Chili, 1973 – Syrie, 2013 : droit d’asile, autres temps, autres mœurs !

Source : http://aespriforum2013.overblog.com/mercredi

Action collective (liste des associations engagées en fin d’article), communiqué cosigné par la Ligue des droits de l’Homme.

Chili, 1973 – Syrie, 2013 : droit s’asile, autres temps, autres mœurs….

Quand, le 11 septembre 1973, le coup d’État militaire de Pinochet abat le gouvernement légitime au Chili, la société civile française s’émeut et se mobilise. Près de 500 000 Chiliens vont devoir s’enfuir. Les formations de la gauche française, y compris le Parti socialiste [1], demandent au président Pompidou de déclarer que la France est prête à offrir l’asile aux exilés chiliens. Dix à quinze mille y trouveront refuge. Avec la Suède, la France devient le principal pays d’accueil en Europe et reconnaît avec largesse le statut de réfugié à celles et à ceux qui le sollicitent.

Quarante ans plus tard, la Syrie est à feu et à sang. Plus de deux millions de Syriens ont fui la guerre civile. Tandis que la Turquie, le Liban, la Jordanie et l’Irak sont débordés par les arrivées de réfugiés, l’Europe, à l’exception de la Suède, leur oppose contingentement de visas et barrières policières. Et la France, dont le ministre des affaires étrangères déclare que « la tragédie syrienne peut être la pire catastrophe humanitaire de ce début de siècle » et dont le Président est prêt à s’engager dans une intervention militaire pour punir un régime qui s’attaque aux populations civiles de son pays, justifie cette politique par la saturation de son dispositif d’accueil et d’hébergement des demandeurs d’asile…

On s’emploie donc, en amont, à éviter les demandes d’asile. C’est dans ce but que le gouvernement a décidé en janvier 2013, en toute discrétion, d’imposer un « visa de transit aéroportuaire » (« VTA ») à celles et à ceux qui, devant transiter par un aéroport français, profiteraient d’une escale pour solliciter une protection. [2]

Quant à la pincée de Syriens qui ont réussi à entrer dans l’Hexagone, si une partie obtient assez aisément le statut de réfugié ou la protection subsidiaire, beaucoup, empêchés de s’adresser à la France par le Règlement « Dublin 2 », finissent par gagner Calais d’où ils espèrent fuir un pays qui déploie son hostilité à leur encontre. Ils sont pourchassés jusque dans les squats insalubres où on les a condamnés à se cacher.

Autre temps, autres mœurs. Quarante ans après avoir apporté un soutien actif aux Chiliens, la société civile française n’a pas bronché.

L’Union européenne non plus, qui ne songe même pas à offrir aux Syriens la « protection temporaire » prévue en cas d’afflux massif du fait d’un conflit. Pas plus qu’elle ne l’avait offerte aux Afghans, aux Irakiens et aux milliers d’Africains qui, en 2011, ont dû fuir la Libye.

À quarante ans de distance, la France et l’Europe sont devenues incapables de la moindre solidarité à l’égard des femmes et des hommes victimes de persécutions. L’« espace de liberté, de sécurité et de justice », censé caractériser l’Europe, et dans lequel l’asile serait un élément central, n’existe que pour la galerie. A la différence des Chiliens d’antan, les Syriens d’aujourd’hui peuvent mourir à ses portes sans qu’elle s’en soucie.

Le 11 septembre 2013

Organisations signataires : 

Association d’accueil aux médecins et personnels de santé réfugiés en France (APSR), Centre Primo Levi, Collectif de soutien des exilés (Paris), Dom’Asile, Fédération des associations de solidarité avec les travailleur·e·s immigré·e·s (Fasti), Groupe d’information et de soutien des immigré·e·s (Gisti), Jesuit Refugee Service (JRS) France, la Cimade, la Marmite aux idées (Calais), Ligue des droits de l’Homme, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Réseau Éducation sans frontières (RESF), Terre d’errance Norrent-Fontes (Pas-de-Calais).

