LDH-66 – Pyrénées Orientales

Les 1 % les plus riches possèdent plus de deux fois les richesses de 6,9 milliards de personnes.

Publié sur www.oxfamfrance.org/

le 19 JANVIER 2020

Davos 2020 : Nouveau rapport d’Oxfam sur les inégalités mondiales

La situation en quelques nouveaux chiffres-clés :

• Les richesses des 1 % les plus riches de la planète correspondent à plus de deux fois la richesse de 90 % de la population (6,9 milliards de personnes).
• Les milliardaires du monde entier, c’est-à-dire seulement 2 153 personnes, possèdent plus de richesses que 4,6 milliards de personnes, soit 60 % de la population mondiale.
• En France, 7 milliardaires possèdent plus que les 30 % les plus pauvres et les 10% les plus riches possèdent 50 % des richesses.
• Si quelqu’un avait pu économiser l’équivalent de 8 000 euros par jour depuis la prise de la Bastille (14 juillet 1789), il n’arriverait aujourd’hui qu’à 1 % de la fortune de Bernard Arnault.
• Dans le monde, les hommes détiennent 50 % de richesses en plus que les femmes.
• Les femmes assurent plus des 3/4 du travail domestique non rémunéré et comptent pour 2/3 des travailleurs dans le secteur du soin.
• Les 2/3 des milliardaires tirent leur richesse d’une situation d’héritage, de monopole ou de népotisme

Lien vers le rapport complet
Lien vers le résumé
Lien vers le focus France 

A la veille du Forum économique mondial de Davos (Suisse) qui rassemble les grands décideurs économiques et politiques de la planète, Oxfam révèle dans son rapport annuel sur les inégalités mondiales, « Celles qui comptent », que les 1% les plus riches du monde possèdent désormais plus du double de la richesse de 6,9 milliards de personnes, soit 92 % de la population mondiale. [1]. Une minorité d’hommes blancs se taille la part du lion au détriment du plus grand nombre, à commencer par les femmes et filles. A ce jour, près de la moitié de la population mondiale vit toujours avec moins de 5 euros par jour et le rythme de réduction de la pauvreté s’est ralenti de moitié depuis 2013.

Pour Pauline Leclère porte-parole d’Oxfam France : « Les inégalités indécentes sont au cœur de fractures et de conflits sociaux partout dans le monde car personne n’est dupe : la crise des inégalités traduit la complicité plus que l’impuissance des Etats à agir pour la combattre. Les inégalités ne sont pas une fatalité, elles sont le résultat de politiques sociales et fiscales qui réduisent la participation des plus riches – entreprises et particuliers – à l’effort de solidarité par l’impôt, et fragilisent le financement des services publics. Transports, éducation, santé, système de retraites…. sont sacrifiés alors qu’ils sont décisifs pour lutter contre la pauvreté. La France ne fait pas exception à cette tendance générale et maintient un statu quo mortifère alors qu’elle est traversée par la révolte des gilets jaunes et par la plus longue grève générale de la Ve République. »

Oxfam montre que ce clivage profond s’appuie sur un système économique sexiste et injuste et met en lumière la charge – lourde et inégale – du travail de soin (care en anglais) assuré par les femmes et les filles comme une raison tenace des inégalités économiques et de genre [2]. Ménage, cuisine, gestion du budget, soin des proches, collecte de bois et d’eau dans les pays du Sud, la valeur monétaire du travail de soin non rémunéré assuré par les femmes âgées de 15 ans ou plus représente au moins 10 800 milliards de dollars chaque année, soit trois fois la valeur du secteur du numérique à l’échelle mondiale [3].

Oxfam dévoile également les discriminations à l’œuvre dans la sphère professionnelle où les femmes sont surreprésentées dans les secteurs les plus précaires et les moins valorisés économiquement (éducation, santé, travail social, nettoyage…).

« Les femmes sont en première ligne des inégalités à cause d’un système économique qui les discrimine et les cantonne dans les métiers les plus précaires et les moins rémunérés, à commencer par le secteur du soin. Celles qui passent des milliers d’heures à s’occuper de nos enfants, de nos personnes âgées, de notre santé, de la propreté de nos lieux de vie, ne sont pas reconnues à leur réelle valeur, quelle injustice ! » s’insurge Pauline Leclère.

Pour Pauline Leclère : « La polarisation de notre monde est en marche lorsque l’on voit les records amers qui ont agité l’économie française en 2019 : Bernard Arnault, milliardaire et PDG du groupe LVMH, a été l’homme d’affaire qui a engrangé le plus de richesses supplémentaires dans le monde en 2019, tandis que le versement de dividendes par le CAC 40 est à son plus haut [5]. En parallèle, les inégalités sont reparties à la hausse, et plus grave, la France compte 400 000 pauvres de plus en 2019. Malgré les fortes attentes de justice fiscale et sociales, les plus pauvres restent les grands perdants des mesures budgétaires depuis le début du quinquennat : ce sont les seuls à ne pas avoir vu, depuis trois ans, leur pouvoir d’achat augmenter significativement ».

