1er mai 2019 : RASSEMBLEMENT ET MANIFESTATION À PERPIGNAN À 10H30 PLACE DE CATALOGNE

Appel unitaire CGT-66, FO-66, FSU-66, CFE-CGC, UNSA, CFTC, SOLIDAIRES, Fédération Autonome

1ER MAI 2019
ENSEMBLE, RÉSOLUS ET ENGAGÉS DANS LES MOBILISATIONS

Le 1er mai est une journée d’action et de mobilisation internationale pour les droits des travailleur-se-s, le progrès social, la paix et la solidarité. Dans la continuité des nombreuses luttes menées, il s’agit de poursuivre et amplifier les batailles pour que les urgences sociales et climatiques soient enfin prises en compte par le gouvernement et le patronat.

Aujourd’hui en France, 9 millions de personnes vivent avec des revenus en dessous du seuil de pauvreté dont 6 millions sont privé-e-s d’emploi, et de nombreux-ses jeunes sont en situation de précarité. Avec un taux de chômage à plus de 14% et plus de 20 000 habitants au RSA, les Pyrénées-Orientales sont le département « champion de France de la précarité » ! Dans le même temps des dividendes de plus en plus importants sont versés aux actionnaires. C’est une autre répartition des richesses qu’il faut mettre en œuvre ainsi qu’une fiscalité plus juste et plus progressive.

A l’inverse des choix politiques actuels, il est urgent de revaloriser les salaires du privé et du public, les minimas sociaux et les retraites et pensions, développer des services publics de qualité sur tout le territoire, gages de cohésion sociale et de plus d’égalité, d’établir une protection sociale de haut niveau, socle de notre modèle social basé sur la solidarité, créer des emplois de qualité dans le privé comme dans le public et assurer l’égalité professionnelle, permettre la réussite de tous les jeunes et l’accès à un haut niveau de qualification à toutes et tous ainsi que l’autonomie de la jeunesse, une éducation émancipatrice, gratuite sans restriction de nationalité.

Les injustices sociales explosent et sont étroitement liées aux risques environnementaux que personne ne peut plus ignorer et qu’il faut prendre en compte. Réchauffement climatique, perte considérable de la biodiversité, épuisement des ressources naturelles, pollutions des océans, usage immodéré de produits phytosanitaires, dissémination de perturbateurs endocriniens… Les dégradations sont nombreuses et atteignent souvent des seuils d’irréversibilité à court terme. Les conséquences pour les populations sont de plus en plus dramatiques. Il est urgent de prendre les mesures nécessaires pour permettre une transition environnementale juste socialement.
Les organisations s’engagent à lutter, avec la même force, au renforcement des libertés publiques.

Elles condamnent toutes les violences et la répression mise en œuvre par le gouvernement contre les manifestations et les manifestants. Elles dénoncent la multiplication des pressions et intimidations dans les entreprises et administrations contre les salariés et les militants syndicaux et s’opposent la loi dite « anti-casseurs » qui remet en cause la liberté de manifester qui est une des libertés démocratiques fondamentale.

Décidées à construire les mobilisations unitaires afin d’obtenir des avancées et faire cesser toutes les régressions sociales et environnementales, lutter contre la montée des extrêmes, ensemble et dans l’unité, les organisations CGT, FO, FSU, CGC, UNSA, CFTC, SOLIDAIRES, FA appellent à une forte journée de mobilisation ce 1er mai sur l’ensemble du département des Pyrénées-Orientales, pour l’amélioration des droits des travailleur-se-s, pour le progrès social, la paix et la solidarité internationale.

RASSEMBLEMENT ET MANIFESTATION À PERPIGNAN À 10H30 PLACE DE CATALOGNE

L’ Assemblée des assemblées des Gilets jaunes à St Nazaire les 5,6 et 7 avril 2019 : Appel et vidéo

publié sur Reporterre.net le 8 avril 2019

Gilets jaunes : l’Appel de Saint-Nazaire 

Réunie du 5 au 7 avril à Saint-Nazaire, l’Assemblée des assemblées des Gilets jaunes (plus de 700 personnes et 200 délégations)  a adopté dimanche 7 un appel final. En voici le texte.