[1] Ce dont se félicite l’Institut François Mitterrand. Voir « Le parti socialiste français face à l’expérience de l’Unité Populaire chilienne », la Lettre n° 23, mars 2008

[2] Voir : « Quand la France tente d’empêcher les Syriens de fuir »

 

« L’amère victoire des Contis » à Là-bas si j’y suis, ce jeudi 12/09 à France Inter : à vos postes !

A vos postes ! Cet après-midi, jeudi 12 septembre à 15h, Là-bas si j’y suis diffuse un numéro spécial consacré à « la victoire amère des Contis » !

Les Contis viennent d’obtenir du conseil des prud’hommes l’annulation de 680 licenciements. Un victoire incroyable. Mais une victoire amère : « c’est trop tard », déclarait le jour même Xavier Mathieu, un des artisans de cette victoire, à France-Inter.

On le retrouvera dans ce reportage d’Antoine Chao réalisé à Clairvoix, siège de l’usine. Voici l’annonce faite sur le site de France-Inter.

Le résultat d’une longue lutte tenace et solidaire contre la criminalité financière. Bravo, mais…mais le mal est fait. L’usine est fermée, sur les 680 licenciés, 500 sont toujours au chômage. Cette victoire n’efface pas le désastre social, les suicides, les divorces…

Une région entière qui s’enfonce. Certes, si l’entreprise ne fait pas appel, les ex-Conti percevront de 30 à 36 mois d’indemnités complémentaires. Un sursis mais pas une solution. La crise économique a servi de prétexte pour licencier. Il faut une loi pour interdire les licenciements boursiers.

Cette émission vous donnera sans doute envie de venir voir le film de Jérôme Palteau, « La Saga des Contis », que la section Loudéac centre Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme projettera le dimanche 24 novembre à 14h30 au cinéma Le Citéa de Plouguenast, en présence de Xavier Mathieu ou de Jérôme Palteau.

 

 

Syrie : Non à une intervention militaire, Oui au soutien au peuple syrien

La section de Grenoble de la Ligue des droits de l’Homme est signataire de l’appel suivant.

Syrie : NON à une intervention militaire

OUI au soutien au peuple syrien

Depuis mars 2011 le peuple syrien, dans la dynamique révolutionnaire des peuples du monde arabe, manifeste et s’oppose au régime de Bachar El Assad. Un régime et un président qui ont décidé d’écraser cette aspiration démocratique et les revendications sociales par les moyens les plus extrêmes et les plus barbares (mitraillages systématiques, bombardements massifs, gaz mortels..). A ce jour : au moins 110 000 morts, des dizaines de milliers de blessés et de torturés et d’emprisonnés, 5 millions de réfugiés à l’intérieur même de la Syrie, 2 millions à l’extérieur, des centaines et des centaines de quartiers et de villages rasés…Un DESASTRE ABSOLU, UN CRIME CONTRE L’HUMANITE.

Quelle solidarité avec ce peuple écrasé et martyr ? Certainement pas en ajoutant la guerre à la guerre : nous disons NON à une intervention occidentale, impérialiste, décidée par une, deux ou trois grandes puissances. Les interventions aux conséquences désastreuses en Irak – 2 fois ! -, et en Afghanistan ont plongé ces pays et ces peuples dans le chaos. Nous n’avons pas de « solution » simple à proposer. Mais nous pouvons affirmer notre soutien au peuple syrien, à la composante démocratique et laïque de l’opposition,  non seulement par des manifestations et des rassemblements, mais aussi par une aide humanitaire et médicale renforcée, en exigeant l’interdiction de toute vente d’armes au régime criminel de Bachar El Assad et sur l’ensemble de la région, en demandant que le droit d’asile soit reconnu aux réfugiés syriens alors que les autorités bloquent scandaleusement leur accès au territoire français. Fondamentalement, la seule solution ne peut être qu’une issue politique négociée

Rassemblement Jeudi 12 septembre 2013  18H

Rue Félix Poulat  Grenoble

 Cercle Laïque- CIIP [Centre d’Information Inter-Peuples] – CSRA [Collectif de soutien aux réfugiés algériens] – FASE [Fédération pour une alternative sociale et écologique] – Gauche Unitaire 38-  Iran solidarités-Les Alternatifs- LDH Grenoble- LDDHI [Ligue défense des droits de l’Homme Iran] – LIFPL [Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté] –  Mouvement de la Paix- Nil Isère- NPA [Nouveau parti anticapitaliste] –  Parti de Gauche 38-  PAS [Pour une alternative syndicale] – PCF Isère-  UD CGT.

