LDH-66 – Pyrénées Orientales

APPEL UNITAIRE À LA MARCHE DU SIÈCLE

Appel à marcher partout en France le 16 mars : CA SUFFIT! CHANGEONS DE SYSTEME!

Notre contestation a éclos à l’automne. En hiver, sa croissance a été historique. Au printemps, elle change d’échelle. Il n’y a plus de saisons.

Nous sommes aujourd’hui des millions, prêt·es à résister, à déployer les alternatives, à demander des comptes au gouvernement, aux multinationales, aux banques et aux institutions financières.

Il est temps de changer de système industriel, politique et économique, pour protéger l’environnement, la société et les individus.

Nous devons réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre dès maintenant pour limiter le réchauffement global à 1,5°C. Nous devons préserver la biodiversité, alors que nous vivons une sixième extinction de masse. Nous devons renouveler la démocratie et contraindre les décideurs et décideuses à protéger les intérêts de toutes et tous plutôt que ceux de quelques un·es. Nous devons répartir les richesses pour obtenir la justice sociale, afin de garantir une existence digne pour chacun·e. Fin du monde et fin du mois relèvent du même combat.

Nous voulons combattre les dérèglements climatiques, nous voulons combattre la violence sociale et nous refusons toute forme de répression ou de discrimination.

Se déplacer, se nourrir, se loger, se chauffer, produire, consommer autrement est possible : autant de propositions alternatives que les décideurs politiques et économiques retardent et empêchent au nom d’intérêts particuliers qui nous conduisent dans le mur.

Notre printemps sera climatique et social. Le 15 mars, la jeunesse sera en grève partout en France et dans le monde. Le 16 mars, nous marcherons ensemble, pour dire « ça suffit ! » et demander des changements immédiats.

