La LDH en campagne

Le dernier quinquennat a exacerbé certains travers de notre système, porté des atteintes graves à nos libertés fondamentales tandis que dans le même temps, des pans entiers de la population, notamment les plus jeunes, ont été fragilisés.

Si, pendant la pandémie, les politiques publiques ont permis de soutenir les secteurs les plus en difficulté, les personnels sanitaires et les premiers de « corvée » se sont retrouvés en première ligne, sans pour autant en recueillir une vraie reconnaissance.

Un tel contexte confirme que les campagnes électorales nationales sont un moment opportun pour interroger l’état de notre société et de notre République, pour débattre de l’avenir.

Un système institutionnel de moins en moins démocratique

Durant ce quinquennat, la concentration des pouvoirs entre les mains d’un seul s’est accélérée. La pandémie a été prétexte à un renforcement de fonctionnements autoritaires et infantilisants pour l’ensemble de la population.

Avec de nouvelles instances, comme le « Conseil de défense » aux délibérations secrètes, les institutions démocratiques ont été contournées et le Parlement a été totalement marginalisé dans son rôle de législateur.

Quant aux contre-pouvoirs, éléments décisifs contre l’autoritarisme et le pouvoir personnel, ils ont vu leurs avis balayés d’un revers de main. Aujourd’hui, nos institutions sont plus que jamais déstabilisées et il est temps de redonner souffle au fonctionnement démocratique du pays.

Un Etat de droit mis à mal par des états d’exception

L’état d’urgence sanitaire a été indéfiniment prolongé, après un état d’urgence sécuritaire lui-même plusieurs fois reconduit. Les dispositions d’exception sont de fait et de droit devenues la norme. Le gouvernement et les préfets ont tout pouvoir, dénaturant toujours un peu plus l’Etat de droit.

En matière de libertés, ce quinquennat a été marqué par une répression catastrophique du mouvement des « gilets jaunes ».

La loi relative à la sécurité globale a permis une extension des compétences de la Police nationale aux polices municipales, ouvert la voie à une surveillance généralisée de l’espace public, limité la diffusion d’images captées lors des manifestations, portant ainsi atteinte à la liberté de la presse.

Des comportements policiers très éloignés des principes républicains continuent d’être tolérés, voire soutenus au plus haut niveau de la hiérarchie.

Une société rongée par les inégalités

Au cours de ce quinquennat, les inégalités se sont encore creusées, la précarité s’est aggravée et la paupérisation s’est accrue.

Toujours plus nombreux sont ceux et celles qui survivent grâce aux associations caritatives, qui dorment dehors ou n’ont pas de logement décent. Au moment où la cherté de la vie quotidienne explose, les retraites, les minima sociaux et le smic sont à peine revalorisés. Une nouvelle réforme de l’assurance chômage se met en place avec l’objectif de diminuer les droits de plus d’un million de demandeurs d’emploi, les renvoyant au désespoir, à l’angoisse et à la colère.

Dans le même temps, les discours de haine, de racisme et d’exclusion se banalisent et les actes racistes et antisémites se font plus violents ; les discriminations perdurent, l’accueil des exilés dépend non plus du droit mais d’une vision politique différente selon le pays d’où l’on vient. Autant d’éléments qui témoignent de la diffusion des idéologies d’extrême droite.

Les campagnes présidentielles et législatives : des temps de débat collectif pour construire notre société de demain

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) appelle les citoyennes et les citoyens, toutes les forces vives de notre pays à se saisir du temps de la campagne électorale pour dire leur mot, contribuer à élaborer des réponses aux questions qui nous sont collectivement posées. Elle les appelle à inventer, ensemble, les bases d’un changement favorable à la justice sociale, facteur d’espoir et de confiance dans le présent comme dans l’avenir. Il s’agit bien d’une étape dont l’enjeu est la construction, ensemble, d’une société solidaire, égale et fraternelle, assurant à toutes et à tous l’ensemble des droits qui sont au cœur de l’idéal républicain.

