L’Association européenne de défense des droits de l’Homme écrit aux chefs d’Etat avant le sommet européen

Un sommet européen se tient les 24 et 25 octobre. La question de l’immigration figure à l’ordre du jour du sommet. L’association européenne pour la défense des droits de l’Homme a adressé un courrier aux chefs d’Etats et de gouvernements qui doivent y participer, pour leur rappeler que l’Europe a un devoir de protection à l’égard des réfugiés qui quittent leurs pays simplement pour sauver leur vie. La réponse faite aux drames successifs de Lampedusa, qui se résument à une augmentation des contrôles des frontière est un scandale qui a été dénoncé par de nombreuses associations. Ce courrier rappelle leurs devoirs aux responsables européens.

Lettre aux Chefs d’État et de gouvernement pour le Conseil européen des 24 et 25 octobre 2013

Bruxelles, 23 octobre 2013

Au lendemain du naufrage qui a coûté la vie a plus de 300 personnes à proximité des côtes de l’îIe de Lampedusa le 3 octobre, l’Association Européenne pour la Défense des droits de l’Homme (AEDH), avec un grand nombre d’organisations du sud et du nord de la Méditerranée, a interpellé l’opinion sur la responsabilité des États européens et des pays qui collaborent à la politique migratoire de l’UE (lire ici la tribune : « L’Europe assassine » parue dans Libération du 4 octobre 2013), et les membres du Parlement européen sur le rôle joué par l’Agence européenne des frontières, Frontex (voir le communiqué : « Frontex : surveiller ou sauver des vies ? » du 9 octobre 2013)

A la veille du Conseil européen, l’AEDH demande aux chefs d’État et de gouvernement de renoncer aux politiques sécuritaires et répressives qui ont jusqu’ici tenu lieu de politique d’asile et d’immigration.

Les deux récents naufrages près des côtes italiennes de bateaux transportant des personnes migrantes ont couté la vie a près de 400 personnes. Ils ont ouvert un débat sur les politiques européennes d‘asile et d‘immigration et suscité les réactions officielles de représentants de la Commission européenne et de responsables politiques des États membres appelant à une réforme de ces politiques.

Le souhait des responsables politiques européens de renforcer les moyens de l’agence Frontex inquiète les organisations de la société civile qui travaillent pour le respect des droits des personnes migrantes. C’est une fausse solution. En effet, Frontex n‘a pas pour mandat le secours en mer ou la protection des droits des personnes migrantes. Les morts en mer n’ont cessé d’augmenter ces dernières années malgré l’augmentation des moyens de cette agence. Frontex est le symbole de politiques européennes répressives qui criminalisent le fait migratoire (pénalisation du séjour irrégulier; rétention administrative; considérations administratives passant avant les besoins de protection internationale).

Le Sommet européen des 24 et 25 octobre représente une occasion pour l‘Union européenne de lancer un débat sur le changement d’orientation des politiques européennes d’asile et d’immigration.

Une approche répressive des migrations internationales, en décalage avec la réalité

Depuis plus de dix ans, la fermeture des voies d’accès légales au territoire européen s’est accompagnée de la mise en place de mesures répressives visant à empêcher les migrants, réfugiés et demandeurs d’asile d’accéder au sol européen. Entre janvier 1993 et mars 2012, plus de 16 000 personnes sont mortes aux frontières de l’UE.

L’Union européenne n’est pas menacée par des flux migratoires qui iraient uniquement du Sud vers le Nord. La part des migrations internationales est restée stable ces 50 dernières années, autour de 3% de la population mondiale ; 1/3 seulement de ces migrants internationaux s’est déplacé d’un pays en développement à un pays développé. De plus, sur 15 millions de réfugiés dans le monde, 4/5 sont accueillis par des pays en développements ; l’Afrique sub-saharienne a elle seule accueille 25% des réfugiés dans le monde, et l’Union européenne 15%. Construit sur la base d‘analyses erronées, l’objectif irréaliste d‘une étanchéité des frontières a servi de ligne directrice a la politique migratoire de l’Union européenne depuis 2002. L’absence de voies d’entrée légale sur le territoire européen a renforcé  les réseaux de trafic de traite des êtres humains. L‘externalisation des contrôles migratoires s’est traduite par la délocalisation et la sous-traitance des contrôles des frontières européennes aux pays voisins de l’UE, sans aucune garantie en termes de respect des droits des personnes migrantes, des réfugiés et des demandeurs d’asile.

La coopération avec les pays tiers s’est trop souvent traduite par l’utilisation de l‘Aide Publique au Développement à des fins de contrôle des flux migratoires, souvent en échange de la signature d’accords de réadmission. Les pays membres de l‘UE n’ont pas hésité a signer des accords avec des dictateurs, notamment en Tunisie et en Libye. L’Agence Frontex a été mise en place en 2005 pour contrôler les frontières extérieures : au fur et à mesure que son budget a augmenté, le nombre de morts en Méditerranée a augmenté en parallèle (source: Migreurop). Frontex, qui a une personnalité juridique, peut aujourd’hui signer des accords avec les pays tiers sans validation préalable du parlement européen. Ces accords visent à détecter les migrants en amont dans les pays frontaliers et entrainent des pratiques qui violent les droits fondamentaux des migrants : violation du droit d’asile et du principe de non refoulement ; enfermement sans base légale ; non accès à un avocat et non effectivité des droits ; traitements inhumains et dégradants ayant entrainé la mort de plusieurs migrants.

