Boris Le Lay à nouveau condamné !

Marie Gueye

4 mois de prison avec sursis, 15.000€ d’amende. Boris Le Lay, administrateur du site breizatao vient d’apprendre à ses dépens que le mot racisme a le même sens à Quimper et à Brest : il vient d’être une nouvelle fois condamné, cette fois pour les propos inqualifiables qu’il avait tenus à l’occasion de l’élection de Marie Gueye en tant que conseillère générale à Brest. « On a une victime qui est désignée à la vindicte populaire, on explique  que, parce qu’elle est noire, elle est une souillure. Ça, c’est parfaitement inadmissible, c’est de l’injure; inciter les prétendues races à se lever les unes contre les autres, c’est parfaitement inqualifiable », a souligné Me Pierre-Hector Rustique, avocat de Marie Gueye (source, AFP).

Le courageux Le Lay n’était évidemment ni présent ni représenté à l’audience (ce qui ne l’empêche pas de faire la manche pour ses frais d’avocat). Il longtemps bénéficié d’une scandaleuse impunité, réussissant à déjouer les actions judiciaires (il a résidé au Japon, son site est hébergé aux États-Unis, ce qui lui garantit une protection absolue de la Constitution de ce pays).

Le Lay a évidemment fait appel de ce jugement. Il n’en a pas fini avec la justice : le 19 novembre, ce sera le jugement en appe (l’audience vient d’être reportée)l, à Rennes, de sa condamnation de juin 2013 à Quimper, dans deux autres affaires de racisme.

Ce qui va lui permettre de se poser une nouvelle fois en victime du complot juif, maçonnique, communiste, socialiste, j’en passe et des meilleures…

La Résistance bretonne mise en cause dans un ouvrage contesté

On se souvient des incidents qui avaient émaillé une cérémonie à la mémoire de Jean Moulin, le 21 juin dernier : des partisans de la « manif pour tous », ennemis jurés du mariage homosexuel, s’étaient manifestés bruyamment pendant l’interprétation du Chant des partisans : l’extrême droite n’aime pas la Résistance.

En Bretagne, ce sont les nationalistes bretons de droite qui ne l’aiment pas. En témoigne un livre, écrit par Yves Mervin, qui vient d’être édité, intitulé « Le joli mois de mai 1944 », et sous-titré « la face cachée de la Résistance en Bretagne ». L’objet de ce bouquin ? C’est très simple : discréditer la Résistance. En amoindrissant son action, évidemment. Mais surtout, en faisant valoir une idée scandaleuse qu’on peut résumer ainsi : la Résistance a fait davantage de tort à la Bretagne que l’occupation allemande ; la Résistance, et les « exactions » des FTP, ont tué davantage de Bretons que l’occupation allemande. Le tout étant enrobé dans un discours qui se veut historique. Il n’est pas étonnant que le site breizatao.com ait expliqué dans un article publié le 31 juillet dernier tout le bien qu’il pensait de ce livre… Pendant le rassemblement de soutien au musée de Saint-Marcel, le 31 août dernier, Katherine Le Port, de l’ANACR 56 a dénoncé cet ouvrage.

La parution de cet ouvrage n’est en fait qu’un avatar de plus dans le paysage politique français, dans lequel les idées de l’extrême droite, qu’elle soit nationaliste ou identitaire, se banalisent à grande vitesse. Et d’autant plus rapidement, qu’elles contaminent la droite républicaine, qui ne prend même plus la précaution de se réclamer de De Gaulle ; et qui, certes dans une moindre mesure, contamine également la gauche, avec les discours douteux sur l’extrême droite et l’immigration.

On peut utilement lire l’article publié à propos de cet ouvrage sur son site par Françoise Morvan, spécialiste de l’histoire de la Résistance bretonne, et qui a publié notamment « Le monde comme si », et « Miliciens contre maquisards ». Curieusement, les volumes du livre « Le monde comme si », onr dû être mis sous cellophane et exposé près des caisses au magasin Virgin de Rennes : ils étaient régulièrement vandalisés…

Yves Mervin, dans un courriel, nous invite, et nous relayons volontiers cette invitation,  « à lire cette mise au point à propos de la reprise de l’annonce de (s)on livre par le site Breizatao.com », dans l’article qu’il a publié sur son blog.


