Manifeste de la jeunesse pour le climat : tous en grève chaque vendredi à partir du 15 février!

–> Publié sur reporterre.net

À la suite du mouvement enclenché en Suède, en Belgique, en Australie et en Suisse, des étudiants français annoncent que la première grève pour le climat aura lieu vendredi et se répétera toutes les semaines. Affichant la solidarité avec les Gilets jaunes, ils donnent des devoirs à faire au gouvernement.

Ce texte émane des réflexions du groupe de travail dédié à la rédaction de l’ultimatum, créé à la suite de l’assemblée générale (AG) inter-fac rassemblée vendredi 8 février 2019 et comportant des étudiant.e.s et lycéen.ne.s de divers établissements de la région parisienne. Cette AG a été organisée par plusieurs associations étudiantes parisiennes écolos en vue de lancer le mouvement de grève pour l’environnement de la jeunesse reconduite chaque vendredi à partir du 15 février.


« Nous, la jeunesse, sommes né.e.s dans un modèle de société mondialisé responsable de la catastrophe environnementale et sociale actuelle, et c’est notre futur qui se dérobe sous nos yeux. »

« Heureusement, quelque chose se passe aujourd’hui. Une colère verte gronde sur fond de désordres écologiques toujours plus visibles. La démission de Nicolas Hulot, les impressionnants chiffres de participation aux marches pour le climat, l’État français porté en justice pour « inaction climatique » par plus de deux millions de ses citoyen.ne.s, tandis que les gens affirment qu’« On est prêt » et qu’« Il est encore temps » : les événements récents confirment que le mouvement écologiste prend de l’ampleur.

La jeunesse se mobilise elle aussi : ces dernières semaines, les grèves scolaires pour le climat en Suède, en Australie, en Allemagne, en Suisse, aux Pays-Bas et en Belgique en témoignent. De plus, en France, le mouvement des Gilets jaunes revendique un système social plus juste, et a permis d’engager un nouveau rapport de force. Tous ces mouvements montrent l’urgence d’une transformation globale où questions sociale et écologique fusionnent pour devenir le projet du XXIe siècle : celui d’un mode de vie et d’un modèle de société viables à terme, incompatibles à tous les niveaux avec le capitalisme, qui ne sera jamais « vert ».

La jeune suédoise Greta Thunberg appelle à la Grève mondiale de la jeunesse pour le climat le 15 mars prochain. Nous, la jeunesse, consciente de l’urgence climatique, allons commencer sans attendre la mobilisation à Paris suivant le principe du mouvement mondial Fridays for future (Les vendredis pour l’avenir), en reconduisant la grève tous les vendredis à partir du 15 février. »

« Nous entrerons en résistance, car face à l’inaction politique la seule solution est la désobéissance civile »

« A ceux qui s’appliquent à détruire ce monde et prétendent faire preuve de « pédagogie », nous entendons donner une leçon : chaque vendredi, nous présenterons une revendication impérative afin d’éviter le désastre écologique. Vous, dirigeants et dirigeantes aurez des devoirs à faire, et nous donnerons une semaine à l’État pour mettre en place notre proposition. Si ces devoirs ne sont pas rendus avant le vendredi suivant, vous serez sanctionnés : nous entrerons en résistance, car face à l’inaction politique la seule solution est la désobéissance civile. Soyez prêt.e.s pour l’examen du 15 mars. En parallèle, nous présenterons des alternatives citoyennes allant dans le sens de ces propositions et les mettrons en pratique.

Chaque vendredi, nous nous réunirons donc en assemblées locales le matin, avant de nous rejoindre pour une action commune l’après-midi. Soyons le plus nombreu.se.x possible afin de montrer aux dirigeant.e.s que nous n’acceptons plus ce système destructeur de l’environnement. Portons collectivement ce combat jusqu’à ce que cesse l’inaction politique face au dérèglement climatique.