Il y a 40 ans, le dernier discours de Salvador Alende à la radio publique chilienne

DERNIER DISCOURS DE SALVADOR ALLENDE A LA RADIO NATIONALE, 11 septembre 1973
httpv://youtu.be/ufHIrEEl0_o

« Je paierai de ma vie la défense des principes qui sont chers à cette patrie. La honte tombera sur ceux qui ont trahi leurs convictions, manqué à leur propre parole et se sont tournés vers la doctrine des forces armées.

Le Peuple doit être vigilant, il ne doit pas se laisser provoquer, ni massacrer, mais il doit défendre ses acquis. Il doit défendre le droit de construire avec son propre travail une vie digne et meilleure. À propos de ceux qui ont soi-disant « autoproclamé » la démocratie, ils ont incité la révolte, et ont d’une façon insensée et douteuse mené le Chili dans le gouffre. Dans l’intérêt suprême du Peuple, au nom de la patrie, je vous exhorte à garder l’espoir. L’Histoire ne s’arrête pas, ni avec la répression, ni avec le crime. C’est une étape à franchir, un moment difficile. Il est possible qu’ils nous écrasent, mais l’avenir appartiendra au Peuple, aux travailleurs. L’humanité avance vers la conquête d’une vie meilleure.

Compatriotes, il est possible de faire taire les radios, et je prendrai congé de vous. En ce moment des avions sont en train de passer, ils pourraient nous bombarder. Mais sachez que nous sommes là pour montrer que dans ce pays, il y a des hommes qui remplissent leurs fonctions jusqu’au bout. Moi, je le ferai, mandaté par le Peuple et en tant que président conscient de la dignité de ce dont je suis chargé.

C’est certainement la dernière occasion que j’ai de vous parler. Les forces armées aériennes ont bombardé les antennes de radio. Mes paroles ne sont pas amères mais déçues. Elles sont la punition morale pour ceux qui ont trahi le serment qu’ils ont prêté. Soldat du Chili, Commandant en chef, associé de l’Amiral Merino, et du général Mendosa, qui hier avait manifesté sa solidarité et sa loyauté au gouvernement, et aujourd’hui s’est nommé Commandant Général des armées.

Face à ces événements, je peux dire aux travailleurs que je ne renoncerai pas. Dans cette étape historique, je paierai par ma vie ma loyauté au Peuple. Je vous dis que j’ai la certitude que la graine que l’on a confiée au Peuple chilien ne pourra pas être détruite définitivement. Ils ont la force, ils pourront nous asservir, ils mais n’éviteront pas les procès sociaux, ni avec le crime, ni avec la force.

L’Histoire est à nous, c’est le Peuple qui la fait.

Travailleurs de ma patrie, je veux vous remercier pour la loyauté dont vous avez toujours fait preuve, de la confiance que vous avez accordé à un homme qui fut le seul interprète du grand désir de justice, qui jure avoir respecté la constitution et la loi. En ce moment crucial, la dernière chose que je voudrais vous dire, c’est que la leçon sera retenue.

Le capital étranger, l’impérialisme, ont créé le climat qui a cassé les traditions : celles que montrent Scheider et qu’aurait réaffirmé le commandant Araya. C’est de chez lui, avec l’aide étrangère, que celui-ci espérera reconquérir le pouvoir afin de continuer à défendre ses propriétés et ses privilèges.

