Villers-Cauterêts : le maire FN refuse de commémorer l’abolition de l’esclavage

Statue d'Alexandre Dumas, né à Villers-Cottrerêts, et dont le père, le général Dumas, est né esclave, et est inhumé dans cette commune.

Ils ne perdent pas de temps, les fachos ! Quelques semaines à peine après leur installation dans quelques communes (une poignée, heureusement, mais c’est encore beaucoup trop !), on ne compte plus les attaques contre la démocratie et les valeurs de la République. Le ripolinage de la fille Le Pen n’a pas résisté longtemps.

Il y a eu l’expulsion de la Ligue des droits de l’Homme de son local à Hénin-Beaumont. Ailleurs, c’est une conseillère municipale d’opposition expulsée de la réunion du conseil municipal. Il y a eu aussi le maire de Mantes-la-Ville… Et tant d’autres exemples qu’on n’y prêtent malheureusement presque plus attention.

Dernière attaque en date : celle d’un certain M. Briffaut, maire ( !) de Villers-Cotterêts, qui refuse de célébrer l’anniversaire de l’abolition de l’esclavage.

Ce refus prend une dimension particulière dans cette commune : c’est en effet là qu’est inhumé le général Dumas, père de l’écrivain Alexandre Dumas. Et le général Dumas, né à Saint-Domingue, était un ancien esclave. Depuis 2007, la commémoration de l’abolition de l’esclavage donnait lieu dans cette commune à une cérémonie présidée par le préfet de l’Aisne.

Face à cette décision indigne, le comité régional de Picardie de la Ligue des droits de l’Homme appelle à une forte mobilisation pour cette commémoration, tandis que la fédération du Nord explique pourquoi « il est temps, aujourd’hui, de rejoindre la Ligue de droits de l’Homme ».

L’appel du comité régional Picardie

VILLERS COTTERETS : déjà des atteintes aux valeurs de la République !

Le nouveau maire de Villers-Cotterêts, M. Briffaut, perçoit la commémoration de l’esclavage comme une auto-culpabilisation permanente à des fins de récupérations politiques. À ce titre, la municipalité n’organisera pas de commémoration le 10 mai alors que depuis 2007, le préfet de l’AISNE et le conseil municipal célébraient la journée de l’esclavage et son abolition dans cette ville où est enterré le général Dumas, né esclave à Saint-Domingue, et père d’Alexandre Dumas.

La Ligue des Droits de l’Homme de Picardie condamne la décision du maire de Villers- Cotterêts qui par cette position, s’attaque au devoir de mémoire.

Les propos de ce maire FN sont dangereux. Les citoyens et citoyennes de notre pays sont conscients que l’esclavage est un crime contre l’Humanité. La commémoration de son abolition rend hommage aux idéaux républicains : liberté, égalité et fraternité.

A l’inverse, derrière les accusations de « culpabilisation de la République », M. Briffaut s’inscrit dans les discours négationnistes propagés par l’extrême droite.

La ligue des droits de l’Homme de Picardie appelle à la mobilisation citoyenne pour une participation massive aux commémorations des 10 et 23 mai de l’abolition de l’esclavage organisées en Picardie par les élus de la République et les associations.

L’appel de la fédération du Nord

Pourquoi il est temps, aujourd’hui, de rejoindre la Ligue des droits de l’Homme…

Quatre semaines maintenant depuis le 2ème tour des élections municipales. Une quinzaine de maires étiquetés Front national ont été élus, plus de 1500 conseillers municipaux du même parti aussi. C’est une catastrophe nationale qu’il faut suivre de très près : ces élus pèseront fortement lors des futures échéances régionales et départementales de 2015 et lors des sénatoriales.

Mais le Front national ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt de l’extrémisme. A ces nouveaux élus doivent s’ajouter tous ceux qui ont surfé sur la vague Bleu Marine pour gagner des villes en utilisant des arguments populistes largement usés par le FN : ultra sécuritarisme, stigmatisation des rroms, mensonges sur la « théorie du genre », attaques contre le mariage pour tous…etc… De nombreuses villes sont aujourd’hui gérées par cette droite-là, et certains arguments sont aussi utilisés par des élus dits « de gauche ».