Malik Salemkour, président de la LDH

Calçotada de soutien aux sans papiers : dimanche 13 mars- Parc Ecoiffier à Alénya

Calçotada au parc Ecoiffier à Alénya, c’est un repas solidaire pour les sans papier organisé par le Comité de soutien aux sans-papiers dont la LDH-66 est membre – Prix du repas 18 euros et pour les invités migrants 10 euros. La date limite d’inscription est le 8 mars.

Le débat sur la nouvelle édition du CESEDA (Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile) sera présenté par la Fasti.

A BAS LE SOMMET EUROPE-AFRIQUE

SOLIDARITE AVEC LES FAMILLES DE VICTIMES MORTES AUX FRONTIERES !

HALTE A LA REPRESSION CONTRE LES SANS PAPIERS EN LUTTE !

Depuis janvier 2021, Emmanuel Macron, président de l’Etat français, se trouve officiellement à la tête du conseil de l’Union Européenne. Parmi ses premières initiatives, la tenue les 17 et 18 février prochain, à Bruxelles, d’un sommet “Afrique-Europe”. Derrière toute la rhétorique du président français sur le lancement d’une nouvelle alliance entre l’Europe et l’Afrique, se cache les mêmes intérêts de toujours: augmentation des investissements capitalistes, pillage des ressources du continent africain, opérations militaires, soutien aux dictatures collaboratrices, et signature d’un nouveau “pacte migratoire européen” contre les migrantes et les migrants qui tentent de survivre au milieu de ce système mortifère en quittant l’Afrique pour se rendre en Europe. Tandis qu’en haut lieu, les gouvernements européens prétendent piétiner un peu plus encore les principales victimes du pillage du continent africain, les morts ne cessent d’augmenter aux frontières de l’Europe: depuis 2014, plus de 20 000 personnes ont perdu la vie en tentant de se rendre en Europe, dans l’indifférence la plus totale.

Année après année, nous assistons aux massacres en cours aux frontières et dans les lieux de détention conçus pour décourager les départs des personnes migrantes. Nous ne pouvons pas oublier ces victimes ! Nous ne voulons pas rester silencieux face à ce qui se passe ! En mémoire du massacre d’El Tarajal à Ceuta, et en écho aux mobilisations qui ont (eu) lieu ce 6 février dans toute l’Europe pour dénoncer les violences et les morts aux frontières, nous appelons en tout premier lieu à soutenir les luttes en cours pour exiger la vérité, la justice et la réparation pour les victimes de la migration et leurs familles !

Face à l’hypocrisie de ce sommet “Europe-Afrique”, nous souhaitons également rappeler le traitement infligé par Emmanuel Macron aux sans-papiers partis manifester contre le sommet France-Afrique à Montpellier, en octobre dernier. Alors que le chef de l’Etat français et l’intellectuel Achille Mbembe, organisateurs du sommet, avaient soi-disant invité la jeunesse africaine à venir s’y exprimer, les collectifs de sans-papiers venus sur place pour s’exprimer publiquement n’ont rencontré pour interlocuteurs que les forces de police venues pour les contrôler et les embarquer, condamnant cinq sans-papiers de la région parisienne à un bannissement administratif à vie, dans l’arbitraire le plus total. Depuis l’Europe d’en-bas à gauche, nous appelons à lutter contre les mesures de banissement administratif et à soutenir les “5 de Montpellier” et tous les sans-papiers criminalisés !
En 2017, dans un communiqué intitulé “En haut les murs, en bas (et à gauche) les brèches, nos frères et soeurs zapatistes du Mexique écrivaient: “Le monde ne s’est pas transformé en une gigantesque mégalopole sans frontières, mais en une grande mer secouée par une tempête qui n’a aucun antécédent de similaire magnitude. A l’intérieur, des millions de déplacés (qui sont, avec fracas médiatique, rassemblés sous le nom de « migrants ») naufragent dans de petits bateaux, avec l’espoir d’être sauvés par le gigantesque navire du grand Capital. Mais, non seulement il ne le fera pas. Lui, le grand Capital, est le principal responsable de la tempête qui menace déjà l’existence de l’humanité entière. (…) Le drapeau de « liberté, égalité et fraternité » avec lequel le capitalisme a revêtu son passage en système dominant dans le monde n’est déjà plus qu’un torchon sale et jeté à la poubelle de l’histoire d’en haut. Au final le système se dévoile et montre son vrai visage et sa véritable vocation. « La guerre toujours, la guerre partout », murmure l’emblème du superbe navire qui navigue sur une mer de merde et de sang. C’est l’argent, pas l’intelligence artificielle, qui combat l’humanité dans la bataille décisive : celle de la survie”.