Changer le paradigme de la politique migratoire européenne

Il est urgent d‘agir au niveau européen en réaffirmant l’intangibilité du droit international : les pays membres de l’Union européenne ont signé la convention de Genève sur la protection des réfugiés : seule une application effective de cette convention, notamment par la délivrance de visas, permettra d‘éviter les drames en Méditerranée. L’UE ne doit pas confier la responsabilité des demandeurs d’asile et des réfugiés aux pays tiers qui ne leur assurent aujourd’hui aucune protection effective. Cela pousse les personnes fuyant les conflits, comme les Syriens, ou les réfugiés du camp de Choucha en Tunisie, et prendre la mer au péril de leur vie. Au contraire, les États membres doivent renforcer la solidarité entre eux et ne pas laisser assumer l‘accueil des réfugiés aux seuls pays européens situés sur les frontières extérieures. Le rôle de l’Agence Frontex doit aussi être questionné : il ne s’agit pas d’une agence de secours en mer mais bien d’un instrument répressif charge d’empêcher les migrants, demandeurs d’asile et réfugiés d’entrer en Europe. Les moyens qui lui sont dévolus n`assurent pas la protection des personnes en mer, protection pourtant garantie par les conventions internationales. Des cas de non-assistance a personne en danger ont été rapportés, tandis qu’un flou absolu règne sur la prise en charge des personnes interceptées

Enfin le soutien aux pays du sud de la Méditerranée ne doit pas s’inscrire dans une dynamique de contrôle des flux migratoires, mais dans une coopération d’égal à égal entre pays partageant historiquement un même espace commun ou échanges humains, culturels, économiques ont toujours été la règle. À ce titre les Partenariats pour la mobilité proposés à plusieurs pays de la région après les révolutions en Tunisie et en Égypte sont totalement déséquilibrés, et tournés uniquement vers l’intérêt de l‘Union européenne. L’Europe doit porter une autre vision de la coopération avec ses voisins au sud de la Méditerranée.

  1. Migreurop (2012) Atlas des migrants en Europe. Géographie critique des politiques migratoires, Paris, Armand Collin
  2. Chiffres : rapport du PNUD 2009, Lever les barrières, mobilité et développement humain
  3. Haut-Commissariat des Nations Unies aux réfugiés, rapport 2012 par Frontex et notamment leur accès effectif au droit d‘asile. Frontex est l’une des causes des morts en mer : pour éviter ses patrouilles, les embarcations prennent des routes de plus en plus longues et dangereuses.

 

Journée mondiale du refus de la misère à Loudéac (22) : conférence passionnante de Michel Miné

Michel Miné, à gauche, et Daniel Bessonnat, modérateur, à droite.

Organisée par le conseil général des Cötes d’Armor, la version loudéacienne de la journée mondiale du refus de la misère s’est déroulée en deux temps.

Jeudi 17 octobre, Michel Miné, responsable avec Nadia Doghramadjian du groupe de travail sur les discriminations à la Ligue des droits de l’Homme a traité de la reconnaissance de la discrimination basée sur la misère, au cours d’une conférence passionnante qui, malgré un auditoire qui aurait mérité d’être plus nombeux, a soulevé de nombreuses questions. Michel Miné, après avoir montré la complexité du problème, a insisté sur un outil trop rarement utilisé pour défendre les droits : le droit européen, qui peut dans de nombreuses situations, pallier les insuffisances du droit national, y compris dans des situations de discriminations basées sur l’origine ou la condition sociales. La vidéo de la conférence sera mise en ligne sur ce site en début de semaine prochaine.

Vendredi midi 18 octobre, c’est une soupe partagée qui a rassemblée le public. Servie par des élèves du lycée Xavier-Grall et de la maison familiale au foyer municipal de Loudéac, elle a été l’occasion pour les associations partenaires de l’opération d’exposer leurs documents et travaux, et d’échanger. Le puzzle réalisé par la section Loudéac centre Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme a une fois encore rencontré un vif succès.

 

Soutenez Lansana, futur papa menacé d’expulsion !

Communiqué de l’association « Amoureux au ban public » : signez la pétition !

Lansana, de nationalité guinéenne est maintenu au centre de rétention depuis 13 jours alors que sa compagne Matenin, de nationalité française, entre dans son septième mois de grossesse.

Son expulsion du territoire français est imminente, une tentative ayant déjà eu lieu le 2 Octobre 2013, deux mois avant la naissance de leur premier enfant.

