Au Soudan l’armée tente de briser l’élan de la révolution démocratique

La LDH soutient tous les mouvements sociaux qui défendent les libertés et la démocratie. Le processus révolutionnaire au Soudan actuel en fait partie. La LDH condamne la répression de l’armée contre le mouvement populaire démocratique du Soudan.

france24.com  le  03/06/2019

A Khartoum, l’armée tente de briser le mouvement de contestation

Les militaires qui dirigent le Soudan tentaient, lundi, de « disperser par la force le sit-in » de manifestants devant le siège de l’armée à Khartoum. Une intervention qui a fait au moins 30 morts, selon le Comité central des médecins soudanais.

Les activistes ont qualifié l’intervention des militaires soudanais, lundi 3 juin, de tentative de dispersion des manifestations devant le ministère de la Défense, à Khartoum. En conséquence, le mouvement de contestation (ALC) a ensuite annoncé couper tout contact politique avec le Conseil militaire de transition au pouvoir.

Selon le Comité central des médecins soudanais, proche de la contestation, cette dispersion a fait « au moins 30 morts » et des « centaines de blessés ». Le bilan devrait s’alourdir car beaucoup de victimes n’ont pas encore été dénombrées, a-t-elle ajouté, évoquant des « difficultés à comptabiliser le nombre réel de morts à cause de l’encerclement des hôpitaux » par les forces de sécurité. Le précédent bilan faisait état d’au moins 13 morts.
« Nous annonçons l’arrêt de tout contact politique et des négociations avec le Conseil putschiste », a indiqué l’ALC dans un communiqué, appelant à « la grève et la désobéissance civile totale et indéfinie à compter d’aujourd’hui ». L’ALC a également fait porter « la responsabilité totale de ce crime » aux militaires, appelant à la « chute du régime »a responsabilité totale de ce crime » aux militaires, appelant à la « chute du régime ».
« Nous n’avons pas dispersé le sit-in par la force », a déclaré, pour sa part, le porte-parole du Conseil militaire, le général Chamseddine Kabbashi, à la chaîne de télévision Sky News Arabia, basée aux Émirats arabes unis. « Les tentes sont là et les jeunes peuvent y circuler librement », a-t-il assuré.
Depuis le 6 avril, des milliers de manifestants campent devant le siège de l’armée à Khartoum. Après avoir demandé le soutien des militaires contre le président Omar el-Béchir, ils réclament désormais le départ du pouvoir des généraux qui avaient évincé le chef de l’État le 11 avril. Karim Yahiaoui, journaliste de France 24, de retour de Khartoum, explique : « Les négociations avaient patiné depuis un moment, mais il restait des contacts, il y avait, du côté des deux camps, un petit bureau pour tenter de négocier la reprise des négociations. Mais cette fois-ci, même ces contacts qui continuaient d’exister ces derniers jours sont définitivement rompus. »
« Menace pour la sécurité publique »
 
Des négociations entre les deux camps visant à former un Conseil souverain, censé assurer la transition politique pour trois ans, ont échoué le 20 mai et le Conseil militaire a multiplié depuis les mises en garde à l’encontre du mouvement de contestation. Il a notamment dénoncé des débordements autour du sit-in, les qualifiant de « menace pour la sécurité et la paix publiques » et promettant d’agir « avec détermination » face à cette situation.
Plusieurs personnes ont été tuées ces derniers jours dans des circonstances peu claires à proximité du lieu du sit-in. Une personne est morte et 10 autres ont été blessées, samedi, après des « tirs des forces régulières » près du siège de l’armée à Khartoum, selon des médecins proches de la contestation.
À Khartoum, selon Karim Yahiaoui, les manifestants tentent de recréer des barricades ou des barrages en dehors des limites du sit-in dont un très grand nombre ont été chassés. « C’était l’objectif de l’armée, même si elle s’en défend » assure-t-il.
Des soldats et des agents des forces de sécurité ont été déployés autour de la rue du Nil, une artère centrale à Khartoum et lieu de rassemblement des manifestants, empêchant l’accès à cette zone.
Pour Karim Yahiaoui, « la fin du sit-in, s’il a lieu, ne signifiera certainement pas la fin de la mobilisation. » Le journaliste de France 24 qui a suivi le mouvement de contestation sur place, à Khartoum, a constaté la détermination des manifestants, expliquant avoir rencontré les familles des « martyrs », des familles qui lui ont fait part de leur « extrême volonté de continuer le combat quoi qu’il arrive, malgré les victimes, malgré les blessés et malgré les morts », relate-t-il. « Malheureusement, cette posture risque de conduire, si l’armée s’entête, dans les prochains jours ou les prochaines heures, à des violences plus importantes. »
 