Je voudrais m’adresser à la femme simple de notre terre, à la paysanne qui a cru en nous, à l’ouvrière qui a travaillé dur et à la mère qui a toujours bien soigné ses enfants. Je m’adresse aux fonctionnaires, à ceux qui depuis des jours travaillent contre le coup d’État, contre ceux qui ne défendent que les avantages d’une société capitaliste. Je m’adresse à la jeunesse, à ceux qui ont chanté et ont transmis leur gaieté et leur esprit de lutte. Je m’adresse aux Chiliens, ouvriers, paysans, intellectuels, à tous ceux qui seront persécutés parce que dans notre pays le fascisme est présent déjà depuis un moment. Les attentats terroristes faisant sauter des ponts, coupant les voies ferrées, détruisant les oléoducs et gazoducs, face au silence de ceux qui avaient l’obligation d’intervenir. L’Histoire les jugera.

Ils vont sûrement faire taire radio Magallanes et vous ne pourrez plus entendre le son métallique de ma voix tranquille. Peu importe, vous continuerez à m’écouter, je serai toujours près de vous, vous aurez au moins le souvenir d’un homme digne qui fut loyal avec la patrie. Le Peuple doit se défendre et non pas se sacrifier, il ne doit pas se laisser exterminer et se laisser humilier. Travailleurs : j’ai confiance dans le Chili et dans son destin. D’autres hommes espèrent plutôt le moment gris et amer où la trahison s’imposerait. Allez de l’avant sachant que bientôt s’ouvriront de grandes avenues où passera l’homme libre pour construire une société meilleure.

Vive le Chili, vive le Peuple, vive les travailleurs ! Ce sont mes dernières paroles, j’ai la certitude que le sacrifice ne sera pas vain et qu’au moins surviendra une punition morale pour la lâcheté et la trahison.

Lettre ouverte du Collectif des associations unies pour une nouvelle politique du logement aux parlementaires

Le collectif des associations unes pour une nouvelle politique du logement, qui rassemble 34 associations (liste en fin d’article) et dont fait partie la Ligue des droits de l’Homme, vient d’adresser une lettre ouverte aux parlementaires. L’assemblée nationale s’apprête en effet examiner à discuter du projet de loi « pour l’accès au logement et un urbanisme rénové ». Le collectif entend donner son point de vue sur les actions menées, les projets, et faire ses propositions.

Paris le 9 septembre 2013,

Mesdames et Messieurs les députés,

Alors que le projet de loi pour l‘accès au logement et un urbanisme rénové (Alur) va être débattu à l’Assemblée nationale, le Collectif des associations unies vous soumet par la présente ses propositions, articulées autour du triptyque fondamental de la prévention, l’hébergement et le logement. Dans le contexte actuel de crise économique et sociale qui affecte de plein fouet les plus démunis, il est indispensable que le texte réforme structurellement le secteur de l’accueil, de l’hébergement et de l’accompagnement vers et dans le logement.

Le Collectif des associations unies salue la reprise de certaines de ses propositions par la Commission des affaires économiques. Il accueille favorablement l’inscription explicite de l’accompagnement des personnes défavorisées parmi les objectifs des PDALHPD. Il se satisfait également de l’inclusion de l’ensemble des acteurs de le lutte contre les exclusions dans le périmètre de ces plans, et de le prise en compte dans l’évaluation des besoins de toutes les formes d’habitat. Ces mesures jettent les fondements des futurs diagnostics a 360 degrés, nécessaires à la programmation d’une offre de logement et d’hébergement adaptée aux situations observées.

Il est toutefois nécessaire d’aller plus loin afin d’évoluer vers une prise en charge cohérente, qualitative et adaptée des personnes sans-abri ou mal logées, de prévenir les ruptures sociales et de parvenir enfin a une effectivité pleine et entière du droit au logement.

Concernant la prévention, la garantie universelle des loyers est la réponse donnée par le gouvernement depuis six mois aux expulsions locatives. Or aujourd’hui elle est annoncée pour 2016. Quelle réponse apporter d’ici la aux ménages menacés d’expulsion ? Et a tous les autres en situation de fragilité ?

Aussi, le projet de loi n’intègre pas à ce stade l’instruction du 26 octobre 2012 visant à suspendre l’expulsion des personnes reconnues prioritaires DALO jusqu’à leur relogement.