Après trois ans de relation amoureuse, Lansana et Matenin découvrent qu’ils vont devenir parents et décident de tout faire pour pouvoir emménager ensemble.

Matenin obtient sa mutation pour Paris et rejoint Lansana dès le mois de mai. En attendant d’obtenir une réponse à sa demande de logement de fonction, ils se trouvent contraints de vivre séparément, hébergés respectivement chez des proches. Les futurs parents se retrouvent tous les jours et préparent ensemble l’arrivée du bébé.

Le 18 septembre, alors qu’il venait de se rendre à la mairie avec Matenin afin d’y reconnaître avec elle leur futur enfant, Lansana, en situation irrégulière, fait l’objet d’un contrôle. Arrêté, il se voit notifier une obligation de Quitter le Territoire Français prise par le Préfet de Paris et se retrouve très vite au centre de rétention de Vincennes.

Lansana est présenté devant le Juge administratif, puis devant le Juge des libertés et de la détention. Rien n’y fait, aucun n’envisage de le libérer ni de l’assigner à résidence.

Avant la naissance de leur enfant, et en l’absence d’un pacs ou d’un mariage, la vie familiale de Lansana et Matenin n’est donc pas reconnue sous prétexte qu’ils ne vivent pas sous le même toit.

Le cas de Lansana n’est pas isolé. La législation française oblige les parents d’enfants français à attendre la naissance de leur enfant pour faire valoir leur droit à un titre de séjour et devenir à ce titre inexpulsable.

L’expulsion de Lansana, à deux mois du terme, priverait une future mère et son enfant de la présence du père lors des dernières semaines de grossesse, au moment de l’accouchement et dans les mois suivants : une demande de visa en tant que parent d’enfant français nécessite la production d’un acte de naissance de l’enfant, et sera soumise à des délais de traitement par les autorités consulaires qui peuvent s’avérer très longs.

Lansana désire rester en France auprès de sa compagne enceinte et souhaite régulariser sa situation sur place. Il a échappé une première fois à une tentative d’expulsion en refusant d’embarquer, d’autres peuvent intervenir à tout moment.

 

 

Bernard Friot parlera de « l’enjeu des retraites » jeudi 19 septembre à Saint-Brieuc

Bernard Friot, économiste et sociologue, professeur émérite de l’Université de Paris Ouest Nanterre, sera, le jeudi 19 septembre, à 20h15, amphi Mazier,  l’invité à Saint-Brieuc de la section briochine de la Ligue des droits de l’Homme, Attac, la Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase), et le syndicat Solidaires 22. Auteur de « l’enjeu des retraites », et « l’enjeu des salaires », parus aux éditions « la Dispute », Bernard Friot traitera des retraites, avec cette question : « L’enjeu des retraites : nouveau recul ou nouvelle conquête sociale? »

Le choc démographique, le choc de la dette, le choc des déficits, le choc de compétitivité  justifiraient les mesures du gouvernement : travailler plus – cotiser plus – payer plus d’impôts et gagner moins ?

Pourquoi un nouveau recul des droits dans un pays aussi riche?

Pourquoi reculer l’âge de la retraite quand tant de jeunes sont au chômage?

Et si on pouvait faire autrement ?

Bernard Friot propose de nous appuyer sur les acquis des luttes, sur le « déjà là », le salaire, la cotisation, la qualification personnelle, pour en finir avec le coût du capital, le marché du travail et le chantage à l’emploi.

Pour vous mettre en appétit, vous pouvez dès maintenant écouter Bernard Friot sur le site de France Inter : il était, mardi 10 septembre, l’invité de Daniel Mermet dans son émission « Là-bas si j’y suis », sur le thème « l’enjeu des retraites ». Rendez-vous à cette adresse.

 

Chili, 1973 – Syrie, 2013 : droit d’asile, autres temps, autres mœurs !

Source : http://aespriforum2013.overblog.com/mercredi

Action collective (liste des associations engagées en fin d’article), communiqué cosigné par la Ligue des droits de l’Homme.

Chili, 1973 – Syrie, 2013 : droit s’asile, autres temps, autres mœurs….

Quand, le 11 septembre 1973, le coup d’État militaire de Pinochet abat le gouvernement légitime au Chili, la société civile française s’émeut et se mobilise. Près de 500 000 Chiliens vont devoir s’enfuir. Les formations de la gauche française, y compris le Parti socialiste [1], demandent au président Pompidou de déclarer que la France est prête à offrir l’asile aux exilés chiliens. Dix à quinze mille y trouveront refuge. Avec la Suède, la France devient le principal pays d’accueil en Europe et reconnaît avec largesse le statut de réfugié à celles et à ceux qui le sollicitent.