Chaque samedi, nous vous invitons à rejoindre les Gilets jaunes dans leurs manifestations contre ce système qui ravage l’environnement. Vendredi vert, samedi jaune…

Nous sommes tou.te.s concerné.e.s par cette mobilisation : nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend ! »

Leçon no 1

Pour ce vendredi 15 février, nous proposons au gouvernement de réviser les bases avec une première leçon.

Le dérèglement climatique ainsi que les bouleversements sociaux et environnementaux auxquels nous nous confrontons nécessitent une considération systémique et ne peuvent se réduire au périmètre du ministère de la Transition écologique et solidaire. C’est pourquoi nous appelons le gouvernement français à prendre ses responsabilités et à déclarer l’état d’urgence écologique et sociale afin de débloquer un plan interministériel à la hauteur des risques encourus.

Cet état d’urgence devra faire un constat clair de la situation dans laquelle nous nous trouvons en reconnaissant l’ampleur des dérèglements enclenchées par nos activités tout en mentionnant le manque de moyens déployés jusqu’à maintenant. Il devra notamment consister en une communication intense sur le sujet via la diffusion de spots d’information publics et l’instauration de programmes scolaires à la hauteur des enjeux, ainsi qu’en l’inscription dans l’article 1 de la Constitution du fait que « La France est une République indivisible, laïque, démocratique, sociale, solidaire et écologique. »

Suite à cet état des lieux, une réaction immédiate devra être entreprise.
Nous appelons le gouvernement à débloquer des moyens exceptionnels et contraignants pour s’engager dans la voie d’une réduction annuelle de 4 % d’émissions de gaz à effet de serre afin s’aligner sur l’Accord de Paris et de lutter contre le dérèglement climatique et ses conséquences sur notre monde.

Si le gouvernement persiste dans son manque de volonté et maintient ses notes aussi proches de 0, un conseil de discipline sera organisé pour envisager une réorientation.

Face à la catastrophe, cet enseignement est celui de notre futur, l’échec n’est donc pas une option. Nous saurons vous le rappeler incessamment.

Nous donnons rendez-vous à tous les grévistes, ce vendredi 15 février à 14 heures, devant le ministère de la Transition écologique et solidaire pour le premier rendu des copies.

Marée populaire 66, Nos misères, nos galères, notre colère, Ensemble pour changer de cap le 16 février

Nos misères, nos galères, notre colère,

Ensemble pour changer de cap le 16 février   

Marée populaire 66,

Depuis plus d’un an, des associations, des syndicats, des mouvements politiques agissent ensemble dans le cadre du Collectif Marée populaire pour construire une alternative sociale et citoyenne au libéralisme qui détruit les droits sociaux et démocratiques. Les Gilets Jaunes, avec courage et clairvoyance, ont révélé la crise sociale, donné la parole aux victimes des politiques réactionnaires et, pour la première, ont ébranlé Macron.

Pour faire taire la colère, Macron tente de calmer le jeu par un débat encadré de telle sorte qu’il ne remette pas en cause sa politique d’inégalités croissantes avec 40 milliards de cadeaux aux plus riches en 2019 tandis qu’il réduit les revenus de solidarité, les retraites, les salaires et taxe les classes populaires.

Le collectif Marée Populaire 66 entend offrir à toutes les citoyennes et tous les citoyens l’occasion de participer à la rédaction de véritables cahiers de doléances, totalement libres, permettant de dénoncer les injustices dont les participant(e)s sont victimes et des propositions pour une autre politique, notamment de justice fiscale où les plus riches paient leur part de la solidarité nationale. C’est par les citoyennes et citoyens rassemblé(e)s que pourront se construire des propositions pour un nouveau contrat social de progrès humain, social, démocratique et écologique.

C’est dans ce but que le collectif marée populaire 66 invite toutes celles et tous ceux qui pensent qu’une autre politique est nécessaire et qu’elle sera possible par le rassemblement et la mobilisation citoyenne à participer, le samedi 16 février, aux États Généraux des droits humains, sociaux, démocratiques et écologiques.

Notre souhait est de contribuer à élargir, renforcer et faire gagner le mouvement lancé par les Gilets Jaunes face à un gouvernement qui refuse de changer de cap et répond par la répression et l’enfumage.

