Montée des eaux, fonte du pergélisol, vagues de chaleur océaniques… le nouveau rapport du Giec sur les océans et la cryosphère

Publié sur alternatives-economiques.fr

Le Giec tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme

le 01/10/2019

Montée des eaux, fonte du pergélisol, vagues de chaleur océaniques… le nouveau rapport du Giec sur les océans et la cryosphère détaille les conséquences de la fonte des glaces et du réchauffement des océans.

« Nous sommes tous, directement ou indirectement, dépendants de la situation de la haute mer, de l’Arctique, de l’Antarctique et de la haute montagne », prévient Hoesung Lee, président du Giec. « Dans les domaines du temps et du climat, de l’alimentation et de l’eau, de l’énergie, du commerce, des transports, des loisirs et du tourisme, de la santé et du bien-être, de la culture et de l’identité. » Une réalité que nous oublions parfois, tellement ces régions nous semblent éloignées de nos territoires et de nos préoccupations.

Le nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) portant sur les évolutions des océans et de la cryosphère – nom donné aux régions gelées de la planète – publié le 25 septembre rappelle à quel point ces éléments sont indispensables à la vie sur Terre. Cette synthèse de documents scientifiques alerte également sur les risques d’une poursuite des émissions de gaz à effet de serre (GES) à un niveau élevé : diminution de l’eau disponible, élévation du niveau de la mer, augmentation des phénomènes extrêmes côtiers, acidification des océans… Autant de conséquences qui devraient, faute de mesures fortes, changer considérablement la phase de notre monde.

Montée des eaux

Première constatation : le niveau des mers augmente. Même si nous réussissons à respecter les objectifs fixés par l’accord de Paris, qui visent à limiter le réchauffement global de la planète à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle, cette hausse devrait atteindre 30 à 60 cm environ d’ici 2100 et entre 60 et 110 cm si les GES continuent de croître fortement. C’est le résultat de la dilatation thermique de l’océan – qui gonfle au fur et à mesure qu’il se réchauffe – le dégel des glaciers et des calottes glaciaires des régions montagneuses – qui modifie aussi la disponibilité et la qualité de l’eau –  mais surtout, depuis quelques années, la perte de masse des glaciers dans les régions polaires. « Au cours des dernières décennies, l’élévation du niveau de la mer s’est accélérée en raison de l’augmentation des apports d’eau provenant des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique », détaille Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du groupe de travail numéro 1 du Giec.

Un phénomène à prendre très au sérieux au vu des conséquences multiples auxquelles certains territoires ne pourront pas échapper. Les zones côtières à faible élévation ainsi que les petits Etats insulaires, où vivent environ 745 millions de personnes, seront lourdement touchés. Selon l’étude, quel que soit le réchauffement supplémentaire, ils subiront chaque année d’ici 2050 des événements climatiques extrêmes. Pour le groupe d’experts, seules des mesures d’adaptation limiteront les dégâts.

Arctique et fonte du pergélisol

Mais ce ne sont pas les seuls effets de la fonte des glaces. « Les valeurs mensuelles de l’étendue de la banquise arctique diminuent et celle-ci perd en épaisseur », indique le rapport. Une mauvaise nouvelle pour les 4 millions d’individus vivant au milieu de l’Arctique qui ont déjà commencé à modifier leurs habitudes et leurs déplacements.

Le réchauffement climatique pourrait en outre accroître considérablement la concentration de GES à cause de la fonte du pergélisol. Des zones en permanence gelées qui renferment de grandes quantités de carbone organique. Ces couches se réchauffent d’année en année et libéreront d’ici quelques années des tonnes de métaux lourds. « Même si le réchauffement planétaire est limité à des valeurs bien inférieures à 2°C, environ 25 % du pergélisol (3 à 4 mètres de profondeur) dégèlera d’ici 2100 », estime les chercheurs. Si rien ne change, le GIEC avance que ce pourcentage atteindra 70 %. La solution serait alors encore une fois de limiter nos émissions et d’accroître la couverture végétale pour augmenter le stockage de carbone.