Face à cela, elles et ils enjoignaient à“s’organiser avec autonomie, à résister et à se rebeller contre les persécutions, les détentions et les déportations. Si quelqu’un doit s’en aller, que ce soit eux, ceux d’en haut.
Chaque être humain a droit à une existence libre et digne à l’endroit qui lui paraît le plus approprié, et a le droit de lutter pour y rester. La résistance aux détentions, évacuations et expulsions est un devoir, tout comme il est un devoir de soutenir ceux qui se rebellent contre ces actes arbitraires QUELLES QUE SOIENT LES FRONTIÈRES. Il faut faire savoir à tous ces gens qu’ils ne sont pas seuls, que leur douleur et leur rage est observée même à distance, que leur résistance n’est pas seulement saluée, mais aussi soutenue, même si c’est avec nos maigres possibilités (…)

Le moment est venu de créer des comités de solidarité avec l’humanité criminalisée et persécutée. Aujourd’hui plus que jamais auparavant, leur maison est aussi la nôtre”.

Dans toute l’Europe d’en bas à gauche, il est temps d’agir ensemble et de renforcer nos liens et nos solidarités face à ces murs qui s’élèvent toujours un peu plus, cette criminalisation chaque fois un peu plus forte et ces frontières chaque jour plus injustes et meurtrières !

DEPUIS EN BAS A GAUCHE, SOLIDARITE ENTRE LES PEUPLES !
A BAS LE SOMMET EUROPE-AFRIQUE !
A BAS LES FRONTIERES !

SOLIDARITE AVEC TOUTES LES VICTIMES MORTES
AUX FRONTIERES DE CE SYSTEME CRIMINEL !

NON AUX MESURES DE BANISSEMENT ET DE DEPORTATION !

SOLIDARITE AVEC LES “5 DE MONTPELLIER” ET TOUS LES SANS PAPIERS !

DEPUIS L’EUROPE D’EN-BAS, A GAUCHE :

SIGNATURES : Papiers pour tous/Coalition internationale en Europe et Abya Yala, Comité de Solidarité avec les Peuples du Chiapas en Lutte (Paris, France), Attac France, Collectif Paris-Ayotzinapa (France-Mexique), Collectif Chiapas – Ariège, Réseau des honduriennes migrantes (Etat espagnol), Centre de documentation sur le zapatisme – Cedoz (Etat espagnol), Assemblée de solidarité avec le Mexique (pays de Valencia), Lumaltik Herriak (Pays Basque), Colectivo TIERRA CATRACHA (Barcelone), Ass. Solidaria Cafè Rebeldía-Infoespai (Barcelone), Stop Mare Mortum Sants, Hostafrancs i la Bordeta (Barcelone), Espai Feminista de Sants (Barcelone), Collectif TIERRA CATRACHA (Barcelone), Collectif Action solidaire (Vienne, Autriche), Asamblée libertaire auto-organisée Paliacate Zapatista (Grèce), LegalisierungJetzt Berlin (Allemagne), GlobalExchange (USA), La Resistencia (UE), Latino Advocacy (UE), NuestraRedMX (Mexique) et d’autres encore