembre au soir, au profit des jeunes migrants

La soirée était organisée au profit des jeunes migrants contraints à l’errance dans Paris et qui se regroupent en fin de semaine en bas du Parc de Belleville pour des distributions de nourriture et de vêtements organisées par des bénévoles. Les conteuses ont fait passer deux chapeaux dans l’assistance et ont récolté plus de 600 euros. Les artistes étaient bénévoles, la salle était gratuitement mise à disposition et le buffet a été financé par la Fédération de Paris de la LDH, la totalité de la somme recueillie ira donc aux jeunes migrants.

La LDH Paris 20° a organisé une Soirée Contes, le dimanche 10 décembre au soir, à la Maison du Bas Belleville avec le concours de la LDH Paris 19° et de RESF. Porté par de nombreux mailings, des annonces FaceBook et Twitter et des affiches et flyers en couleur, ce fut un succès. Le public était  nombreux et varié, une dizaine d’enfants et une soixantaine d’adultes, des membres de la LDH 20° et 19° et de RESF et une majorité de gens venus du quartier, des femmes et des hommes, des jeunes et des moins jeunes. Le spectacle de contes a duré environ une heure et a été suivi par un buffet préparé par l’équipe de cuisinières de la Maison du bas Belleville.
Une belle marque de solidarité avec des jeunes que la France et Paris devrait accueillir à bras ouverts, parce que la loi internationale l’exige, parce que c’est un devoir d’humanité et parce que ces jeunes sont une richesse pour notre pays.
 
Vous trouverez ici quelques photos https://photos.app.goo.gl/eamXJMBxO7JM37Hw2

 

 

La bibliothèque Marguerite Durand restera dans ses murs

La mairie de Paris avait soulevé une vague de protestations en annonçant le déménagement de la Bibliothèque Marguerite Durand, qui abrite un fonds spécialisé sur l’histoire des femmes et du féminisme, dans les locaux de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris.

La Fédération de Paris s’est associée au collectif  de soutien initié par des chercheurs  , universitaires, etc. Ce collectif pointait les risques s de ce déménagement .

 jugé dangereux pour le maintien et la vie de cette collection patrimoniale »

La ville de Paris, annonce Christine Bard, historienne, féministe, historienne du féminisme, militante des archives du féminisme et co-animatrice du collectif Sauvons la Bibliothèque Marguerite Durand, renonce à ce projet.

La bibliothèque Marguerite Durand, abritée par la médiathèque Jean-Pierre Melville, dans le 13e arrondissement de Paris, restera finalement dans ses locaux, annonce Christine Bard sur Twitter.

C’est la fin d’un bras de fer engagé entre un collectif, Sauvons la bibliothèque Marguerite Durand, des militants et militantes et la mairie de Paris, qui assurait que le déménagement du fonds spécialisé s’effectuait pour le mettre en valeur.

La Bibliothèque des Femmes

“ne doit pas devenir invisible et disparaître”

Effectivement, la liste des opposants à ce projet était assez longue : on comptait ainsi les syndicats CGT, SUPAP-FSU, CFDT, CFTC, UCP, FO, mais aussi l’Association des bibliothécaires de France et d’autres associations concernées par la recherche et l’enseignement sur le genre.

Bruno Julliard, premier adjoint, a annoncé hier par une lettre au Collectif Sauvons la BMD ! le maintien de l’établissement à l’emplacement qu’il occupe 79 rue Nationale dans le 13e arrondissement.

plus d’infos : https://www.actualitte.com/article/monde-edition/paris-la-bibliotheque-des-femmes-marguerite-durand-restera-dans-ses-locaux/86175

L’Association Marguerite a le plaisir de vous convier à son premier atelier d’expression artistique co-construit avec le personnel de la bibliothèque Marguerite Durand (BMD).
Vous trouverez de plus amples informations en pièce-jointe de ce mél.
Nous vous donnons rendez-vous à 10h30 ce samedi 16 décembre 2017 à la BMD, au 3ème étage de la Médiathèque Melville située au 79 rue Nationale, Paris 13ème.
Pour vous y rendre, vous pouvez choisir entre la ligne de métro 14 (arrêt de métro Olympiades), ou les bus n°62, n°64 et ou n°83.
Merci de nous communiquer votre présence par retour de mél, à l’adresse suivante :association.marguerite@gmail.com
Nous vous attendons nombreuses et nombreux ce samedi !