Vagues de chaleur océanique

Enfin, les océans se réchauffent et s’acidifient. Jusqu’à présent, l’océan a absorbé plus de 90 % de la chaleur excédentaire du système climatique. D’ici à 2100, sa couche supérieure devrait se réchauffer deux à quatre fois plus vite que le rythme observé depuis les années 1970, et cinq à sept fois plus vite avec un scénario à fortes émissions. Des émissions de dioxyde de carbone parfois absorbées par les mers qui ont également pour effet de la rendre de plus en plus acide.

Ces deux phénomènes ont un impact néfaste sur la faune et la flore maritime. Ils en réduisent l’abondance et changent la répartition des populations de végétaux et d’animaux diminuant ainsi le potentiel de capture des émissions. Une répercussion importante pour la santé nutritionnelle et la sécurité alimentaire d’une grande partie de la population mondiale.

« Dans le monde entier, la cryosphère et les océans subissent les ‘’ardeurs’’ du changement climatique depuis des décennies, ce qui a des conséquences radicales et profondes sur la nature et l’humanité », a déclaré Ko Barett, vice-président du Giec. Des bouleversements auxquels nous devrons répondre au plus vite.

Bilan de la mobilisation des « Jeunes pour le climat » le 24 mai en France et à Perpignan

Sur le site de l’ AFP :

En France, les jeunes de nouveau dans la rue pour l’action climatique

AFP / Alain JOCARDManifestation pour le climat le 24 mai 2019 à Paris

Des milliers de jeunes gens – dont environ 15.000 à Paris – étaient de nouveau dans la rue vendredi en France pour réclamer aux dirigeants davantage d’action contre le réchauffement planétaire, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Cette 2e grande journée de grève pour le climat a cependant moins mobilisé que le

Dans la capitale, 14.800 personnes ont défilé, à vive allure, d’Opéra à République, selon un comptage du cabinet Occurrence pour un collectif de médias dont l’AFP. En mars elles étaient entre 29.000 et 40.000 selon les sources.

« Désolé maman, je sèche comme la planète », résumait une pancarte.

Dans la foule, Pauline, Franco-Allemande de 16 ans, déjà là en mars. Elle montre sa pancarte « make no CO2 » avec un drapeau de l’UE: « les élections européennes sont super importantes car c’est le dernier Parlement qui pourra faire quelque chose », avant qu’il ne soit trop tard pour le climat, estime-t-elle.

Maxence, 19 ans, étudiant en Sport Étude, d’Aubervilliers, explique marcher « pour (son) avenir, pour dire qu’on peut en avoir un ». Il dit avoir épluché les programmes des partis et regarder ceux qui parlent « du climat et des études ».

AFP / Alain JOCARDManifestation pour le climat le 24 mai 2019 à Paris

En tête de cortège, des militants anti-capitalistes. Aperçus aussi, des militants anti-nucléaire, des anti-publicité décrochant les affiches, une poignée de « gilets jaunes »…

A deux jours du scrutin européen, la France insoumise, tracts en main, Europe Écologie (EELV) ou les Jeunesses communistes sont là.

Avant le départ, certains manifestants s’étaient rendus à la mairie du XIXe arrondissement pour retirer le portrait officiel du président Emmanuel Macron, dans une campagne de « décrochage » menée depuis trois mois pour réclamer plus d’action contre le réchauffement, portrait qu’ils ont porté pendant la marche.

– « Chaud must not go on » –

A Lyon, la journée a réuni 3.000 personnes selon les organisateurs, 2.000 selon la préfecture, avec en banderole de tête « 6e extinction, toutes et tous en action ».

AFP / Alain JOCARDManifestation pour le climat le 24 mai 2019 à Paris

La mobilisation était plus faible qu’en mars (12.000), mais l’organisation affichait sa satisfaction après la tenue de plusieurs actions de désobéissance civile: 60 arbres plantés, et 6 tronçons de pistes cyclables peints à la bombe. Selon l’association Alternatiba, deux mineurs ont été interpellés pour avoir tracé les fausses pistes.

Trois portraits d’Emmanuel Macron ont été décrochés par des militants d’Alternatiba et de Youth for climate.

Dans le cortège, Fleur, lycéenne de 1ère, s’était dessiné deux traits verts de guerrière du climat sur les joues: « Je suis là pour inciter les gens à voter Verts dimanche parce que nous on peut pas le faire ».