Paris, le 6 mars 2019

RENDEZ-VOUS PARISIEN PLACE DE LA CONCORDE À 14H ET RETROUVEZ TOUTES LES MARCHES DU 16 MARS PARTOUT EN FRANCE

La liste complète des 140 organisations signataires : 350.org ; ActionAid France ; Alternatiba ; ANV-COP21 ; ATD Quart Monde ; ATTAC ; Bizi !; BLOOM ; Boycott Citoyen ; CARE France ; CCFD-Terre Solidaire ; CRID ; EHESS ; Fondation France Libertés ; Fondation de l’Écologie Politique ; Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme ; France Nature Environnement ; GERES ; Greenpeace France ; Les Amis de la Terre France ; Ligue des droits de l’Homme ; ~ le mouvement ; Mouvement Utopia ; Mouvement Colibris ; Notre Affaire à Tous ; One Voice ; Oxfam ; Partager c’est sympa ; REFEDD (Reseau Français des Étudiants pour le Développement Durable) ; Réseau Action Climat – France ; Secours Catholique – Caritas France ; Secours Islamique France ; SNCS-FSU ; SOL, Alternatives Agroécologiques et Solidaires ; Solidaires ; ACTES en Cornouaille ; AFDI ; Alofa Tuvalu ; Alternative autogestion ; Amap des Hauts de Belleville ; Antenne Nature Loisir Patrimoine ; Association : CRI-AC! Collectif Relais d’Informations & Actions Citoyennes Association « l’Abeille Écolo » ; Association des amis des convivialistes ; Association Ecoloc ; Association Mobil’idées ; Atelier CAPACITES ; Atelier solidaire de Saint-Ouen ; Atelier Vélorution Bastille ; AYNI France ; Ayya ; Ca le fait pour la planète ; Collectif des Associations Citoyennes ; Canopée Forêts VivantesCap ou pas cap ; Carre Geo & Environnement France ; Centre de recherches sur la culture japonaise de Rennes ; Charente Nature ; Christianisme social ; CliMates ; CMR (Chrétiens dans le monde rural) ; Collectif 07 Stop Gaz de Schiste ; Collectif Arcois pour la Planète ; Collectif sarthois « Pour une Terre plus Humaine » ; Coordination eau bien commun France ; Coordination eau Île-de-France ; Coquelicots Caen ; Cré-sol Centre Réseau Economie Solidaire ; Cyclofficine d’Angouleme ; Citoyens pour le Climat ; Demain Nos Enfants ; DiEM25 France ; Ecologie au Quotidien ; EEUDF – éclaireuses et éclaireurs unionistes de France ; EGREEN ; Enseignant.e.s pour la Planète ; Extinction Rebellion France ; Fédération de l’entraide protestante ; Fédération nationale de l’ACE ; Federation Syndicale Unitaire (FSU) ; Festival Atmosphères ; FIDL, le syndicat lycéen ; Fondation ELYX ; Fondation Énergies pour le Monde ; Générations futures ; Gevalor ; Gret ; Groupe initiatives ; Groupement CARMA Gonesse Pays de France ; Hardpork ; L’abeille Ecolo ; L’Heureux Cyclage ; La Nature en Ville ; La P’tite Rustine : La Voûte Nubienne ; Le Laboratoire de la Transition ; Le Mouvement de la Paix ; Les Amis de la Forêt de la Corniche des Forts à Romainville ; Les Convivialistes ; Maison des Peuples et de la Paix ; Maison des solidarités locales et internationales ; Mouvement du Christianisme social ; Mouvement Ni Putes Ni Soumises ; Mouvement pour l’Economie Solidaire ; Mouvement pour l’Economie solidaire Occitanie ; MTMSI ; Nous sommes Parti-e-s Pour La Décroissance ; Novetat ; Observatoire international de la Gratuité ; Pacte Finance Climat ; Paris Bike Tour ; Paris zéro fossile ; Pax Christi France ; Réseau Action Climat – France ; Réseau Foi & Justice Afrique Europe France ; Résistance à l’Agression Publicitaire ; ResiWay AISBL ; Ritimo ; Savanturiers-Ecole de la Recherche ; Sciences Citoyennes ; Sgen-CFDT ; Sgen-CFDT Pays de Loire ; SOS Racisme ; Syndicat national de l’environnement Sne-FSU ; Touche pas à mon schiste ; Un p’tit dans la tête ; UNEF ; Union des Associations pour la Défense du Littoral ; Union syndicale Solidaires ;Unis Pour Le Climat ; Unis-Terre ; Vélo-Ecole du 20ème ; Vélorution Paris Île-de-France ; Wasquehal en Transition ; WECF France.

TRIBUNE DE MALIK SALEMKOUR ET DIMITRIS CHRISTOPOULOS « RÉPRESSION EN EGYPTE : COMMENT AL-SISSI ACHÈTE LE SILENCE FRANÇAIS »

Tribune de Malik Salemkour et Dimitris Christopoulos « répression en Egypte

–> Publié dans liberation.fr

Le président français est en visite au Caire pendant trois jours jusqu’à ce mardi. Les relations commerciales entre les deux pays sont florissantes, surtout pour les ventes d’armes. Ces dernières ont des conséquences directes sur la détérioration de la situation des droits humains en Egypte, à défaut d’avoir éradiqué le terrorisme dans la région.

Tribune. L’énorme gâteau offert par le président Al-Sissi au ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à l’occasion de son anniversaire en juillet dernier, a été interprété par beaucoup comme un excellent signe pour les négociations en cours sur la vente par la France à l’Egypte de 24 nouveaux Rafales, ou de 30 nouveaux drones Patroller. La visite en Egypte du président Macron devrait encore confirmer que les relations commerciales entre Paris et Le Caire sont au beau fixe, particulièrement dans les ventes d’armes. Des liens qui font de l’Egypte le premier client de la France au niveau mondial dans ce domaine, hissant au passage l’Hexagone au troisième rang des pays exportateurs d’armes dans le monde.

Cet intérêt manifeste du président égyptien pour l’armement made inFrance est pour le moins suspect. Al-Sissi voudrait en effet acheter le silence de Paris qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Or jusqu’à aujourd’hui, tout tend à prouver que cette stratégie fonctionne. Lors de la dernière visite de son homologue égyptien à Paris, en octobre 2017, et alors que l’Egypte avait déjà passé des contrats pharaoniques dans le domaine de la défense, Emmanuel Macron avait bien pris soin de préciser qu’il n’avait «aucune leçon à donner» en matière de droits humains.

