RECONNAISSANCE FACIALE DANS LES LYCÉES : UN RECOURS POUR FAIRE BARRAGE À LA SURVEILLANCE BIOMÉTRIQUE

Communiqué commun

Quatre organisations – La Quadrature du Net, la Ligue des droits de l’Homme, CGT Educ’Action des Alpes-Maritimes et la Fédération des Conseils de parents d’élèves des écoles publiques des Alpes-Maritimes – viennent de déposer un recours devant le tribunal administratif de Marseille pour demander l’annulation de la délibération du conseil régional autorisant la mise en œuvre d’une expérimentation de reconnaissance faciale dans deux lycées de la région.

Ce recours intervient alors que la polémique enfle après que la mairie de Nice ait annoncé expérimenter la reconnaissance faciale dans le cadre du carnaval.

Le 14 décembre 2018, le conseil régional de la région Sud (ex-Paca) a voté une délibération visant à faire installer à l’entrée de deux lycées de la région — le lycée des Eucalyptus à Nice et le lycée Ampère à Marseille — un dispositif de reconnaissance faciale. Ce dispositif expérimental, installé et financé par la société états-unienne Cisco, a vocation, comme l’a précisé M. Christian Estrosi lors du vote au Conseil régional, à être étendu à l’ensemble des établissements scolaires de la région.

Devant l’inaction de la Cnil et alors que cette expérimentation prépare la banalisation de la surveillance par reconnaissance faciale, les quatre organisations requérantes ont décidé de saisir le tribunal administratif de Marseille pour demander l’annulation de cette délibération.

Les arguments juridiques soulevés s’appuient essentiellement sur le règlement général sur la protection des données (RGPD) : la délibération, votée alors qu’aucune analyse d’impact n’avait été réalisée, permet en effet la mise en œuvre d’un traitement de données biométriques qui est notamment manifestement disproportionné par rapport à l’objectif poursuivi (apporter « une assistance aux agents en charge du contrôle d’accès au lycée et de l’accueil ») et qui n’est fondée sur aucune règle juridique adaptée, claire et intelligible, contrairement à ce qu’impose la Convention européenne des droits de l’Homme en matière de droit à la vie privée. La délibération autorisant cette expérimentation est donc illégale et doit être annulée.

Pour Martin Drago, juriste à La Quadrature du Net :

« Cette expérimentation vise à accoutumer les élèves à une surveillance biométrique. Cela participe à la banalisation de ce type de technologies, alors que des projets sécuritaires de vidéosurveillance dopées à la reconnaissance faciale pullulent désormais sur le territoire français. On trouve malheureusement bien peu de monde pour y faire barrage, que ce soit à la Cnil ou au niveau des élus locaux et à ce stade, les juges apparaissent comme l’ultime rempart institutionnel. »

Pour Maryse Artiguelong, vice-présidente de la Ligue des droits de l’Homme :

« Pour la Ligue des droits de l’Homme (LDH) cette expérimentation de reconnaissance faciale, qui permet l’identification à l’aide de données biométriques particulièrement sensibles – elles permettent notamment de déterminer l’origine ethnique, qui plus est sur des élèves en majorité mineurs – est particulièrement inquiétante. »

Pour Laure Guérard-Boushor à la CGT Educ’Action des Alpes-Maritimes :

« Répression contre les lycéen-ne-s, mise en place de mesures pour restreindre le droit de manifester et maintenant mise en place d’un système de reconnaissance faciale à l’entrée de l’établissement les EK à Nice et Ampère à Marseille; l’escalade est toujours plus importante. Nous condamnons ces projets qui remettent en cause tous les principes de la liberté qu’elle soit individuelle ou collective ; qui laissent la porte ouverte à toutes les dérives, toutes les discriminations. Nous demandons à ce que l’argent dont notre école publique a besoin ne soit pas gaspillé dans des mesures dont on connaît l’inutilité et la nocivité. »

Pour Laëtitia Siccardi, Présidente de la Fédération des Conseils de Parents d’Élèves des écoles publiques des Alpes-Maritimes :

« Cette expérimentation est une dérive sécuritaire de plus, et nous sommes extrêmement attentifs à ce que les droits fondamentaux des lycéens soient respectés. De plus, il s’agit une fois encore d’un investissement financier considérable au service d’une mesure à l’efficacité douteuse. »

Paris, le 19 février 2019

Les lycéens de Perpignan ont bloqué le lycée Arago en solidarité avec le mouvement des gilets jaunes

Les lycéens du lycée Arago de Perpignan et ceux du lycée Rosa Luxembourg du Canet ont bloqué leurs établissements ce matin en solidarité avec le mouvement des gilets jaunes. Des lycéens des lycées Maillol et Picasso les ont rejoint. Face à face avec la police dans les rues de Perpignan où la police a riposté avec grenades contre les jeunes qui veulent manifester leur inquiétude pour leur propre avenir.

Lire l’article de llndépendant de ce matin:

« Gilets jeunes plus que jaunes quoi qu’il en soit la mobilisation des lycéens de Perpignan est très impressionnante ce mardi dans les rues de Perpignan où les forces de l’ordre ont dû intervenir assez vivement pour contenir la manifestation au niveau du boulevard des Pyrénées… ».

« A Prades, des actions ont également été observées au Lyvée Renouvier… »

et l’article de france-info Occitanie.

« Des élèves du lycée Arago de Perpignan avaient décidé de bloquer leur établissement ce mardi matin, en soutien au mouvement des « gilets jaunes ». Ils avaient même érigé une barricade de poubelles devant l’entrée principale.

Les lycéens grondent, ils veulent ainsi montrer leur colère au gouvernement et leur inquiétude face à leur avenir. Des jeunes des lycées Picasso et Maillol ont spontanément pris part à la manifestation dans les rues de Perpignan. Ils étaient plusieurs centaines.

Les forces de l’ordre sont intervenus à plusieurs reprises entre 10h et midi, avec des grenades lacrymogènes, pour disperser les rassemblements de jeunes et rétablir la circulation sur les boulevards. »

Voir les vidéos de l’Indépendant 

Grève nationale dans l’Education lundi 12 novembre contre la suppression de 2 650 postes d’enseignants à la rentrée 2019

Huit syndicats d’enseignants appellent les personnels à la grève nationale le lundi 12 novembre contre le suppression de 2 650 postes dans les collèges et lycées à la rentrée 2019, auxquels il faut ajouter la suppression de 400 postes de personnels administratifs.

Les quatre syndicats  FSU, SGEN-CFDT, SNALC, UNSA Éducation, auxquelles se joignent SUD-Education, la CGT-Educ et la CNT, lancent un appel commun à la grève

Extrait d’un appel national:

« Suppressions de postes dans l’Éducation nationale : en grève le 12 novembre !

Alors que le débat budgétaire s’ouvre au parlement, les organisations syndicales FSU, SGEN-CFDT, SNALC, UNSA Éducation appellent les personnels à être en grève le 12 novembre contre le projet de budget 2019 pour l’enseignement scolaire.

Le gouvernement a prévu la diminution de 4 500 d’emplois de fonctionnaires d’état : 40% de cette baisse est supportée par la seule Éducation nationale? »…

Lire l’appel départemental CGT-Educ, SUD-Education, FDU-66

Un Rassemblement à 10h30 est organisé Place de la Victoire (au pied du Castillet) ce lundi 12 novembre.

La LDH soutient les salariés en grève pour défendre le service public d’éducation et leurs conditions de travail.

Lire le tract-12-nov-