SOUTIEN AU PEUPLE GREC !

Depuis deux années, le Peuple Grec est soumis à une tyrannie financière, qui conduit aujourd’hui les familles à abandonner leurs enfants aux bons soins des écoles publiques, faute de pouvoir les nourrir elles-mêmes. Des milliers de sans-abri errent dans les rues, des gens qui à l’été dernier encore avaient emploi, logement, famille.

Dimanche 12 Février, le parlement grec a voté un plan terrifiant d’austérité, en préalable à une aide de la part de l’UE. Mardi 14 Février, jour de la St-Valentin, fête de l’Amour, l’UE refuse de reconnaître ce plan comme suffisant, et réclame plus encore.

Le Peuple Grec est sacrifié sur l’autel de la Banque !

Son gouvernement est dirigé par un technocrate non élu !

Ses sacrifices, de l’aveu même de ceux qui les réclament, ne seront pas en mesure de le sauver de la banqueroute !

Des menaces identiques pèsent sur le Portugal, l’Irlande, l’Espagne, l’Italie, la France, à travers la signature du traité MES.

SOUTENONS LE PEUPLE GREC !

Samedi 18 Février, 15h33 C.C. Les Champs

Journée mondiale de soutien, relayée par l’Assemblée Populaire de Saint-Brieuc

Télécharger le tract

ACTA, la nouvelle menace sur Internet

Pierre Valet, ligueur de la section Cannes Grasse, nous alerte sur les menaces que font peser sur l’Internet mondial des projets portés par les Etats-Unis. Voici, avec son accord, deux articles qu’il a consacrés à ce sujet.

Les adeptes d’un usage libre de l’Internet aux US se sont insurgés dès novembre 2011, contre deux projets de loi qui risquent de restreindre l’accès à la Toile.

À l’origine, le lobbying des puissantes industries du cinéma et du disque qui entendent lutter contre le piratage et le téléchargement illégal de contenus protégés par la loi américaine sur les droits d’auteurs. Les « sites voyous », tels The Pirate Bay mais aussi tout site coupable de la moindre infraction à la propriété intellectuelle, même sous la forme d’un renvoi hyperlien deviendraient ainsi la cible du législateur qui pour ce faire envisage tout un arsenal technique, dont le blocage DSN empêchant un navigateur de référencer une page Web, qu’elle soit domiciliée aux Etats-Unis ou à l’étranger.

Le Stop Online Piracy Act (SOPA), présenté à la Chambre des représentants en octobre dernier par l’élu républicain du Texas, Lamar Smith, permet par exemple au procureur d’ordonner à une entreprise de rompre tout lien avec un site ne respectant pas les droits d’auteurs. Tollé du côté des adeptes du surf libre mais aussi des industriels du Web américain : imaginez que eBay ou Pay Pal soient visés!!

Du coup cet élu a annoncé le 13 janvier le retrait de la disposition la plus discutée relative au blocage des sites aux fournisseurs d’accès. Un report du vote de la loi a  été obtenu, il présenterait un nouveau texte à la Chambre des représentants courant février 2012…

Le Protect Intellectual Proprety Act (PIPA) a été déposé auprès du Sénat américain au cours du mois de mai par le démocrate Patrick Leahy. Il reprend globalement les mêmes dispositions que le SOPA et doit normalement être discuté et voté ce 24 janvier (d’où la pétition et l’urgence). Car la reculade du SOPA, et les protestations officielles d’un grand nombre de sénateurs républicains relayant les craintes de leurs électeurs, pourraient entraîner sa révision et l’abrogation des mesures les plus « liberticides (ce que nous voulons).

Que dit Barak Obama ?

Même si ces deux projets venaient à être adoptés par le Congrès,  passeraient-ils  au travers du veto présidentiel ? On peut en douter puisqu’un communiqué de la Maison Blanche dit « (…) le piratage sur Internet est un grave problème qui nécessite une réponse législative sérieuse, mais nous ne soutiendrons pas une législation qui réduit la liberté d’expression, augmente les risques pour la sécurité cybernétique et sape le dynamisme et le caractère innovant de l’Internet mondial ». Mais qui va succéder à B. Obama ?