Renforcement de l’appareil répressif

Officiellement, ces ventes d’armes se font dans le cadre du «partenariat privilégié» entretenu par les deux pays au nom de la lutte antiterroriste. Un prétexte fallacieux pour quiconque s’intéresse un tant soit peu à la situation intérieure égyptienne, où la répression de toute opinion dissidente est devenue le seul axe politique clair d’un pouvoir de plus en plus totalitaire. Le soutien sans faille apporté par l’Elysée au président égyptien, a des conséquences directes sur la détérioration de la situation des droits humains en Egypte. Il cautionne une suppression sans précédent des libertés en Egypte, tandis que les exportations par la France d’armes et de technologies de surveillance, d’interception de masse, ou encore de contrôle des foules, servent vraisemblablement bien plus les objectifs d’une répression tous azimuts qu’une lutte efficace contre le terrorisme, loin de porter ses fruits en Egypte et dans les pays voisins. Parmi les firmes incriminées, on peut citer l’ex-Amesys devenue Nexa Technologies, MBDA, Arquus, Safran, Thales, ou encore Suneris et Idemia.

Autant de contrats juteux qui expliquent le silence des autorités françaises face à la dérive autoritaire du président égyptien. Plusieurs mesures liberticides ainsi ratifiées cette année sont venues renforcer encore davantage l’arsenal répressif égyptien. La loi sur la cybercriminalité permet, notamment, aux autorités égyptiennes de bloquer tout site internet qui constituerait une «menace à la sécurité nationale», et inflige jusqu’à deux ans d’emprisonnement aux personnes gérant ou créant ces sites internet.

Une autre loi sur les médias adoptée en 2018 criminalise la publication de contenus définis en des termes très larges et permet la censure par un Conseil suprême de la régulation des médias sur des critères flous. Au point que l’Egypte se place aujourd’hui au 161e rang sur 180 pays dans le classement de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse, et compte plus de 30 journalistes derrière les barreaux. Les attaques contre les défenseurs des droits humains, tels que Malek Adly, Ibrahim Metwally ou encore Amal Fathy, ne font que s’accentuer. Le «coup de filet» de novembre dernier a inclus l’arrestation de 40 activistes des droits humains. Le secteur artistique n’est pas épargné, avec la publication du décret 1238 en juillet qui encadre drastiquement la liberté des artistes. Nulle réaction du Quai d’Orsay ou de l’Elysée face à cette censure généralisée à l’échelle nationale. Pas de «leçons à donner», on vous dit.

Fabrique de terroristes

Des arrestations contre plusieurs figures de l’opposition ont également eu lieu, au point que l’on évoque aujourd’hui près de 60 000 prisonniers politiques en Egypte. Les disparitions forcées sont également monnaie courante, avec 129 morts en détention en 2017. Les procès arbitraires et de masse des mois d’août et septembre derniers ont également démontré la parodie de justice qui se jouait dans le pays, où 739 personnes arrêtées (vraisemblablement avec l’appui de blindés français) lors des manifestations de Rabaa ont été jugées coupables par la cour pénale du Caire. Les condamnations à mort se sont également poursuivies : au moins 482 peines de mort ont été prononcées en première instance et au moins 74 exécutions effectives ont été conduites depuis juillet 2017.

Dans ce contexte, les inévitables erreurs judiciaires, mais aussi les innombrables bavures de l’armée, dans le Sinaï particulièrement, et les exécutions extrajudiciaires de «terroristes», créent une situation inverse à celle recherchée, avec la création d’un ressentiment d’une partie de la population, largement exploité par des groupes islamistes sans scrupule. La répression d’Al-Sissi est l’un de leurs meilleurs atouts, favorisant la mise en place d’une véritable fabrique de terroristes susceptibles de menacer l’Egypte, la sous-région, ou l’Europe. Avec là encore la participation discrète, mais très appréciée, de la France.