Quarante ans plus tard, la Syrie est à feu et à sang. Plus de deux millions de Syriens ont fui la guerre civile. Tandis que la Turquie, le Liban, la Jordanie et l’Irak sont débordés par les arrivées de réfugiés, l’Europe, à l’exception de la Suède, leur oppose contingentement de visas et barrières policières. Et la France, dont le ministre des affaires étrangères déclare que « la tragédie syrienne peut être la pire catastrophe humanitaire de ce début de siècle » et dont le Président est prêt à s’engager dans une intervention militaire pour punir un régime qui s’attaque aux populations civiles de son pays, justifie cette politique par la saturation de son dispositif d’accueil et d’hébergement des demandeurs d’asile…

On s’emploie donc, en amont, à éviter les demandes d’asile. C’est dans ce but que le gouvernement a décidé en janvier 2013, en toute discrétion, d’imposer un « visa de transit aéroportuaire » (« VTA ») à celles et à ceux qui, devant transiter par un aéroport français, profiteraient d’une escale pour solliciter une protection. [2]

Quant à la pincée de Syriens qui ont réussi à entrer dans l’Hexagone, si une partie obtient assez aisément le statut de réfugié ou la protection subsidiaire, beaucoup, empêchés de s’adresser à la France par le Règlement « Dublin 2 », finissent par gagner Calais d’où ils espèrent fuir un pays qui déploie son hostilité à leur encontre. Ils sont pourchassés jusque dans les squats insalubres où on les a condamnés à se cacher.

Autre temps, autres mœurs. Quarante ans après avoir apporté un soutien actif aux Chiliens, la société civile française n’a pas bronché.

L’Union européenne non plus, qui ne songe même pas à offrir aux Syriens la « protection temporaire » prévue en cas d’afflux massif du fait d’un conflit. Pas plus qu’elle ne l’avait offerte aux Afghans, aux Irakiens et aux milliers d’Africains qui, en 2011, ont dû fuir la Libye.

À quarante ans de distance, la France et l’Europe sont devenues incapables de la moindre solidarité à l’égard des femmes et des hommes victimes de persécutions. L’« espace de liberté, de sécurité et de justice », censé caractériser l’Europe, et dans lequel l’asile serait un élément central, n’existe que pour la galerie. A la différence des Chiliens d’antan, les Syriens d’aujourd’hui peuvent mourir à ses portes sans qu’elle s’en soucie.

Le 11 septembre 2013

Organisations signataires : 

Association d’accueil aux médecins et personnels de santé réfugiés en France (APSR), Centre Primo Levi, Collectif de soutien des exilés (Paris), Dom’Asile, Fédération des associations de solidarité avec les travailleur·e·s immigré·e·s (Fasti), Groupe d’information et de soutien des immigré·e·s (Gisti), Jesuit Refugee Service (JRS) France, la Cimade, la Marmite aux idées (Calais), Ligue des droits de l’Homme, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Réseau Éducation sans frontières (RESF), Terre d’errance Norrent-Fontes (Pas-de-Calais).

[1] Ce dont se félicite l’Institut François Mitterrand. Voir « Le parti socialiste français face à l’expérience de l’Unité Populaire chilienne », la Lettre n° 23, mars 2008

[2] Voir : « Quand la France tente d’empêcher les Syriens de fuir »

 

Lettre ouverte du Collectif des associations unies pour une nouvelle politique du logement aux parlementaires

Le collectif des associations unes pour une nouvelle politique du logement, qui rassemble 34 associations (liste en fin d’article) et dont fait partie la Ligue des droits de l’Homme, vient d’adresser une lettre ouverte aux parlementaires. L’assemblée nationale s’apprête en effet examiner à discuter du projet de loi « pour l’accès au logement et un urbanisme rénové ». Le collectif entend donner son point de vue sur les actions menées, les projets, et faire ses propositions.

Paris le 9 septembre 2013,

Mesdames et Messieurs les députés,

Alors que le projet de loi pour l‘accès au logement et un urbanisme rénové (Alur) va être débattu à l’Assemblée nationale, le Collectif des associations unies vous soumet par la présente ses propositions, articulées autour du triptyque fondamental de la prévention, l’hébergement et le logement. Dans le contexte actuel de crise économique et sociale qui affecte de plein fouet les plus démunis, il est indispensable que le texte réforme structurellement le secteur de l’accueil, de l’hébergement et de l’accompagnement vers et dans le logement.

Le Collectif des associations unies salue la reprise de certaines de ses propositions par la Commission des affaires économiques. Il accueille favorablement l’inscription explicite de l’accompagnement des personnes défavorisées parmi les objectifs des PDALHPD. Il se satisfait également de l’inclusion de l’ensemble des acteurs de le lutte contre les exclusions dans le périmètre de ces plans, et de le prise en compte dans l’évaluation des besoins de toutes les formes d’habitat. Ces mesures jettent les fondements des futurs diagnostics a 360 degrés, nécessaires à la programmation d’une offre de logement et d’hébergement adaptée aux situations observées.

Il est toutefois nécessaire d’aller plus loin afin d’évoluer vers une prise en charge cohérente, qualitative et adaptée des personnes sans-abri ou mal logées, de prévenir les ruptures sociales et de parvenir enfin a une effectivité pleine et entière du droit au logement.

