IVG : EXIGEONS UN DROIT EFFECTIF POUR TOUTES

Communiqué LDH

La LDH appelle au rassemblement le samedi 25 septembre à 14h devant l’hôpital Tenon, à Paris (75020) et à participer aux manifestations qui, partout en France, soutiendront cette exigence

Au Texas, les Républicains viennent de rendre illégal l’avortement au-delà de six semaines même en cas de viol et d’inceste. Les médecins, l’ensemble du personnel médical, toute personne dont « le comportement aide ou encourage un avortement » seront passibles de poursuites et il revient même à chaque citoyen de poursuivre ceux-ci au civil. La Cour suprême des Etats-Unis a malheureusement décidé de ne pas retoquer la loi texane.

Ce vote rappelle – si besoin était – que le droit à l’avortement est loin d’être acquis pour toutes les femmes et, au sein même de l’Union européenne (en Pologne, en Slovénie, en Hongrie, à Malte…), les femmes doivent se battre contre des gouvernements acquis aux revendications des mouvements anti-avortements, eux-mêmes organisés à l’échelon international et dotés de moyens financiers importants.

En France, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est légale depuis 1975 mais il reste encore beaucoup à faire avant que toutes les femmes qui le souhaitent aient accès à l’avortement dans de bonnes conditions et pour que soit pleinement reconnu le caractère inaliénable des droits sexuels et reproductifs. Les restrictions imposées aux politiques publiques en matière de santé ont notamment conduit à la fermeture de plusieurs centres de santé pratiquant l’IVG et la pandémie a compliqué les déplacements des femmes désireuses de se faire avorter. A cet égard, on ne peut que regretter que la proposition de loi proposant un allongement des délais de deux semaines (les faisant passer de douze à quatorze semaines) ait été rejetée en juin dernier par le Sénat, alors même qu’en dépit des réserves du gouvernement elle avait été adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale. La France n’est pas non plus épargnée par les actions des lobbies anti-choix qui n’hésitent pas à attaquer les locaux du Planning familial, comme ce fut le cas à Strasbourg, Nantes ou Paris.

A l’occasion de la journée du 28 septembre, Journée mondiale du droit à l’avortement, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) tient à rappeler sa volonté de faire du droit à l’avortement un droit effectif pour toutes et appelle à participer aux manifestations qui, partout en France, soutiendront cette exigence.

La LDH appelle au rassemblement le samedi 25 septembre devant l’hôpital Tenon, à Paris (75020).

Paris, le 24 septembre 2021

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Nous nous élevons contre le projet de loi « séparatisme »

Communiqué de presse du Planning Familial – le 25.08.2021

La loi censée renforcer les principes républicains n’est autre chose qu’une loi, une fois de plus, privative de libertés individuelles et collectives.

Le Planning familial n’aurait pas existé sous l’application de cette loi lorsque, dans les années 1960 et 1970, les militant.e.s faisaient entrer illégalement sur le sol français des contraceptifs interdits en France et pratiquaient des avortements illégaux. C’est grâce à ces pratiques que fut inventée la méthode Karman, encore appliquée aujourd’hui, sauvant les femmes d’une mort certaine ou de conséquences gravissimes.

Le Planning Familial ne s’interdit, encore aujourd’hui, aucune action pouvant faire avancer les droits des femmes. On voit bien, avec le recul, comment les actions d’hier sont aujourd’hui des trophées pour le droit humain !

Nous demandons donc l’abrogation immédiate de cette loi et toutes ses applications, nous en appelons à un sursaut des élu.e.s : cette loi n’a pas sa place dans un pays qui veut vivre dans l’égalité, la liberté et la sororité.

Nous appelons les associations, collectifs et camarades à faire front commun contre les actions de répression qui seront opposées à toustes.

La loi a été promulguée le 24 août 2021. Elle a été publiée au Journal officiel du 25 août 2021

La lutte contre les violences faites aux femmes vaut plus qu’un symbole

Tribune collective concernant la lutte contre les violences faites aux femmes au travail.

Ce mercredi 2 juin, le gouvernement discute en Conseil des ministres un projet de loi de ratification de la convention de l’organisation Internationale du Travail (OIT) contre les violences et le harcèlement dans le monde du travail. Une bonne nouvelle ? Oui bien sûr car c’est grâce à notre mobilisation collective que cette première loi mondiale contre les violences sexistes et sexuelles au travail a été adoptée en 2019, dans la foulée de #MeToo. Cependant, nous ne pouvons nous satisfaire du projet car, en l’état, cette ratification ne changera pas fondamentalement la situation en France. Pourquoi ? Parce que le gouvernement a décidé de ratifier à minima : il refuse de faire évoluer la loi pour y intégrer les recommandations de l’OIT. La lutte contre les violences faites aux femmes vaut pourtant mieux qu’un symbole.

D’ailleurs, on ne peut pas dire que notre situation soit reluisante : 30 % des femmes sont victimes de harcèlement sexuel au travail et la quasi-totalité des employeurs n’a toujours aucun plan de prévention pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Notre soi-disant « arsenal » législatif ne fait donc pas peur à grand monde ! La loi doit être renforcée et des moyens humains et financiers débloqués pour enfin bannir les violences sexistes et sexuelles.  