 

En France, Oxfam demande à Emmanuel Macron de réorienter de toute urgence sa politique en faveur d’une réduction des inégalités, en prenant des mesures qui enrayent la précarité des femmes et en demandant aux ultra riches et aux entreprises de contribuer davantage à l’effort de solidarité :

• S’attaquer aux inégalités femmes-hommes dans le monde du travail. Notamment :
– En améliorant les conditions de travail et en valorisant les rémunérations dans les métiers à prédominance féminine notamment dans les métiers du soin.
– En sanctionnant les entreprises ne respectant pas l’égalité professionnelle.
– En augmentant significativement la durée du congé paternité.
– En renforçant la transparence sur les écarts de salaires (par quartiles, par pays, par genre).
• S’assurer que le système de retraites corrige les inégalités. Notamment :
– En supprimant les systèmes de décote pour les carrières incomplètes et en revenant à un calcul de la pension basé sur les meilleures années pour prendre en compte la réalité de l’emploi des femmes, notamment les carrières hachées.
– En renforçant la cotisation de solidarité prélevée sur les hauts revenus afin de tenir compte de leur espérance de vie plus longue.
• Rétablir une fiscalité plus équitable sur les contribuables les plus aisés. Notamment :
– En rétablissant un Impôt sur les grandes fortunes en tenant compte des failles du précédent dispositif et en supprimant le Prélèvement forfaitaire unique (PFU).
– En supprimant les niches fiscales qui bénéficient disproportionnément aux grandes entreprises ;
– En luttant efficacement contre l’évasion fiscale.

Contacts presse :

Caroline Prak cprak@oxfamfrance.org 06 31 25 94 74
Pauline Leclère pleclere@oxfamfrance.org 07 69 17 49 63

Notes aux rédactions :

Lien vers la méthodologie

Les calculs d’Oxfam sont fondés sur les données les plus complètes et les plus actuelles disponibles. Les données sur la répartition des richesses dans le monde sont tirées du Global Wealth Databook 2019 du Crédit Suisse Research Institute. Les données sur les personnes les plus fortunées de la société proviennent du classement des milliardaires de 2019 de Forbes. La fortune des milliardaires a baissé l’année dernière mais a augmenté depuis.

[1] Les données du Crédit Suisse permettent d’évaluer le patrimoine net total et sa distribution par décile et avec les 1% les plus riches. Selon ces données, les 1% les plus riches possèdent un patrimoine net total de 132 586 milliards de dollars. Les 90% les plus pauvres de la population possèdent un patrimoine net de 65 976 milliards de dollars, soit plus de deux fois moins. Avec une population mondiale estimée à 7,7 milliards de personnes, les 1% les plus riches possèdent effectivement plus que 6,9 milliards de personnes.

|2] Dans le monde 42 % des femmes ne peuvent avoir un travail rémunéré en raison de la charge trop importante du travail de soin qu’on leur fait porter dans le cadre privé/familial.

[3] Nombre d’heures par mois que les femmes consacrent aux soins non rémunérés multipliées par le nombre de femmes âgées de 15 ans ou plus. Le résultat est multiplié par 12 pour obtenir une estimation annuelle. Le marché mondial de la technologie valait 3 200 milliards de dollars en 2018, selon la société de recherche et de conseil Forrester.

[4] La France n’est pas épargnée par la crise des inégalités :
• En France, en 2019, les 10 % les plus riches détenaient 50% des richesses nationales. Et les 1 % les plus riches en détenaient 16 %.
• La France compte actuellement 41 milliardaires, c’est 4 fois plus qu’après la crise financière de 2008. Sur ces 41 personnes, plus de la moitié ont hérité de leur fortune, et seules 5 sont des femmes.
• 7 milliardaires français possèdent autant que les 30 % les plus pauvres.
• Le PDG du groupe Sanofi gagnait en 2018 plus de 343 fois le salaire moyen d’une aide-soignante française.
• La valorisation du travail de soin non rémunéré des femmes en France contribuerait à 399 milliards d’euros, cela équivaut à 14,8 % du PIB.
• Parmi les mères de famille monoparentale qui travaillent plus d’une sur quatre est pauvre.

Manifestation à 10h30 Place de Catalogne CONTRE LES MAUVAIS COUPS DU GOUVERNEMENT ET DU PATRONAT

Tract de la CGT-66 (format PDF)

TOUS ENSEMBLE CONTRE LES MAUVAIS COUPS DU GOUVERNEMENT ET DU PATRONAT.
UNE SEULE SOLUTION : L’UNITÉ D’ACTION

Gouvernement et patronat organisent une attaque globale contre le monde du travail.