Afin de garantir une prévention efficace quelle que soit le situation des locataires, la saisine des CCAPEX en cas d’impayés de loyer doit être rendue obligatoire pour tous les bailleurs, qu’ils soient personne morale ou physique.

Nous jugeons par ailleurs nécessaire d’intégrer la résorption des bidonvilles a la politique de lutte contre l’habitat indigne en élargissant les dispositions relatives à la Résorption de l’Habitat Indigne du Code de la Santé Publique a toute forme d’habitat. La méthode d’intervention partagée par les associations et la Dihal définie dans le volet préventif de la circulaire du 26 aout 2012 devrait être entérinée par la loi.

Enfin, le Collectif des associations unies souhaite l’instauration d’une domiciliation unique, accessible aux personnes quelle que soit leur situation administrative. La domiciliation constitue en effet la première étape vers l’accès aux droits ; elle doit dans cette perspective être ouverte à tous, laissant aux différents organismes compétents la responsabilité d’étudier l’éligibilité aux droits ou aux prestations. Ce droit à la domiciliation devrait être garanti et coordonné par les préfets sur les territoires.

Concernant l’hébergement, le Gouvernement s’est engagé à mettre fin aux plans saisonniers. Le droit à l’hébergement et ses principes structurants que sont la continuité et l’inconditionnalité de l’accueil, ne sont pas respectés, malgré les efforts engages. Afin de garantir la qualité, la lisibilité et la pérennité de l’accompagnement des personnes, nous demandons qu’un rapport du Gouvernement sur la création d’un statut unique pour tous les établissements et services de l’accueil, de l’hébergement et de l’accompagnement des personnes sans-abri ou mal logées soit transmis au Parlement avant la fin de l’année 2014.

Nous sommes très attachés à la participation des personnes accueillies et accompagnées aux politiques qui les concernent, c’est pourquoi nous demandons l’inscription dans la loi d’un statut juridique pour le CCPA et les CCRPA.

Concernant le logement, le Collectif des associations unies souhaite que soit réaffirmée explicitement la priorité de l’accès direct au logement pour le plus grand nombre avec des mesures opérationnelles pour la décliner sur les territoires.

Les dispositions du projet de loi relatives a la mobilisation du parc privé à des fins sociales sont insuffisantes. Qu’en est-il de la création d’un << super-PLAI », alors que le niveau de construction de logement social est inférieur aux objectifs et que même les moyens compensatoires ne permettront pas de les atteindre ? Le Collectif des associations unies réitère sa demande de loi de programmation pluriannuelle et une prise en compte des besoins de construction dans le prochain projet de loi de finances.

Le mécanisme d’encadrement des loyers prévu actuellement par le texte ne garantira pas une baisse significative et massive dont auraient besoin les ménages les plus vulnérables et doit impérativement être amélioré.

Il reste aussi à simplifier les différentes polices de l’habitat indigne. Ce faisant, il faudra être particulièrement vigilant à ce que le transfert des pouvoirs de police à l’échelle intercommunale ne se solde pas par un désengagement de l’État.

Enfin, le pilotage des PDALHPD et des SIAO doit être ouvert non seulement aux acteurs de la prévention, de l’hébergement et du logement, mais aussi à ceux de l’asile, de la justice, de la santé, ou encore de l’Aide Sociale à l’Enfance.

Vous l’aurez compris, Madame, Monsieur, le/la député(e), il nous semble indispensable de tout mettre en œuvre pour donner de véritables perspectives aux personnes les plus vulnérables dans notre pays. Les amendements que le Collectif des associations unies vous a adressés vont dans ce sens. Aussi, nous souhaiterions que les préoccupations que nous avons exposées soient relayées dans les débats parlementaires et espérons que vous pourrez défendre nos propositions.

Dans l’attente de votre réponse, veuillez recevoir, Madame, Monsieur, le/la député(e), nos salutations distinguées.