Condamnation de l’ONU
Après avoir appelé les forces de sécurité à l’arrêt « immédiat » des attaques, l’ONU a condamné la dispersion violente du sit-in.
Dans un communiqué, Michelle Bachelet, Haut commissaire aux droits de l’Homme, a déploré « l’usage excessif de la force », notamment de tirs à « balles réelles » sur les manifestants.
« J’exhorte les forces de sécurité à mettre fin immédiatement à ces attaques et à garantir à tous un accès sûr et sans entrave aux soins médicaux », a-t-elle poursuivi.
Washington a également réagi, condamnant une répression « brutale » et exhortant le pays à former un gouvernement civil.
De son côté, la France a quant à elle condamné « les violences commises ces derniers jours au Soudan dans la répression des manifestations », selon un communiqué de la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Avec AFP et Reuters
A lire aussi dans  liberation.fr – 3 juin 2019

Au Soudan, les militaires sonnent la charge contre la révolution charge contre la révolution

Collégien.ne.s, lycéen.ne.s, étudiant.e.s, nous appelons à faire grève pour le climat le 15 mars   

Grève des jeunes pour le climat  –   Collégien.ne.s, lycéen.ne.s, étudiant.e.s, nous appelons à faire grève pour le climat le 15 mars   

Depuis des années notre planète vit une crise sans précédent. La biodiversité s’effondre, les catastrophes liées au climat sont de plus en plus nombreuses, des millions de personnes sont obligées de migrer vers d’autres territoires et dans le même temps la température atteint -48°C à Chicago et +49°C en Australie…. L’humanité court à sa perte. Depuis plus de 50 ans, les scientifiques alertent sur la catastrophe qui nous guette mais les puissants de ce monde, pouvoirs publics et multinationales, continuent leur course à la croissance, agissant comme si l’urgence climatique ne les concernait pas. Aujourd’hui nous assistons à ce qui s’annonce comme étant la sixième extinction de masse.

« Puisque nos leaders se comportent comme des enfants, nous sommes obligés d’assumer la responsabilité qu’ils auraient dû endosser il y a bien longtemps ». C’est ce qu’a déclaré Greta Thunberg, une jeune suédoise de 16 ans qui, depuis le mois d’août dernier, mène une grève de l’école chaque vendredi. Alors que l’école est censée lui permettre de préparer son avenir, Greta, qui est à l’origine du mouvement Fridays For Future, nous interpelle sur le fait que son avenir est justement mis en péril par l’aggravation du dérèglement climatique qu’on ne se donne pas les moyens d’empêcher.

Les mots de Greta font écho aux derniers rapports scientifiques, notamment celui du GIEC. Une hausse de la température de 1,5°C aurait déjà un impact terrible sur les conditions de vie de l’Humanité, mais il est encore temps d’éviter le pire et l’augmentation de 3 à 4°C vers laquelle nous nous dirigeons. Pour cela, nous devons collectivement impulser un changement massif et sans précédent du fonctionnement de toute notre société.

Depuis les premières grèves de l’école en Suède, les jeunes de nombreux pays se sont aussi mis en grève. De l’Europe à l’Australie en passant par les Etats-Unis, les mobilisations se mettent en place. Récemment en Belgique et en Suisse plus de 30 000 lycéen.ne.s se sont réuni.e.s dans les rues en réponse à cet appel. Relevons le défi lancé par Greta Thunberg et lançons la mobilisation en France !

Dans l’Hexagone, les conséquences du dérèglement climatique ont été particulièrement visibles depuis cet été, et suite à la démission de Nicolas Hulot, la mobilisation pour le climat n’a cessé de grandir. Des mouvements citoyens sont nés ou se sont développés, et  les climatologues s’engagent de plus en plus dans leurs discours. Une procédure sans précédent, “L’Affaire du siècle”, a été engagée pour porter plainte contre l’État pour inaction face au dérèglement climatique. Elle est aujourd’hui soutenue par plus de deux millions de personnes.