– Tout est visé, tout le monde est concerné car tout doit devenir flexible, individualisé : l’emploi, la durée du travail, le salaire, la Sécurité Sociale, la santé, l’éducation, l’indemnisation du chômage, la retraite, rien ne doit y échapper. Dans le même temps, ils détruisent nos Industries et nos Services Publics, nos emplois, nos salaires, nos statuts. Que nous soyons salariés du privé, du public, retraités, jeunes ou sans emploi, ce sont aussi nos conditions de vie qui se dégradent.

L’ensemble de ces politiques d’austérités impactent notre département des Pyrénées
Orientales :
• De nombreux emplois sont menacés dans le commerce (Carrefour, Conforama, Casino, Auchan…)
• Le Grand Marché International de St Charles est menacé et s’ils parviennent à liquider le Train des Primeurs cela pourrait conduire à la suppression de milliers d’emplois directs et indirects. (Ferroviaire, Construction, SP, Logistique, Agro…)
• Plusieurs milliers de postes supprimés dans les trois versants de la Fonction Publique, comme aux finances publiques, dans l’éducation nationale, dans les hôpitaux, à Pôle Emploi, dans les collectivités…
• Dégradation de tout ce qui constitue le service public de proximité, le lien social et la solidarité : fermeture des bureaux de Poste, fermeture d’accueils et de services de la CAF, à la CPAM, dégradation du tissu associatif, etc…

Des luttes se développent dans de nombreux secteurs.
Nous devons amplifier la mobilisation et faire du 24 septembre le rendez-vous de l’ensemble du monde du travail, chacun avec ses couleurs préférées….
Parce que l’argent existe pour répondre aux besoins des salariés, retraités, jeunes, chômeurs.
Parce que tous ensemble par la grève, nous pouvons bloquer l’économie.
Parce que tous ensemble en manifestation, nous faisons la démonstration de notre force.
Parce que tous ensemble nous pouvons gagner.
Faisons du 24 septembre une grande journée de grève et de manifestation

Rdv 10 h30 Place de Catalogne à Perpignan

  

Trop gros et trop lourds, les SUV sont une plaie pour le climat, alerte Greenpeace

L’industrie automobile en pleine crise a lancé depuis une dizaine d’années les SUV, ces 4X4 urbains qui sont une aberration a l’heure de l’urgence climatique (trop gros en ville, trop lourds et polluants). Les profits passent avant le sauvetage de la planète. Tout ça à coup de matraquages publicitaires coûteux au lieu de développer les véhicules électriques pour les transports en commun en particulier. D’ici 2025, 40% de toutes les voitures neuves vendues dans le monde pourraient être des SUV!!!

(Traduit du site allemand)

Publié sur greenpeace.org

L’industrie automobile veut que vous achetiez une grosse voiture.

Même si vous n’achetez pas de véhicule utilitaire sport (SUV), vos options pour une «petite voiture» disparaissent à mesure que les voitures grossissent, ce qui pose un énorme problème.

Protestation contre les VUS à Bremerhaven. © Chris Grodotzki / Greenpeace

Des militants protestent contre l’arrivée à Bremerhaven, en Allemagne, de plusieurs centaines de SUV BMW climatiquement hostiles. © Chris Grodotzki / Greenpeace

Ainsi, le 7 septembre, 35 militants de Greenpeace Allemagne ont pris des mesures. Ils ont protesté contre la rampe de chargement d’un navire important des milliers de SUV en Europe. Sur son côté, ils ont déployé une bannière sur laquelle on pouvait lire: « Des tueurs du climat à bord ».

Ils l’ont fait parce que nous sommes en crise climatique. Et nous ne sommes pas arrivés ici par accident. Nous sommes arrivés ici parce que des entreprises téméraires, y compris celles du secteur automobile, font passer les profits avant une planète vivable. Il est essentiel de les tenir responsables de ce qu’ils font. Nous devons réduire considérablement nos émissions dans tous les secteurs, y compris nos voitures. Mais les constructeurs automobiles nous font reculer. Ils agrandissent les voitures et favorisent les plus lourdes. C’est une catastrophe.

Gros paris sur les grosses voitures

Les constructeurs automobiles investissent énormément dans les SUV et lancent de nouveaux modèles en permanence. Volkswagen lance 16 nouveaux modèles avant 2020 . Ils dépensent également beaucoup en publicité pour s’assurer que nous les achetons. Une analyse non publiée de Greenpeace sur les données de Nielsen Media indique que les VUS font plus de publicité que tout autre type de voiture.