                        Le collectif des associations unies pour une nouvelle politique du logement

Les 34 associations du Collectif

  • Advocacy France
  • Association des Cités du Secours Catholique,
  • Association Nationale des Compagnons Bâtisseurs,
  • ATD Quart Monde,
  • Aurore,
  • Centre d’action sociale protestant (CASP)
  • Collectif Jeudi noir
  • Collectif Les Morts de la Rue,
  • Comité des Sans Logis
  • Croix-Rouge française,
  • Emmaüs France,
  • Emmaüs Solidarité,
  • Enfants de Don Quichotte,
  • Fédération d’aide à la santé mentale Croix marine
  • Fédération des Associations pour la Promotion et l’Insertion par le Logement (FAPIL),
  • Fédération de l’Entraide Protestante,
  • Fédération Française des Équipes Saint-Vincent,
  • Fédération des Pact,
  • Fédération nationale Habitat & Développement,
  • Fédération Nationale des Associations d’Accueil et de Réinsertion Sociale (FNARS),
  • Fédération Nationale des Associations Solidaires d’Action avec les Tsiganes et les Gens du voyage (FNASAT-
  • Gens du voyage),
  • Fondation Abbé Pierre,
  • Fondation de l’Armée du Salut,
  • France Terre d’Asile,
  • Habitat et Humanisme,
  • Les petits frères des Pauvres,
  • Ligue des Droits de l’Homme,
  • Médecins du Monde,
  • Secours Catholique,
  • Union Nationale des Amis et des Familles de Malades Psychiques (UNAFAM),
  • Union professionnelle du logement accompagné (UNAFO),
  • Union Nationale des Comités Locaux pour le Logement Autonome des jeunes (UNCCLAJ)
  • Union Nationale pour l’Habitat des Jeunes (UNHAJ),
  • Union Nationale Interfédérale des œuvres et Organismes Privés Sanitaires et Sociaux (UNIOPSS)

 

Dimanche 8 septembre, Guette-és-Lièvre (Plouguenast, 22), fête de Tche Kanam

L’association Tche-Kanam oeuvre depuis 2001 pour équiper  » Les cases des tout petits » de la région de M’ Bour. L’enseignement pour les enfants de 2 à 6 ans est une des priorités du gouvernement sénégalais, il cherche des partenaires pour développer son projet. Elle apporte son soutien aux écoles de Waran, Santhioukeita et N’Diarone. 

Les Cases des tout petits
 reçoivent les enfants de 2 à 6 ans, sans distinction d’ethnie,
 de religion, de sexe.

L’association, qui avait tenu un stand aux Droits en fête à La Motte, en mars 2013, organise, dimanche 8 septembre, sur le site de Guette-ès-Lièvre, à Plouguenast, sa fête annuelle, avec randonnées, repas africain… Le programme complet est détaillé ci-dessous.

Ils sont en train de brader la France !

« Ils sont en train de brader la France ! ». C’est de qui ! allez, voyons, ça n’est pas si compliqué : Nadine Morano bien sûr, à propos de la simplification des procédures de naturalisation. Et elle précise sa « pensée » dans une interview publié par qui ? Valeurs actuelles, bien sûr (d’habitude, les 140 caractères de Twitter suffisent à Mme Morano pour exprimer sa pensée) : les socialistes ont trouvé la parade pour ne pas avoir besoin d’accorder le droit de vote aux étrangers extra-communautaires : ils vont les naturaliser. Voilà, vous êtes prévenus : votre vote ne comptera plus, face à l’invasion cosmopolite.

Christiane Taubira va libérer tous les criminels. Là, c’est Alliance, le gentil syndicat policier qui s’exprime. Et pour lutter contre le laxisme de la ministre, Alliance a organisé aujourd’hui une journée nationale du laxisme : ses adhérents ne verbaliseront pas de la journée. Autrement dit, on lutte contre le laxisme par le laxisme. Voilà, vous êtes prévenus : les délinquants vont être libérés.

Sinon, les veilleurs vont bien, merci pour eux. D’accord, ils ont fait un flop pour leur arrivée à Paris, mais bon, il faisait chaud aussi.