Même Microsoft soutient la Maison Blanche !

La Business Software Alliance (BSA), d’abord favorable aux deux projets, a fini par faire machine arrière et  demande la révision des textes.

Facebook, Twitter et Ebay ont signé en novembre 2011 une lettre ouverte très critique dans le New York Times,

Sony et Nintendo ont annoncé ne plus soutenir SOPA.

Google USA a affiché un bandeau noir sur son logo toute la journée du 18 janvier,

Le même jour l’encyclopédie libre participative Wikipédia a carrément mis en blackout ses pages anglaises et américaines, relayée en France par des sites professionnels…

Pierre Vallet, dans un autre article, poursuit :

La mobilisation des internautes pour la neutralité du net a déjà porté ses fruits. Ainsi alors que le Congrès américain allait adopter une loi permettant aux États-Unis de censurer l’accès à n’importe quel site internet dans le monde entier, une pétition de plus d’1,2 millions de signatures adressée à la Maison Blanche, a conduit le Congrès à s’opposer au texte. Mieux plusieurs partisans du projet de loi ont changé leur position. Et le mouvement de blackout mené par Wikipédia a propulsé la campagne citoyenne à la une des médias.

Hélas les partisans de la censure essaient de remettre le projet de loi sur la table. C’est pourquoi une nouvelle pétition déjà signée par plus de 2,8 millions d’internautes dans le monde est de nouveau accessible :

http://www.avaaz.org/fr/save_the_internet_action_center_fr/?cl=1522640242&v=12114

Si vous avez déjà signé, envoyez des emails, téléphonez et postez des messages sur les pages Facebook et Twitter des membres du Congrès et des entreprises clés.

Le projet de loi d’anti-piratage sur Internet (SOPA) et le projet de loi de protection des adresses IP (PIPA) autoriseraient le gouvernement américain à bloquer pour chacun d’entre nous l’accès à des sites tels que YouTube, Google, ou Facebook. Et plus tard, pourquoi pas, qui peut le plus peut le moins, à Mediapart, a@i, ldh-france.org etc… Ce projet de loi ferait des États-Unis une nation pratiquant la censure dans le monde comme la Chine ou l’Iran le font déjà chez eux et comme la France y va lentement mais sûrement depuis 5 ans.

C’est à l’ensemble de nos libertés que cette législation américaine s’attaque. Montrons que lorsque les citoyens du monde s’unissent, ils peuvent empêcher les abus de pouvoir. Mettons un terme à la plus grande menace de censure d’Internet que le monde ait connu.

Où en est-on aujourd’hui ?

Le collectif Avaaz lance une nouvelle pétition, auprès cette fois de l’Union européenne, qui doit prendre position en ce moment pour ou contre l’ACTA. En voici le texte :

La semaine dernière, 3 millions d’entre nous ont repoussé l’attaque des États-Unis sur notre Internet! Mais un danger encore plus grand nous menace, et notre mouvement mondial pour la liberté en ligne est prêt à tout pour le neutraliser pour de bon.

L’ACTA, un traité mondial, pourrait permettre à de grandes entreprises de censurer Internet. Négocié en secret par un petit nombre de pays riches et de puissantes entreprises, ce traité mettrait en place un organisme de l’ombre anti-contrefaçon permettant à des intérêts privés de surveiller tout ce que nous faisons en ligne. Il leur donnerait aussi la possibilité d’imposer des sanctions très sévères – allant jusqu’à des peines de prison – contre les personnes coupables selon eux de nuire à leur activité.

L’Union Européenne est en train de décider de ratifier ou non l’ACTA — et son refus mettrait en échec cette attaque mondiale sur l’Internet libre. Nous savons qu’elle s’est opposée à l’ACTA auparavant, mais certains députés européens hésitent — donnons-leur le soutien dont ils ont besoin pour rejeter le traité. Signez la pétition dès maintenant — nous la remettrons de manière spectaculaire à Bruxelles lorsque nous aurons atteint 500 000 signatures!

