Israël encourage des menaces de mort contre les défenseurs des droits de l’Homme

Publié sur agencemediapalestine.fr

1er août 2019

La propagande du gouvernement israélien encourage de violentes menaces contre les défenseurs des droits de l’Homme.

Shawan Jabarin, directeur de Al-Haq, à gauche, reçoit le Prix des Droits de l’Homme de la République française, avec Hagai El-Ad, directeur de B’Tselem, au centre, en décembre 2018. (via Twitter)

Sur la page Facebook du site 4IL, les visiteurs ont laissé des commentaires appelant à tuer Shawan Jabarin, directeur de l’association palestinienne des droits de l’Homme Al-Haq.

On y trouve : « Quand lui mettrons nous une balle dans la tête ? », « Pourquoi des gens comme ça respirent encore ? » et « Pourquoi n’a-t-il pas été liquidé ? »

4IL est un organe de propagande du ministère israélien des Affaires Stratégiques.

Ce ministère, dirigé par Gilad Erdan, mène une campagne de dénigrement et de sabotage contre les associations de droits de l’Homme et le mouvement mondial de solidarité avec la Palestine.

Al-Haq dit de ces commentaires que ce sont « des paroles d’incitation et de haine ».

L’association de droits de l’Homme dit que cet accès brutal de menaces de mort est survenu après que 4IL ait publié un article accusant Jabarin, défenseur des droits de l’Homme qui a gagné une reconnaissance et des prix internationaux, de « terrorisme ».

Le gouvernement israélien a publié l’article dénigrant Al-Haq après que l’organisation ait organisé un événement, pour célébrer son 40ème anniversaire, auquel ont assisté des universitaires, des diplomates et des personnels, y compris de l’ONU et de l’Union Européenne.

« Cette attaque est la dernière d’une campagne à grande échelle contre les organisations palestiniennes et autres de la société civile qui travaillent pour la promotion et la protection des normes de l’état de droit et des droits de l’Homme pour le peuple palestinien », d’après Al-Haq.

La FIDH, réseau international des droits de l’Homme, a lancé une alerte la semaine dernière condamnant la campagne de dénigrement et les menaces de mort contre Jabarin et demandant à Israël « de mettre immédiatement fin à tout acte de harcèlement contre lui, Al-Haq et tous les défenseurs des droits de l’Homme ».

Al-Haq a été une cible particulière d’Israël à cause du rôle qu’elle joue en réunissant, pour la Cour Criminelle Internationale, des preuves des crimes israéliens contre les droits de l’Homme.

Les autorités des Pays Bas, où siège ce tribunal, ont mené une enquête sur les menaces de mort visant un avocat qui travaille pour Al-Haq.

Selon un ancien journaliste du renseignement, il se peut que la campagne de harcèlement contre cet avocat soit l’oeuvre du ministère israélien des Affaires stratégiques.

Un des buts essentiels de la campagne de dénigrement est d’obliger les gouvernements à mettre fin à leur financement des associations de droits de l’Homme en les associant à du « terrorisme ».

Le mois dernier, l’UE a dit qu’elle était « au courant de ces allégations » contre Al-Haq, mais que l’étude des listes de sanctions contre les représentants de l’organisation à l’ONU et l’UE n’avait fait naître aucune inquiétude.

Une menace de mort écrite à la bombe sur les locaux d’Amnesty International et d’autres organisations non gouvernementales à Tel Aviv. (via Facebook)

Mercredi, Amnesty International a exigé que les autorités israéliennes « mènent une enquête urgente sur les menaces de mort visant trois organisations de la société civile, dont la section d’Amnesty International à Tel Aviv ».

L’association a dit que des menaces de mort ont été taguées anonymement à l’extérieur des bureaux d’Amnesty International Israël et de l’ASSAF, organisation qui travaille avec les réfugiés et les demandeurs d’asile.

Amnesty a posté sur Facebook une photo du graffiti en hébreu sur les murs de son bureau.

Il dit : « Les méchants mourront pour leurs péchés » – citation de la Bible.

Une boîte contenant des menaces de mort et une souris morte a par ailleurs été déposée à l’entrée du Centre Eifelet d’Activités des enfants pour les réfugiés.

Amnesty a noté que, ces dernières années, « le climat pour les défenseurs des droits de l’Homme, en Israël comme dans les territoires palestiniens occupés, s’est rapidement détérioré ».

« Les autorités israéliennes ont pris des mesures pour restreindre encore plus les droits à la liberté d’expression et d’association à l’intérieur d’Israël, les responsables menaçant les défenseurs des droits de l’Homme critiques du gouvernement et mettant en place des mesures juridiques pour faire taire les contestataires », a ajouté Amnesty.