A Montpellier, 1.400 (préfecture) à 3.000 (organisateurs) jeunes, accompagnés d’enseignants, de syndicalistes et de gilets jaunes, ont défilé avec énergie. « État d’urgence climatique », « No nature, no future », disaient leurs banderoles.

« Des gaz à effet de serre, du plastique dans les mers, de cette société-là, on n’en veut pas ! », scandaient-ils, huant aussi des panneaux électoraux installés pour les européennes de dimanche.

Plusieurs adolescents ont défilé en caleçon avec des feuilles de vigne: « The Chaud must not go on », « Garder la Terre avant de viser la Lune », pouvait-on lire sur les pancartes. Un préavis de grève avait été déposé par une large intersyndicale à l’université de Montpellier.

A Nantes, 2.600 manifestants, selon la police, ont participé à un « die-in » avant de déambuler dans une ambiance survoltée.

A Lille, 850 protestataires ont aussi fait les morts, équipés de pierres tombales en carton disant par exemple: « Daphné, 2003-2019, tuée par Monsanto-Bayer », « Marika, 1994-2019, morte d’un cancer dû aux particules fines ».

Ailleurs, ils étaient environ 1.00 à Tours, quelques centaines à Marseille, 500 à Rennes, entre 750 et 1.500 à Dijon, 650 à Angers selon la police (3.600 le 15 mars), , 650 à Grenoble et 700 à Valence selon la police, 500 à Clermont-Ferrand, entre 300 et 400 à Bordeaux, idem à Toulouse. « Terrien, sans la terre, t’es rien », soulignait une banderole marseillaise.

Publié sur lindépendant.fr

ENVIRONNEMENT

Perpignan : une centaine de collégiens et lycéens manifestent pour le climat

Une bonne centaine de lycéens, collégiens et quelques adultes étaient mobilisés ce vendredi après-midi « parce que l’urgence climatique n’attend pas ! ». Après un bref rassemblement place Catalogne le cortège intergénérationnel a défilé dans les rues du centre-ville en scandant des slogans.

« C’est important pour moi de me mobiliser à nouveau. C’est ma cinquième manif’ pour le climat et je reviendrai autant de fois qu’il le faudra ! » martèle Antoine, élève de seconde au lycée Arago. Lui, et une bonne centaine d’autres lycéens et collégiens mélangés se sont retrouvés à l’occasion de cette « Grève mondiale pour le Climat » qui a rassemblé des milliers de jeunes à travers la France, et ailleurs.

« Il faut que nous agissions au plus vite »

« Si je manifeste encore aujourd’hui, c’est parce que j’en ai marre de l’inertie et de l’indifférence des dirigeants qui font de belles promesses mais ne les tiennent jamaismartèle le jeune homme. Les océans et les forêts sont en train de crever à petit feu, la pollution étouffe nos villes, les fleurs et les insectes disparaissent… Un exemple : l’autre fois je me suis baladé dans un sous-bois que je fréquente depuis l’enfance, et bien je n’y ai vu aucune coccinelle et plus que de très rares abeilles, alors qu’avant elles pullulaient en cette saison. Il faut que nous, les jeunes, agissions au plus vite si on veut retrouver la faune et la flore de notre enfance. » 

Alors, à coups de slogans et de pancartes contre le dérèglement climatique et pour la préservation des espèces – y compris l’Homme – ils ont marché, d’un pas sûr et rapide, malgré une pluie persistante. Pas assez pour doucher leur ténacité et leur détermination.

Valérie Pons

Grève des jeunes pour le climat à Perpignan : Marche le vendredi 24 mai à 15h30 – place de Catalogne

Le 24 mai, pas la peine de sortir les cahiers, on sort marcher !
Au programme : 
– 14h30 : Atelier pancarte et banderole Place de Catalogne (Fnac)
– 15h30 : Début de la marche 
– 16h30 : scène ouverte pour les musiciens intéressés 
Faites tourner l’info à fonnnnnnnnnnd !

DEMAIN À 14:30

Tou(te)s à la Marche des jeunes pour le climat !

15H 30 Place de Catalogne, 66000 Perpignan