Cliquer ici pour signer la pétition.

C’est scandaleux — les gouvernements des quatre cinquièmes de la population mondiale ont été exclus des négociations sur l’Accord Commercial Anti-Contrefaçon (ACTA) et des bureaucrates non-élus ont travaillé en étroite collaboration avec les lobbyistes des grandes entreprises pour élaborer de nouvelles règles et un régime d’application dangereusement contraignant et puissant. L’ACTA serait appliqué dans un premier temps aux États-Unis, dans l’UE et neuf autres pays, puis son application s’étendrait au monde entier. Mais si nous persuadons l’UE de ne pas le ratifier aujourd’hui, le traité perdrait son élan et pourrait être stoppé pour de bon.

Cette réglementation serait extrêmement sévère: elle pourrait punir les citoyens partout dans le monde pour des activités banales telles que partager un article de journal ou mettre en ligne la vidéo d’une fête où on entendrait de la musique dont les droits sont protégés. Vendu comme un accord commercial protégeant les droits d’auteur, l’ACTA pourrait aussi conduire à l’interdiction de médicaments génériques de premier secours et menacer l’accès des agriculteurs aux semences dont ils ont besoin. Et plus incroyable encore, le comité ACTA aurait carte blanche pour modifier ses propres règles et sanctions, sans aucun contrôle démocratique.

De grandes entreprises font tout leur possible pour que cela devienne réalité, mais le Parlement de l’UE se trouve sur leur chemin. Appelons fermement les députés européens à tenir tête aux lobbies et à adopter une position ferme pour un Internet libre. Signez la pétition et partagez-la avec tous vos contacts:

Cliquez pour signer la pétition!

La semaine dernière, nous avons vu la force de notre pouvoir collectif lorsque des millions d’entre nous ont uni leurs forces pour empêcher les États-Unis d’adopter une loi sur la censure qui aurait frappé Internet en plein cœur. Nous avons aussi montré au monde combien nos voix peuvent avoir de force. Faisons-les résonner à nouveau pour contrer cette nouvelle menace.

Hongrie : c’est « Matin brun » ?

Le parlement hongrois vient de voter une mesure surréaliste. Il a institué une taxe sur les chiens. Pourquoi pas ? ça a du exister en France. Cette taxe se veut proportionnelle à la dangerosité du chien, et s’élèvera à une somme annuelle allant de 6000 à 20000 forints.

Mais ça n’est pas tout. En effet, tous les chiens ne seront pas taxés. Vous pensez peut-être que seront dispensés de taxe les toutous inoffensifs ? Que nenni ! Le site « Hu lala » indique : « Mais rassurons-nous, car dans sa croisade pour la protection des valeurs traditionnelles et du patrimoine historique hongrois, la Fidesz (le parti de Viktor Orban) a décidé que les races hongroises ne seront pas taxées. Ceci épargnera donc les races de chiens originaires de l’ex- « Grande Hongrie » qui trottaient peut-être déjà aux cotés des farouches guerriers nomades magyars en 896 : vizsla, puli, pumi, kuvasz, komondor… » !

Le site poursuit : « la race prime sur la dangerosité : les kuvasz – qui ne seront pas taxés – sont une des races responsable du plus grand nombre de morsures en Hongrie. Dangereux peut-être, mais hongrois avant-tout ! »

Comme le dit le journal Le Monde, le gouvernement ultra conservateur de Viktor Orban « inventa la préférence nationale canine » !

