En Iran, la police accentue les sanctions contre les femmes qui ne portent pas le voile
Samedi 15 avril, la police iranienne a annoncé des mesures plus strictes pour contrôler le port du voile imposé dans le pays. Les autorités utilisent désormais des caméras de surveillance, ainsi que la reconnaissance faciale pour sanctionner les femmes qui ne respectent pas le port du hijab.
La technologie traque désormais les femmes. En Iran, la police a commencé à appliquer des mesures permettant d’identifier et de sanctionner les femmes qui refuse le port du hijab. Depuis samedi 15 avril, les autorités se servent même d’un système de reconnaissance faciale installé sur des caméras de surveillance pour faciliter leur chasse. Dans un communiqué publié le samedi, la police assure avoir prévu des « actions soigneusement planifiées » sur les voies publiques, les véhicules et « les sites où le hijab est parfois enlevé ».
En Iran, le port du voile est obligatoire depuis la Révolution islamique de 1979. Depuis la mort en détention de Mahsa Amini, arrêtée le 13 septembre 2022 pour « tenue indécente », de nombreuses Iraniennes défient le code vestimentaire obligatoire, notamment à Téhéran. Mais les autorités n’en démordent pas : « Selon les lois en vigueur, le fait d’enlever le hijab est considéré comme un crime. » Hassan Mofakhami, le chef de la sécurité de la police a affirmé que les « femmes qui enfreignent la loi sont responsables de leurs actes et doivent être tenues pour responsables de leur comportement ».
Les contrôles seront également opérés dans les véhicules, à l’aide d’un système de reconnaissance facial. « Les femmes qui enlèveront leur voile seront identifiées à l’aide d’équipements intelligents. Elles recevront d’abord un avertissement par SMS et seront ensuite présentées aux tribunaux. Si une passagère d’une voiture enfreint la règle, son propriétaire recevra un message de mise en garde et pourra voir son véhicule saisi » a déclaré le chef de la police, Ahmad-Reza Radan. Elles encourent des amendes, mais aussi des peines de prison allant de dix jours à deux mois.
150 ÉTABLISSEMENTS FERMÉS
Les restaurants et les entreprises qui autorisent leurs employées à travailler sans voile sont également dans le viseur des autorités. « Malheureusement, les policiers ont dû mettre sous scellés 137 magasins et 18 restaurants et salles de réception dans le pays pour ne pas avoir prêté attention aux avertissements précédents » liés à l’obligation du voile, a indiqué le porte-parole de la police, Saïd Montazerolmahdi, cité par l’agence Tasnim. Ces derniers sont accusés de n’avoir pas « prêté attention aux avertissements précédents ».
Fin mars, Gholamhossein Mohseni Ejei, chef du pouvoir judiciaire, avait déjà averti que toutes les Iraniennes qui enlèveraient leur voile seraient « punies ». Le correspondant iranien de « France 24 », Siavosh Ghazi, indique même qu’un texte législatif proposant des mesures plus fermes à l’encontre des femmes qui se découvrent les cheveux, est en préparation. Ce dernier prévoit de leur interdire la sortie du territoire, mais aussi l’accès à certains services.
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