PROPOSITION DE LOI B. RETAILLEAU/E. PHILIPPE : LES LIBERTÉS PUBLIQUES EN DANGER – Communiqué commun

Communiqué commun

Le gouvernement a décidé de reprendre à son compte la proposition de loi de Bruno Retailleau adoptée au Sénat le 23 octobre 2018 visant à « prévenir les violences lors des manifestations et à sanctionner leurs auteurs ». Alors que la France dispose d’un arsenal législatif déjà des plus répressifs, ces nouvelles mesures si elles étaient votées porteraient gravement atteinte aux libertés publiques de toutes et tous.

Les signataires appellent à s’opposer fermement à cette résurgence de la loi anticasseurs de 1970, de sinistre mémoire et abrogée en 1981. Cela marquerait un changement de paradigme avec la possibilité d’une répression inspirée des dispositions de l’état d’urgence dont le passage dans le droit commun ébranle déjà l’Etat de droit. Ce projet écarterait toujours plus la justice au profit de pouvoirs administratifs exorbitants. Fichage des manifestants, interdiction individuelle de manifester, obligation de pointage sont autant de signes de la poursuite d’une logique de suspicion généralisée et de contrôle social avec le risque de dévoiement des procédures et d’arbitraire.

Les signataires dénoncent ces restrictions au droit de manifester et ces lourdes menaces sur les libertés d’opinion et d’expression des oppositions et demandent le retrait de la proposition de loi.

Paris, le 23 janvier 2019

Signataires : Ligue des droits de l’Homme (LDH), Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat de la magistrature (SM), Fondation Copernic, Fédération syndicale unitaire (FSU), Union syndicale Solidaires, Confédération générale du travail (CGT)

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Mettons fin aux inégalités ! – Appel D’OXFAM – Pétition

Davos 2019 : services publics ou fortunes privées ?

En 2018, la fortune des milliardaires de la planète a augmenté de 12 % représentant un gain quotidien cumulé de 2,2 milliards d’euros, tandis que la richesse de la moitié la plus pauvre de la population mondiale – soit 3,8 milliards de personnes – a chuté de 11 %.
Aujourd’hui, un fort sentiment de colère contre les inégalités se fait entendre partout en France. L’aggravation de ces inégalités est devenue insupportable car elles enferment les plus pauvres dans la précarité sans perspective d’en sortir.

Alors que les chefs d’Etat et grandes fortunes se réunissent à Davos pour le Forum Economique Mondial, Oxfam révèle qu’en 2018, la fortune des milliardaires de la planète a augmenté de 12 % représentant un gain quotidien cumulé de 2,2 milliards d’euros, tandis que la richesse de la moitié la plus pauvre de la population mondiale – soit 3,8 milliards de personnes – a chuté de 11 %.

La France n’est pas à l’abri des inégalités extrêmes : en effet, 8 milliardaires français détiennent à eux seuls autant que les 30% les plus pauvres.

Nous demandons aux élu-e-s une grande loi contre les inégalités, basée sur un impôt plus juste, la lutte contre l’évasion fiscale et un partage réellement équitable des richesses créées dans les entreprises.

Les inégalités ne sont pas une fatalité.

Oxfam dénonce un système économique biaisé qui creuse non seulement les inégalités, mais empêche également des millions de personnes de sortir de la pauvreté. Dans le monde, aujourd’hui, près de 850 millions d’individus survivent dans l’extrême pauvreté avec moins de 1,9 $ par jour, sans accès à l’eau potable, à l’éducation, à la santé, et sans opportunité d’un avenir meilleur.

A l’extrême opposé, depuis une dizaine d’années, une élite d’ultra-riches a émergé. L’année 2017 a battu un record alarmant : le nombre de milliardaires dans le monde a connu sa plus forte hausse de l’histoire.

En France, les inégalités se creusent aussi : les 10 % les plus riches détiennent plus de la moitié des richesses nationales quand les 50 % les plus pauvres se partagent seulement 5 % du gâteau. La France est championne du monde du versement des dividendes à ses actionnaires et laisse les patrons du CAC 40 se rémunérer en moyenne 280 fois le Smic tandis que 14,3% de sa population vit sous le seuil de pauvreté avec un million de femmes travailleuses pauvres qui élèvent seules leurs enfants avec moins de 850 euros par mois.

Des scandales d’évasion fiscale tels que les Paradise Papers, les écarts de rémunérations au sein de grandes entreprises ou la réforme fiscale d’Emmanuel Macron, montrent que les responsables économiques et politiques ne sont pour l’instant pas décidé-e-s à s’attaquer sérieusement à cette injustice.

Contre les inégalités : pesons de tout notre poids !

Pour lutter contre les inégalités, des solutions existent pourtant et demandent une forte volonté, certes de la part des entreprises, mais surtout, des responsables politiques. Sans mesures fortes, la France verra ses citoyen-ne-s et petites entreprises payer la facture des pratiques irresponsables de grandes entreprises, dans un climat d’injustice et de stigmatisation des plus pauvres. Sans mesures fortes, comme le reconnaissent de plus en plus d’institutions comme le Fonds monétaire international (FMI) ou l’OCDE, cet accroissement continu des inégalités, in fine, portera atteinte à la croissance et à la prospérité économique de tou-te-s.

Face à l’indignation contre les inégalités, il est temps d’agir de tout notre poids pour peser et ré-équilibrer les choses. Pour cela, Oxfam s’adresse aux grandes entreprises pour leur demander de tourner le dos à des pratiques nocives : évasion fiscale, grands écarts salariaux, versement record de dividendes, et d’emprunter la voie d’une économie plus humaine et inclusive. Mais des mesures volontaristes ne suffiront pas à gagner le combat contre les inégalités. Des mesures publiques ambitieuses doivent être adoptées et s’imposer aux entreprises et aux contribuables.

C’est pourquoi, Oxfam mobilise des milliers de citoyens autour d’une demande prioritaire à Emmanuel Macron, au Gouvernement et aux parlementaires : adopter une loi contre les inégalités, au service de l’intérêt général (pour en savoir plus, rendez-vous ici). Cette loi reposerait sur trois piliers :

  1. Un partage réellement équitable des richesses créées au sein des entreprises, entre dirigeant-e-s, salarié-e-s et actionnaires,  notamment par un encadrement des écarts de salaires.
  2. La lutte contre l’évasion fiscale pour financer les services publics – comme l’éducation, la santé ou les transports – qui réduisent les inégalités
  3. La défense d’un impôt juste et progressif pour une redistribution équitable des richesses  qui demande aux plus aisés de contribuer à leur juste part

Monsieur le Président de la République,

Alors que le nombre de milliardaires dans le monde a connu en 2019 sa plus forte hausse de l’Histoire, partout les écarts de richesses se creusent. Et la France n’échappe pas au fléau des inégalités. Les 10 % des Français-es les plus riches détiennent plus de la moitié des richesses nationales quand les 50 % les plus pauvres se partagent seulement 5 % du gâteau.

L’explosion des inégalités constitue un des défis majeurs de ce début de 21ème siècle. Cette injustice menace les sociétés et les économies, et doit être combattue de toute urgence par les gouvernements.

Engagez-vous contre les inégalités et initiez en 2019 une loi contre les inégalités.

Une telle loi fera de la France un pays pionnier dans la défense d’une économie plus humaine, solidaire et responsable.