Vous souvenez-vous de ce petit livret écrit par Franck Pavloff, et qui a connu un immense succès, « Matin brun ». L’avant dernier paragraphe est saisissant : « J’aurais dû me méfier des Bruns dès qu’ils nous ont imposé leur première loi sur les animaux. Après tout, il était à moi mon chat, comme son chien pour Charlie, on aurait dû dire non. Résister davantage, mais comment ? ça va si vite, il ya le boulot, les soucis de tous les jours »…

Internet sans frontière porte plainte contre Facebook auprès de la CNIL

L’association Internet sans frontières a déposé, le 24 novembre, une plainte contre la société Facebook Inc. auprès de la Commission informatique et liberté, pour « atteintes à la protection des données personnelles ». Dans l’article qu’il consacre à ce sujet, le site de l’association explique :

Internet Sans Frontières est attachée à la préservation des données personnelles sur les espaces numériques. C’est dans ce double objectif que notre organisation a décidé de déposer une plainte devant la Commission Nationale Informatique et Libertés contre l’entreprise Facebook Inc. pour violation du droit français et européen relatif à la protection des données personnelles des utilisateurs de ce réseau.

La plainte (à télécharger ici) d’Internet sans frontières reproche à Facebook :

  1. la collecte déloyale et frauduleuse de données personnelles
  2. le non respect du droit de suppression des données et la conservation pendant une durée excessive des données personnelles.

L’association estime que le premier point viole les articles 6, 7, 32 et suivants de la loi informatique et libertés, et le second les articles 38 et suivants.

Cette plainte s’ajoute aux 22 autres déposées par l’association « Europe versus Facebook », qu’on peut retrouver ici.

Quand on sait l’importance du rôle qu’ont joué, et continuent de jouer, notamment en Syrie, les réseaux sociaux dans les révolution arabes, on mesure que représentent la collecte et la conservation des données personnelles par une société privée. A ce sujet, le site Internet sans frontières annonce l’arrestation de Razan Gazzaowi, une jeune blogueuse syrienne.

Les violences faites aux Roms dans l’Union européenne doivent cesser

L’association européenne des ligues des droits de l’Homme hausse le ton : « Les violences faites aux Roms dans l’Union européenne doivent cesser », écrit-elle, en titre d’un communiqué qu’elle vient de publier.

Ce communiqué paraît un mois avant l’évaluation par la Commission européenne, des « politiques nationales d’intégration des Rom dans les pays membres » de l’Union européenne. Et le constat est sévère : l’AEDH « dénonce la passivité de la Commission européenne et du Conseil face aux violences commises contre les Roms dans un certain nombre de pays européens. »

Le texte du communiqué :

Bruxelles le 24 novembre 2011,

A un mois de l’évaluation des différentes politiques nationales d’inclusion des Roms des Etats membres par la Commission, l’AEDH dénonce la passivité de la Commission européenne et du Conseil face aux violences commises contre les Roms dans un certain nombre de pays européens.

Lors de la session plénière du 16 novembre du Parlement européen à Strasbourg, la question de la situation des Roms dans l’Union Européenne a été abordée. Ce n’est pas le premier débat sur ce thème, mais une fois de plus, la Commission ainsi que le Conseil n’ont pu faire état des mesures concrètes mises en place dans les Etats membres pour mettre fin aux violences contre les Roms ou encore identifier les manquements quant aux politiques nationales d’inclusion des Roms.

Cette situation est d’autant plus regrettable car malgré l’existence de mécanismes juridiques européens tels que la Charte des droits fondamentaux, et plus précisément la Directive 2000/43/CE du Conseil du 29 juin 2000 relative à la mise en œuvre du principe de l’égalité de traitement entre les personnes sans distinction de race ou d’origine ethnique, la situation des Roms reste inchangée et tend à s’aggraver dans l’UE.

L’AEDH dénonce la résurgence des violences et la montée du discours raciste et xénophobe des populations et de certains gouvernements des pays membres de l’UE à l’égard des Roms, et tout cela dans un contexte où règne l’impunité. Par exemple dans le cas des manifestations et violences anti Roms dans la ville Gyöngyöspata en mars 2011 en Hongrie organisée par le Jobbik, l’Etat n’a pas pris les mesures nécessaires pour juger les personnes responsables des violences, alors que les autorités auraient dû dans un premier temps dissoudre les manifestations prévues, et ensuite face aux violences commises y mettre fin et enquêter sur les responsabilités (1).