 

Salah Hamouri doit retrouver la liberté

La fédération de Paris de la Ligue des droits de l’Homme soutient la section parisienne de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) dans son action pour obtenir la libération de Salah Hamouri.
Pour la même cause, rappelons également l’appel au rassemblement à l’initiative du Collectif pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, dont la LDH est membre.
Texte de l’appel: ICI

Contre les expulsions boulevard Ney

Monsieur Michel CADOT
Préfet de région Ile de France, Préfet de Paris
Monsieur Michel DELPUECH
Préfet de police de PARIS
Madame Anne HIDALGO
Maire de Paris
Monsieur Éric LEJOINDRE
Maire du 18e arrondissement de Paris

Paris, le 9 novembre 2017

Objet : Procédure d’expulsion du bidonville Bd Ney

Monsieur le Préfet de Paris,
Monsieur le Préfet de Police,
Madame la Maire de Paris,
Monsieur le Maire du 18e arrondissement de Paris,

Nous attirons votre attention sur le bidonville du boulevard Ney, Porte des Poissonniers, sur lequel associations de bénévoles et services civiques de l’État intervenons chaque semaine depuis plusieurs mois.
Nous craignons en effet que la nouvelle expulsion annoncée ne brise les parcours, encore fragiles, d’insertion, de scolarisation ou de soins de ses habitants.
Malgré l’errance forcée qu’affrontent les familles depuis plusieurs années, nous accompagnons un grand nombre d’entre elles vers les structures de droit commun et associations afin de les aider à poursuivre leurs démarches.
Ces derniers mois, les services de l’État sont également intervenus au travers des PMI et bientôt du Rectorat de Paris (Casnav), des professeurs et directeurs d’école du quartier.
Grâce à ces actions, un lien fort de confiance s’est créé ainsi qu’une meilleure compréhension des droits et devoirs de chacun sur le sol français.
Une énième expulsion aux portes de l’hiver annihilerait une fois de plus tout ce travail.
Certains, placés dans des hôtels éloignés, perdront travail et scolarité. D’autres, placés en centre d’hébergement, isolés, devront repartir de zéro. Et surtout la majorité d’entre eux se retrouvera errante à la rue.
En effet, le SIAO urgence de Paris recense chaque soir 800 demandes non pourvues de personnes en famille, sans compter celles qui ont renoncé à appeler. Les familles du bidonville peuvent en témoigner : elles sont nombreuses à tenter de joindre chaque jour, sans succès, le 115.
Lors de la réunion à la Mairie du 18e, le 20 octobre dernier, nous avons salué la volonté de la Ville de Paris et de la Préfecture de Région d’affiner le diagnostic social réalisé par la Plateforme AIOS. Ce diagnostic repose sur les déclarations des familles. Or exposer un parcours de vie et un projet d’insertion nécessite du temps.
Par ailleurs, il a été annoncé divers projets de mises à l’abri stables et adaptées aux besoins des familles et nous saluons également ces efforts. Mais ces dispositifs seront-ils prêts à temps pour héberger et accompagner l’ensemble des familles si l’expulsion survient dans de si brefs délais ?
Aujourd’hui environ 300 personnes occupant 110 baraques dans le nord de Paris sont connues des associations et de l’État.
C’est la raison pour laquelle, nous vous demandons :

  • Le respect de la trêve hivernale qui, conformément à la loi égalité et citoyenneté adoptée le 27 janvier 2017, s’applique désormais aux bidonvilles : permettre aux habitants d’avoir un délai clair, idéalement allant jusqu’à la fin de l’année scolaire leur permettant de se projeter et d’avancer dans les démarches en cours (suivis de grossesses, inscriptions à l’école, recherches d’emploi, etc.). Monsieur le Préfet de police, vous pouvez faire le choix d’une application de la trêve hivernale pour des raisons humanitaires et de résorption du bidonville.
  • Pendant cette période, que soient proposées des solutions adaptées de relogement aux personnes en demande et cela au fur et à mesure des projets. Au vu des situations et besoins différents, un panel de solutions adaptées à chaque ménage doit être pensé. Dès lors, un engagement de destruction de leur cabane après leur départ pourrait se contractualiser. La sortie du bidonville pourrait ainsi se faire progressivement et de façon concertée.
  • Les bénévoles et acteurs de structures dédiées, continueront sans relâche d’assurer le soutien et l’accompagnement des familles. Il sera toutefois indispensable de mettre en place une aide en provenance des structures de droit commun, en priorité des Services Sociaux, de l’Éducation Nationale, des PMI et des Missions Locales.

Nous vous remercions de l’attention que vous voudrez bien apporter à nos demandes et dans l’espoir d’une réponse favorable, nous vous prions de bien vouloir agréer, Madame, Messieurs, l’expression de notre haute considération.

Pascal Bourgue – Président du Secours Catholique Paris
André Feigeles – Bâtisseurs de Cabanes
Gilles Affaticati – Ligue des Droits de l’Homme (LDH)
Aude et Camille Jolivel – L’Ecole dans la Rue
Nadège Passereau – Association pour le Droit et la Santé des Femmes (ADSF)
Andréa Caizzi – Aide à la Scolarisation des Enfants Tsiganes de Seine-Saint-Denis (ASET93)
Marie Montolieu – Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP)
Adeline Grippon – Médecins du Monde-Mission banlieue IDF
Contact : Nathalie Jantet, Secours Catholique de Paris : 06 60 86 85 83, nathalie.jantet@orange.fr