Concernant la prévention, la garantie universelle des loyers est la réponse donnée par le gouvernement depuis six mois aux expulsions locatives. Or aujourd’hui elle est annoncée pour 2016. Quelle réponse apporter d’ici la aux ménages menacés d’expulsion ? Et a tous les autres en situation de fragilité ?

Aussi, le projet de loi n’intègre pas à ce stade l’instruction du 26 octobre 2012 visant à suspendre l’expulsion des personnes reconnues prioritaires DALO jusqu’à leur relogement.

Afin de garantir une prévention efficace quelle que soit le situation des locataires, la saisine des CCAPEX en cas d’impayés de loyer doit être rendue obligatoire pour tous les bailleurs, qu’ils soient personne morale ou physique.

Nous jugeons par ailleurs nécessaire d’intégrer la résorption des bidonvilles a la politique de lutte contre l’habitat indigne en élargissant les dispositions relatives à la Résorption de l’Habitat Indigne du Code de la Santé Publique a toute forme d’habitat. La méthode d’intervention partagée par les associations et la Dihal définie dans le volet préventif de la circulaire du 26 aout 2012 devrait être entérinée par la loi.

Enfin, le Collectif des associations unies souhaite l’instauration d’une domiciliation unique, accessible aux personnes quelle que soit leur situation administrative. La domiciliation constitue en effet la première étape vers l’accès aux droits ; elle doit dans cette perspective être ouverte à tous, laissant aux différents organismes compétents la responsabilité d’étudier l’éligibilité aux droits ou aux prestations. Ce droit à la domiciliation devrait être garanti et coordonné par les préfets sur les territoires.

Concernant l’hébergement, le Gouvernement s’est engagé à mettre fin aux plans saisonniers. Le droit à l’hébergement et ses principes structurants que sont la continuité et l’inconditionnalité de l’accueil, ne sont pas respectés, malgré les efforts engages. Afin de garantir la qualité, la lisibilité et la pérennité de l’accompagnement des personnes, nous demandons qu’un rapport du Gouvernement sur la création d’un statut unique pour tous les établissements et services de l’accueil, de l’hébergement et de l’accompagnement des personnes sans-abri ou mal logées soit transmis au Parlement avant la fin de l’année 2014.

Nous sommes très attachés à la participation des personnes accueillies et accompagnées aux politiques qui les concernent, c’est pourquoi nous demandons l’inscription dans la loi d’un statut juridique pour le CCPA et les CCRPA.

Concernant le logement, le Collectif des associations unies souhaite que soit réaffirmée explicitement la priorité de l’accès direct au logement pour le plus grand nombre avec des mesures opérationnelles pour la décliner sur les territoires.

Les dispositions du projet de loi relatives a la mobilisation du parc privé à des fins sociales sont insuffisantes. Qu’en est-il de la création d’un << super-PLAI », alors que le niveau de construction de logement social est inférieur aux objectifs et que même les moyens compensatoires ne permettront pas de les atteindre ? Le Collectif des associations unies réitère sa demande de loi de programmation pluriannuelle et une prise en compte des besoins de construction dans le prochain projet de loi de finances.

Le mécanisme d’encadrement des loyers prévu actuellement par le texte ne garantira pas une baisse significative et massive dont auraient besoin les ménages les plus vulnérables et doit impérativement être amélioré.

Il reste aussi à simplifier les différentes polices de l’habitat indigne. Ce faisant, il faudra être particulièrement vigilant à ce que le transfert des pouvoirs de police à l’échelle intercommunale ne se solde pas par un désengagement de l’État.

Enfin, le pilotage des PDALHPD et des SIAO doit être ouvert non seulement aux acteurs de la prévention, de l’hébergement et du logement, mais aussi à ceux de l’asile, de la justice, de la santé, ou encore de l’Aide Sociale à l’Enfance.

Vous l’aurez compris, Madame, Monsieur, le/la député(e), il nous semble indispensable de tout mettre en œuvre pour donner de véritables perspectives aux personnes les plus vulnérables dans notre pays. Les amendements que le Collectif des associations unies vous a adressés vont dans ce sens. Aussi, nous souhaiterions que les préoccupations que nous avons exposées soient relayées dans les débats parlementaires et espérons que vous pourrez défendre nos propositions.

Dans l’attente de votre réponse, veuillez recevoir, Madame, Monsieur, le/la député(e), nos salutations distinguées.