Outre la question des violences anti-Roms, récurrentes en Hongrie, Bulgarie, République tchèque, comme l’actualité récente l’a montré, d’autres pratiques tout aussi condamnables qui portent atteinte aux droits des Roms se perpétuent dans l’UE. La Cour européenne des droits de l’Homme a ainsi récemment condamné la Slovaquie pour la stérilisation d’une femme Rom sans son consentement(2). En France et au Royaume-Uni, les expulsions de camps Roms et les destructions de biens se poursuivent, sur décision des autorités publiques. Le Comité européen des droits sociaux a d’ailleurs condamné la France le 9 novembre 2011 (3).

L’AEDH salue la mobilisation de nombreux parlementaires pour dénoncer ces dérives et les encourage à rester vigilants.

A ce titre l’AEDH appelle la Commission Européenne à inclure la lutte contre les violences et le racisme dans la stratégie d’inclusion sociale des Roms, et à appliquer la procédure d’infraction en cas d’actes discriminatoires d’un État membre. Il est important que la Commission joue pleinement son rôle de gardienne du respect des traités et des acquis communautaires. L’Union Européenne doit réaffirmer son attachement au respect de la dignité humaine et au respect des droits de l’Homme.

AEDH, Association Européenne pour la défense des Droits de l’Homme

33, rue de la Caserne. B-1000 Bruxelles

Tél : +32(0)25112100  Fax : +32(0)25113200  Email : aedh@aedh.eu

L’Association Européenne pour la Défense des Droits de l’Homme (AEDH) regroupe des ligues et associations de défense des droits de l’Homme des pays de l’Union Européenne. Elle est membre associé de la Fédération internationale pour la défense des droits de l’Homme (FIDH). Pour en savoir plus, consultez le site www.aedh.eu

1. Hungarian Helsinki Committee, « The Committee investigating the events of Gyöngyöspata should also examine the responsibility of the government », http://helsinki.hu/Friss_anyagok/htmls/916

2. CEDH, 08 novembre 2011, affaire VC c. Slovaquie (requête n°18968/07)

3. Conseil de l’Europe, Comité européen des Droits sociaux, résolution CM/ResChS(2011)9 du 9 novembre 2011



La France refusait l’asile aux victimes de Kadhafi, elle accepte ses partisans

« Le droit d’asile vaut pour tout le monde, quelle que soit son origine » : quel grand humaniste a-t-il pu dire cela ? Ne riez pas, c’est Claude Guéant, qui ajoute : « on ne juge pas le passé des personnes, mais le risque de persécution ». Il faut bien qu’il justifie la décision prise par Paris d’accueillir les partisans de Kadhafi qui lui demanderaient l’asile. Il faut croire qu’au mois d’août, en Lybie, il n’y avait pas de risque de persécution, lorsque la France a refusé d’accueillir les réfugiés lybiens entassés dans les camps à la frontière tunisienne. Le site France Terre d’Asile, faisant référence à un article du Monde, rapporte que « En réponse à une question écrite posée par le député socialiste Jean-Louis Bianco, le Quai-d’Orsay a brandi début août la menace de « flux migratoires significatifs, aussi bien régionaux qu’à destination de l’Europe » expliquant ne pas être en mesure d’accueillir de réfugiés libyens en France. Ce qui fait bondir la FIDH. »

L’article du Monde rappelle qu’en 2010, 11 Lybiens ont demandé l’asile à la France, et que seuls 5 d’entre eux l’ont obtenue.

On attend une déclaration solennelle de M. Bernard-Henri Lévy, dont on ne peut pas douter une seconde qu’il va réagir avec la détermination qu’on lui connaît.