					

Voile et handicap

Voile et handicap…

Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Encore une politique à deux sous pour « casser » du musulman ? Y aurait-il un relation entre voile et handicap, l’un étant responsable de l’autre, ou les deux étant incompatibles ?!

Quand j’ai lu ce titre, dans un quotidien régional (Le Télégramme), je ne comprenais pas. Mon entourage non plus : on avait tous compris la même chose.

Alors j’ai cliqué sur l’article.  Il s’agissait en fait de la navigation à voile, et des personnes handicapées ! Ouf ! et le titre complet de l’article était : « Voile et handicap. Un nouveau cap à franchir »

Mais quand même…

Qu’on ait pu imaginer une seconde que cet article traitait de la relation entre « voile islamique » et handicap, c’est grave. Cela prouve à quel point toutes les polémiques sur ce sujet, toutes les âneries qu’on entend à longueur de journée, finissent par nous « contaminer » tous, par polluer la pensée.

Ils ont déjà gagné un point…

 

Boris Le Lay perd son sang froid à l’approche du verdict du tribunal de Paris

Le 24 juin dernier, le tribunal correctionnel de Quimper, saisi de plaintes de personnalités et d’associations, dont la Ligue des droits de l’Homme, a condamné Boris Le Lay, tenancier du site breizatao, à 18 mois de prison avec sursis, et 22.500€ d’amende et dommages intérêts au bénéfice de 7 parties civiles, pour plusieurs délits, dont celui « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non appartenance à une ethnie, une race ou une religion » (lire ici). Ce que, bien entendu, Le Lay et consorts (Nauleau, Ménard…) traduisent par « atteinte à la liberté d’expression ».

Le 13 juillet, c’est le tribunal correctionnel de Paris qui jugeait à nouveau Le Lay. Cette fois, le procureur a requis un an de prison avec sursis et 10.000€ d’amende : le jugement a été mis en délibéré, et il sera rendu au mois d’octobre.

Le Lay a fait appel du premier jugement. Nul doute qu’il ira jusqu’en cassation, ne serait-ce que pour tenter d’asphyxier ses victimes financièrement. D’autant plus que, fort d’un « bienfaiteur » semble-t-il très généreux, il ne semble pas avoir de soucis financiers ! Voir ici la collusion entre breizatao et l’extrême droite américaine (expliquée par breizatao soi-même !). Et, bien entendu, il « dénonce » le complot communiste dont il estime être victime.

Et il continue de s’acharner sur une femme qui a été parmi les premières à dénoncer ses activités, et a initié la constitution par la section de la Ligue des droits de l’Homme de Rennes, d’un dossier particulièrement documenté, ainsi que la plainte qui a été examinée par le tribunal de Paris. Rappelons que Le Lay est sous le coup d’une tripe assignation : apologie de crimes contre l’humanité, provocation à la haine raciale et contestation de crimes contre l’humanité. Toutes choses vérifiables sur le site breizatao.

Françoise Morvan, c’est elle dont il s’agit, sait de quoi elle parle. Elle est l’auteur, parmi de nombreux autres ouvrages, de deux livres qui traitent de la dérive identitaire en Bretagne : « Le monde comme si » (Actes Sud, 2002, puis réédité régulièrement en format poche dans la collection Babel), et « Miliciens contre maquisards » (éditions Ouest-France, 2010), ce dernier étant régulièrement réédité et mis à jour. Cet ouvrage part de « l’histoire d’une rafle qui a eu lieu le 11 juillet 1944 autour de Saint-Nicolas-du-Pélem, un petit bourg en plein centre de la Bretagne, au sud de ce qu’on appelait alors les Côtes-du-Nord », et analyse les rapports singuliers entre certains mouvements bretons et la collaboration.

