Boris Le Lay perd son sang froid à l’approche du verdict du tribunal de Paris

Le 24 juin dernier, le tribunal correctionnel de Quimper, saisi de plaintes de personnalités et d’associations, dont la Ligue des droits de l’Homme, a condamné Boris Le Lay, tenancier du site breizatao, à 18 mois de prison avec sursis, et 22.500€ d’amende et dommages intérêts au bénéfice de 7 parties civiles, pour plusieurs délits, dont celui « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non appartenance à une ethnie, une race ou une religion » (lire ici). Ce que, bien entendu, Le Lay et consorts (Nauleau, Ménard…) traduisent par « atteinte à la liberté d’expression ».

Le 13 juillet, c’est le tribunal correctionnel de Paris qui jugeait à nouveau Le Lay. Cette fois, le procureur a requis un an de prison avec sursis et 10.000€ d’amende : le jugement a été mis en délibéré, et il sera rendu au mois d’octobre.

Le Lay a fait appel du premier jugement. Nul doute qu’il ira jusqu’en cassation, ne serait-ce que pour tenter d’asphyxier ses victimes financièrement. D’autant plus que, fort d’un « bienfaiteur » semble-t-il très généreux, il ne semble pas avoir de soucis financiers ! Voir ici la collusion entre breizatao et l’extrême droite américaine (expliquée par breizatao soi-même !). Et, bien entendu, il « dénonce » le complot communiste dont il estime être victime.

Et il continue de s’acharner sur une femme qui a été parmi les premières à dénoncer ses activités, et a initié la constitution par la section de la Ligue des droits de l’Homme de Rennes, d’un dossier particulièrement documenté, ainsi que la plainte qui a été examinée par le tribunal de Paris. Rappelons que Le Lay est sous le coup d’une tripe assignation : apologie de crimes contre l’humanité, provocation à la haine raciale et contestation de crimes contre l’humanité. Toutes choses vérifiables sur le site breizatao.

Françoise Morvan, c’est elle dont il s’agit, sait de quoi elle parle. Elle est l’auteur, parmi de nombreux autres ouvrages, de deux livres qui traitent de la dérive identitaire en Bretagne : « Le monde comme si » (Actes Sud, 2002, puis réédité régulièrement en format poche dans la collection Babel), et « Miliciens contre maquisards » (éditions Ouest-France, 2010), ce dernier étant régulièrement réédité et mis à jour. Cet ouvrage part de « l’histoire d’une rafle qui a eu lieu le 11 juillet 1944 autour de Saint-Nicolas-du-Pélem, un petit bourg en plein centre de la Bretagne, au sud de ce qu’on appelait alors les Côtes-du-Nord », et analyse les rapports singuliers entre certains mouvements bretons et la collaboration.

Il n’en fallait évidemment pas plus pour déclencher la fureur de Le Lay, qui, sur son blog, déverse à longueur d’articles sa haine pour tout ce qui peut toucher de près ou de loin à la démocratie et aux valeurs humanistes. Et depuis son procès, le 13 juillet à Paris, Le Lay publie des articles dont on peut facilement imaginer le degré de vulgarité et de haine, contre Françoise Morvan. Les titres de ces articles à eux seuls en témoignent : le 21 août, « la mère Morvan digère mal », le 30 juillet, « Françoise Morvan et la fin de la pourriture rouge », pour n’en citer que deux.

La lecture des articles que Françoise Morvan consacre, sur son site Internet, à ces affaires, permet de mesurer l’ampleur de la tâche qu’elle a accomplie (et qu’elle poursuit), et par opposition, la triste vacuité de « l’argumentation » ( ???) de Le Lay. On les trouve sous la rubrique « Travaux » de son site, et à cette adresse, la réponse qu’elle fait aux derniers articles de Le Lay. Une visite du site de Françoise Morvan permet par la même occasion de découvrir l’étonnante diversité de ses travaux !