Le vice président de la FIDH condamné à 4 ans et 6 mois de prison au Bélarus

Alès Bialatski

Minsk-Paris, 24 novembre 2011 – Ales Bialiatski, vice-président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et président du Centre de défense des droits de l’homme Viasna (Bélarus), a été condamné jeudi 24 novembre à 4 ans et six mois d’emprisonnement en régime sévère, au paiement d’amendes ainsi qu’à la confiscation de ses biens, y compris le bureau de Viasna et les biens enregistrés avec les membres de sa famille. La FIDH appelle à sa libération immédiate et inconditionnelle, et à l’abandon de toutes les charges qui pèsent contre lui.

« Nous condamnons cette décision arbitraire et politiquement motivée prise par le système judiciaire bélarusse. Les audiences ont démontré une fois de plus que ce procès a été directement ordonné par le régime ; la lettre prétendument reçue par le KGB qui a permis de lancer cette opération de harcèlement judiciaire et qui a été présentée au procès en constitue une preuve indiscutable », a déclaré la présidente de la FIDH, Mme Souhayr Belhassen. « Cette lettre datée du 28 octobre 2010 montre également que le déchaînement des autorités contre la société civile bélarusse, qui vise à réduire au silence les défenseurs des droits de l’homme et dont le procès d’Ales Bialiatski constitue l’illustration la plus flagrante et la plus symbolique, a été planifié et préparé bien avant les élections présidentielles du 19 décembre 2010, qui ont tourné à la catastrophe », a-t-elle poursuivi. « Nous craignons que, dans ce contexte de répression violente, d’autres membres de Viasna soient pris pour cible. La FIDH réitère fermement sa solidarité avec Ales, sa famille et tous les membres de Viasna », a-t-elle conclu.

Ales Bialiatski est un défenseur des droits humains arbitrairement détenu. La FIDH appelle tous les états et organisations internationales à prendre des mesures urgentes pour obtenir sa libération et l’abandon de toutes les charges qui pèsent contre lui.  La FIDH leur demande également d’agir afin que Viasna et toutes les autres ONGs au Bélarus puissent mener à bien leurs activités de défense des droits de l’Homme.

Note préliminaire sur le procès

Le procès de Bialiatski, présidé par le juge Bondarenko, s’est tenu du 2 au 24 Novembre au Tribunal du district de Pervomaïski, à Minsk. Une mission d’observation dépêchée par l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme a assisté à l’intégralité du procès.

La FIDH condamne le refus des autorités Belarusses de délivrer des visas à sa présidente Souhayr Belhassen, à son Président d’Honneur Patrick Baudouin, ainsi qu’à d’autres observateurs internationaux. La FIDH dénonce également l’utilisation pendant le procès de courriers électroniques à caractère personnel et professionnel obtenus de manière illégale, qui avaient été échangés entre des représentants de la FIDH et des membres de Viasna.

« Il faut souligner le fait qu’en dépit d’une longue préparation, l’accusation [visant Bialiatski] a été si mal préparée et documentée qu’elle s’est littéralement effondrée pendant le procès : les documents présentés n’avaient aucun rapport avec le chef d’inculpation, ou bien n’étaient ni signés ni tamponnés ; le ministère lituanien a déclaré dans une lettre officielle d’août 2011 que les documents qu’il avait transmis en mars 2011 aux autorités bélarusses et que celles-ci ont ensuite utilisés contre M. Bialiatski ne correspondent pas à la réalité. Et pourtant, ces documents ont quand même été utilisés lors du procès. Certains des témoins présentés par l’accusation ont déclarés n’être absolument pas au courant de l’affaire Bialiatski », a déclaré Artak Kirakosyan, secrétaire général de la FIDH, qui a assisté au procès à Minsk. « Tout ce procès a maladroitement étalé au grand jour la politique systématique de criminalisation des activités des défenseurs des droits de l’homme qui poursuivent leurs efforts légitimes et courageux dans un contexte d’autoritarisme croissant au Bélarus. »