La LDH est une association généraliste, voici un extrait de l’article 1er de ses statuts :

 » Elle combat l’injustice, l’illégalité, l’arbitraire, l’intolérance, toute forme de racisme et de discrimination fondée sur le sexe, l’orientation sexuelle, les moeurs, l’état de santé ou le handicap, les opinions politiques, philosophiques et religieuses, la nationalité, et plus généralement toute atteinte au principe fondamental d’égalité entre les êtres humains, toutes les violences et toutes les mutilations sexuelles, toutes les tortures, tous les crimes de guerre, tous les génocides, et tout crime contre l’humanité.

Elle lutte en faveur du respect des libertés individuelles en matière de traitement des données informatisées, et contre toute atteinte à la dignité, à l’intégrité et à la liberté du genre humain pouvant notamment résulter de l’usage de techniques médicales ou biologiques.

Elle concourt au fonctionnement de la démocratie et agit en faveur de la laïcité.« 

Nous sommes en droit de nous inquiéter pour bon nombre des valeurs que nous défendons et nous sommes donc aujourd’hui dans une société où la vigilance est devenue un devoir. Notre France, la Patrie des droits de l’Homme, le pays qui a pour devise « Liberté, Egalite, Fraternité », vit une période trouble et c’est à chaque citoyen d’apporter sa pierre, aussi modeste soit-elle, pour que l’édifice humaniste ne s’écroule pas.

C’est pour cela que je vous invite plus que jamais à rejoindre la Ligue des Droits de l’Homme !

http://www.ldh-france.org/IMG/pdf/bulletin_adhesion-2.pdf

Pour la Fédération du Nord de la Ligue des Droits de l’Homme,

Le Président, membre du Comité Central

 

Les droits en fête : un succès total

La deuxième édition des droits en fête a été un succès total : les expositions ont été visitées par près de 340 élèves, vendredi 25. Samedi, près de 150 personnes sont venues les visiter : souvent des familles, entraînées par des enfants désireux de montrer à leurs parents ce qu’ils avaient vu la veille avec leur classe ; ils ont pour la plupart refait le circuit complet, animations, jeux, vidéos…

Et samedi soir, le clou: Frank Lepage. Il a rapidement conquis les quelques 250 personnes venues pour certaines de très loin voir l’inventeur des conférences gesticulées, qui est resté près de 4h sur scène. Les moments de franche rigolage ont alterné avec les passages très sérieux, même graves.

Quelqu’un, quelques jours plus tôt, s’était étonné que Franck Lepage ait accepté de venir jouer à Plémet. Eh oui, Franck Lepage, Monsieur, les Plémétais en ont voulu !

Dans les nombreuses satisfactions : la presse. La manifestation a donné lieu à 11 articles dans la presse régionale la semaine précédente (quotidienne et hebdomadaire), nationale (Politis) et radiophonique (message sur Là-bas si j’y suis). De nombreux sites ont relayé l’informations, et manifestement, plusieurs réseaux l’ont diffusée également.

Un bel encouragement à poursuivre !

336 élèves ont visité les Droits en fête ce vendredi 25 avril

336 : c’est le nombre d’élèves qui ont visité les expositions de Droits en fête vendredi 25 avril à la salle des fêtes de Plémet. Venus de l’école maternelle et l’école élémentaire publique, de l’école primaire Saint-Joseph, du collège Louis-Guilloux, du collège Notre-Dame de la Clarté, et de l’Institut médico-éducatif de Bel-air, ils ont également joué au jeu des 7 familles engagées, au jeu de l’emploi, au casse-boîte des discriminations, au jeu de la langue de bois. Deux vidéos leur ont été également proposées, et ont rencontré un vif succès: le témoignage deDany et Dieu Lungolo, deux jeunes Congolais demandeurs d’asile, et « pourtant je communique », une vidéo de l’Association des paralysés de France sur la discrimination sur le handicap (en l’occurence la victime est une personne souffrant de graves difficultés d’élocution). L’album photo de la journée est disponible sur la page Facebook des Drots en fête.