                        Le collectif des associations unies pour une nouvelle politique du logement

Les 34 associations du Collectif

  • Advocacy France
  • Association des Cités du Secours Catholique,
  • Association Nationale des Compagnons Bâtisseurs,
  • ATD Quart Monde,
  • Aurore,
  • Centre d’action sociale protestant (CASP)
  • Collectif Jeudi noir
  • Collectif Les Morts de la Rue,
  • Comité des Sans Logis
  • Croix-Rouge française,
  • Emmaüs France,
  • Emmaüs Solidarité,
  • Enfants de Don Quichotte,
  • Fédération d’aide à la santé mentale Croix marine
  • Fédération des Associations pour la Promotion et l’Insertion par le Logement (FAPIL),
  • Fédération de l’Entraide Protestante,
  • Fédération Française des Équipes Saint-Vincent,
  • Fédération des Pact,
  • Fédération nationale Habitat & Développement,
  • Fédération Nationale des Associations d’Accueil et de Réinsertion Sociale (FNARS),
  • Fédération Nationale des Associations Solidaires d’Action avec les Tsiganes et les Gens du voyage (FNASAT-
  • Gens du voyage),
  • Fondation Abbé Pierre,
  • Fondation de l’Armée du Salut,
  • France Terre d’Asile,
  • Habitat et Humanisme,
  • Les petits frères des Pauvres,
  • Ligue des Droits de l’Homme,
  • Médecins du Monde,
  • Secours Catholique,
  • Union Nationale des Amis et des Familles de Malades Psychiques (UNAFAM),
  • Union professionnelle du logement accompagné (UNAFO),
  • Union Nationale des Comités Locaux pour le Logement Autonome des jeunes (UNCCLAJ)
  • Union Nationale pour l’Habitat des Jeunes (UNHAJ),
  • Union Nationale Interfédérale des œuvres et Organismes Privés Sanitaires et Sociaux (UNIOPSS)

 

Dimanche 8 septembre, Guette-és-Lièvre (Plouguenast, 22), fête de Tche Kanam

L’association Tche-Kanam oeuvre depuis 2001 pour équiper  » Les cases des tout petits » de la région de M’ Bour. L’enseignement pour les enfants de 2 à 6 ans est une des priorités du gouvernement sénégalais, il cherche des partenaires pour développer son projet. Elle apporte son soutien aux écoles de Waran, Santhioukeita et N’Diarone. 

Les Cases des tout petits
 reçoivent les enfants de 2 à 6 ans, sans distinction d’ethnie,
 de religion, de sexe.

L’association, qui avait tenu un stand aux Droits en fête à La Motte, en mars 2013, organise, dimanche 8 septembre, sur le site de Guette-ès-Lièvre, à Plouguenast, sa fête annuelle, avec randonnées, repas africain… Le programme complet est détaillé ci-dessous.

Une centaine de personnes pour soutenir le musée de la Résistance bretonne à Saint-Marcel

Le rassemblement organisé au Musée de la résistance bretonne, à Saint-Marcel, a réuni, samedi 31 août après-midi, une centaine de personnes, autour de l’ancien combattant volontaire de la Résistance, Charles Paperon, qui est par ailleurs co-président de l’Association nationale des amis des combattants de la résistance du Finistère. Le but de ce rassemblement était de soutenir le musée, qui traverse aujourd’hui une grave crise financière qui pourrait, si rien n’est fait, déboucher sur la fermeture de ce lieu de mémoire dont Charles Paperon estime qu’il est « indispensable, et qu’il doit continuer d’exister ». Parmi les personnes présentes, les organisateurs ont noté avec satisfaction la présence d’élus, et notamment, celle de Joseph Legal, conseiller général du canton de Malestroit, et vice-président du conseil général du Morbihan, qui a pu annoncer une excellente nouvelle : l’effacement de la dette du musée, d’un montant de 65000€ : une première aide qui, espèrent les organisateurs du rassemblement, va en susciter d’autres pour finalement pérenniser le musée.

Ci-dessous, la vidéo du rassemblement, et en fin d’article,  le texte intégral de l’intervention de Charles Paperon. Une seconde vidéo, de la discussion qui s’est ensuite déroulée autour de Charles Paperon et son gendre, Michel Madec, est en cours de montage, et sera mise en ligne dans les prochains jours.

httpv://youtu.be/_rIsk_DMN4o

L’intetervention de Charles Paperon

Saint-Marcel, le 31 août 2013

Cher(e)s ami(e)s,…

Merci à toutes et tous d’être en ce lieu aujourd‘hui. Comme je l’indiquais dans l’appel lancé pour la sauvegarde du musée de Saint-Marcel dont « Les amis de la Résistance du Morbihan » et le dernier numéro de « Ami, entends-tu » se sont fait l’écho, cette journée est une réponse à l’appel à une mobilisation générale lancé le 18 juin par Messieurs Rousselot et Guégan pour la survie du musée de la Résistance de Saint-Marcel dans ce haut-lieu de la mémoire résistante qu’est ce secteur du Centre-Bretagne.

De nombreuses personnalités, venues de tous les milieux et toutes les formations politiques, inspirées par la Résistance et la préservation de ses valeurs, ont soutenu cette initiative et exigé que les pouvoirs publics s’associent pour sauver ce lieu unique de notre mémoire à tous, jeunes et moins jeunes.

Les historiens de la Seconde Guerre mondiale s’accordent à reconnaître Saint-Marcel comme l’un des cinq plus grands maquis mobilisateurs de France au même titre que celui des Glières ou celui du Vercors. Saint-Marcel est par ailleurs le seul des grands maquis de France qui s’inscrit à part entière dans le cadre de l’opération Overlord, la libération de l’Europe après le débarquement interallié du 6 juin 1944.