Tout au long du procès, l’accusation a posé à Bialiatski et à plusieurs témoins des questions à caractère ouvertement politique. Ces questions étaient centrées sur la façon de travailler de Viasna, sur la manière dont l’organisation reçoit des fonds et les emploie. Les témoins étaient systématiquement interrogés sur leur appartenance à Viasna — un élément n’ayant aucun rapport avec le chef d’inculpation d’évasion fiscale retenu contre le prévenu. Le 10 novembre, le procès a pris un tour clairement politique quand le prévenu a été interrogé sur sa connaissance du Décret présidentiel N° 24, qui interdit de facto tout soutien financier à des associations sans l’accord du président. Le procès fut ensuite interrompu suite à l’annonce par le procureur que de nouvelles charges seraient retenues contre Bialiatski. D’après le procureur, celles-ci allaient significativement différer du chef d’inculpation initial. Cependant, quand le procès a repris, le 16 novembre, on a découvert que les nouvelles charges signifiées au prévenu ne différaient que de façon négligeable de l’accusation initiale en ajoutant à l’accusation de non-déclaration des revenus la mention de «prolongement des accords précédents».

Le 23 novembre, la défense a relevé que certaines pages des documents bancaires présentés lors du procès étaient des photocopies dénuées du moindre certificat attestant qu’elles correspondaient bien aux documents transmis. D’autres éléments du dossiers, présentés comme un contrat passé entre le Centre de défense des droits de l’homme Viasna et un donateur, avaient été fournis par « une source anonyme », ce qui contrevient au Code de procédure pénale. De plus, de nombreux documents n’avaient aucun rapport avec le chef d’inculpation. L’avocat a également souligné que la requête adressée par les autorités bélarusses aux banques lituanienne et polonaise avait été envoyée avant l’ouverture de l’affaire pénale, ce qui contrevient aux dispositions de l’Acte de protection légale. Par conséquent, le versement de ces preuves au dossier était illégal.

Dans son discours, Ales Bialiatski a décrit la montée de l’autoritarisme du gouvernement et expliqué que la société civile, y compris les défenseurs des droits de l’homme, les avocats et les journalistes travaille désormais dans un contexte de danger permanent. En tant que vice-président de la FIDH, il a également parlé de la situation désastreuse dans laquelle se trouvent les défenseurs des droits de l’homme travaillant dans d’autres pays de l’espace post-soviétique. Il a souligné le fait que la criminalisation des défenseurs des droits de l’homme y était devenue chose commune : huit membres d’une organisation ouzbèke membre de la FIDH sont actuellement emprisonnés suite à des accusations montées de toutes pièces. En Russie, les défenseurs des droits de l’homme font l’objet d’un harcèlement juridique constant et, sont parfois assassinés. Il a ensuite raconté l’histoire du Centre de défense des droits de l’homme Viasna et souligné que l’organisation avait toujours travaillé dans la transparence et apporté son aide à des milliers de personnes.

Il a conclu en affirmant que les éléments de son dossier indiquaient que toute l’affaire avait été commandée et directement gérée par le KGB. En novembre 2010, le KGB a organisé des réunions avec des représentants de l’inspection fiscale et du Parquet (y compris le procureur présent lors de ce procès) afin d’examiner les divers articles du Code pénal permettant d’inculper Ales. Il a finalement été décidé d’avoir recours à l’article 243. Cela montre le caractère politique de l’affaire Ales Bialiatski, qui a été planifiée d’un bout à l’autre afin de mettre fin à ses activités de défense des droits de l’homme.

Pour plus d’informations sur le contexte de cette affaire, consulter le site : freeales.fidh.net

Télécharger le communiqué de la FIDH.

Nouveaux refus de visas : la France, camp retranché ?

