La Chine exige une plus forte répression contre le mouvement étudiant de Hong-Kong

Après la 3ème journée de blocage des centres d’affaires et des transports à Hong Kong., le pouvoir chinois menace de passer à un niveau encore plus élevé de répression. Le 11 novembre, un manifestant a été touché d’une balle réelle tirée à bout portant par un policier, et un homme a été aspergé de liquide inflammable mis à feu après avoir exprimé son opposition aux protestations. Le suffrage universel, promis dans la loi fondamentale qui organise le territoire, est toujours reporté et refusé. Ce refus est prévisible, de la part d’un pouvoir qui depuis soixante-dix ans refuse le suffrage universel à son milliard de ressortissants. La lutte de la jeunesse de Hong Kong est trop dangereuse pour les dirigeants; et si les peuples de Chine se mettaient à exiger eux aussi le suffrage universel et la démocratie?

Publié sur courrierinternational.com  Publié le 13/11/2019 – 13:01  – Chine.

Pékin demande une plus forte répression à Hong Kong

Alors que les universités et le centre de Hong Kong entrent dans leur troisième jour consécutif de blocages et d’affrontements violents, la représentation de Pékin dans la Région administrative spéciale a appelé les autorités locales à renforcer la répression.

Selon le South China Morning Post, le Bureau de liaison de Pékin à Hong Kong a diffusé mardi 12 novembre au soir un communiqué disant soutenir “résolument le gouvernement de Hong Kong dans ses décisions d’adopter toutes les mesures nécessaires pour mettre fin aux troubles et restaurer l’ordre aussi vite que possible, arrêter les criminels et punir sévèrement leurs actes violents”.

Le communiqué appelle les autorités de la Région administrative spéciale, la police et la justice à “prendre toutes les mesures nécessaires pour réprimer par la force les actes de violence et de terrorisme”. L’organisme pékinois chargé des relations avec Hong Kong avait pour sa part déjà parlé de “signes de terrorisme” en août dernier, lorsque les manifestants ont commencé à faire usage de cocktails Molotov.

La police intervient sur les campus universitaires

Depuis, un appel à la grève générale a été lancé et les manifestants ont tenté de paralyser le centre des affaires et les transports, tandis que la police intervenait dans plusieurs campus universitaires où les étudiants s’étaient retranchés. Un grand nombre d’arrestations ont été faites. Cinq étudiants de l’Université chinoise de Hong Kong (HKCU), où une tentative de médiation a échoué et où des affrontements ont duré deux jours, ont été inculpés de participation à une émeute. Les cours sont suspendus dans au moins trois universités.

Le président du syndicat des étudiants de la HKCU a déposé une requête “d’injonction légale interdisant à la police d’entrer sur le campus sans mandat, et d’y interdire l’usage d’armes de contrôle des foules sans l’approbation des autorités universitaires”a indiqué le site Hong Kong Free Press

Après la mort d’un étudiant de 22 ans le 8 novembre, la ville connaît les scènes de violences les plus intenses depuis le début du mouvement de protestation, voilà cinq mois. Le 11 novembre, un manifestant a été touché d’une balle réelle tirée à bout portant par un policier, et un homme a été aspergé de liquide inflammable mis à feu après avoir exprimé son opposition aux protestations.