Il n’en fallait évidemment pas plus pour déclencher la fureur de Le Lay, qui, sur son blog, déverse à longueur d’articles sa haine pour tout ce qui peut toucher de près ou de loin à la démocratie et aux valeurs humanistes. Et depuis son procès, le 13 juillet à Paris, Le Lay publie des articles dont on peut facilement imaginer le degré de vulgarité et de haine, contre Françoise Morvan. Les titres de ces articles à eux seuls en témoignent : le 21 août, « la mère Morvan digère mal », le 30 juillet, « Françoise Morvan et la fin de la pourriture rouge », pour n’en citer que deux.

La lecture des articles que Françoise Morvan consacre, sur son site Internet, à ces affaires, permet de mesurer l’ampleur de la tâche qu’elle a accomplie (et qu’elle poursuit), et par opposition, la triste vacuité de « l’argumentation » ( ???) de Le Lay. On les trouve sous la rubrique « Travaux » de son site, et à cette adresse, la réponse qu’elle fait aux derniers articles de Le Lay. Une visite du site de Françoise Morvan permet par la même occasion de découvrir l’étonnante diversité de ses travaux !

Déchaînement de haine raciale et de xénophobie sur les réseaux sociaux

Copie d'écran de la page facebook "adopte un gitan", aujourd'hui fermée.

Stella Vidal est une militante de droite, qui a démarré à l’UDR, est passée par le RPR et poursuit sa « carrière » à l’UMP. Aujourd’hui, on la classe dans la droite « décomplexée ». Cette femme d’un âge respectable tient des propos qui le sont beaucoup moins : elle posté un twitt dans lequel elle traitait Christiane Taubira de « guenon guyanaise », reprenant la caricature qu’on avait vue lors des manifestations contre le mariage ouvert aux personnes de même sexe.  Elle a supprimé son tweet, mais sans s’excuser ni regretté quoique ce soit : elle s’est contentée d’écrire sur son blog : « Après y avoir réfléchi, j’avoue que ce n’était pas du meilleur goût, mais quand on est très en colère suite à des propos insultants pour la Droite et ses militants, en réagissant à chaud, on surréagit », après avoir déploré être victime d’une « cabale » : « tout ça pour avoir, sur un coup de colère après son réquisitoire sur la Droite laxiste, taxé Taubira de « guenon guyannaise » et avoir joint une photo-montage anonyme qui figure en bonne place sur le Net ». L’UMP a exclu de ces rangs, les jours derniers, un de ses militants qui avait publié un tweet sur l’étoile rose et la déportation des homosexuels. Fera-t-elle de même à l’encontre de cette « militante », ou jugera-t-elle, elle aussi, qu’il ne s’agit que d’une « sur réaction » due à la colère ?

La page Facebook « adopte un gitan », qui n’est plus accessible aujourd’hui et qui était encore publique jeudi 8 août,  s’attaque pour sa part aux gens du voyage. On y trouve tous les clichés : voleurs de cuivre, grosses cylindrées, saleté, amalgame Roms et gitants etc… Il semble que cette page a été largement signalée à Facebook et qu’elle finalement été fermée (elle avait dû l’être une première fois, mais rouverte aussitôt). Une page de droite elle aussi décomplexée.

On voit bien au travers de ces deux exemples (on pourrait les multiplier) que les blogs et les réseaux sociaux servent de vecteur à cette droite qui n’a plus honte de montrer son vrai visage. Cette droite les a depuis longtemps investis. Et elle ne se contente pas de cela : elle propage ses idées racistes et xénophobes dans les commentaires des journaux et des blogs. On peut d’ailleurs se demander s’il n’y a pas des militants spécialisés dans cette « veille » numérique et chargés de commenter les articles qui traite de ces sujets, tant leur style et le contenu est stéréotypé. On avait réussi à le prouver avec les site français de souche, dont les articles étaient partagés sur Facebook des centaines de fois, et souvent avec à l’unité prêt le même nombre de partage, ce qui lui valait de figurer en tête du classement « ebuzzing ».