Comme Al-Haq, Amnesty a été la cible d’un harcèlement officiel pour sa documentation sur les violences israéliennes.

Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine

Source : The Electronic Intifada

Des centaines d’arrestations lors d’une manifestation de l’opposition à Moscou

Publié sur france24.com

Des centaines de manifestants ont été arrêtés, lors d’une nouvelle marche de l’opposition russe à Moscou selon le réseau d’information OVD-Info. Les opposants continuent de réclamer des élections libres malgré les pressions des autorités.

Au moins 828 personnes ont été interpelées lors d’une manifestation non autorisé, samedi 3 août, à Moscou selon le réseau d’information OVD-Info. Une semaine après l’arrestation de plus de mille personnes lors d’un rassemblement, l’opposition continue à défier les autorités qui ont multiplié les menaces et les pressions cette semaine.

Les autorités semblent cette fois déterminées à tuer dans l’œuf le mouvement de contestation, l’un des plus importants de ces dernières années.

Selon des témoins sur place, il n’a fallu que quelques minutes aux policiers des forces anti-émeutes pour intervenir.Selon l’ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des arrestations, au moins 828 personnes, dont six journalistes, ont été interpellés par la police.

Pourtant selon la police, seulement 1 500 personnes ont participé au rassemblement. Selon des journalistes de l’AFP, qui ont assisté à des dizaines d’interpellations, le nombre des manifestants devrait se chiffrer en milliers bien qu’une estimation précise soit difficile en raison de leur dispersion dans plusieurs quartiers. Soit une faible mobilisation, sous une pluie fine et sous la surveillance d’un important dispositif de policiers et de soldats de la garde nationale, selon des journalistes de l’AFP.

La manifestation s’est pratiquement déroulée sans leader. L’opposante Lioubov Sobol, qui avait appelé à manifester samedi contre le gouvernement et une des dernières opposantes d’envergure encore en liberté, a été interpellée pour sa part alors qu’elle se rendait en taxi sur les lieux du rassemblement. Elle a été emmenée dans un fourgon de police. L’avocate de 31 ans observe une grève de la faim pour protester contre l’invalidation de sa candidature aux élections municipales programmées le mois prochain à Moscou.

Elle a été frappée d’une amende de 300 000 roubles (4 130 euros) pour participation à un rassemblement le 15 juillet, et était soumise à un interrogatoire dans la soirée, selon ses proches. « Les autorités font tout ce qu’elles peuvent pour essayer d’intimider l’opposition, pour s’assurer que les gens ne sortent pas dans la rue pour protester pacifiquement », avait-elle déclaré avant son arrestation. En grève de la faim depuis trois semaines, elle a jusqu’ici échappé à la prison du fait qu’elle a un enfant en bas âge.

Amnesty International a condamné un « usage non nécessaire et excessif de la force » ainsi que des tentatives « non fondées » de présenter des manifestations pacifiques comme une insurrection.

Enquête ouverte contre l’organisation de Navalny

Un autre chef de file de l’opposition russe, Alexeï Navalny, purge une peine de trente jours de prison pour avoir appelé à une précédente manifestation interdite samedi dernier. Celle-ci s’est soldée par près de 1 400 interpellations, du jamais vu depuis le retour du président Vladimir Poutine au Kremlin en 2012. La justice russe a par ailleurs annoncé samedi l’ouverture d’une enquête pour « blanchiment » contre l’organisation d’Alexeï Navalny, le Fonds de lutte contre la corruption, à l’origine de nombreuses enquêtes sur le train de vie et les combines des élites.

Jeudi, le Fonds de lutte contre la corruption avait répondu à la répression en accusant dans une enquête l’adjointe du maire de Moscou, Natalia Sergounina, d’avoir détourné des milliards de roubles d’argent public dans la gestion du parc immobilier de la mairie.

Accentuant encore la pression d’un cran avant la manifestation de samedi, la justice a également inculpé plusieurs personnes dans le cadre d’une enquête pour « troubles massifs », une accusation lourde qui fait planer la menace de peines allant jusqu’à 15 ans de prison. Quatre d’entre elles, dont des avocats travaillant pour des ONG de défense des droits, ont été placés en détention provisoire vendredi dans l’attente de leur procès.

La police a pour sa part appelé à renoncer à la manifestation, promettant de « réagir immédiatement ». Le maire de Moscou, le très loyal au Kremlin Sergueï Sobianine, a mis en garde l’opposition contre toute « nouvelle provocation ».