Nous Gilets jaunes, constitués en assemblées locales, réunis à Saint-Nazaire, les 5, 6 et 7 avril 2019, nous adressons au peuple dans son ensemble. A la suite de la première assemblée de Commercy, environ 200 délégations présentes poursuivent leur combat contre l’extrêmisme libéral, pour la liberté, l’égalité et la fraternité.

Malgré l’escalade répressive du gouvernement, l’accumulation de lois qui aggravent pour tous les conditions de vie, qui détruisent les droits et libertés, la mobilisation s’enracine pour changer le système incarné par Macron. Pour seule réponse au mouvement incarné par les Gilets jaunes et autres mouvements de lutte, le gouvernement panique et oppose une dérive autoritaire. Depuis cinq mois partout en France, sur les ronds-points, les parkings, les places, les péages, dans les manifestations et au sein de nos assemblées, nous continuons à débattre et à nous battre, contre toutes les formes d’inégalité et d’injustice et pour la solidarité et la dignité.

Nous revendiquons l’augmentation générale des salaires, des retraites et des minima sociaux, ainsi que des services publics pour tous et toutes. Nos solidarités en lutte vont tout particulièrement aux neuf millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté. Conscients de l’urgence environnementale, nous affirmons, fin du monde, fin du mois, même logique, même combat.

Face à la mascarade des grands débats, face à un gouvernement non représentatif au service d’une minorité privilégiée, nous mettons en place les nouvelles formes d’une démocratie directe.

Concrètement, nous reconnaissons que l’assemblée des assemblées peut recevoir des propositions des assemblées locales, et émettre des orientations comme l’a fait la première assemblée des assemblées de Commercy. Ces orientations sont ensuite systématiquement soumises aux groupes locaux. L’Assemblée des assemblées réaffirme son indépendance vis-à-vis des partis politiques, des organisations syndicales et ne reconnaît aucun leader autoproclamé.

Pendant trois jours, en assemblée plénière et par groupes thématiques, nous avons tous débattu et élaboré des propositions pour nos revendications, actions, moyens de communication et de coordination. Nous nous inscrivons dans la durée et décidons d’organiser une prochaine Assemblée des assemblées en juin.

Afin de renforcer le pouvoir de forces, de mettre les citoyens en ordre de bataille contre ce système, l’Assemblée des assemblées appelle à des actions dont le calendrier sera prochainement diffusé par le biais d’une plateforme numérique.

L’Assemblée des assemblées appelle à élargir et renforcer les assemblées citoyennes souveraines et de nouvelles. Nous appelons l’ensemble des Gilets jaunes à diffuser cet appel et les conclusions des travaux de notre assemblée. Les résultats des travaux réalisés en plénière vont alimenter les actions et les réflexions des assemblées.

Nous lançons plusieurs appels, sur les européennes, les assemblées citoyennes populaires locales, contre la répression et pour l’annulation des peines des prisonniers et condamnés du mouvement. Il nous semble nécessaire de prendre un temps de trois semaines pour mobiliser l’ensemble des Gilets jaunes et convaincre celles et ceux qui ne le sont pas encore. Nous appelons à une semaine jaune d’action à partir du 1er mai.

Nous invitions toutes les personnes voulant mettre fin à l’accaparement du vivant à assumer une conflictualité avec le système actuel, pour créer ensemble, par tous les moyens nécessaires un nouveau mouvement social, écologique, populaire. La multiplication des luttes actuelles nous appelle à rechercher l’unité d’action.

Nous appelons à tous les échelons du territoire à combattre collectivement pour obtenir la satisfaction de nos revendications sociales, fiscales, écologiques et démocratiques. Conscients que nos avons à combattre un système global, nous considérons qu’il faudra sortir du capitalisme. Ainsi nous construirons collectivement le fameux Tous ensemble que nous scandons et qui rend tout possible. Nous construisons tous ensemble à tous les niveaux du territoire. Ne nous regardez pas, rejoignez-nous. Le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple.