Le phénomène est inquiétant.  La publication de ce type de propos s’est accélérée depuis l’examen de  la loi sur le mariage pour tous, et depuis cet été, et les propos sont de plus en plus violents. Le fait qu’ils sont parfois tenus par des personnalités politiques (le meilleur exemple est sans doute celui de Christine Boutin) contribue naturellement à encourager certains esprits faibles, tels que cette dame ou l’auteur anonyme de la page « adopte un gitan », à publier des propos de plus en plus violents.

L’association Amaro Drom, présidée par Véronique Labbé, a porté plainte pour provocation à la haine raciale contre la page facebook « adopte un gitan ».

Une proposition de loi pour dénoncer les étangers en situation irrégulière

PROPOSITION DE LOI

obligeant tout officier public à informer le procureur de la République et le préfet de département de la situation irrégulière dans laquelle se trouve un individu au regard du droit français.

La proposition de loi comporte un article unique ainsi rédigé :

« Art. L. 621-2-1. – Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance qu’une personne entre ou séjourne irrégulièrement sur le territoire français, doit transmettre au préfet de la République, parallèlement au procureur de la République, tout document ou information qui y sont relatifs. »

Une proposition de loi déposée par le député UMP Bernard Reynès, et cosignée, naturellement, par son camarade de jeu Marc Le Fur.

Il s’agit ni plus ni moins de contraindre les « officiers » public, c’est-à-dire les maires, et tout fonctionnaire, à dénoncer les étrangers qui n’ont pas de titre de séjour ou de récépissé de demande d’asile.

Cette obligation ne concernait jusqu’alors que les personnes ayant commis un délit. Le séjour irrégulier en France n’en étant pas un (il s’agit seulement d’une infraction), les officiers publics et les fonctionnaires n’étaient pas tenus à cette obligation de délation.

Ces gentils députés entendent donc rectifier le tir. Et cela au nom de la lutte contre l’immigration irrégulière, qui, tout le monde le sait, gangrène la société française.

À ce propos, les politiques, de droite comme de gauche, utilisent volontiers une statistique qui classe la France 6ème sur 197 pays pour le nombre d’immigrés qu’elle accueille. Ce chiffre n’a aucun intérêt. Celui qui compte réellement, c’est la proportion de personnes immigrées par rapport à la population du pays. Et là, patatras, la France dégringole à la 54ème place, avec 10,7% d’immigrés, derrière des petits pays tels que les Emirats arabes unis (70%) et la Suisse (23%).

Il serait temps de parler sérieusement de ce problème, au lieu de stigmatiser les étrangers et de caresser l’extrême droite dans le sens du poil !

Le député de la 3ème circonscription des Côtes d’Armor a également cossigné, parmi de nombreuses autres, une proposition de loi « visant à faire respecter le droit de propriété privé ou public et à renforcer la procédure d’expulsion des gens du voyage », ainsi que celle visant à interdire le mariage aux personnes en situation irrégulière

 

Ils veulent interdire le mariage aux étrangers en situation irrégulière

Proposition de loi

Article unique

Art. 143-1. – Le mariage ne peut être célébré si l’un des futurs époux se trouve en situation irrégulière sur le sol français.

Et parmi les 38 signataires (tous UMP) de cette proposition de loi, on trouve qui ? M. Le Fur, député de la 3ème circonscription des Côtes d’Armor, bien sûr !

M. Le Fur doit avoir un problème avec le mariage. Il s’est brillamment illustré pendant les débats sur le mariage ouvert aux couples de même sexe, ce qui lui avait valu d’être sanctionné (ça fait désordre, pour un vice-président de l’Assemblée nationale !). Pas plus tard que le mardi 30 juillet, on a pu le voir à Loudéac participer à une soirée « veilleurs », c’est-à-dire en fait à une prière de rue contre quoi il s’élève lorsqu’elles sont organisées par des Musulmans… Prière de rue qui n’a pas pu compromettre beaucoup l’ordre public : le député était entouré de 11 personnes… Et en 2010 il avait commis une proposition de loi visant les mariages dits « gris » (clairs ou foncés ?). Proposition qui était naturellement tombée dans les oubliettes de l’histoire.