Demain, samedi 26 avril, la salle des fêtes sera ouverte au public de 13h30 à 18h. A 18h 30, ce sera l’apéro qui précèdera la conférence gesticulée de Franck Lepage (début à 19h30, entrée 10€).

A demain !

Droits en fête : les animations du samedi après-midi 26 avril

Copie d'écran de la fabrication d'une carte du jeu des sept familles.

Toute la journée du vendredi 25, et l’après-midi du samedi 26 avril seront consacrés à des animations, le vendredi pour les scolaires et les résidents de l’Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes de Plémet, le samedi pour le public. Les deux seront gratuites.

Au programme : expositions, jeux, vidéos.

Des expositions : les affiches de Posterfortomorrow sur la démocratie, la liberté d’expression et le droit à l’éducation, réalisées par des graphistes du monde entier. Cette sélection regoupe les cent meilleures affiches des trois concours, qui ont reçu chacun près de 3000 participations. Egalement exposés : des travaux d’élèves des établissements scolaires de Plémet.

Des jeux

  • Le jeu des sept familles engagées : familles engagées contre le racisme, pour l’égalité… Chaque membre de chaque famille présente son activité militante : le fils de la famille engagée contre le racisme lutte contre le contrôle au faciès, la fille de la famille engagée pour le bien-vivre ensemble organise des rencontres intergénérationnelles… Et quand un joueur a rassemblée toutes les cartes d’une famille, il doit lire l’article de la déclaration des droits de l’homme inscrit en bas de l’ensemble des cartes.
  • Le jeu de l’emploi est un jeu de l’oie qui présente une particularité : on ne peut gagner que si on triche ! C’était ainsi en 1994, ça l’est encore en 2014…
  • Le jeu de la langue de bois fait de vous un politiciens capable de haranguer et soulever les foules avec des discours brillants…
  • Le Chamboul’ toute les discriminations vous permettra de vous défouler en faisant tomber les boîtes qui symbolisent ce mal qui pourrit les relations sociales.

Des vidéos

Il s’agit de vidéos tournées par la section : le témoignage de Dany et Dieu, deux jeunes adolescents demandeurs d’asile, qui ont séjourné deux mois à Loudéac, et qui racontent leur histoire, par exemple. Ou de vidéos traitant de sujets particuliers : la protection des données, le droit au logement… Toutes ces vidéos sont très courtes (quelques minutes au maximum).

Soyez donc aux Droits en fête dès 13h30, samedi 26, à la salle des fêtes de Plémet !

 

Mettons un terme à l’expulsion des étrangers en attente de soins !

Tribune cosignée par les responsables d’un collectif d’associations de solidarité (liste en fin d’article), dont Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme, parue dans Le Monde daté du 17 avril 2014.

En France, un étranger gravement malade reste d’abord et avant tout un étranger. Chaque jour sur le terrain la même mécanique se met en place, réservant à nombre d’entre eux un traitement inhumain : déni de droits, interpellation, enfermement et expulsion vers des pays qui n’offrent aucune garantie d’accès aux soins.

En violation totale du droit à la santé, des milliers de personnes atteintes d’hépatite C, de diabète ou du sida vivent désormais sous la menace d’un retour forcé au pays. Retour souvent synonyme de condamnation à mort eu égard à la gravité de leur pathologie.

Pourtant, depuis 1997, un principe fort s’était progressivement imposé : soigner, plutôt qu’expulser une personne sans-papiers gravement malade, lorsqu’il est établi que sa pathologie ne pourrait être prise en charge dans son pays.

DEPUIS LA LOI DE 2011, LA SITUATION S’EST DÉGRADÉE

Aujourd’hui, ce principe est oublié. Cette évolution a été amorcée par la loi du 16 juin 2011 permettant des expulsions vers des pays où les traitements sont officiellement existants, sans se préoccuper de savoir si la personne pourra « effectivement » y avoir accès. Malgré des instructions plus protectrices du ministère de la santé, cette loi reste souvent appliquée de manière restrictive.

