Plus d’une personne en grande précarité sur deux, pour l’essentiel des migrants, a été infectée au Covid-19 en Ile-de-France

Régulariser tous les sans-papiers est une question d’urgence sociale et de protection collective face à la pandémie. La LDH s’inscrit dans ces objectifs de mobilisation et particulièrement à l’heure de la Marche nationale des sans- papiers à Paris.

Publié sur nouvelobs.com avec l’AFP le 6 oct 2020

Covid : le taux de positivité dépasse 50 % chez les grands précaires d’Ile-de-France, alerte MSF

Le rapport de Médecins sans Frontières montre une « prévalence énorme » parmi les étrangers précaires vivant en région parisienne.

Plus d’une personne en grande précarité sur deux, pour l’essentiel des migrants, a été infectée au Covid-19 en Ile-de-France selon la première étude du genre publiée ce mardi 6 octobre par l’ONG Médecins sans Frontières (MSF), qui s’inquiète de ces « prévalences particulièrement élevées ».

Avec un taux de positivité de 55 % dans les centres d’hébergement, les distributions alimentaires ou les foyers de travailleurs où MSF a conduit des tests, il s’agit de « prévalences particulièrement élevées, surtout dans les foyers et les centres d’hébergement », souligne le rapport.

L’enquête, décrite comme la toute première en France et en Europe à s’intéresser exclusivement au niveau d’exposition au virus parmi les grands précaires, concerne surtout les étrangers, qui représentent 90 % de l’échantillon de 818 personnes testées par l’ONG.

#Covid_19 : une enquête épidémiologique révèle une sur-contamination dans des lieux de regroupement de personnes en… https://t.co/8Gn4wCmDOn—MSF_france(@MSF France)

Les foyers de travailleurs migrants, premiers clusters

« Les résultats démontrent une prévalence énorme. La raison principale est la promiscuité et les conditions d’hébergement qui ont généré des clusters », par exemple dans les gymnases où ces personnes ont été mises à l’abri à l’aube du confinement généralisé, commente pour l’AFP Corinne Torre, cheffe de la mission France chez MSF.

Menée entre le 23 juin et le 2 juillet avec Epicentre, le centre d’épidémiologie qu’héberge MSF, l’étude révèle de fortes disparités selon les types de sites sur lesquels les personnes ont été testées : ainsi, dans les dix centres d’hébergement où elle intervient, le taux de positivité atteint 50,5 %, contre 27,8 % sur les sites de distribution alimentaire et 88,7 % dans les deux foyers de travailleurs migrants.

En France, le taux de positivité de la population générale oscille plutôt entre 5 et 10 %. Selon Santé publique France, il était à 8 % en fin de semaine dernière, et autour de 12 % sur Paris, là où se trouvent les principaux sites couverts par MSF.

Le département des Pyrénées-Orientales dépose plainte contre Eric Zemmour, ami d’Aliot

Le sinistre Eric Zemmour, ami d’Aliot, ne manque aucune occasion pour déverser ses déclarations racistes à l’encontre des migrants qui rappellent celles de la peste brune dans les années 30. Plusieurs départements ont décidé de porter plainte pour provocation à la haine raciale. La LDH-66 soutien cette initiative.

Publié sur francebleu.fr Vendredi 2 octobre 2020 à 15:22 – Par Xavier PonroyFrance Bleu Roussillon Perpignan

Après les déclarations d’Eric Zemmour sur les mineurs isolés, le conseil départemental des P-O a décidé ce vendredi, comme d’autres départements, de déposer plainte. La gestion de ses jeunes est du ressort du département.

Mercredi soir, sur le plateau de CNEWS, Eric Zemmour a tenu des propos extrêmes, expliquant que « tous » les mineurs migrants étaient des « des voleurs, des assassins et des violeurs ». 

« Nous ne pouvons tolérer de telles paroles dans notre République qui vont à l’encontre du devoir de protection vis-à-vis des jeunes fragilisés par des situations dramatiques » a expliqué dans un communiqué la présidente du conseil départemental des Pyrénées-Orientales, Hermeline Malherbe.

D’autres départements déposent plainte aussi

La prise en charge des mineurs isolés relève des départements, au titre de la protection de l’enfance. D’autres présidents de conseils départementaux ont décidé de déposer plainte également, notamment dans le Gers et les Landes

Eric Zemmour a déjà été condamné pour provocation à la haine. Pour ses propos cette semaine, le parquet de Paris a décidé d’ouvrir une enquête à l’encontre d’Éric Zemmour pour « provocation à la haine raciale ». Le polémiste avait été condamné, la semaine dernière, par le tribunal de Paris, pour les mêmes motifs, à 10 000€ d’amende. 