Non, le centre « humanitaire » pour migrants de la porte de la Chapelle à Paris n’est pas un modèle

action collective

En écho à la demande adressée au gouvernement par Anne Hidalgo, maire de Paris, de réfléchir à « un plan général d’accueil des migrants en France » avec l’ouverture de camps de premier accueil dans les métropoles régionales – à l’image de celui qu’elle a installé en octobre 2016 porte de La Chapelle, au nord de la capitale –, le ministre de l’intérieur a annoncé mardi 20 juin la possible « ouverture de centres d’accueil » pour migrants sur le territoire français. Le même jour, plusieurs élu.e.s, qui se sont rendu.e.s dans le camp humanitaire de La Chapelle, se sont relayé.e.s pour alerter sur la situation d’engorgement que connaît ce centre, avec «  des tensions à l’entrée » et des rixes qui « se multiplient », et la reconstitution de « campements » rassemblant plus d’un millier de personnes dans le nord de Paris. « Depuis un certain temps », a expliqué Pascal Julien, conseiller de Paris (EELV), « il n’y a plus de sorties, donc plus d’entrées. Ce centre est saturé en permanence ».

Dès l’annonce de la création du centre de la porte de La Chapelle, il était clair que le dispositif n’était susceptible de fonctionner que pour autant qu’à l’issue des quelques nuitées de « mise à l’abri » offertes à Paris aux personnes migrantes ces dernières se voient proposer des places dans des lieux d’hébergement plus pérennes. Ces lieux relevant de dispositifs nationaux, le camp parisien ne peut « se vider » pour accueillir de nouveaux venus que si l’État s’engage dans l’opération, collaborant avec la Ville de Paris. Or les places en centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) continuent de manquer cruellement, et si de nouvelles structures d’accueil de migrants ont été créées récemment, elles ne parviennent pas à pallier l’incapacité de l’État à abriter, constante depuis deux décennies. Ces nouvelles structures ne sont d’ailleurs, tout comme le camp de La Chapelle, que des sas, conçus pour accueillir pour de courtes durées des personnes n’ayant pas encore décidé si elles allaient demander l’asile en France. Faire se succéder des sas à un sas n’a qu’un intérêt pratique : répartir la charge d’un premier accueil sommaire. Mais aussi, ce faisant, disperser, isoler et rendre moins visible.

En réalité, le camp de la Chapelle souffre de bien d’autres défauts que le manque de « fluidité » et la saturation dénoncée par les élus qui soutiennent la maire de Paris. En effet, les personnes qui parviennent, après des jours d’attente, à être accueillies dans la « bulle » parisienne, non seulement ne se voient pas assistées correctement dans leurs démarches en vue d’obtenir la protection internationale dont elles ont besoin, mais sont même empêchées de faire ces démarches. Contraintes de faire enregistrer leurs empreintes digitales à un guichet spécialement ouvert pour elles en préfecture, elles peuvent ainsi être menacées de renvoi – voire renvoyées sans délai – vers des pays par lesquels elles ont transité ou vers leur pays d’origine sans que soit examinée leur potentielle qualité de réfugié. Le camp parisien, loin d’être un lieu d’accueil et de manifester l’hospitalité de la Ville, fonctionne de fait comme un centre de tri, auxiliaire (ou otage ?) de l’administration préfectorale.

La maltraitance administrative qui règne à l’intérieur du centre de la Chapelle, tout comme la maltraitance physique imposée aux personnes qui, jour après jour, essaient d’en franchir les portes et sont, en attendant, contraintes de dormir dans la rue dans un contexte de harcèlement policier maintes fois documenté, ne sont en rien le produit d’un « afflux » insupportable d’exilé.e.s que la France, sixième puissance mondiale, ne pourrait gérer. Conséquences du sous-dimensionnement structurel du dispositif d’accueil des migrant.e.s, elle s’inscrivent dans une stratégie de dissuasion que la France, comme plus généralement l’Europe, opposent aux personnes en besoin de protection.

Oui, des lieux de premier accueil doivent être ouverts, afin que les exilé.e.s cessent d’être réduits à la vie dans la rue, à Paris comme à Calais, à Vintimille ou ailleurs. Mais ces lieux doivent être réellement hospitaliers, conçus de telle sorte que les personnes y soient informées des possibilités qui s’offrent à elles, aidées et accompagnées dans leurs premiers pas en Europe. Accueillies, vraiment. Ensuite seulement, une répartition sur l’ensemble du territoire pourrait être organisée selon la situation de chacun, ses souhaits, les possibilités existantes dans les collectivités. Si un « plan général d’accueil des migrants en France » est mis en place, c’est dans cet esprit qu’il doit être conçu, et non sur le modèle du centre de la Chapelle.

26 juin 2017
Liste des organisations signataires sur le site du Gisti

le 14 juillet 1953

Le 14 juillet 1953, la gauche communiste et syndicale célèbre la fête nationale, comme c’est la tradition, par une manifestation à Paris. Y participent, à la fin du cortège, plusieurs milliers de militants du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), le parti nationaliste algérien.

Quand ils arrivent place de la Nation, des heurts se produisent et les policiers tirent froidement sur les manifestants algériens. Six d’entre eux sont tués, ainsi qu’un militant de la CGT. Et on compte des dizaines de blessés par balles.

En ce mois de juillet 2017, la commémoration en hommage aux victimes du 14 juillet 1953 comprendra de nombreux évènements. Vous trouverez sur ce site ceux auxquels la LDH participera.