Lors de la campagne présidentielle, François Hollande s’était engagé à rétablir la prééminence du droit à la santé. Il avait qualifié cette législation de « dangereuse et hypocrite ». Dangereuse, elle l’est incontestablement. En imposant aux malades une peur permanente de l’interpellation, elle les éloigne de soins indispensables à leur survie et pose même des problèmes de santé publique lorsqu’il s’agit de pathologies infectieuses. Hypocrite, elle l’est tout autant, car, elle n’a aucune incidence sur la régulation de l’immigration compte tenu du faible nombre de personnes concernées.

Au quotidien nos activités nous permettent de constater que la situation s’est dégradée. Les drames humains se succèdent, au terme d’un processus opaque masquant la réalité et l’ampleur du phénomène. Depuis la fin de l’année 2012, nous avons dû alerter les ministres de la santé et de l’intérieur sur plus d’une trentaine de situations de personnes gravement malades, pour tenter de faire cesser leur enfermement ou d’éviter leur expulsion.

Mais combien d’autres ont été expulsées sans que nous en soyons informés ? Combien d’entre elles sont mortes depuis, faute de traitement dans leur pays d’origine ? Personne n’est aujourd’hui en mesure de l’évaluer. La seule chose dont nous sommes sûrs, c’est qu’aucun gouvernement jusqu’ici n’avait enfermé et expulsé autant d’étrangers gravement malades.

LES MINISTRES PAS PRESSÉS DE FAIRE RESPECTER LE DROIT A LA SANTÉ

Pour ceux qui pensaient que le changement de mandature allait faire primer la santé des personnes sur la politique du chiffre, c’est une cruelle désillusion.

D’un côté, cette situation révèle le peu d’empressement du ministère de la santé à faire respecter le droit à la santé. De l’autre, le zèle du ministère de l’intérieur a totalement décomplexé les pratiques des préfectures. De nombreux préfets durcissent les procédures d’octroi ou de renouvellement des titres de séjour pour soins. Ils s’arrogent même des compétences normalement dévolues aux médecins, évaluant eux-mêmes l’état de santé des personnes et l’existence de traitements dans le pays l’origine.

Voilà ce qui se passe quand les préfets jouent au docteur : une procédure arbitraire, non conforme à la loi, basée sur des critères subjectifs et en totale violation du secret médical. Ainsi, des personnes séropositives se voient-elles expulsées vers la Côte d’Ivoire ou le Bénin alors que la prise en charge du VIH n’y est absolument pas garantie.

Ces pratiques conduisent un nombre croissant d’étrangers malades à un placement en rétention extrêmement dommageable à leur état de santé. En février, un homme atteint de troubles psychiques graves est ainsi enfermé à Toulouse en vue de son expulsion. Au lieu de recevoir des soins psychiatriques appropriés, il passe huit jours dans une cellule d’isolement disciplinaire qui aggrave sa souffrance psychique.

Par ailleurs, de plus en plus souvent, des personnes sont présentées à l’avion avant même qu’un avis médical n’ait été rendu. Quant aux étrangers malades exécutant une peine en maison d’arrêt, ils sont pour la plupart expulsés à leur sortie de prison, sans qu’à aucun moment une procédure de protection ne soit initiée, au mépris de la loi.

RÉTABLIR UNE POLITIQUE RESPECTUEUSE DE LA DIGNITÉ DES PERSONNES

Dans toutes ces procédures où règnent l’arbitraire et l’opacité, plus rien ne garantit l’évaluation médicale avant l’expulsion. Rien ne contraint non plus l’administration à informer les malades des décisions prises les concernant.

Il est donc temps de rétablir une politique respectueuse de la santé et de la dignité des personnes. Nos associations en appellent à une réponse gouvernementale coordonnée pour redonner au droit de séjour pour raison médicale sa vocation première : permettre aux personnes malades résidant en France de poursuivre leur prise en charge médicale, sans vivre sous la menace d’une expulsion.