La France doit respecter ses obligations

Cette situation désastreuse ne peut continuer à laisser le président Macron indifférent. Sa visite doit être l’occasion d’interpeller Al-Sissi, et de demander des comptes sur sa politique «antiterroriste». Parallèlement, la France doit envisager une remise en question sérieuse de sa politique de soutien inconditionnel à Al-Sissi et se pencher sur la question des ventes d’armes. Le respect des obligations internationales de la France n’est en effet pas optionnel.

Les ventes de technologies de surveillance et d’armes doivent être suspendues aussi longtemps que seront rapportées de graves violations des droits humains, en application du Traité sur le commerce des armes, dont la France est signataire. Le Parlement français doit également jouer son rôle de contre-pouvoir et se saisir de cette question, en posant des questions à l’exécutif, en exigeant d’obtenir les informations aujourd’hui classées secret-défense qui permettront de débattre des ventes et de leur légalité, et enfin en créant une commission parlementaire permanente chargée du contrôle des exportations françaises de matériel militaire et de surveillance. La participation française au renforcement du projet totalitaire d’Al-Sissi, au mépris des souffrances du peuple égyptien, doit prendre fin.

Dimitris Christopoulos président de la FIDH Malik Salemkour Président de la Ligue des Droits de l’Homme.

Les défenseur.e.s des droits humains sont en danger

En vue des anniversaires de la Déclaration des défenseurs des droits de l’homme (le 9 décembre) et de la Déclaration universelle des droits de l’homme (le 10 décembre), Mediapart publie une tribune du rapporteur spécial de l’Onu sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, Michel Forst, qui dresse le bilan de vingt ans de la Déclaration de l’ONU.

Publié sur le Blog de Les invités de Mediapart

Il s’appelle Julian Carrillo. Il luttait pour la protection des terres ancestrales des Raramuri dans l’État du Chihuahua au Mexique. Il a été assassiné en octobre dernier, il était le cinquième membre de sa famille à être tué depuis 2016 pour avoir défendu les droits de sa communauté.

Elle s’appelle Helena Maleno et elle est espagnole. Tout comme Cédric Herrou et d’autres, en France, en Hongrie, en Australie, elle est poursuivie en justice pour avoir porté secours à des personnes migrantes.

Elles s’appellent Israa Al-Ghomgham, Samar Badawi, Nassima Al-Sadah, Nouf Abdulaziz, Mayya Al-Zahrani, et Hatoon Al-Fassi. Elles sont aujourd’hui en prison pour avoir participé à des manifestations pro-démocratie en Arabie Saoudite et pour avoir milité pour les droits des femmes, notamment pour obtenir le droit de conduire une voiture.

Au-delà de cette diversité d’origines et d’engagements, une chose unit toutes ces personnes: elles agissent pour la défense et la promotion des droits humains. Ce sont elles qui font vivre au quotidien la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948. On les appelle des défenseur.e.s des droits humains. Aux grandes figures que nous connaissons toutes et tous comme Nelson Mandela, Gandhi ou Malala, s’ajoutent des centaines de milliers de personnes dont l’action est moins visible, moins connue mais qui est pourtant déterminante pour la construction d’un monde plus juste, plus digne et tolérant. Ce sont des avocats, des journalistes, des étudiants, des familles de victimes, des communautés autochtones… Des citoyens ordinaires qui se mobilisent pour l’accès à la santé, à l’éducation, qui luttent contre la corruption ou contre la destruction de notre planète. Des personnes qui nous ressemblent et que nous côtoyons au quotidien.

Les défenseur.e.s affrontent avec courage et ténacité une multitude de menaces et d’attaques en raison de leur action en faveur des droits humains. Des attaques qui brisent parfois leur vie et celle de leurs familles. Qu’il s’agisse de menaces physiques, de harcèlement, de campagnes de diffamation, ou même de poursuites judiciaires, ces attaques se déroulent souvent en toute impunité, bénéficiant du soutien – tacite ou déclaré – des gouvernements.

La situation n’a jamais été aussi grave. Entre 2015 et 2017 au moins 1 019 défenseur.e.s des droits humain ont été tué.e.s dans le monde. Les tendances observées pendant ces dernières années et les rencontres effectuées dans le cadre de mon mandat de Rapporteur Spécial ne me permettent que de dresser un bilan amer de la situation.

