Nouvelle opération anti-migrants du groupe Génération identitaire a la frontière franco-espagnole

Ce groupe néofasciste « Génération identitaire » qui avait reçu le soutien d’Aliot lors de leur opération anti-immigration dans les Hautes Alpes en 2018, réitère aujourd’hui ses manifestations racistes à la frontière espagnole dans les Pyrénees orientales. La LDH-66 demande l’interdiction de ce groupe néonazi

Opération anti-migrants du groupuscule d’extrême-droite Génération identitaire a la frontière franco-espagnole

Par INFO MiGRANTS La rédaction Publié le : 20/01/2021

Une trentaine de militants du groupuscule d’extrême-droite Génération identitaire ont lancé mardi une nouvelle opération anti-migrants à la frontière franco-espagnole. Il y a deux ans, une même action avait eu lieu du côté de la frontière franco-italienne. Des élus de la région dénoncent une « opération illégale ».

Après les Alpes, les Pyrénées. Deux ans après leur opération anti-migrants au col de l’Échelle, à la frontière franco-italienne, les militants de Génération identitaire ont récidivé mardi 19 janvier, cette fois du côté de la frontière franco-espagnole.

Une trentaine de personnes du groupuscule d’extrême-droite réparties « dans des voitures sérigraphiées ‘Defend Europe’ se sont installées au Col du Portillon, certains « sont partis en randonnée » et ont utilisé « un drone » pour surveiller la frontière, a indiqué la gendarmerie. 

Les membres de Génération identitaire entendaient ainsi « surveiller tout passage éventuel de migrants et en alerter les autorités », a affirmé sur le réseau Telegram l’une des têtes d’affiche de l’opération Thaïs d’Escufon.

En novembre, le président Emmanuel Macron avait annoncé le renforcement des contrôles à la frontière franco-espagnole pour lutter contre l’immigration illégale, alors que l’Espagne connait une importante hausse des arrivées de migrants ces derniers mois, notamment aux Canaries.

« Cette immigration massive contre laquelle les différents gouvernements n’ont jamais lutté véritablement, nous, Génération identitaire (…) avons décidé de nous y opposer concrètement donc nous avons voulu prêter main forte aux forces de l’ordre », a précisé à l’AFP le militant.

Contactée par le quotidien Le Parisien, la gendarmerie a confirmé avoir rencontré ces individus dans la matinée au niveau du col du Portillon, puis dans l’après-midi à l’autre poste-frontière du département, entre Melles et Pont-du-Roy. Mais « aucun trouble à l’ordre public » et « aucune opération de remise de migrants » n’a été constaté, assure au média le chef d’escadron Pierre Tambrun. Il s’agissait simplement de « personnes avec des drapeaux » qui, « en nous voyant, sont restées un petit peu puis reparties », ajoute-t-il.

« Opération illégale »

Plusieurs élus de la région se sont insurgés, dénonçant une opération « anti-migrants illégale ». « Cette opération, menée en toute illégalité, a seulement pour but de créer le ‘buzz’ médiatique et ainsi permettre à ces extrémistes de développer leur discours de haine », ont dénoncé dans un communiqué commun, la présidente de la région Occitanie Carole Delga, le président du Conseil départemental de la Haute-Garonne Georges Méric (PS), le député de Haute-Garonne Joël Aviragnet (PS) et le maire de Luchon Eric Azemar (Sans étiquette).

Avec @GeorgesMeric@JAviragnet et le Maire de #Luchon, je demande au @PrefetOccitanie de mettre fin fermement et sans délais à ce coup de force contraire aux valeurs de la République.
Ce groupuscule d’extrême-droite doit être dissous par @Interieur_Gouvhttps://t.co/9e633ZgHtq— Carole Delga (@CaroleDelga) January 19, 2021

Ces élus demandent « au préfet de la Haute-Garonne de mettre fin fermement et sans délai à ce coup de force, indigne et contraire aux valeurs de la République et de notre territoire » réclamant que des poursuites soient engagées contre les instigateurs qui avaient mené une opération similaire dans les Alpes, rappellent-ils.

Ils exhortent également le ministère de l’Intérieur de dissoudre « ce groupuscule d’extrême-droite violent et dangereux ».

De son côté, le préfet de région « a fermement » condamné en fin d’après midi ces actions « purement symboliques qui n’ont provoqué aucun trouble à l’ordre public mais qui ont mobilisé inutilement les forces de l’ordre, les détournant de leur mission de surveillance de la frontière », a-t-il souligné dans un communiqué.

En décembre, Génération identitaire et trois de ses cadres avaient été relaxés par la Cour d’appel de Grenoble, dans l’affaire des opérations anti-migrants menées en 2018 dans les Alpes, à la frontière franco-italienne.

Vaste trafic d’armes démantelé en France impliquant militaires et extrême-droite

Dix personnes interpellées, dans plusieurs régions de France et placées en garde à vue, mardi 12 janvier, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en juin 2020 notamment des chefs d’acquisition, de détention, de transport d’armes au profit de trafiquants de drogue et de l’extrême-droite. Une illustration supplémentaire de la dangerosité de cette mouvance aux odeurs nauséabondes. Le combat pour les libertés, la démocratie, les droits humains est plus que jamais d’actualité hier, contre le fascisme, comme aujourd’hui.

Publié par lemonde .fr le 14/01/2021 Par Elise Vincent

Plusieurs militaires et retraités de la défense interpellés dans le cadre d’un vaste trafic d’armes

Les dix personnes placées en garde à vue mardi sont soupçonnées d’avoir fourni des armes à des trafiquants de drogue et des sympathisants d’ultradroite.

