L’imagination débordante des opposants au mariage des homosexuels

Ils font preuve d’une créativité sans limite, les opposants au projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe. La séance de la nuit de mercredi à jeudi a été merveilleuse.

Deux exemples.

Le premier, c’est une députée UMP qui en est l’auteure. Avec des trémolos dans la voix, cette brave femme réussit à contenir son émotion, et prédit que ces deux merveilleuses journées que sont la fête des mères et la fête des pères vont disparaître, avec la disparition des mots « mère » et « père ». Elle aurait pu aller un peu plus loin : avec cette loi scélérate, les catholiques ne pourront plus réciter le « Notre père » ni le « je vous salue Marie » ! Ridicule ou tragique ?

Le deuxième exemple nous vient d’un personnage que nous connaissons bien dans la région : le député UMP de la 3ème circonscription des Côtes d’Armor. Lui aussi, avec des trémolos dans la voix, nous conte une histoire. Celle de deux lesbiennes. L’une accouche. Et quelque temps plus tard, elle vient trouver le député à sa permanence, accompagnée du père, qui a reconnu l’enfant, et avec qui elle veut désormais vivre. Mais elle est angoissée : « l’autre » (le député insiste : « c’est ainsi qu’elle désigne son ancienne compagne ! ») n’aura-t-elle pas des droits sur l’enfant ? Le député rassure la jeune femme, mais ajoute, devant l’assemblée nationale, en substance : « heureusement, cette loi n’était pas passée » !

Alors, deux observations :

Les deux femmes n’étaient pas mariées, et pour cause. Mais de toute façon, le père ayant reconnu l’enfant, il n’était plus adoptable : la compagne de la mère se trouvait donc dans la position de belle-mère, et non de mère adoptive. Et le père, même si les deux femmes s’étaient mariées, aurait conservé ses droits sur l’enfant. Quelle différence avec un couple marié hétérosexuel ? Strictement aucune !

Le mélodrame a ses limites…