70 % des victimes de violences au travail déclarent n’en avoir jamais parlé à leur employeur[2]. Et pour cause, quand elles le font, 40 % estiment que la situation s’est réglée en leur défaveur, par une mobilité forcée voire un licenciement. Il faut garantir à toutes le droit à être accompagnées en renforçant les moyens et les prérogatives des référents du personnel harcèlement, et en augmentant leur nombre. Il faut également rompre l’isolement des 35 % de salarié·e·s qui travaillent dans des entreprises sans représentant·e·s du personnel en permettant aux conseillers du salarié de les accompagner face à l’employeur en cas de harcèlement sexuel. L’ensemble des professionnel·le·s, des représentant·e·s du personnel et des salarié·e·s doivent être formé·e·s et sensibilisé·e·s pour lutter contre ces violences. Il est également urgent d’en faire un sujet obligatoire de négociation à tous les niveaux sous peine de sanction pour les employeurs. 

La Convention de l’OIT pointe la nécessité d’accorder une attention particulière aux facteurs de risques exposant à la violence, comme le travail isolé, de nuit, et aux personnes en situation de vulnérabilité -les salariées lesbiennes sont par exemple deux fois plus victimes de violences sexistes et sexuelles -. Nous pensons que la ratification doit être l’occasion d’adopter des mesures spécifiques pour protéger notamment les personnes migrantes, les personnes handicapées, les personnes LGBTQI+ ainsi que les travailleur·euse·s précaires. 

Le monde du travail constitue aussi un levier potentiel pour atténuer l’impact de la violence domestique, notamment parce que les victimes peuvent y chercher un soutien et de l’aide. Actuellement, aucune disposition n’existe en France pour sécuriser l’emploi des 230 000 femmes victimes alors que c’est leur indépendance économique qui est en jeu. Il y a urgence à mettre en place, comme en Nouvelle Zélande, au Canada ou en Espagne le droit à des aménagements d’horaires, de poste, à des absences rémunérées pour effectuer des démarches juridiques ou sociales, la possibilité d’une mobilité fonctionnelle ou géographique choisie et l’interdiction du licenciement des victimes de violences conjugales. Comme le recommande l’OIT, il convient aussi de garantir l’accès à une prise en charge médico-sociale et psychologique des victimes sans frais. 

Nos propositions sont précises, simples à mettre en œuvre. Alors où est le problème ? Le patronat refuse, par principe, toute nouvelle obligation, et considère que des bonnes pratiques suffisent. Et le gouvernement refuse, par principe aussi, d’imposer quoi que ce soit au patronat… Nous sommes en colère, lassées des doubles discours et de l’instrumentalisation de la cause de l’égalité femmes-hommes. Nous, syndicats, ONGs et associations féministes,  appelons le gouvernement à concrétiser ses engagements : une ratification ambitieuse à travers ces réformes doit être un signal donné en amont du Forum Génération Égalité, accueilli par la France dans quelques semaines. Nous appelons les parlementaires à prendre leurs responsabilités et à faire voter sans attendre ces dispositions. Les travailleuses ne peuvent plus attendre d’être véritablement protégées! 

Premières signataires (Prénom, Nom, qualité, organisation)

Alyssa Ahrabare, porte-parole d’Osez le Féminisme !

Stacy Algrain, Présidente du média Penser L’après 

Ana Azaria, présidente de Femmes Egalité

Maryline Baldeck, déléguée générale de l’AVFT

Sadia Benhamou, Présidente de l’association « Les Ateliers du Travail »

Marie-Claude BERTRAND, Présidente Conseil National des Femmes Françaises CNFF

Sophie Binet, dirigeante de la CGT en charge des droits des femmes

 Claire Charlès, porte-parole de l’association Les effronté-es

Geneviève COURAUD, présidente d’honneur d’Elu·es Contre les Violences faites aux Femmes

Caroline De Haas, militante féministe #NousToutes

Monique Dental, présidente fondatrice du Réseau Féministe « Ruptures »

Claire Desaint, co-présidente de Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir

Catherine Sophie Dimitroulias, Presidente de l’ Association des Femmes de l’Europe Meridionale (AFEM)

Gabrielle Dorey, co-présidente du Collectif pour une Parentalité Féministe

Chantal Girard, co-présidente CEL MARSEILLE 

Murielle Guilbert, co-déléguée de l’Union Syndicale Solidaires

Sigrid Gerardin, secrétaire nationale FSU, co animatrice du secteur droits des femmes 

Jacqueline  Julien, présidente de l’association Bagdam Espace lesbien, Toulouse

Séverine Lemière, présidente Association FIT une femme un toit

Philippe Lévêque, directeur général de CARE France 

Yveline Nicolas, coordinatrice de l’association Adéquations

Marianna REY , CMPDF

Suzy Rojtman, porte parole du Collectif National pour les Droits des Femmes

Roselyne Rollier , Présidente Maison des Femmes Thérèse Clerc – Montreuil

Laurence ROSSIGNOL, présidente de l’Assemblée des Femmes

Sabine Salmon, présidente de femmes solidaires

Muriel Salmona, présidente de l’Association Mémoire Traumatique et Victimologie 

Jacqueline Spire, présidente de Valeurs de femmes

Léa Thuillier, porte-parole d’En avant toute(s) 

Anna van der Lee, initiatrice du collectif étudiant #PasSansLaVraie190 

Françoise Vinson, vice-présidente d’Action Aid France

Youlie Yamamoto, co-animatrice du Collectif féministe les Rosies