Il sera décidé en commun, avec toutes et tous les participants, des suites à donner à cette rencontre, aux idées, propositions et revendications.

Les États généraux des droits sociaux, humains, démocratiques et écologiques se tiendront

Le Samedi 16 février de 10h30 à 17h

Salle Canigou, 30 rue Pierre Bretonneau, 66100 Perpignan

(Face à Auchan, près du Crédit Agricole)

Collectif Marée Populaire 66 : Coup de soleil, ASTI, Femmes Solidaires, Association Survie, Mouvement pour la Paix, MRAP, CGT, FSU, NPA, PCF, Jeunes Communistes, GDS, Génération.S , ERC Nord, APRES

Bilan des Marches « pour le climat » le 26 janvier 2019 : « Changeons le système, pas le climat »

–> Publié par l’Obs et l’AFP – le 28-01-2019

« Quand c’est fondu, c’est foutu » : nouvelle mobilisation en France sur le climat

« Marches, chaînes humaines, manifestations… Au total, une centaine de rassemblements ont été organisés samedi et dimanche. »

« Changeons le système, pas le climat » : avec ce slogan devenu un leitmotiv, des milliers de personnes, dont beaucoup de familles, ont manifesté dimanche 27 janvier à travers la France contre l’inaction des Etats et des sociétés contre le réchauffement climatique.

Chaînes humaines, manifestations, die-in, agoras… Au total, une centaine de rassemblements ont été organisés samedi et dimanche par des collectifs apparus à l’automne 2018 et déterminés à manifester chaque mois.

Les rassemblements – notamment à Paris – n’atteignaient pas en début d’après-midi l’ampleur des marches organisées en septembre, octobre ou décembre, qui avaient réuni parfois plus de 100.000 personnes à travers le pays. »

« Aux arbres, citoyens »

« Des oignons, pas du béton », « moins de consommation, plus de papillons », pouvait-on aussi lire sur les pancartes brandies par les manifestants sur la place de la République à Paris, sous la pluie. Des centaines de personnes étaient réunies pour assister à des débats.

« C’est un mouvement qui s’enracine et qui se diversifie », a commenté, sur France-Inter, François Dubreuil, du collectif Unis pour le climat. Ce collectif souligne la participation de « profils » différents des militants, notamment des familles, en nombre dimanche à Paris, Strasbourg ou Montpellier, ont constaté des journalistes de l’AFP.

« Je suis là pour essayer de ralentir le réchauffement climatique et de faire en sorte que ma fille et mon bébé aient la meilleure planète possible, il est encore temps », a affirmé à l’AFP Charlotte, une Strasbourgeoise enceinte de son deuxième enfant et venue avec sa fille de 15 mois.

« Aux arbres, citoyens », « quand c’est fondu, c’est foutu », lisait-on sur les pancartes brandies dans la capitale alsacienne où se sont rassemblées environ 1.850 personnes selon les organisateurs, 1.650 selon la police.

« Macron, trop d’émissions »

« Certains manifestants ont montré la Terre dessinée en forme de bombe à retardement.

« A Paris, Stéphane Dierick, venu avec ses trois enfants et sa femme, appelle à multiplier « les petits gestes pour le climat : tenter le zéro déchet, bannir la voiture […] et tout ce que notre mode de vie peut générer comme nuisance ».

« A Marseille, plusieurs centaines de personnes ont participé à deux flashmobs, restant figés dans des positions diverses durant cinq minutes avant de chanter « nous, nous changerons ». Cela « représente l’immobilisme, le déni et la peur qui fige la société face à l’urgence climatique », commente un collectif. »

« Quelques « gilets jaunes » étaient visibles parmi la foule dans plusieurs villes. »

« A Montpellier, des pancartes se sont adressées au président la République, « Macron, trop d’émissions », tandis qu’à Nice, où se sont réunies 3.000 personnes selon les organisateurs, les participants ont pris part à un « village des alternatives ».

A Perpignan un millier de manifestants ont défilé. (L’Indépendant)