Ce Musée, labellisé Musée de France par arrêté ministériel en date du 17 septembre 2003, est, à ma connaissance, le seul qui évoque ai la fois la Résistance bretonne dans sa diversité ainsi que l’existence d’un grand maquis sans oublier les opérations menées au sein des SAS (Special Air Service) par les parachutistes de La France Libre et les parachutistes Alliés dont le soutien aux maquisards fut précieux à partir du 6 juin 1944.

Le musée de la Résistance de Saint-Marcel, haut-lieu de la mémoire résistante s’il en est, a l’immense mérite de transmettre la mémoire de la Résistance aux générations contemporaines. Par la même, il rend hommage aux Résistantes et Résistants qui ont lu1té et trop souvent sont tombés pour sa liberté dans la France occupée et dans les camps de la mort. Ce musée rend ainsi à la Résistance et à ses valeurs énoncées par le Conseil National de la Résistance dont nous avons commémoré cette année le 70éme anniversaire de la première réunion le 27 mai 1943, ce musée rend à la Résistance toute la place qui lui revient dans l’histoire de notre pays.

A quelques mois des nombreuses cérémonies qui marqueront le 70ème anniversaire de la Libération de notre territoire, abandonner l’extraordinaire outil pédagogique qu’est le musée de Saint-Marcel serait (aurait été) une faute grave = ce serait oublier notre dette envers les héros de notre passé et négliger un jalon essentiel dans la construction de notre futur car ce serait faire fi des valeurs humanistes, démocratiques et patriotiques pour lesquelles luttèrent les Résistants, cette aspiration à une France et à un monde meilleurs, plus justes et solidaires dont ils furent porteurs.

C’ est donc pour assurer la nécessaire transmission aux jeunes générations, pour répondre à leur besoin de connaissance, de repères et de mémoire que le Musée de Saint-Marcel est utile, que dis-je, indispensable et qu’il doit continuer d’exister. i

Merci à toutes et à tous.

Charles Paperon

Ancien combattant volontaire de la Résistance, 1ére Division Francaise Libre, co-Président de l’ANACR du Finistére, membre de l’association « Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui », parrainée par nos camarades Raymond Aubrac et Stéphane Hessel).

 

 

 

RESF s’invite à l’université d’été du parti socialiste à La Rochelle

Le recto du flyer distribué par RESF à l'Université d'été du parti socialiste, à La Rochelle.

Invité depuis 2008 à l’université d’été du parti socialiste, le Réseau éducation sans frontière ne l’était pas cette année. Bizarre. Vous avez dit bizarre ? Alors Resf s’est invité à la fête, et ses militants en font le récit dans le communiqué ci-dessous et en image, sur le site de RESF. Le flyer distribué à l’occasion est téléchargeable ici.

Une satisfaction cependant, à l’issue de cette université d’été : le ministre de l’intérieur n’a pas retrouvé le triomphe qu’il avait eu l’an passé. En revanche, le courage politique de Christiane Taubira, garde des sceaux, a été salué comme il se doit.

Communiqué du Réseau éducation sans frontière

La Rochelle 2013, RESF appuie où ça fait mal

À partir de 2008, RESF a été régulièrement présent à l’Université d’été du PS, invité pour prendre la parole, ou avec un stand depuis 3 ans ainsi que l’an passé, aux 1 ers mois du quinquennat de Hollande, avec des familles et des jeunes sans papiers.

Cette année, pas de stand, officiellement, « il n’y avait plus de place » selon les uns, nous nous y sommes « pris trop tard » selon les autres. Un courrier de protestation a été envoyé au 1er secrétaire, sans succès.

Il fallait donc y être, et pour se faire voir et entendre, l’image de la rétention des enfants, une des promesses non tenues de Hollande : le flyer, rappelant l’engagement de Hollande candidat de refuser la rétention des enfants, et 2 bâches avec le même visuel promenées sur un camion. Un petit groupe de militants d’Ile de France et d’Orléans a pu se rendre disponible et se retrouver sur place. Des inscriptions à l’université ont été prises, pour permettre à tour de rôle de participer aux ateliers et d’y prendre la parole, et surtout pour entrer en contact avec élus, responsables et militants.

Ont également participé à l’initiative un parent de la famille Mejidov (famille tchétchène avec deux jeunes enfants, (la famille du flyer), expulsée en Pologne le 29 juillet après 8 jours de rétention), ainsi que l’une des familles géorgiennes de Savoie, qui se cache pour échapper à son expulsion. Ils ont pu rencontrer plusieurs responsables PS, et leur remettre directement une note documentée.

Localement, une dizaine d’organisations (parmi lesquelles LDH, RESF, la CIMADE) avait programmé un rassemblement le samedi à 14 h30, face à l’entrée des participants, à l’Encan, siège de l’Université. Le parcours du camion s’est arrêté près du rassemblement qui a duré deux heures. Après quelques flottements, police et RG sont restés en faction sans intervenir davantage. C’était bruyant, musical, coloré, déterminé.

