L’IA et les illusions de l’immortalité numérique



Notre ami Jean Camus, lecteur assidu et avisé du journal Le Monde nous transmet un article intitulé dans sa version papier:

L’IA et les illusions de l’immortalité numérique

L’existence de chatbots permettant de parler avec des défunts soulève d’épineuse questions éthiques


Jean y relève certains passages :

  • « …/… Mais le risque est de leur [les chatbots] attribuer une conscience des intentions, des émotions, une capacité d’empathie, de compréhension, qu’ils ne possèdent pas. » Julia Velkovska, sociologue spécialiste de l’IA au département sciences humaines et sociales d’Orange Research.
  • Des chercheurs de l’Université de Cambridge, inquiets de voir une « industrie de l’au-delà numérique » se développer sans cadre, ont depuis plaidé pour la mise en place « de garde-fous ».
  • Dans un communiqué, Katarzyna Nowaszyk-Basinska, coautrice de l’article en question, qualifie de « champ de mines éthique » ce secteur de l’IA. « Nous devons dès à présent réfléchir à la manière de réduire les risque sociaux et psychologiques de l’immortalité numérique, car la technologie est déjà là. »

Et Jean de conclure par cette sentence cauchemardesque : « Une illusion susceptible de créer un vrai déséquilibre. Qui voudrait d’EM numériquement immortel ? »

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Car force est de constater que l’IA suscite énormément de défiance tant chez les scientifiques que dans le commun des mortels et que cette question brûlante fait effectivement l’actualité.

Comme certains le pensent, « Il va falloir former la société ».



Pour d’autres, «Le danger principal c’est que l’IA fasse des actions au nom de l’utilisateur»




Pendant que d’autres considèrent comme plausible « La fin de la solitude à portée d’IA » et concluent par une « Une citation anglophone [qui] dit que « les inconvénients sont le prix de la vie en communauté ». Que pour créer des liens forts, il faut parfois accepter l’inconfort, les disputes, l’éloignement. Que tous ces processus humains nous font grandir, évoluer et, surtout, nous permettent de construire des cercles solides, qu’il s’agisse d’espaces amicaux, amoureux, militants. Et j’aimerais que l’IA ne nous fasse pas croire le contraire. »



Il faut reconnaître que l’on peut faire faire beaucoup de chose à l’IA, le meilleur comme le pire:



Mais aussi…










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En réalité, c’est sans doute à l’école que tout se joue. Et puisque l’IA nous vient bien évidemment d’Amérique, laissons le mot de la fin à l’un des éducateurs les plus éclairés sur la question de l’éducation aux USA, Jessé Hagopian, pour qui « Réglementer l’IA ne suffit pas. Démantelons la logique qui l’a introduite dans les écoles. »




Et pour en savoir plus, Agnès nous propose une lecture édifiante:

“Atteindre l’immortalité” : La conversation lunaire entre Vladimir Poutine, Xi Jinping et Kim Jong-Un



Rester au pouvoir à vie et être immortel, voici peut-être le doux rêve que partagent les dirigeants de la Russie, de la Chine et de la Corée du Nord. C’est en tout cas ce que laisse entendre une conversation au sujet, entre autres, de l’immortalité entre Vladimir Poutine, Xi Jinping et Kim Jong-Un, en marge d’un défilé militaire célébrant la fin de la Seconde Guerre mondiale. 



Effrayant, non? Rassurons-nous, ces trois monstres n’auraient, dans tous les cas, pas la même apparence qu’aujourd’hui. On peut également avoir du mal à se les imaginer à 150 ans. Et, bien que la vieillesse puisse être parfois perçue comme une nouvelle vie, la seule hypothèse pour que cela devienne une réalité ne repose que sur les biotechnologies et l’Intelligence Artificielle. A les voir aujourd’hui tous les trois, on en arrive à se demander si cela ne serait pas déjà un peu amorcé et si les âges officiellement annoncés ne seraient pas un peu revus à la baisse… La chirurgie esthétique fait parfois des miracles, bien que ça ne marche pas à tous les coups…

La « futurologie » apporte des réponses plausibles, tout comme la science-fiction des années passées annoncait en partie ce qui est finalement advenu.



Ce désir d’immortalité n’est pas nouveau. Le projet énoncé par les transhumanistes dans les années 1980 était déjà d’améliorer l’homme jusqu’à lui conférer une durée de vie hors du commun.

Jen-Michel Besnier nous expliquait il y a 10 ans que « la recherche d’immortalité chère aux transhumanistes met à mal la nature humaine. Tout le contraire du désir d’éternité, qui conduit l’homme à une quête spirituelle plutôt qu’à une survie infinie. »

Ces trois lascars-là semblent vraiment à des années-lumière de ces préocccupations.

 » L’éternité est devenue la promesse, en Occident, de cette conversion philosophico-religieuse qui impose de refouler le corps et donc l’animalité en soi-même, aussi bien que de tourner le dos aux affaires trivialement humaines. »

Est-ce bien à cela qu’ils pensent le matin en se rasant ? D’autant que c’est précisement contre cet Occident prometteur qu’ils échafaudent ensemble toutes sortes de projets.



RD