Sur le plan de la législation, le retour au dispositif antérieur à la loi de 2011 est donc nécessaire. Sur le plan des pratiques, l’enfermement en rétention des étrangers présentant des affections sévères et les procédures abusives régulièrement constatées en préfecture doivent cesser. Enfin, un cadre juridique contraignant doit être instauré pour permettre un accès effectif à la santé en cas d’enfermement, et la suspension de toute expulsion tant qu’un avis médical n’est pas rendu.

Il appartient au premier ministre de réaffirmer au plus vite le primat des enjeux de santé sur les objectifs de contrôle migratoire. Un dispositif transparent doit être mis en place, sous la tutelle exclusive du ministère des affaires sociales et de la santé, afin de garantir la protection des étrangers gravement malades.

* Collectif d’associations de solidarité

Luc Barruet (Président de Solidarité Sida); Tarek Ben Hiba (Président de la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR)) ; Thierry Brigaud (Président de Médecins du Monde); Bernard Elghozi (Président de Créteil Solidarité); Carine Favier et Véronique Sehier (Co-Présidentes du Planning Famillial); Geneviève Jacques (Présidente de la Cimade); Francis Lecomte (co-président de la La Fédération des associations de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés (Fasti)); Jean-Claude Loos (Président du Collectif des Accidentés du Travail, handicapés et Retraités pour l’Égalité des Droits (Catred)); Stéphane Maugendre (Président du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gitsi)); Patrick Mony (Président de l’Association des Familles Victimes du Saturnisme (AFVS)); Bruno Spire (Président de Aides); Pierre Tartakowsky (Président de la Ligue des droits de l’Homme)

Les conférences gesticulées : des conférences pas chiantes !

A la base des conférences gesticulées, deux concepts : les savoirs froids, les savoirs chauds. Ne raccrochez pas tout de suite : on ne va pas faire un cours !

En fait c’est tout simple !

Savoirs froids : les savoirs académiques, qu’on a ingurgités pendant notre formation scolaire, universitaire, théorique…

Savoirs chauds : les savoirs acquis par l’expérience, la vie.

La collision entre air froid et air chaud ne produit pas d’air tiède : ça provoque un orage.

C’est ça la conférence gesticulée ! un orage.

L’Université gesticulante résume : le mélange « savoirs chauds et savoirs froids… Cela ne donne pas un savoir tiède, cela donne un orage ! Le but de nos conférences, nécessairement gesticulées, est de dévoiler les systèmes de domination à l’œuvre tels que nous les avons vécus et rassembler des savoirs utiles pour l’action collective. »

L’Université gesticulante propose d’autres définitions de la conférence gesticulée sous la forme de la tirade de Cyrano, qui montre bien l’humour dans lequel baignent les conférences :

« On pouvait dire… Oh ! Dieu !… Bien des choses en somme.

Historique : « outil d’éducation populaire et genre comico-pédagogique inventé par Franck Lepage de la SCOP Le pavé en 2006, afin de perpétuer la mémoire de Christiane Faure par son œuvre « Inculture(s) 1 – L’éducation populaire, monsieur, ils n’en ont pas voulu… ». Franck Lepage a joué ce spectacle une centaine de fois entre 2006 et 2009. D’autres conférences gesticulées ont été écrites sous le Pavé sur des thèmes divers : L’école (Franck Lepage), L’engagement (7 personnes), La fin du pétrole (Anthony Brault), Le travail (Gaël Tanguy et Franck Lepage) »

Basque : « Mintzaldi kinkia » (littéralement : conférence punk, de branleur)

Communiquant : « conférence dont la forme est au service du fond »

Hérétique : « conférence pas chiante »

En creux : « pas une conférence entre sémaphores, ni une conférence hurlée en langage des signes »

Pragmatique : « indescriptible, à voir » »

Un chose est sûre : quand on y a goûté, on y revient, et on devient vite accro ! Vous ne regretterez pas d’être venus à Plémet le samedi 26 avril voir Franck Lepage dans « l’éducation populaire, Monsieur, ils n’en ont pas voulu » !