Les semaines qui viennent nous promettent des débats d’une richesse que le mariage pour tous lui-même n’a pas atteinte : on les voit déjà poindre, comme autant de ballons d’essai lancés par la droite, avant que les projets de loi ne soient à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale et du Sénat. Avec une motivation particulière pour les conservateurs : les élections locales. On sent que ça va voler haut.

 

 

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme : la réforme pénale en période de probation

La ligue des droits de l’Homme était impatiente de voir dans quel sens allait se diriger l’arbitrage du président de la République sur la réforme pénale : allait-il soutenir le courant sécuritaire du ministre de l’intérieur, qui vantait les mérites des peines plancher et doutait des mesures alternatives à la détention, ou en faveur du courant progressiste et humaniste de la garde des sceaux, dont la proposition de création d’une « peine de probation » constitue un grand progrès.

L’arbitrage a eu lieu : François Hollande a validé la proposition de la ministre de la justice. Elle s’est largement exprimée sur son projet dans la presse. Aujourd’hui, la LDH publie un communiqué, dans lequel elle se réjouit de cette avancée, tout en rappelant les nombreux autres points qui devront être examinés : la rétention de sûreté, la réhabilitation du droit pénal des mineurs, pour n’en citer que deux.

Voici ce communiqué :

« Attendue depuis un an, la réforme pénale nécessitait grandeur de vue et pédagogie. Il est regrettable que le débat estival auquel elle a donné lieu ait été marqué par l’esprit polémique et politicien. La justice méritait mieux, particulièrement après les multiples lois sécuritaires sous la période Sarkozy.

Il faut donc se féliciter que les derniers arbitrages présidentiels semblent ouvrir la voie à des avancées notables, dont la création d’une peine de probation, déconnectée de l’emprisonnement, n’est pas la moindre. En effet, si cette sanction est mise en application de manière lisible et avec les moyens nécessaires, elle est susceptible de favoriser une rupture d’avec le tout-carcéral. Il convient de même de se féliciter de l’abrogation des peines planchers et de la révocation automatique des sursis simples, qui participent de cette même volonté.

La mise en place d’un examen automatique au deux tiers de la peine, afin de limiter les sorties sèches, constitue de même un progrès incontestable.

En attendant de prendre connaissance du futur projet de loi, il faut toutefois s’inquiéter du silence autour de grands enjeux tels que la disparition de la rétention de sûreté, ou encore de la réhabilitation du droit pénal des mineurs. Il est tout autant regrettable que la réforme n’envisage pas de transformer certains délits en contraventions, ou, allant plus loin, de dépénaliser certains comportements qui constituent plus de simples manquements à la discipline sociale que des hostilités déclarées à des valeurs sociales fondamentales.

Le débat parlementaire devra nourrir ce projet afin de lui donner la force et l’ambition essentielles à sa réussite. C’est ce à quoi la Ligue des droits de l’Homme invite les parlementaires, tout en pressant le gouvernement de ne pas attendre et d’inscrire au plus vite ce chantier à l’ordre du jour de la représentation nationale. »

 

 

Une centaine de personnes pour soutenir le musée de la Résistance bretonne à Saint-Marcel

Le rassemblement organisé au Musée de la résistance bretonne, à Saint-Marcel, a réuni, samedi 31 août après-midi, une centaine de personnes, autour de l’ancien combattant volontaire de la Résistance, Charles Paperon, qui est par ailleurs co-président de l’Association nationale des amis des combattants de la résistance du Finistère. Le but de ce rassemblement était de soutenir le musée, qui traverse aujourd’hui une grave crise financière qui pourrait, si rien n’est fait, déboucher sur la fermeture de ce lieu de mémoire dont Charles Paperon estime qu’il est « indispensable, et qu’il doit continuer d’exister ». Parmi les personnes présentes, les organisateurs ont noté avec satisfaction la présence d’élus, et notamment, celle de Joseph Legal, conseiller général du canton de Malestroit, et vice-président du conseil général du Morbihan, qui a pu annoncer une excellente nouvelle : l’effacement de la dette du musée, d’un montant de 65000€ : une première aide qui, espèrent les organisateurs du rassemblement, va en susciter d’autres pour finalement pérenniser le musée.

