Il faut interdire l’usage des Flash-ball et grenades pour le maintien de l’ordre

Interdire l’usage des Flash-ball et grenades pour le maintien de l’ordre

Communiqué de la LDH

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) fait le constat dramatique d’un usage illégitime et disproportionné des GLI-F4 (grenades de désencerclement) et LBD 40 (lanceurs de balles de défense) par les forces du maintien de l’ordre, dans le cadre des manifestations. De très nombreux citoyens de tous âges, y compris des mineurs lycéens et des retraités, sont victimes graves blessures, infirmités, mutilations et décès causés par les tirs de ces armes qui figurent encore à ce jour dans l’arsenal légal du maintien de l’ordre. Ce n’est pourtant pas la première fois que la LDH, ainsi que les ONG nationales et internationales, dénoncent les violences commises par les forces de l’ordre contre des personnes exerçant une contestation sociale. Il est dès lors regrettable que le gouvernement n’ait pas jugé utile d’intervenir pour restreindre l’usage de ces armes que la France est le seul pays de l’Union européenne à compter dans son arsenal de maintien de l’ordre. Il convient de rappeler que les grenades offensives OF-F1 avaient été interdites à la suite du décès de Rémi Fraisse, que celles-ci contenaient de la TNT, composant explosif utilisé sur les fronts militaires, et que, partant, rien ne justifie que les grenades GLI-F4, contenant également de la TNT, ne subissent pas le même sort ; que par ailleurs, les grenades de désencerclement et les LBD causent des blessures allant jusqu’à la mutilation permanente, ce que nos valeurs républicaines ne sauraient plus tolérer.

Les drames humains qui se nouent dans le cadre du périmètre de la contestation citoyenne, tant pour les manifestants que pour les forces de l’ordre impliquées dans ces violences, ne sauraient davantage se multiplier. La France exhorte dès lors le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur à donner instruction de cesser l’utilisation de ces armes et à adapter le dispositif du maintien de l’ordre de manière à éviter tout risque de blessures et de décès, puis à abroger tous les décrets autorisant l’usage de ces armes dans le cadre du maintien de l’ordre.

La LDH restera particulièrement attentive aux suites qui seront données à cette demande, ainsi qu’aux violences éventuelles qui adviendraient, aux fins d’envisager toute action de mise en cause de la responsabilité des décisionnaires dans le cadre de la chaîne de commandement.

Paris, le 7 décembre 2018

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Pas d’enfants en centres de rétention !

TRIBUNE COLLECTIVE « PAS D’ENFANTS EN CENTRES DE RÉTENTION » PUBLIÉE DANS LIBÉRATION

Tribune collective, signée Malik Salemkour, président de la LDH et Françoise Dumont, présidente d’honneur de la LDH

A l’heure du débat sur la loi asile et immigration, la France doit respecter et protéger les droits de l’enfant. En 2017, plus de 300 mineurs ont été enfermés et ce chiffre ne cesse d’augmenter.

[Extrait] Beaucoup de voix s’élèvent aujourd’hui pour demander que la France respecte les droits de l’enfant en mettant fin à la rétention des mineurs et de leur famille et en remplaçant l’enfermement des enfants par leur protection. Nous attendons qu’au moment du débat sur la loi asile et immigration, les parlementaires – tous les parlementaires – assument leurs responsabilités et s’engagent dans cette voie. C’est la crédibilité de la France en termes d’«humanité» et de défense des droits de l’enfant qui se joue là.

LIRE LA TRIBUNE

Signataires:

Boris Cyrulnik, neuro-psychiatre, directeur d’enseignement université de Toulon; Françoise Dumont, présidente d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme; Colette Duquesne, présidente de Défense des Enfants International- France (DEI-France); Roland Gori,psychanalyste, professeur honoraire des Universités, président de l’appel des appels; Geneviève Jacques, présidente de la Cimade; Pierre Joxe, magistrat honoraire, avocat au barreau de Seine-Saint-Denis; Servane Legrand, psychologue clinicienne en protection maternelle infantile (PMI), présidente de l’A.NA.PSY.p.e; Marie Rose Moro,professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, Université Paris Descartes; Vanina Rochiccioli, présidente du Gisti; Malik Salemkour, président de la Ligue des droits de l’Homme; Françoise Sivignon, présidente de Médecins du Monde; Pierre Suesser,pédiatre en protection maternelle et infantile, co-président du syndicat national des médecins de PMI

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Agression fasciste de Montpellier : la LDH et les syndicats ont dénoncé l’enquête administrative

(D’après France Bleue)

Depuis vendredi dernier et l’agression d’étudiants par un commando cagoulé et armé de barres de bois, les cours sont suspendus à la fac. Le doyen de la faculté, Philippe Pétel, dont le rôle pendant les affrontements est très critiqué, a démissionné le week-end dernier.