La distribution de flyers s’est faite toute la journée aux deux entrées (celle des personnalités et intervenants, et celle et participants) suscitant échanges, approbations ou vives altercations.

Au point qu’à l’entrée dans le site d’une des militantes, dûment badgée, celle-ci s’en est vu refuser l’accès, visiblement, le S.O redoutait une distribution sauvage du flyer dans l’une ou l’autre des salles. Qu’il se rassure, quelques militants PS nous en avaient demandé de petits paquets et ont assuré eux même la diffusion des flyers à l’intérieur.

RESF a participé à l’un des débats sur l’immigration, où intervenaient Dominique Sopo, Catherine de Withol de Wendel, et Sylvie Guillaume, sous la présidence de Sandrine Mazetier.

Des propos généraux et généreux, finalement peu différents de ceux tenus régulièrement par RESF sur l’immigration. Mais qui ne collent pas aux actes de la politique de Valls, ce qu’on n’a pas manqué de dénoncer, regrettant que les militants et responsables socialistes qui se disent en accord avec nous en petit comité ne se décident pas à le dire publiquement et clairement. Une partie de la salle a applaudi.

Christiane Taubira a publiquement mais trop brièvement exprimé tout le bien qu’elle pensait de RESF.

Au final, il fallait, avec nos moyens humains limités, (il aurait fallu être beaucoup plus nombreux,) être là pour rappeler le scandale de la rétention, les promesses non tenues et notre opposition à la politique menée par Valls.

Et surtout, par des contacts plus personnels, consolider les appuis trop discrets pour qu’à l’intérieur du PS de plus en plus trouvent le courage politique d’exprimer leur opposition.

Merci très appuyé aux soutiens rochelais pour l’hébergement et la disponibilité.

 

Famille Mejidov : le récit de l’expulsion

Les informations sur la situation de la famille Mejidov sont arrivées hier un peu dans le désordre. Les militants de la Cimade, de RESF et de la Ligue des droits de l’Homme en on fait un récit qui récapitule l’affaire et donne des nouvelles de cette famille Tchétchène. Ils donnent également un lien vers le blog « untoitundroit35 », et vers une vidéo tournée pendant l’expulsion. Un bonne nouvelle cependant : la voisine des Mejidov au centre de rétention, Hamest C., a été libérée.

Voici ce récit.

Lundi 29 juillet

La famille Mejidov a été EXPULSEE ce matin !

Récit des militants de Rennes

«  2h30: nous étions une vingtaine de militants devant les grilles du CRA de Rennes pour protester contre l’expulsion de la famille Mejidov.

La famille avait réussi à s’enfermer dans sa chambre en bloquant la porte. Après 30 mn, les policiers ont fini par pénétrer dans la pièce. Nous avons alors entendu les cris des enfants et de leurs parents qui tentaient de résister à leur expulsion.

L’image et le son :www.youtube.com/watch?v=C42viHaCmQc

http://untoitundroit35.blogspot.fr/2013/07/rennes-expulsion-dune-famille.html

Un policier est sorti avec les enfants dans les bras, suivi quelques minutes plus tard des parents menottés.

Les enfants ont été habillés par les policiers, puis toute la famille a été embarquée à 4h15 dans deux véhicules pour l’aéroport de Roissy.

Leur téléphone est coupé… »

ROISSY 9h 56 : l’avion de Varsovie a décollé. On ne sait pas si Belita, la mère a pu montrer le certificat médical attestant d’une contre-indication pour tout vol en avion, on ne sait pas si Bekan, le père a réussi à refuser d’embarquer une nouvelle fois. Les pratiques courantes : calmant administré de force, bâillon-muselière sur le visage pour certains, compression, ligotage et scotchage divers ont-elles été mises en œuvre ?

17h20 : Confirmation reçue par la Cimade : expulsion réussie. La famille, arrachée à ses proches, est donc maintenant en Pologne.

C’est ainsi qu’on expulse sous la présidence de François Hollande une famille venue chercher l’asile en France, où plusieurs membres de leur famille résident légalement après avoir obtenu le statut de réfugié. Sans nouvelle de la famille Mejidov depuis leur départ du CRA, ils sont actuellement très inquiets sur les conditions de leur arrivée en Pologne. »

La présidence et le gouvernement doivent continuer à entendre les protestations de ceux que ces pratiques indignent, aujourd’hui comme hier

Les événements de cette nuit se sont déroulés sous les yeux de Hamest C, une Kurde de Géorgie, mariée,  et mère de Bella, sa fille de 22 ans, de Malkhaz un jeune lycéen de 18 ans scolarisé à Rennes.

Elle partageait le même bâtiment que la famille Mejidov et pouvait s’attendre au même sort, si la cour d’appel ne la libérait pas. Un vol était prévu dès ce mardi 30 juillet pour la Pologne. Hamest a eu plus de chance, elle est LIBRE.