Nous étions une quarantaine de personnes rassemblées en toute urgence, à l’appel de Solidaires, du CRS, d’ATTAC, de l’UL CGT, du groupe local Amnesty, de la Libre Pensée Vendée et de la Section LDH Fontenay Luçon Sud Vendée.
Voici le texte lu :
Les populations civiles ukrainiennes prises pour cible
Ce matin, d’après les informations, une offensive russe terrestre est lancée sur Kiev.
Des combats de rue ont lieu. Le pouvoir Ukrainien a demandé aux civils de se mettre à l’abri. Mais quel abri ?
Quel abri quand les armes utilisées sont non discriminantes ?
Quel abri quand des missiles tombent sur des habitations ?
Des habitants de l’est de l’Ukraine ont fui par milliers. D’autres ont déjà passé trois nuits à s’abriter dans le métro de la capitale ukrainienne.
Les bilans de victimes arriveront. Blessés, mutilés, morts se compteront aussi parmi les civils. Mais les fléaux de la guerre sont multiples. Violences, violences sexuelles, maladie, pauvreté, déplacements forcés, disparition des droits sociaux et économiques. L’économie de guerre est un enfer d’exploitation.
L’invasion militaire déclenchée par Vladimir Poutine est une abomination.
La marche à la guerre sonne comme une fatalité. Mais de tout temps, même si la voie est mince il existe la possibilité d’un autre chemin.
Les voix russes contre la guerre
« Dans les perspectives terrifiantes qui s’ouvrent à l’humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d’être mené. Ce n’est plus une prière mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l’ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison. » Albert CAMUS
C’est cette exigence qu’ont exprimé les manifestants russes à St-Petersbourg, à Moscou et dans 40 villes de Russie en scandant « Non à la guerre », malgré les arrestations.
C’est aussi cette exigence que portent des centaines de chercheurs russes en publiant une pétition dans laquelle ils demandent l’arrêt immédiat des faits de guerre contre l’Ukraine.
Même exigence pour le joueur de tennis professionnel n°2 en Russie qui a utilisé sa victoire en tournoi pour passer le message « Pas de guerre, s’il-vous-plaît ».
Enfin le journal russe Novaia Gazeta, dirigé par le récipiendaire du prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov, qui publie en une, dans les deux langues russe et ukrainienne : « parce que nous refusons de reconnaître l’Ukraine comme un ennemi et la langue ukrainienne comme la langue d’un ennemi. Et nous ne le reconnaitrons jamais. »
Cette opposition russe à la guerre doit être amplifiée. Nous devons la relayer comme ce matin. Car c’est la voix la plus rapide vers le silence des armes, avec eux disons NON A LA GUERRE.
La démocratie
« Les peuples, plus éclairés, se ressaisissant du droit de disposer d’eux-mêmes, de leur sang, de leurs richesses, apprendront peu à peu à regarder la guerre comme le fléau le plus funeste, comme le plus grand des crimes. » Condorcet
« se ressaisissant du droit de disposer d’eux-mêmes » Il s’agit de l’autodétermination et de la démocratie qui sont à la fois les moyens et les conditions pour la réalisation de nos aspirations pacifiques.
On sait l’état de la démocratie en Russie, mais en France aussi la question militaire échappe à tout contrôle démocratique. Les pratiques de commerces des armes sont d’une telle opacité que depuis plusieurs années de nombreuses associations tirent la sonnette d’alarme.
De même, les décisions d’intervention militaire sont à la discrétion seule de l’exécutif. Le débat public est fermé et ne permet pas aujourd’hui de questionnement démocratique sur ces questions.
Le dernier avatar de cet autoritarisme concernant les questions militaires est la mise en place du SNU, imposé sans débat, sans discussion du dispositif. En Vendée un collectif local Non au SNU a été lancé pour permettre la discussion à ce sujet.
Nous le rappelons, en pleine solidarité avec les populations civiles ukrainiennes, avec les populations russes qui s’opposent à la guerre, la première urgence est la fin des combats, le retrait des troupes russes.
Pour les obtenir, une désescalade est obligatoire. Nous l’exigeons.
« On ne fait pas la guerre pour se débarrasser de la guerre » Jean Jaurès
« Ceux qui invoquent la paix pour faire la guerre ne songent sans doute qu’à la paix des cimetières » Leibnitz
Puissent ces paroles nous inspirer.
A tous les enfants – Boris Vian – Poème lu par Nadine
A tous les enfants
Qui sont partis le sac au dos
Par un brumeux matin d’avril
Je voudrais faire un monument
A tous les enfants
Qui ont pleuré le sac au dos
Les yeux baissés sur leurs chagrins
Je voudrais faire un monument
Pas de pierre, pas de béton
Ni de bronze qui devient vert
Sous la morsure aiguë du temps
Un monument de leur souffrance
Un monument de leur terreur
Aussi de leur étonnement
Voilà le monde parfumé
Plein de rires, pleins d’oiseaux bleus
Soudain griffé d’un coup de feu
Un monde neuf où sur un corps
Qui va tomber
Grandit une tache de sang
Mais à tous ceux qui sont restés
Les pieds au chaud sous leur bureau
En calculant le rendement
De la guerre qu’ils ont voulue
A tous les gras tous les cocus
Qui ventripotent dans la vie
Et comptent comptent leurs écus
A tous ceux-là je dresserai
Le monument qui leur convient
Avec la schlague, avec le fouet
Avec mes pieds avec mes poings
Avec des mots qui colleront
Sur leurs faux-plis sur leurs bajoues
Des masques de honte et de boue.
Boris Vian
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