Franck Lepage, « Clown consultant », samedi 26 avril à Plémet (22)

Franck Lepage, Clown consultant

« (…) Pour ceux qui connaissent, il y a un endroit qui s’appelle Avignon, en France, où tous les cultivateurs se réunissent une fois par ans. Il y a deux ans de ça, il y a eu un petit scandale… Enfin, un scandale gentil, hein, qui a agité tout Avignon… Un créateur belge, un gars de chez vous, avait monté un spectacle, qui n’était pas du théâtre. C’était un spectacle culturel… Et à un moment dans le spectacle, ses acteurs faisaient pipi pour de vrai, au milieu de la cour d’honneur du Palais des Papes. Ils faisaient pipi vraiment, vous voyez ? Alors ça, c’est de la culture. C’est-à-dire que ça mérite une subvention colossale du ministère de la Culture parce que c’est « une vraie prise de risque artistique ». Il y a un « courage de l’artiste » que n’ont pas les gens de théâtre. Les gens de théâtre font semblant. Théâtralement, d’ailleurs, ça n’aurait aucun intérêt ! Comprenez que si je voulais vous faire comprendre, théâtralement, que je fais pipi, je me tournerais comme ça, je ferais semblant… Je ne la sortirais pas ! Puis je ferais le geste de me secouer, et vous auriez tous compris, tous ! Avec le geste ! Mais je ne ferais pas vraiment pipi, là, par terre ! Alors que si j’urinais vraiment, ça serait de « La » cul – tu – re. Et là, je pourrais demander de grosses – grosses subventions au ministère de la Culture, chez nous ! » (L’Education populaire, Monsieur, ils n’en ont pas voulu , Franck Lepage, Editions du Cerisier, page 20).

Cette scène est extraite de la conférence gesticulée que Franck Lepage jouera en fermeture des Droits en fête, samedi soir 26 avril à la salle des fêtes de Plémet. Elle donne le ton de ce spectacle : humour et  impertinence. Et surtout, clairvoyance ! Lepage décrypte l’évolution du concept de culture depuis le début des années 1960, avec toutes les conséquences que cela a pu avoir et a encore, et pas seulement dans le domaine de la culture. On rit beaucoup, mais parfois on rit jaune ! et dans cette période de crise économique, sociale, politique, les propos de Lepage sont encore davantage d’actualité.

Un autre extrait de Franck Lepage :

« …Avant, j’étais prophète… Prophète salarié.

Mon travail consistait à dire la vérité. (La vérité officielle).

Et puis un jour, je me suis mis à mentir, et ils ont adoré.

On me faisait venir de plus en plus souvent. On me disait que cela mettait de l’animation et de la démocratie.

Quand ils ont trouvé que j’allais trop loin, ils m’ont viré. Depuis, je suis clown…

Clown-consultant ».

La conférence gesticulée de Franck Lepage, c’est, comme l’explique le site de la SCOP Le Pavé, « Une autre histoire de la France démocratique, culturelle, sociale, éducative, politique, civique, citoyenne, décentralisée, partenariale, associative, européenne et mondialisée, bref… une autre histoire du capitalisme.

Un philosophe aujourd’hui oublié, Herbert Marcuse, nous mettait en garde : nous ne pourrions bientôt plus critiquer efficacement le capitalisme, parce que nous n’aurions bientôt plus de mots pour le désigner négativement. 30 ans plus tard, le capitalisme s’appelle développement, la domination s’appelle partenariat, l’exploitation s’appelle gestion des ressources humaines et l’aliénation s’appelle projet. Des mots qui ne permettent plus de penser la réalité mais simplement de nous y adapter en l’approuvant à l’infini.