Et pour l’industrie automobile, tout cet investissement porte ses fruits; Dans le monde entier, les ventes de VUS sont en plein essor. D’ici 2025, 40% de toutes les voitures neuves vendues dans le monde pourraient être des SUV.

Protestation contre les VUS à Bremerhaven. © Chris Grodotzki / Greenpeace

Ces véhicules sont nettement plus dommageables pour le climat que les autres voitures en raison de leur poids important et de leurs gros moteurs. © Chris Grodotzki / Greenpeace

Ce à quoi nous assistons, c’est une «SUVization» des gammes de modèles proposées. Même les petites voitures emblématiques des époques révolues, telles que la Fiat 500 ou la Mini, sont désormais disponibles en SUV. Il est de plus en plus difficile d’éviter les grosses voitures. Et c’est une très mauvaise nouvelle.

Plus de poids, plus d’émissions

En 2018, la voiture moyenne en Allemagne pesait 77 kg de plus qu’en 2008. Cela est important, car plus une voiture est lourde, plus elle a besoin d’énergie pour se déplacer. Pour la plupart des voitures, cela signifie brûler plus d’émissions de carbone. Et ne vous laissez pas berner par les VUS alimentés à l’électricité; avec une batterie beaucoup plus grande que son homologue plus petite, les émissions augmentent en cours de production.

Une Volkswagen Golf pèse plus des deux tiers de ce qu’elle était il y a 40 ans . Une partie de cette augmentation de poids provient de nouvelles caractéristiques de sécurité mais, en conséquence, on estime qu’elle émet 57% de carbone en plus pour les modèles essence. En d’autres termes, si tous les golfs étaient restés aussi légers qu’avant, grâce à l’amélioration de la technologie, leurs émissions moyennes de CO2 seraient environ la moitié de ce qu’elles sont aujourd’hui.

Mais selon les normes modernes, une golf n’est même pas si grande. Un VW Tiguan – essentiellement une version SUV de la Golf – pèse 200 kg de plus. C’est le même poids que deux pandas géants , mais loin d’être aussi câlin.

L’industrie automobile est devenue vraiment grotesque. Une Volkswagen des années 80 ressemblerait à un jouet par rapport à ce qui se trouve sur les routes aujourd’hui. Ce serait drôle si ce n’était pas si grave. Mais les choix que l’industrie automobile a faits ont des conséquences désastreuses pour nous tous.

Ce n’est pas juste le climat

Les problèmes avec les SUV ne s’arrêtent pas au climat. En raison de leur taille et de leur poids, vous êtes plus susceptible de mourir en cas d’accident impliquant un VUS, à pied ou dans une autre voiture . Cela est aggravé par le fait que les conducteurs de VUS sont moins susceptibles de respecter les règles de la route et plus susceptibles de prendre des risques en conduisant.

La supersizing générée par les constructeurs automobiles nous menace tous. Ils doivent changer de direction. L’accord de Paris engage les pays à prévenir un réchauffement de plus de 1,5 degré, mais aucun des grands constructeurs automobiles n’a de plan pour l’honorer. Presque tous s’engagent à vendre des voitures à essence et à diesel dans un avenir prévisible et en rendant les voitures plus grandes, elles ne font qu’empirer les choses.

C’est imprudent. Ils profitent à nos dépens.

Voitures à Pékin © Greenpeace / Natalie Behring

Heure de pointe à Pékin © Greenpeace / Natalie Behring

Mais la voie vers la durabilité est claire. Ils doivent cesser de développer des modèles fonctionnant à l’essence et au diesel et opter entièrement pour des véhicules électriques. Et toutes les voitures doivent être beaucoup plus petites.

Et ce n’est que le début. Nous avons besoin de moins de voitures sur la route et cela signifie que les constructeurs automobiles doivent cesser de promouvoir la propriété privée des voitures. Les voitures doivent être partagées et ne pas appartenir individuellement. Ensemble, nous devons œuvrer pour un avenir de transport durable – plus de transports en commun, plus de marche et de vélo et moins de voitures.

Dans le monde entier, des milliers de personnes ont signé une lettre ouverte appelant les responsables de la crise climatique à remédier à la situation. S’il vous plaît joindre à eux .

Andrew Tobert est un responsable de la campagne numérique pour la campagne Clean Air Now


Références

Ediriweera Desapriya ua (2010) Les véhicules utilitaires légers présentent-ils un risque plus élevé de blessures pour les piétons que les voitures particulières? Une méta-analyse et une revue systématique dans: Prévention des accidents de la route, 11/2010, p. 48-56.

Wallner, Peter; Wanka, Anna; Huttler, Hans-Peter (2017) La conduite d’un SUV «masculinise» les comportements à risque chez les femmes: un défi de santé publique, in Wiener klinische Wochenschrift, Jg. 129, Nr. 17, S. 625 – 629.