Le groupe Sama Band de Boromo : on voit bien que ces musiciens pourraient mettre la République en danger ! (photo DR, Le Télégramme)

Claude Guéant est-il en train de transformer la France en camp retranché, en fermant les frontières à ceux qui ne viennent pas de pays suffisamment riches ? Cette semaine encore, des artistes invités à la semaine de la solidarité internationale en Côtes d’Armor, organisée par l’association Resia (Réseau solidarités internationales Armor)  n’ont pu venir participer à la semaine, intitulée « DroitS à l’essentiel » : les consulats de France leur ont refusé leurs visas.Le cas du groupe Burkina Bé « Sama Band de Borono » est édifiant : il était venu sans problème en France pour cette manifestation, en 2009. «Nous sommes tristes et très en colère de cette situation, s’insurge Arnaud Lafay, coordinateur de la semaine. Il ne s’agit que d’échanges culturels… Il n’y a pas de suspicion de quelque nature que ce soit à avoir avec des artistes ». Conséquence, les concerts et les intervention en milieu scolaire de ces musiciens sont annulés.

Lire l’article du Télégramme du 5 novembre.

Il y a peu, un marionnettiste indien, invité par le conseil général dans le cadre de «Fenêtre sur l’Inde», avait subi le même sort. «Avec les trois musiciens brésiliens refoulés avant lui, pour les mêmes raisons, cela porte à onze le nombre d’artistes refusés dans le département. Et peut-être bientôt douze puisque le réalisateur nigérien Sani Elhadj Magori, invité dans le cadre de la Semaine de la solidarité, n’a toujours pas obtenu de visa, s’offusque Arnaud Lafay».

Le ridicule le dispute à l’absurde. Cela entre dans un contexte de xénophobie institutionnelle, qu’on peut aussi constater dans les difficultés dressées devant les étudiants étrangers qui veulent poursuivre leurs études en France. Ce gouvernement est en train de discréditer durablement la France aux yeux du monde : il y a a quelques jours, le journal de France Inter indiquait que certaines ambassades de France commencent à tirer la sonnette d’alarme auprès du gouvernement. En vain, apparemment…

Elections en Tunisie : Kamel Jendoubi président de l’ISIE

Kamel Jendoubi, président du Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme a été nommé président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) en Tunisie.

Les Ligueurs français connaissent bien Kamel Jendoubi : il est venu témoigner au congrès de Reims, le 12 juin dernier, en compagnie de nombreux autres défenseurs des droits des cinq continents.

Le fait que le gouvernement provisoire tunisien lui ait confié la présidence de cet organisme prouve la volonté de faire en sorte que ces élections se déroulent dans la légalité.

Voici quelques éléments de sa biographie (source : site de la Ligue des droits de l’Homme), et plus bas, la vidéo de son intervention au congrès de Reims.

Empêché par les autorités tunisiennes de fouler le sol de sa terre natale depuis 1994 du fait de ses activités de défense des droits humains, M. Jendoubi a été arbitrairement privé de son passeport tunisien depuis 2000. En 2005, il n’avait pas été autorisé à assister aux funérailles de son père.

Kamel Jendoubi a également été ces dernières années la cible de menaces et d’attaques de toutes sortes de la part des autorités tunisiennes, et notamment de violentes campagnes de diffamation dans les organes de presse contrôlés par le parti présidentiel.

M. Jendoubi a porté inlassablement les aspirations de la société tunisienne à la justice sociale et à des réformes démocratique auprès des instances internationales et de l’opinion publique. Depuis la répression du mouvement de contestation pacifique du bassin minier de Gafsa-Redeyef en 2008, qui préfigurait le mouvement initié en décembre 2010 à Sidi Bouzid, il ne cessait de rappeler que « Le dossier du bassin minier n’est pas clôt ».

Kamel Jendoubi est président du REMDH depuis 2003. Membre fondateur de la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) et du CRLDHT -dont il est l’actuel président- Kamel Jendoubi est également membre du conseil exécutif de l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT), président de l’Institut du Caire pour les Etudes des droits de l’Homme (CIHRS) et membre du bureau de la Fondation Euro-méditerranéenne de soutien aux défenseurs des droits de l’Homme (FEMDH).

L’intervention de Kamel Jendoubi au congrès de Reims (il est intervenu après Pierre Barge, président de l’Association Européenne des droits de l’Homme (AEDH) et avant Souhaïr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) :

httpv://www.youtube.com/watch?v=TC0z2Ifsloc