Des « concepts opérationnels » qui nous font désirer le nouvel esprit du capitalisme même quand nous pensons naïvement le combattre… Georges Orwell ne s’était pas trompé de date ; nous avons failli avoir en 1984 un « ministère de l’intelligence ». Assignés à la positivité, désormais, comme le prévoyait Guy Debord : « Tout ce qui est bon apparaît, tout ce qui apparaît est bon. »

Franck Lepage, magistral, la gorge nouée, relate l’histoire de l’éducation populaire, son rôle de prophète de la culture qu’il a été obligé de quitter pour cultiver des choux en Bretagne… pour notre plaisir. Deux heures d’éveil et de partage. »

 Samedi 26 avril à la salle des fêtes de Plémet, à partir de 18h30 (18h30 apéritif, petite restauration, 19h30, spectacle de Franck Lepage, entrée 10€ apéritif compris. Réservations ldhloudeac@orange.fr, 02-96-25-62-91, 06-73-10-27-42).

Les droits en fête : des affiches de Posterfortomorrow à la galerie d’art du collège Louis-Guilloux (Plémet)

Des membres de la section LDH Loudéac centre Bretagne présentent quelques-uns des posters qui seront exposés aux Droits en fête.

Les Droits en fête, c’est vendredi 25 et samedi 26 avril. C’est la conférence gesticulée de Franck Lepage, le samedi soir : « l’éducation populaire, Monsieur, ils n’en ont pas voulu ».

Et les Droits en fête, c’est aussi une exposition remarquable d’affiches que l’association Posterfortomorrow a mis à notre disposition, sur les thèmes de la Démocratie, la liberté d’expression, et le droit à l’éducation. Une partie de ces affiches sont d’ores et déjà exposés dans la galerie d’art du collège Louis-Guilloux de Plémet, à la disposition des élèves et de leurs professeurs.

Posterfortomorrow, dont le président, Hervé Matine avait participé personnellement à l’édition 2013 des Droits en fête à La Motte, est une association singulière, qui mérite qu’on la présente. Hervé Matine le fait lui-même dans la vidéo postée à la fin de cet article, et dans le texte ci-dessous. Vous pouvez voir quelques uns de ces posters sur la page Facebook des Droits en fête.

Qu’est-ce que Poster for tomorrow ?

U

n projet international indépendant, à but non-lucratif et qui a pour vocation d’encourager les individus – au sein de la communauté des graphistes et au-delà, à créer des affiches destinées à stimuler le débat public sur des sujets qui touchent chacun d’entre nous.

C

haque année, poster for tomorrow choisit d’attirer l’attention sur un droit de l’Homme fondamental : la liberté d’expression en 2009, l’abolition de la peine de mort en 2010… Nous invitons ensuite les graphistes du monde entier à produire des affiches sur le thème retenu.

C

elles sélectionnées par notre jury font tous les ans l’objet d’une exposition simultanée dans le monde entier, le 10 décembre, Journée internationale des droits de l’Homme.

httpv://youtu.be/2-N_QLhYZHQ

En finir avec les idées fausses propagées par l’extrême droite : un livre militant indispensable !

Les mensonges assénés à longueur de discours par les dirigeants du front national sont tellement énormes qu’on est parfois désarçonnés pour prouver leur inanité à nos interlocuteurs, souvent sincèrement ébranlés par ce qu’ils ont lu ou entendu.

C’est dire si le petit livre « Pour en finir avec les idées fausses propagées par l’extrême droite » était attendu. Certes, il y a eu ici où là des tentatives pour mettre au point un outil militant permettant de réagir à la fois correctement (c’est-à-dire sans faire d’erreur) et rapidement.

Ecrit par Pierre-Yves Bulteau, un journaliste qui a su s’entourer de syndicalistes et de militants associatifs (liste ci-dessous), il recense pas moins de 73 « idées reçues », qui constituent l’essentiel de l’argumentaire des partis d’extrême droite, front national et autres. Les sujets ne sont pas très variés : immigration, pression fiscale, insécurité, islam, Europe, identité nationale, nationalisme… et les techniques non plus : on est généralement en face d’une sorte de friche intellectuelle, dans laquelle les chiffres et les statistiques ne sont qu’inventions ou déformations et interprétation stupide de données officielles. Chiffres qui, curieusement, sont souvent acceptés sans réaction par des journalistes, parfois spécialisés, qui ne prennent pas la peine de réagir pendant les interviews (on se souvient des premiers passages du père Le Pen dans les émissions télévisées du type « la marche du siècle », où les affirmations qu’il assénait étaient rarement contestées).