Plusieurs organisations critiquent l’enquête

Ce mardi, plusieurs étudiants et des organisations de gauche se sont rassemblés devant l’hôtel de police de Montpellier pour demander à ce que l’enquête avance plus rapidement. Selon la représentante de la Ligue des Droits de l’Homme, les témoignages des étudiants témoins des violences n’ont pas encore été entendus par la police. Une dizaine de personnes a donc déposé des témoignages écrits.

C’est dans ce contexte tendu que deux inspecteurs de l’Inspection générale de l’administration de l’Éducation nationale et de la Recherche (IGAENR), mandatés par la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal, ont entamé lundi leur enquête sur les violences survenues à la faculté de droit.   Après avoir été reçues pendant deux heures par les inspecteurs, l’intersyndicale  –Solidaires, Snesup-FSU, Sud-Education, CGT des universités de Montpellier– et la Ligue des droits de l’Homme (LDH) de l’Hérault avaient déjà dénoncé lundi soir « une enquête très formelle » sans « intérêt particulier ni concernant les victimes, ni concernant les agresseurs identifiés par les étudiants ».

La Ligue des droits de l’Homme de l’Hérault avait envoyé dès samedi un communiqué au doyen, lui demandant de s’expliquer sur la présence de ce groupe armé. En outre, la LDH a demandé auprès du procureur de la République qu’une véritable enquête soit ouverte.

« Cette agression a eu lieu sous le regard, selon les témoins, du doyen de la faculté et avec l’aide, tel qu’il ressort des vidéos, des vigiles de la faculté. Au regard de la violence des images, la LDH de l’Hérault demande au procureur de la République l’ouverture d’une enquête concernant la mise en place d’une milice privée, intervenant de façon coordonnée, avec armes et violences afin d’effectuer une expulsion illicite. Il ressort des vidéos des voies de fait et des violences volontaires au sein de l’établissement universitaire.

Nous demandons au président de l’Université de Montpellier d’effectuer une enquête interne et de prendre les mesures qui s’imposent. Ces violences sont inadmissibles et ne peuvent rester dans un État de droit, impunies. »

 COMMUNIQUÉ INTERSYNDICAL CGT (SNTRS, Université, INRA, FERC), SNPREES-FO, FSU (SNESUP, SNCS), Solidaires (Sud éducation, Sud Recherche EPST, Solidaires étudiantEs), CEI. Montpellier, le 23 mars 2018.

Les organisations syndicales réunies ce jour ont appris avec consternation
l’intervention d’un groupe de nervis cagoulés contre des étudiants occupant un amphithéâtre de l’UFR de droit et science politique, dans le cadre de la mobilisation contre la sélection à l’Université et la réforme du bac, pour le retrait de la loi ORE.
Plusieurs étudiants ont été blessés, des insultes à caractères racistes et homophobes ont été proférées. Cette violence appelle une condamnation nette et sans appel de la part de toute la communauté universitaire.
Nos organisations demandent à ce que des poursuites soient engagées contre les auteurs, ainsi que leur commanditaire.

Des témoignages attestent que le doyen de l’UFR de Droit était présent aux côtés des individus encagoulés.

Nous demandons à ce que le Président de l’UM, dès aujourd’hui, condamne publiquement ces agissements et engage les poursuites nécessaires.

Nous réaffirmons que nos organisations ne reculeront pas, elles poursuivront jusqu’au bout le combat pour exiger le retrait de la loi ORE, aux côtés des étudiants, dans l’unité, comme c’est le cas depuis maintenant 3 mois. Nous appelons à un rassemblement aujourd’hui à 13h00 devant l’UFR Droit.

LDH-extreme-droite-combat

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