Le 7 avril L’assemblée des assemblées de St Nazaire

–> Vidéo de l’Assemblée des assemblées les 5, 6 et 7 avril 2019 à St Nazaire

Cliquer sur le lien ci-dessous:

Grand succès de la Marche du siècle pour le climat : plus de 350 000 manifestants en France,

A Perpignan plus de 2000 manifestants. (voir lindépendant.fr)

Reportage lemonde.fr par Par Audrey Garric et Rémi Barroux *- Publié le 16 mars 2019 – Mis à jour le 17 mars 2019

Selon les organisateurs de la « Marche du siècle », plus de 100 000 manifestants ont défilé à Paris, contre 36 000 d’après la préfecture de police, et 350 000 en France.

Avec son gilet jaune sur le dos et une plante à fleurs en guise de chapeau, France Le Marc illustre la mobilisation du samedi 16 mars, du moins telle que l’ont pensée ses organisateurs : une journée de « révolte globale » en faveur de la justice climatique et sociale, mais également de la lutte contre le racisme et les violences policières.« Les “gilets jaunes” ne luttent pas seulement pour le pouvoir d’achat mais contre les injustices sociales et la prédation des multinationales qui épuisent les ressources de la planète », assure cette fonctionnaire.

Un « même combat » qui a rassemblé plus de 100 000 personnes à Paris, dans un cortège surnommé la « Marche du siècle », et plus de 350 000 dans 220 villes de l’Hexagone, selon les organisateurs. Les préfectures de police, elles, évoquent 36 000 manifestants dans la capitale, 8 000 à Montpellier, 2 500 à Marseille, 2 000 à Rennes ainsi qu’à Strasbourg. A Lyon, le cortège a réuni 18 000 personnes selon les autorités, 30 000 selon les organisateurs.

A Perpignan plus de 2000 manifestants.

Quels que soient les chiffres, la mobilisation reste forte au lendemain de la grève scolaire pour le climat, qui a rassemblé 168 000 jeunes dans le pays, et plus de 1 million dans le monde.

Dans la capitale, la manifestation s’est tenue dans une ambiance calme et joyeuse, au son du traditionnel slogan « Et un, et deux, et trois degrés, c’est un crime contre l’humanité », rassemblant des militants écologistes, des familles et des jeunes, ensuite rejoints par des « gilets jaunes ». Une mobilisation pacifique, contrastant avec la dix-huitième journée de mobilisation de ces derniers, marquée par des violences et des incendies.

« On peut éviter le pire »

« Je considère que notre priorité numéro 1 devrait être le climat. C’est déjà trop tard pour ne pas connaître les graves conséquences du dérèglement climatique, mais on peut éviter le pire », assure Margaux, 27 ans, qui travaille dans la communication. Catherine, 50 ans, qui évolue dans la mode – « une position un peu schizophrène » –, fait sa première marche pour son fils, Noé, 10 ans, le dernier de ses quatre enfants. « J’ai peur pour eux ; je cherche le bon équilibre pour les sensibiliser à l’environnement tout en évitant des messages trop anxiogènes », confie-t-elle. Noé, lui, veut « avoir un meilleur climat », faute de quoi « plein d’espèces vont disparaître, de même que les Indiens d’Amazonie ».

Tous l’assurent, les responsables tant de la crise climatique que sociale sont les mêmes : le capitalisme avec la « complicité » de l’Etat. « Dire aux gens de prendre des douches plus courtes ne va pas changer les choses quand on voit les milliards d’euros de subventions aux énergies fossiles », remarque Julie Pereira, étudiante à Sciences Po et HEC, qui a fait la marche des jeunes la veille.

Sur la place de l’Opéra noire de monde, où les manifestants dansent sur les basses de musique techno d’un bus de la « rave pour le climat », son compagnon Luca Ganassali, élève de l’Ecole polytechnique, se félicite d’une « mobilisation de plus grande ampleur » grâce à la présence de « gilets jaunes ». « Ceux qui ont le moins de ressources sont les plus taxés », reconnaissent-ils.

