Communiqué du Collectif des associations unies, dont la LDH est membre.
Lors de sa conférence de presse du jeudi 20 septembre, le Collectif des associations unies a appelé à la mise en œuvre d’un plan d’urgence immédiat, piloté par l’Etat. (Le Collectif des associations unies regroupe 33 associations et fédérations au niveau national, qui ont décidé en janvier 2008 d’unir leurs forces pour faire de la lutte contre l’exclusion dans le logement une priorité des pouvoirs publics).
Le Collectif a pris acte d’orientations portées par le gouvernement dans le domaine de l’accès au logement qui vont dans le bon sens (relèvement de la Loi SRU de 20 à 25 %, mobilisation du foncier et des logements vacants…). Ces premières mesures doivent être confirmées et renforcées, sachant que de réelles inquiétudes persistent quant aux moyens financiers déployés pour produire 150 000 logements sociaux par an et lutter activement contre l’habitat indigne.Par ailleurs, les personnes sans-abri et mal logées ne peuvent plus attendre les effets de réformes qui ne se mesureront que sur le long terme. C’est la raison pour laquelle le Collectif demande un plan d’urgence qui vise à :
1/ décréter un moratoire sur les expulsions locatives sans relogement (avec dédommagement des propriétaires) et sur les démantèlements (sans solution) des campements d’habitat insalubre ;
2/ évaluer rapidement les besoins grâce à des cellules d’urgence territorialisées sous l’égide du Préfet, avec l’aide des 115, SIAO, DGCS, associations…, qui devront établir dans la foulée un plan d’action ambitieux ;
3/ à partir des besoins recensés, mettre en œuvre des réponses dignes et adaptées, pour appliquer les principes (inscrits dans la loi) d’inconditionnalité de l’accueil et de continuité de la prise en charge :
création/pérennisation de places d’hébergement (le président de la République s’est engagé à créer 15 000 places supplémentaires sur 5 ans), recherche de solutions « alternatives » transitoires, utilisation de bâtiments et de terrains disponibles et rapidement mobilisables ;
accompagnement individualisé et global des personnes, par un renforcement des équipes de travailleurs sociaux ;
renforcement des équipes mobiles lorsqu’elles sont insuffisantes ou fragilisées, pour aller au-devant des personnes ;
4/ simultanément, organiser une opération massive d’accès au logement : mobilisation de tous les contingents (Préfectures, Action logement, collectivités, bailleurs), développement du conventionnement privé à vocation sociale, de l’intermédiation locative, mobilisation des logements vacants…
Le pilotage de ce plan doit se faire avec les acteurs de l’urgence et de l’insertion (institutionnels comme associatifs) mais aussi de la Santé, de la Justice, des collectivités et les personnes concernées elles-mêmes.
Aujourd’hui plus que jamais, la défense des plus vulnérables doit être la priorité absolue du gouvernement.
Les personnes et les familles à la rue ne peuvent plus attendre, nous pouvons et nous devons le faire !
Paris, le 20 septembre 2012
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