C’est un très gros coup de filet qu’a réalisé la brigade de répression du banditisme de la police judiciaire parisienne dans les cercles discrets des passionnés d’armes. Dix personnes ont été interpellées dans plusieurs régions de France et placées en garde à vue, mardi 12 janvier, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en juin 2020 notamment des chefs d’acquisition, de détention, de transport d’armes et d’association de malfaiteurs. Selon nos informations, six de ces interpellés sont des militaires en activité ou de jeunes retraités du ministère de la défense.

Ce réseau relativement atypique par son ampleur et sa proximité avec les milieux du narco-banditisme est notamment soupçonné d’avoir fourni des armes à des trafiquants de drogue et des sympathisants d’ultradroite. Les faits doivent encore être consolidés par les gardes à vue en cours, mais pour certains des interpellés, la question se pose de savoir si ces armes auraient pu servir à nourrir, dans des délais encore à établir, un projet d’action violente. L’un d’entre eux était connu pour être un sympathisant d’extrême droite tandis qu’un autre était « fiché S » en raison de ses liens avec l’ultradroite.

Plusieurs tonnes de munitions

Parmi les personnes interpellées se trouvent ainsi deux militaires en activité, comme l’a révélé TF1 mercredi 13 janvier, et un fonctionnaire du ministère de la défense. Ont également été arrêtés trois militaires retraités partis travailler dans le privé, dont un haut gradé, ainsi qu’un ancien adjoint de sécurité de la police nationale et un agent de sécurité. Ces interpellations ont eu lieu en Ile-de-France, dans l’est et le sud de la France.

Plusieurs tonnes d’armes et de munitions ont été saisies et une cache d’armes a été découverte lors des perquisitions menées aux domiciles des gardés à vue. Parmi ces armes dont la comptabilité et la typologie doivent encore être précisées, se trouvent aussi bien des armes de poing, des fusils d’assaut, des armes longues que des grenades et de la poudre. La plupart d’entre elles étaient achetées à des collectionneurs, remilitarisées puis revendues.

Les gardes à vue peuvent durer jusqu’à quatre-vingt-seize heures. Les juges d’instruction chargés de l’enquête devront évaluer le degré d’implication des personnes interpellées et décider de leur éventuelle mise en examen et défèrement.

Elise Vincent

Tapage nocturne, insultes, menaces de mort: des amis de Louis Aliot à la soirée RN organisée en plein confinement

Pendant sa campagne des municipales Aliot n’a cessé de se targuer de s’être éloigné du Rassemblement national (ex FN). Cet article démontre, une fois de plus, les liens étroits entre Aliot et des responsables peu fréquentables qui ont beaucoup travaillé avec l’extrême-droite . Comme par hasard le prochain congrès national du RN pour investir la nouvelle candidature de Marine Lepen aux présidentielles se tiendra les 3 et 4 juillet à Perpignan…

Tapage nocturne : des proches de Louis Aliot à la soirée RN organisée en plein confinement

Publié sur oeilsurlefront.liberation.fr le 13/01/2020

PAR TRISTAN BERTELOOT

Des cadres du RN se sont réunis le 13 décembre pour un dîner très animé à Paris, chez le député européen Jérôme Rivière. L’événement, où étaient présents des proches du maire de Perpignan s’est plutôt mal terminé : une enquête a été ouverte pour «tapage nocturne, injures publiques et menaces de mort».

Des nouvelles des deux hommes qui accompagnaient l’eurodéputé RN Jean-Lin Lacapelle à la petite sauterie organisée chez un autre élu du parti, Jérôme Rivière, le 13 décembre, en plein reconfinement. Nous vous en parlions hier : cette soirée a débouché sur l’ouverture d’une enquête pour «tapage nocturne, injures publiques et menaces de mort», a révélé Mediapart. Il s’agit, selon plusieurs sources, d’Arnaud Folch et de Nicolas Lesage, deux proches de Louis Aliot.

Le premier a récemment été nommé directeur de la communication par le maire RN de Perpignan. Selon le site d’information local Made in Perpignan, Folch a signé un contrat de onze mois pour «communiquer sur les enjeux territoriaux forts» en vue des régionales. Il a également la particularité d’avoir été directeur adjoint de la rédaction du magazine Valeurs actuelles, en charge des hors-séries. Egalement passé par l’hebdomadaire d’extrême droite Minute, il est décrit comme un «obsédé par Gabin et la France de cette époque-là», nous raconte un ami d’Aliot, qui le considère comme assez «littéraire». L’avant-dernier article de Folch dans Valeurs traite d’ailleurs du maire de Perpignan. Son titre : Aliot, dynamiteur du «front républicain».

Lesage est lui aussi un homme de l’ombre du clan Aliot. Ami très proche de l’ex-député des Pyrénées-Orientales, il a été son directeur de cabinet, avant de rejoindre celui de Marine Le Pen. Elle s’en est séparé après la présidentielle 2017, le jugeant «peu fiable», selon une source. Celle-ci précise que Lesage n’est aujourd’hui «pas en odeur de sainteté» auprès de la présidente du RN. Spécialisé dans les «problématiques de défense et sécurité», nous dit-on, il assurait à ce titre pendant longtemps le rôle de «logisticien et coordinateur» du cercle des Horaces, ces hauts fonctionnaires au service du RN. «C’est lui qui était chargé de trouver les lieux de réunion, explique un ancien membre. Il faisait la navette entre le cabinet de la présidente et les Horaces, orientant des personnes qui cherchaient à interroger Marine Le Pen sur des sujets techniques vers nous.» Bref, du beau monde.