« Ce n’est pas de l’égoïsme mais de la survie »

Les quatre cortèges de la manifestation (aux mots d’ordre variés : la justice climatique et sociale, la biodiversité, les transports et les solidarités) sont de fait rapidement rejoints par des « gilets jaunes ». Une convergence programmée pour certains, improvisée pour d’autres. « Aux Champs-Elysées, c’était la guerre ce matin, alors on est venus ici », témoigne Christophe Garrido, un « gilet jaune » toulousain de 44 ans, animateur d’école, qui assure que « les deux combats se rejoignent »« Tous les “gilets jaunes” sont écolos au fond d’eux, ils ne veulent pas d’un monde pourri pour leurs enfants », abonde Kévin Durrieu, mécanicien dans l’aéronautique.

Des revendications communes émergent, telles que la nécessité de privilégier les circuits courts et la consommation de produits locaux et de saison. « Quand notre viande de qualité fait quatre fois le tour du monde avant qu’on ne la consomme, ça coûte cher et ça pollue, s’agace Brice Grégory, « gilet jaune » âgé de 41 ans, qui travaille dans la restauration et dans l’industrie dans les Vosges. Pareil pour les légumes : les nôtres partent à l’étranger et nous, on mange ceux qui viennent d’Espagne, qui sont plus pollués. »

Mais pour une partie d’entre eux, les difficultés sociales restent la priorité. « Beaucoup ne se rendent pas compte de la gravité du changement climatique car ils pensent d’abord à remplir leur frigo. Ce n’est pas de l’égoïsme mais de la survie », assure Davy Loron, sous-traitant dans l’aéronautique « On nous dit qu’il faut acheter des voitures électriques, mais quand tu habites en HLM, tu l’accroches où et tu la paies comment ? », interroge Zohra, auxiliaire de vie à Saint-Michel-sur-Orge (Essonne), un ballon jaune à la main.

« La taxe carbone était un enfumage, on nous disait que c’était pour le climat alors que pas du tout », dénonce Sébastien, opérateur commande numérique, « gilet jaune » à « Saint-Barth’», en fait Saint-Barthélémy, à côté de Pontivy (Morbihan). Julie Pereira et Luca Ganassali, les deux étudiants de grandes écoles, estiment au contraire qu’il faudra « taxer le carburant à terme », mais après avoir taxé le kérosène et en « attribuant toutes les recettes à la transition écologique ».

« Amplifier la mobilisation »

« On a besoin d’un changement radical de société. Huit Français sur dix demandent qu’on taxe beaucoup plus lourdement les entreprises les plus polluantes. On est de plus en plus nombreux à être prêts, le but est de le signifier dans la rue et amplifier la mobilisation », assure le réalisateur et écrivain Cyril Dion, lors d’une conférence de presse avant le départ de la marche.

Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, se félicite d’un moment exceptionnel de mobilisation. « Il doit y avoir un avant et un après. Il y a eu le recours juridique contre l’Etat, l’“affaire du siècle” [le recours en justice de quatre ONG contre l’Etat pour « inaction climatique »], la mobilisation des jeunes qu’on n’avait jamais connue sur les questions climatiques et cette “Marche du siècle” », énonce-t-il.

L’enjeu, pour les associations engagées dans la bataille climatique, est désormais de « durcir le mouvement face au gouvernement ». Elodie Nace, la porte-parole d’Alternatiba France, évoque la grande opération de désobéissance civile programme le 19 avril pour « bloquer la république des pollueurs », opération qui réunira ANV-COP21, les Amis de la Terre et Greenpeace. Jean-François Julliard rappelle aussi qu’il y aura le G7 à Biarritz fin août, le G7 des ministres de l’environnent à Metz début mai. Avant les élections européennes, une nouvelle grande initiative, à l’image de la grève pour le climat, est programmée pour le 24 mai.