Le livre commence par une  introduction de Gérard Aschieri, président de l’Institut de recherches du syndicat enseignant FSU (et membre de la Ligue des droits de l’Homme), Frédéric Bodin, secrétaire national de l’Union syndicale Solidaires, Agnès Naton, directrice de la Vie ouvrière (CGT) et Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme. Sa parution a été saluée par le journal Libération, et il est en vente dans les bonnes librairies, et à la boutique de la Ligue des droits de l’Homme. Il le sera également sur le stand de Leclerc culture, pendant les Droits en fête, samedi 26 avril, à la salle des fêtes de Plémet.

Un livre indispensable !

Les partenaires : des syndicats, CGT, FIDL, FSU, Solidaires, UNEF, UNL ; des associations, Ligue des droits de l’Homme, JOC, MRAP. ISBN 978-2-7082-4265-4. Les éditions de l’Atelier, www.editionsatelier.com. 5€

« Un de nous » : une campagne d’extrême droite européenne contre le droit à l’avortement

Le collectif Un de nous organise un happening contre l'autorisation de la recherche sur l'embryon, le 11 juillet 2013 aux Invalides, à Paris. (FRANCETV INFO / MARION SOLLETTY)

Alors qu’un établissement scolaire privé parisien (lire ici) est le siège d’une campagne anti IVG menée auprès de jeunes élèves par des membres de « l’alliance » vita, officine catholique intégriste, les anti-IVG européens viennent de remporter une victoire, en collectant, d’après ce collectif, plus de 1,7 million de signatures, pour demander, dans une pétition baptisée « un de nous », « à l’Union Européenne de ne plus financer la recherche impliquant la destruction d’embryons humains. ». Le site de cette campagne précise : L’Initiative Un de nous demande également « de ne plus attribuer de financement européen à certaines organisations non-gouvernementales qui font la promotion de « la santé génésique et sexuelle » (terme neutre pour désigner notamment l’avortement) dans les pays en développement ».

On voit bien le sens de cette campagne et le danger qu’elle représente, quand on connaît l’importance des mouvements d’extrême droite dans de plus en plus de pays européens. L’enjeu est donc de taille : ces intégristes souhaitent l’adoption d’une directive européenne qui irait dans le sens de la loi scélérate votée récemment en Espagne pour interdire l’avortement.

Le Réseau euroméditerranée des droits de l’Homme (AEDH) a publié hier un communiqué qui dénonce ces manœuvres.

Le communiqué

Les droits des femmes menacés

Bruxelles, 15 avril 2014– Conformément à leurs intentions déclarées, les extrêmes-droites européennes passent à l’attaque. En utilisant le mécanisme de l’Initiative citoyenne européenne, sur la base du recueil d’un million de voix pétitionnaires, elles lancent une campagne intitulée « Un de nous » qui vise à convaincre le Parlement et la Commission européenne de supprimer tout financement à la recherche sur l’embryon et à la pratique de l’avortement.

Simultanément, le pape se livre à des déclarations sur la « culture du déchet » des partisans de l’IVG, sur le droit des médecins à l’objection de conscience, et défend « la vie à naître » au nom des « droits humains ». Il se situe ainsi dans la droite ligne de ses prédécesseurs et dans la tradition ultra-conservatrice de l’Église, et apporte un soutien de poids aux mouvements pro-life.

Il est urgent que se mobilisent les parlementaires, les ONG, les citoyennes et les citoyens européens pour éviter ce qui serait un très grave retour en arrière pour la santé des femmes, pour la maîtrise de la fécondité, pour la liberté de chacune et de chacun de décider de sa vie.

Nous défendons les droits de l’Homme et les droits des femmes contre l’obscurantisme et contre les chasses aux sorcières, insidieuses ou affichées, qui sont en train se lever en Europe.

 

 

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