Ci-dessous, la vidéo du rassemblement, et en fin d’article,  le texte intégral de l’intervention de Charles Paperon. Une seconde vidéo, de la discussion qui s’est ensuite déroulée autour de Charles Paperon et son gendre, Michel Madec, est en cours de montage, et sera mise en ligne dans les prochains jours.

httpv://youtu.be/_rIsk_DMN4o

L’intetervention de Charles Paperon

Saint-Marcel, le 31 août 2013

Cher(e)s ami(e)s,…

Merci à toutes et tous d’être en ce lieu aujourd‘hui. Comme je l’indiquais dans l’appel lancé pour la sauvegarde du musée de Saint-Marcel dont « Les amis de la Résistance du Morbihan » et le dernier numéro de « Ami, entends-tu » se sont fait l’écho, cette journée est une réponse à l’appel à une mobilisation générale lancé le 18 juin par Messieurs Rousselot et Guégan pour la survie du musée de la Résistance de Saint-Marcel dans ce haut-lieu de la mémoire résistante qu’est ce secteur du Centre-Bretagne.

De nombreuses personnalités, venues de tous les milieux et toutes les formations politiques, inspirées par la Résistance et la préservation de ses valeurs, ont soutenu cette initiative et exigé que les pouvoirs publics s’associent pour sauver ce lieu unique de notre mémoire à tous, jeunes et moins jeunes.

Les historiens de la Seconde Guerre mondiale s’accordent à reconnaître Saint-Marcel comme l’un des cinq plus grands maquis mobilisateurs de France au même titre que celui des Glières ou celui du Vercors. Saint-Marcel est par ailleurs le seul des grands maquis de France qui s’inscrit à part entière dans le cadre de l’opération Overlord, la libération de l’Europe après le débarquement interallié du 6 juin 1944.

Ce Musée, labellisé Musée de France par arrêté ministériel en date du 17 septembre 2003, est, à ma connaissance, le seul qui évoque ai la fois la Résistance bretonne dans sa diversité ainsi que l’existence d’un grand maquis sans oublier les opérations menées au sein des SAS (Special Air Service) par les parachutistes de La France Libre et les parachutistes Alliés dont le soutien aux maquisards fut précieux à partir du 6 juin 1944.

Le musée de la Résistance de Saint-Marcel, haut-lieu de la mémoire résistante s’il en est, a l’immense mérite de transmettre la mémoire de la Résistance aux générations contemporaines. Par la même, il rend hommage aux Résistantes et Résistants qui ont lu1té et trop souvent sont tombés pour sa liberté dans la France occupée et dans les camps de la mort. Ce musée rend ainsi à la Résistance et à ses valeurs énoncées par le Conseil National de la Résistance dont nous avons commémoré cette année le 70éme anniversaire de la première réunion le 27 mai 1943, ce musée rend à la Résistance toute la place qui lui revient dans l’histoire de notre pays.

A quelques mois des nombreuses cérémonies qui marqueront le 70ème anniversaire de la Libération de notre territoire, abandonner l’extraordinaire outil pédagogique qu’est le musée de Saint-Marcel serait (aurait été) une faute grave = ce serait oublier notre dette envers les héros de notre passé et négliger un jalon essentiel dans la construction de notre futur car ce serait faire fi des valeurs humanistes, démocratiques et patriotiques pour lesquelles luttèrent les Résistants, cette aspiration à une France et à un monde meilleurs, plus justes et solidaires dont ils furent porteurs.

C’ est donc pour assurer la nécessaire transmission aux jeunes générations, pour répondre à leur besoin de connaissance, de repères et de mémoire que le Musée de Saint-Marcel est utile, que dis-je, indispensable et qu’il doit continuer d’exister. i

Merci à toutes et à tous.

Charles Paperon

Ancien combattant volontaire de la Résistance, 1ére Division Francaise Libre, co-Président de l’ANACR du Finistére, membre de l’association « Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui », parrainée par nos camarades Raymond Aubrac et Stéphane Hessel).