La présente proposition risque fort elle aussi de ne pas avoir beaucoup d’avenir. On va expliquer pourquoi à M. Le Fur :

Comme le rappelle le site de l’association « Les amoureux au ban public »,

  • Le droit au mariage est un droit constitutionnel, réaffirmé régulièrement par le conseil constitutionnel (Décision n°2003-484 DC du 20 novembre 2003) ;
  • Cette proposition est contraire aux engagements internationaux de la France, et en particulier aux articles 8 et 12 de la Convention européenne des droits de l’Homme (CEDH) ;
  • « Selon une jurisprudence constante de la Cour Européenne des droits de l’Homme, les dispositions de la Convention s’appliquent à toute personne se trouvant sur le territoire d’un Etat partie. Dès lors, une personne, quelle que soit sa nationalité, bénéficie du droit d’invoquer la Convention, y compris si elle se trouve sur le territoire en situation irrégulière », conclut Amoureux au ban public.

Autre point, et non le moindre : cette proposition de loi ne pénaliserait pas que les étrangers en situation irrégulière, puisqu’elle concernerait directement les ressortissants français souhaitant épouser un étranger.

Ces 38 députés savent pertinemment que leur proposition ne peut pas aboutir. Mais ce qui compte pour eux, évidemment, c’est l’effet d’annonce, qui leur permet de se rapprocher un peu plus de l’extrême droite et d’envoyer un signe d’amitié au front national pour les prochaines municipales.

Monsieur Le Fur a-t-il conscience que sa proposition de loi est en fait une incitation à vivre dans le pêché ?

L’été est dur pour les Roms et les gens du voyage

Le camp de concentration de Tziganes de Montreuil-Bellay (49)

L’été n’est pas une bonne saison pour les gens du voyage et les roms. Il y avait eu le « discours » de Grenoble. Cette année, il y a eu la saillie de Bourdouleix qui regrette qu’Hitler n’en ait pas tué suffisamment. Il y a eu le « guide pratique d’expulsion » d’Estrosi. Et maintenant on a, dans le désordre, la coupure d’eau effectuée par un maire socialiste, et le projet de loi d’Accoyer, qui veut durcir les sanctions.

La coupure d’eau, c’est à Régis Roy-Chevalier, maire PS de Wissoux, dans l’Essonne, qu’on la doit. Elle concerne un camp de Rroms, qui doivent maintenant marcher un kilomètre pour s’approvisionner. « On n’a jamais privé un être humain d’eau. C’est une valeur universelle. La droite, la gauche, personne n’y touche. Le maire veut élargir son assiette électorale en allant vers l’extrême droite et en coupant l’eau, faire en sorte que ces gens s’en aillent », s’insurge Eve Desjardin, d’Europe Ecologie les Verts. Le maire quant à lui n’estime pas prendre une mesure scandaleuse, et renvoie la responsabilité à l’Europe qui ne gère pas le problème.

Bernard Accoyer, recordman de France de distribution de réserve parlementaire, veut faciliter les mesures d’expulsion des gens du voyage, en raccourcissant les délais et en assouplissant les conditions. Au moins veut-il faire cela par la loi. Parce que son petit copain Estrosi ne s’embarrasse pas de la loi : il demande que les maires puissent faire la loi avec leur police municipale, et qu’ils aient le droit de saisir « les belles voitures et les belles caravanes » (ceci revient en boucle chez Estrosi), sans intervention de la justice ! On ne va quand-même pas se laisser enquiquiner par l’Etat de droit !

Noël Mamère, sur son blog, conclut un bel article intitulé « Les Roms ou la nouvelle question juive » par ceci : « Si les élus et les médiateurs de toutes sortes ont un rôle, c’est justement celui de permettre la coexistence de modes de vie, d’habitat et de consommation différents. La communauté nationale ne se différencie pas en fonction de l’origine, du sexe, du milieu social, du type d’habitat, de ses choix de vie… L’égalité suppose la reconnaissance des différences ».