A l’heure actuelle, de nombreux États s’enfoncent dans l’autoritarisme sous couvert de combattre le terrorisme, de vouloir répondre aux enjeux migratoires ou dans une lutte sans merci contre le narcotrafic. Partout dans le monde, les défenseur.e.s sont taxé.e.s de « terroristes », de « fauteurs de trouble », « d’agents de l’étranger », alors qu’ils effectuent un travail pacifique pour garantir les droits et libertés de toutes et tous. Les militants de la diversité sexuelle, les défenseur.e.s des droits des femmes subissent de violentes campagnes de diffamation car on les accuse de mettre en péril les « valeurs traditionnelles » des sociétés dans lesquelles ils vivent.

Les États ne sont pas les seuls à mettre en danger les défenseur.e.s. Des entreprises, des groupes armés, des leaders religieux peuvent s’attaquer à ces derniers, notamment quand ils s’opposent à leurs intérêts. Lors de mes récentes visites officielles au Mexique, au Honduras ou la semaine dernière en Colombie, j’ai entendu de nombreux témoignages de défenseur.e.s que de puissants intérêts économiques cherchent à réduire au silence. Et ce sont autant de combats de David contre Goliath qui se jouent et se rejouent au quotidien dans une indifférence, hélas, presque générale.

Bien que nos sociétés aient connu de tous temps ces héros ordinaires, ce n’est que récemment que la notion de « défenseur.e des droits de l’Homme » a émergé officiellement. Nous fêtons d’ailleurs le 9 décembre 2018, les 20 ans de la Déclaration des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l’Homme. Texte fondateur essentiel qui garantit des droits et des protections aux défenseur.e.s. A l’occasion de cet anniversaire, un deuxième Sommet mondial des défenseur.e.s des droits humains s’est tenu à Paris en octobre dernier, réunissant 150 défenseur.e.s afin de définir un plan d’action pour les 20 années à venir.

Ces célébrations sont aussi l’occasion de s’interroger sur le bilan pouvant être dressé 20 ans après l’adoption de la Déclaration. A-t-elle réellement permis de protéger et garantir un environnement sûr aux défenseur.e.s pour qu’ils mènent leurs actions ?

J’ai pu constater depuis le début de mon mandat de réelles avancées. La solidarité entre les défenseur.e.s, notamment au travers de réseaux thématiques ou géographiques continue de se développer; des projets tels que les “villes-refuges” permettent à des défenseur.e.s d’être accueilli.e.s de manière temporaire par des municipalités afin de se mettre à l’abri d’attaques imminentes, certains pays ont créé des mécanismes nationaux de protection, etc. Toutes ces initiatives permettent de sauver des vies mais elles sont loin d’être suffisantes et de changer la situation à long terme.

Pour ce 20ème anniversaire de la Déclaration, je souhaite ainsi rappeler aux États les engagements internationaux qu’ils ont pris pour la protection des défenseur.e.s. Ils ont la responsabilité de garantir un environnement sûr et propice pour que les défenseur.e.s mènent leurs actions. Je publierai prochainement un rapport mondial sur la situation des défenseur.e.s des droits humains dans 140 pays et j’espère qu’il permettra de mesurer l’urgence de la situation.

Le contexte n’a jamais été aussi difficile pour les droits humains et pour les défenseur.e.s. Pourtant, malgré la colère que je peux parfois ressentir, je ne souhaite pas laisser place au pessimisme. Je garde espoir, à l’image de ces défenseur.e.s que j’ai la chance de côtoyer au quotidien, car ces derniers ont choisi l’indignation plutôt que la complaisance, l’action plutôt que le fatalisme, le sursaut plutôt que l’indifférence. N’oublions jamais qu’ils sont les derniers remparts aux violations de nos droits fondamentaux. Il n’est donc pas question de baisser les bras, car c’est bien l’espoir qui constitue l’essence même du combat pour les droits humains.

Michel Forst, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme

Signer l’Appel mondial des défenseurs des Droits Humains

Fournir un soutien aux défenseurs des droits Humains