POUVOIR MANIFESTER SANS RISQUE – communiqué de la LDH avec vidéo sur la répression des Gilets Jaunes et les violences policières

Communiqué LDH

A la veille de l’acte X de la mobilisation des Gilets jaunes, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) s’inquiète de la répression dont font l’objet les manifestants. Elle appelle le gouvernement à prévenir toutes violences policières et à garantir un droit de manifester en toute sécurité.

Aucune violence n’est acceptable, ni celles envers les biens, les policiers ou les journalistes, ni celles, disproportionnées, des forces de l’ordre dont il est attendu mesure et maîtrise.

Avec des discours autoritaires souvent provocateurs, le gouvernement tente par tout moyen de dissuader ces protestations de rue, allant jusqu’à accuser les participants de complicité des débordements à venir. Il fait le choix d’un maintien de l’ordre brutal par des dispositifs policiers démesurés, des gazages et matraquages aveugles, l’usage de lanceurs de balles de défense (LBD 40) et de grenades de désencerclement (GLI F4) dont les conséquences sont dramatiques. Le bilan officiel fin 2018 recensait près de 2 700 blessés et mutilés avec des femmes et des hommes handicapés à vie, éborgnés, mains arrachées, lésions au ventre ou sur le visage, avec des séquelles irrémédiables.

Saisie de multiples témoignages sur les graves blessures et mutilations de manifestants, la LDH demande, comme le Défenseur des droits, l’interdiction sans délais de ces armes inadaptées et le retour à un maintien de l’ordre proportionné.

Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, la répression décidée par les pouvoirs publics est d’une ampleur exceptionnelle et sans discernement. Ce sont plus de 5 500 interpellations, certaines préventives avant même les rassemblements, des milliers de gardes à vue et plus d’un millier de condamnations sévères qui sont constatées.

En choisissant le rapport de force plutôt que l’apaisement et l’écoute, le gouvernement s’enferme dans une logique qui exacerbe les tensions et empêche tout dialogue social constructif. L’annonce par le Premier ministre de nouvelles dispositions limitant les conditions dans lesquelles on pourrait manifester ou non avec des contrôles administratifs accrus, sont un signe supplémentaire d’une dérive autoritaire qui porterait gravement atteinte à des libertés fondamentales : le droit de manifester et la liberté d’expression, qui sont des acquis essentiels de toute démocratie vivante.

La LDH dénonce cette périlleuse fuite en avant car il ne revient pas au pouvoir de choisir les formes d’expression des mouvements sociaux et des oppositions, encore moins de les restreindre, ni de figer les termes et espaces de débats.

Dans cette crise institutionnelle et politique profonde, la force légitime de l’Etat est celle de sa capacité à construire avec toutes les citoyennes et les citoyens une société de dialogue démocratique, et à répondre aux aspirations exprimées de respect, de justice sociale et d’égalité réelle.

Paris, le 18 janvier 2019

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Forte mobilisation des Gilets Jaunes : plus de 84000 manifestants pour l’acte 10 en France

Forte mobilisation des Gilets jaunes en région pour l’acte 10

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Extrait:

« Toujours aussi déterminés, mais cette fois-ci au pas cadencé. Pour l’acte 10 de la mobilisation des « gilets jaunes » à Paris, samedi 19 janvier, la consigne était claire : ne pas aller à l’affrontement, éviter l’emballement. « On s’est organisé de façon à ce que les choses se passent bien. Ça a été un élan de solidarité, de volontariat et toute la semaine, on a travaillé pour ça », explique un « gilet jaune » au micro de France 2.

Cette fois-ci, la manifestation parisienne avait été déclarée et le tracé validé avec la préfecture. Sous les encouragements de quelques clients des magasins, l’ambiance était détendue. Des équipes médicales volontaires accompagnaient également le cortège. Enfin, un service de sécurité, les « brassards blancs », avait été mis en place. Et quand rue de Varenne, la foule a commencé à huer les gendarmes, le service de sécurité s’est interposé immédiatement, faisant signe aux manifestants d’avancer. Pour cet acte 10, si la manifestation était mieux encadrée, les revendications étaient, quant à elles, restées inchangées. Le grand débat national souhaité par le chef de l’État n’a pas entamé leur mobilisation. En fin de journée, des heurts ont toutefois éclaté lors de la dispersion du cortège. 17 personnes ont été placées en garde à vue à Paris… »

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fleche2 Avec les « croix bleues » et les « secours volontaires », au coeur de la manifestation toulousaine –  Lire sur bastamag.net

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« Perpignan : nouvelle vague de Gilets jaunes dans les rues samedi matin »

« C’est dans le calme que l’acte X des Gilets jaunes a démarré ce samedi, en fin de matinée, à Perpignan. A l’initiative des pirates de la routes, autour de deux mille personnes composent le cortège.

Pour cet acte X des Gilets jaunes à Perpignan, les forces de l’ordre ont décidé de dissuader d’éventuels débordements, comme ceux survenus la semaine dernière. Les gendarmes sont ainsi très nombreux ce samedi matin, jour de soldes, notamment devant le tribunal pris pour cible la semaine dernière.