Bourdouleix : dernier avatar d’un climat délétère

Copie d'écran de la page Facebook du forum police-info

Me Patrick Baudouin, avocat de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme souhaite que le député maire de Cholet, qui a tenu des propos que le préfet du Maine-et-Loire a qualifiés « d’apologie de crime contre l’humanité », fasse l’objet d’une sanction exemplaire (vidéo à voir ici). Il estime que l’élu sera vraisemblablement condamné à une amende, mais il préférerait, compte-tenu de « l’énormité » des propos, qu’une peine de prison, au moins avec sursis, soit prononcée.

Outre l’énormité des propos, l’avocat évoque la banalisation de ces propos. Et il rappelle ceux qu’a tenus le maire de Nice, M. Estrosi, il y a quelques jours. Cette banalisation prend cet été des proportions inquiétantes. Elle ne se limite pas au monde politique. Deux exemples.

La page Facebook du forum police-info.com, utilisée à la fois par des fonctionnaires de la police nationale et des polices municipales, vient de retirer une page, sur Facebook, où certains de ses membres tenaient des propos ouvertement racistes, accompagnés de menaces de violence. Il a quand même fallu que cette page soit découverte par des internautes pour qu’elle soit effacée. Une enquête a été ouverte pour vérifier si ces propos étaient tenus par des policiers, et si c’est le cas, des sanctions seront évident sanctionnés. Les recherches faites par le site « Copwatch », qui surveille les activités policières et dénonce les abus et les bavures, semblent accréditer cette thèse : le site aurait identifié certains policiers. Ce site publie également des copies d’écran des propos qui ont disparu de la page facebook (article du Monde à lire ici).

Deuxième exemple : la presse. Elle de façon quasi unanime condamné les propos du député maire de Cholet. Mais le journal Le Point a tout de même cru bon de publier, sur son site, un sondage incroyable, dont voici la copie d’écran.

Le site du journal a finalement retiré ce sondage de son site, et s’est livré à quelques explications.

Décidément, l’été aura été chaud, y compris pour la démocratie… et le titre de l’édition 2013, parue en mai dernier, du rapport de la Ligue des droits de l’Homme sur l’état des droits en France exprime parfaitement la situation : « la République en souffrance ».

Le député maire de Cholet évoque Hitler devant des gens du voyage

Le camp d'internement des tsiganes de Montreuil-Bellay

Le député maire UDI de Cholet (49) a utilisé des termes incroyables à l’encontre de gens du voyage qui s’étaient installés sur un terrain proche du stade de football. Il n’a pas hésité à leur déclarer, excédé par les saluts nazis des personnes qu’il était venu rencontrer et qui, devant son attitude, le traitaient de « raciste » : « Comme quoi, Hitler n’en a peut-être pas tué assez »…  Et cet ancien président du CNIP (centre national des indépendants paysans) assume, son accueil sur le terrain justifiant selon lui ses mots.

Ce lundi, Gilles Bourdouleix menace de démissionner si le préfet n’expulse pas les caravanes. Le pasteur de la mission évangélique s’est pour sa part déclaré prêt à aller ailleurs : encore faut-il qu’on lui propose un lieu adapté.

On assiste à une véritable escalade verbale dans le milieu politique, à l’encontre des gens du voyage. Chaque semaine apporte son lot d’insultes et de menaces. Il faut espérer que cet élu soit poursuivi pour ces propos !

Additif, 15h. Gilles Bourdouleix déclare n’avoir pas prononcé la phrase « Hitler n’en a pas tué assez », et affirme avoir déclaré : « Si c’était Hitler, il les tuerait tous ici ». Comme le dit le site du journal Politis, « effectivement, ça change tout ! » Et Gilles Bourdouleix annonce qu’il a porté plainte contre le journal Le Courrier de l’Ouest qui a le premier parlé de l’affaire. Et qu’il portera plainte contre tout média « diffusant cette fausse citation ». Un enregistrement diffusé cet après-midi par le Courrier de l’Ouest semble pourtant confirmer cette phrase.