« Ce n’est pas la première fois que M. Zemmour tient des propos racistes et xénophobes » ajoute Hermeline Malherbe. « Ceux qui lui offrent des tribunes, comme lors de sa venue à Perpignan à l’invitation de M. Aliot, alors candidat aux municipales, sont responsables de la dérive de ce triste personnage déjà condamné pour incitation à la haine raciale. » 

En septembre 2019, Louis Aliot, alors candidat à la mairie de Perpignan, avait invité Eric Zemmour au palais des congrès pour une conférence. La plainte du département vise également le directeur de la chaîne CNews. Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel sera également saisi. 

Marche des sans-papiers le 17 octobre à Paris : Lettre ouverte à Emmanuel Macron, président de la République

Le collectif sans-papiers-66 appelle à la Marche nationale des sans-papiers à Paris le 17 octobre 2020 et co-signe la lettre ouverte à Emmanuel Macron, Président de la République. La LDH-66 participe au collectif.

Lettre ouverte à Emmanuel Macron, président de la République,

Monsieur,

Monsieur le président, nous marchons.

Des quatre coins du pays, pour l’égalité, nous marchons.

Plusieurs centaines d’entre nous, sans-papiers en tête, vont traverser ce pays où nous vivons, venus du sud, du nord, de l’est et de l’ouest appuyés par la solidarité des habitantes et habitants sur les ronds-points, les routes, les places de nos villages, les quartiers de nos villes.

Et nous serons des dizaines de milliers à Paris, à leur arrivée, le samedi 17 octobre pour aller vers le palais de l’Elysée.

De toutes les villes du pays et des quartiers où nous vivons, ensemble, des écoles où nous envoyons nos enfants, des lieux où nous travaillons, nous allons marcher.

Nous marcherons en hommage à nos anciens et anciennes, ces hommes et femmes venus d’Algérie tués par centaines par la police un 17 octobre 1961 alors qu’ils et elles marchaient pour la liberté.

Nous marcherons en hommage à nos milliers de frères et sœurs qui meurent chaque année sur les routes de la migration alors qu’ils et elles marchent avec l’espoir d’une vie meilleure et plus juste.

Sans-papiers en tête, nous marcherons avec nos centaines de collectifs de solidarité et de lutte, nos associations et nos syndicats, nos familles, nos amis et amies, nos voisins et voisines, nos collègues pour la régularisation de tous les sans-papiers.

Monsieur le président, nous ne marchons pas pour demander un cadeau ou implorer votre générosité. Nous savions depuis longtemps, avant même les milliards que vous distribuez actuellement, que la question des moyens n’était pas le problème. Nous marchons pour gagner l’égalité.

Nous vivons ici, ensemble, avec ou sans papiers. Et vous savez que l’absence de droits pour les sans-papiers et la précarité pour les demandeurs d’asile gangrènent toute la société, favorisent le racisme, légitiment les contrôles au faciès et toutes les inégalités et attaques sociales. Nous marchons pour l’avenir.

En ces temps de crise sanitaire où vous faites appel à la responsabilité de chacune et chacun, nous prenons les nôtres en marchant dans le respect des règles sanitaires. Votre responsabilité est de fermer les centres de rétention, donner accès à des logements décents pour toutes et tous les sans-abris et les mal-logéEs et garantir les droits qui permettent d’assurer la protection de toutes et tous, au travail comme dans la vie quotidienne, et l’accès égal à la santé. Nous marchons pour une société plus sûre pour toutes et tous.

Permettez-nous de vous rappeler que, pendant la crise sanitaire, de nombreux et nombreuses sans-papiers font partie des premières lignes, corvéables à merci et sur-exploités, sans droits et/ou perdant leur emploi sans chômage partiel.

Et nous marchons avec et pour cette jeunesse, ce futur que vous laissez à la rue, en proie à tous les trafics ou ces jeunes pour lesquels « reconnaissance de minorité » veut trop souvent dire solitude dans des chambres d’hôtels insalubres, sans accès à l’école, attendant leur majorité pour être remis à la rue et aller grossir les rangs des Sans-papiers.

Alors, monsieur le président, nous serons à votre porte le 17 octobre. Nous espérons qu’elle sera ouverte.

Monsieur le président, nous voulons l’égalité. Simplement l’égalité. Et vous ?

En l’attente de votre réponse, veuillez recevoir, Monsieur le président, l’expression de toute notre détermination à lutter pour une société plus sûre, plus juste et égale.

Les participantes et participants de l’Acte 3 des Sans-Papiers