Les Gilets jaunes sont partis du Palais des Congrès vers 11 heures pour rejoindre la gare après avoir défilé sur le boulevard des Pyrénées. De là ils ont remonté l’avenue de la gare pour redescendre l’avenue de Grande-Bretagne et passer devant le commissariat.

Rythmé par des « Macron démission » et « Un RIC sinon rien », le cortège a rejoint le centre ville vers midi avant de se poser place de Catalogne pour un sit-in de courte durée, la marche jaune reprenant en direction du Castillet aux alentours de 13 heures avant de mette le cap sur la place de la République.

A 13 h 30, le défilé rejoignait le quai Vauban sous un soleil printanier et dans une ambiance bon enfant.

Vers 14 heures, le cortège reprenait la direction du palais des congrès où bon nombre de motards avaient stationné leurs deux roues le matin. Certains d’entre eux évoquaient une « virée » vers les communes du littoral, à commencer par Canet-en-Roussillon, pour y faire signer la pétition réclamant le fameux RIC (référendum d’initiative populaire) au plus grand nombre, d’autres envisageant de rejoindre les rond-points « historiques » ou encore le Boulou, d’autres encore souhaitant maintenir leur présence en centre-ville… »

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Gilets Jaunes : Solidarité avec les victimes de la répression policière et judiciaire ! Communiqué de l’O.R.D.L.

Communiqué du 18/01/2019
Observatoire pour le respect des droits et libertés 66 (*)

Solidarité avec les victimes de la répression policière et judiciaire

Depuis la mi-novembre, avec la première journée de mobilisation nationale (Acte 1) des Gilets jaunes et la dynamique d’occupation des ronds-points qui s’en est suivie, un mouvement social de grande ampleur se développe dans notre pays. Contre l’injustice sociale, la mobilisation ne faiblit pas.

Face à cela, le pouvoir politique oppose le refus de répondre aux revendications, l’enfumage d’un « grand débat national » et… la répression. Une répression brutale : des tirs de flash-balls ou de grenades de désencerclement arrachent des mains, crèvent des yeux, brisent des mâchoires. Bref, ils blessent, souvent gravement, des personnes qui, en général, n’ont rien fait d’autre que de se trouver dans un rassemblement ou une manifestation de Gilets jaunes. Des matraquages en règle ont lieu et les images de violences policières contre des manifestant-e-s isolé-e-s, et souvent à terre, se multiplient. A ce jour, le bilan dans le Languedoc-Roussillon depuis le 17 novembre 2018 est de onze blessé-e-s graves, la plupart par des tirs de flash-balls. Nous sommes effaré-e-s que les principaux médias nationaux parlent des blessé-e-s parmi les policier-e-s et très peu de celles et ceux parmi la population.

Sans compter l’utilisation de plus en plus systématique des arrestations préventives, qui permet de ficher et de placer en garde à vue sur simple présomption, et le filtrage policier aux abords des manifestations, qui vise à en limiter l’accès. Les chiffres sont affolants : rien que pour le Languedoc-Roussillon depuis le 17 novembre 2018, 140 personnes ont été interpellées, sur ce nombre douze mises en détention provisoire et quatorze condamnations dont la plus lourde a été prononcée à Béziers vendredi 4 janvier (deux ans de prison ferme). Nous appelons à participer à la solidarité financière avec les victimes de cette répression.

Cette répression – dont ont déjà été victimes les migrant-e-s, les quartiers populaires et les écologistes – tient lieu de politique pour un gouvernement sombrant dans le discrédit général et, par-là, ce sont les libertés démocratiques qui sont mises en danger. C’est pourquoi, solidaires des victimes de ces dérives liberticides, nous demandons :

* une amnistie générale et sans condition pour toutes les victimes de la répression policière et judiciaire exercée par le gouvernement Macron ;

* la levée de toutes les mesures portant atteinte au droit de manifester ;

* l’abandon du projet de loi anticasseurs qui criminalise le droit de manifester ainsi que de la réforme de la justice qui restreint l’accès à un juge pour tou-te-s et la protection des droits et des libertés fondamentaux des citoyen-ne-s ;

* l’abandon et l’interdiction de toutes les armes dites non létales dont l’utilisation conduit à des mutilations ou à des morts : flash-balls, grenades de désencerclement, fusils d’assaut… ;

* que la lumière soit totalement faite sur les chaînes de commandement, responsables des violences policières ayant abouti à des blessures de manifestant-e-s.

(*) ORDL : AFPS – AGAUREPS-Prométhée – ARAC – ASTI66 – ATTAC66 – Amis du Monde Diplomatique – Association de Défense des gilets jaunes – CEMEA – CGT66 – CNT66 – Collectif anti-ogm – EELV – « En commun » 66 – F.A – FSU – Génération.s – Libre Pensée – Ligue des droits de l’Homme – MRAP – NPA66 – PCF66 – PG66 – RESF – SNPES/PJJ – SOLIDAIRES 66 – SURVIE – Syndicat de la Médecine Générale – Syndicat de la Magistrature – UNEF.