« Pourquoi devrions-nous étudier pour un futur qui n’existera bientôt plus, alors que personne ne fait rien pour le sauver ? » (Greta Thunberg)

Nous, collégien.ne.s, lycéen.ne.s et étudiant.e.s, avons notre mot à dire face à l’inaction de la majorité de nos aînés. C’est notre avenir qui est en jeu. Un appel a été lancé par la jeunesse à une grève internationale pour le climat le vendredi 15 mars. Nous nous devons de répondre à cet appel, car personne n’a envie d’étudier ou de travailler pour un futur qui n’existera pas. Chacun peut participer à son échelle, mais si les adultes ruinent nos espoirs par leur inaction, nos efforts auront été inutiles. Même le regret sera impossible.

L’inaction nous mène vers la fin de l’humanité, agissons ensemble et mettons le climat au coeur des discussions. Contactons les Conseils de Vie Lycéenne et toutes les Commissions de Développement Durable de nos établissements et universités, organisons des débats, des conférences, des actions…

Défendons notre avenir et soyons nombreux.ses à rejoindre cette mobilisation internationale pour envoyer un message fort à nos dirigeant.e.s.

Construisons et exigeons une société plus respectueuse de l’Humanité et de la seule planète dont elle dispose, organisons une mobilisation historique sur notre territoire pour ce vendredi 15 mars 2019 !

Un rond-point baptisé « Gilets jaunes » à Cabestany

Publié dans LADEPECHE.fr

Le conseil municipal de Cabestany, dans les Pyrénées-Orientales, a validé à la majorité, ce jeudi, la proposition du maire Jean Vila.

De longue date, une réunion du conseil municipal n’avait pas rassemblé un public si nombreux, dont la présence s’expliquait par le caractère exceptionnel de sa séance.

À l’invitation du maire, Jean Vila, une délégation d’une vingtaine de Gilets jaunes s’est installée dans la salle pour entendre la proposition de l’édile, validée à l’issue du conseil municipal à la majorité des voix, selon nos confrères de L’Indépendant.

« L’actualité sociale est la lutte des Gilets jaunes, a déclaré l’édile dans une salle silencieuse et tendue. Ils portent, seuls, l’essentiel des revendications de la France qui travaille, celle qui a travaillé ou qui veut travailler. Cette lutte s’inscrit bien dans la tradition française des grandes conquêtes sociales de notre pays : la Révolution de 1789, la Libération, Mai-68 et les grandes luttes de 1995. Il est certain que celle des Gilets jaunes marquera à jamais les luttes sociales en France ».

« Leçon de courage des Gilets jaunes »

« Elle mérite d’être gravée dans le marbre. Certains ne retiendront que les actes de violence qui doivent être condamnés, mais les vrais coupables de ces actes ne sont pas toujours ceux que l’on désigne d’une manière trop facile. Les Gilets jaunes sont pacifiques et donnent une grande leçon de courage et de citoyenneté. Il me semble que le moment est arrivé non seulement de les soutenir, mais de trouver avec eux les moyens de renforcer ce mouvement unique et exemplaire. C’est la raison pour laquelle j’ai proposé au conseil municipal de donner le nom des Gilets jaunes à un rond-point de notre commune ».

Le maire Jean Vila a ensuite cédé son fauteuil à Richard Martzolff, l’un des Gilets jaunes : « Notre lutte est un événement majeur de l’Histoire de France et nous allons continuer à la mener. Encore trop de souffrance et d’injustice et les mesures annoncées par le président de la République ne les résoudront pas. En ma qualité de médecin, je vois de plus en plus de gens et de jeunes notamment qui n’ont pas les moyens de se soigner convenablement. Des millions de personnes en France vivent dans la précarité. Notre pays souffre d’un manque d’humanité qu’il lui faut retrouver ».

Des applaudissements nourris ont salué son intervention. Malgré les revendications identiques propres à l’ensemble des Gilets jaunes, cette délégation se scinde néanmoins entre les partisans d’une dissolution de l’Assemblée nationale et les autres, prônant le Référendum initiative citoyenne (RIC) pour l’inscrire dans l’article 3 de la Constitution.

Un colossal mouvement populaire que d’aucuns peuvent juger anarchique mais qui tend à prendre corps et s’amplifie de jour en jour.