Suicide au centre de rétention de Nîmes : réaction de la Cimade

Le centre de rétention de Nîmes

Sara s’est suicidée mercredi 10 août. Samedi 13, Marius B., enfermé au centre de rétention de Nîmes, s’est pendu. La Cimade réagit à ce drame par un communiqué :

Ce samedi 13 août, Marius B., privé de liberté depuis 13 jours au centre de rétention de Nîmes, s’est donné la mort.

Marius B. avait 45 ans, était marié et père de 2 enfants. D’origine Rom et de nationalité roumaine, il avait vendu tous ses biens pour venir travailler en France sur des chantiers. Il disait ne pas comprendre pourquoi il était ainsi retenu alors que citoyen européen il était seulement venu en France pour travailler.

La Cimade alerte depuis de trop nombreuses années sur les conséquences des agissements de l’Etat en matière d’immigration : arrestations arbitraires, personnes expulsées alors qu’en situation régulière, violation de décisions judiciaires…

Elle témoigne de la violence et de l’inhumanité des procédures administratives : banalisation de la privation de liberté, familles séparées, malades renvoyés dans un pays où ils n’auront pas d’accès à un traitement indispensable…

Le drame qui a eu lieu ce samedi est la conséquence directe de la violence que constituent  les politiques françaises de l’enfermement des étrangers.  Il est la conséquence d’un système qui ne considère plus les hommes en humains.

La Cimade rappelle que les droits fondamentaux nous concernent tous, étrangers comme français, et qu’en acceptant cette banalisation de la privation de liberté nous acceptons que  les droits de tous soient bafoués.

Rassemblement à la mémoire de Sara : la vidéo

Plusieurs dizaines de personnes ont participé mardi soir 16 août au rassemblement organisé par la CIMADE devant la préfecture, à Saint-Brieuc, en hommage à Sara. La sœur de Sara, très émue, a participé à ce rassemblement.

Eric Deschamps a rappelé qu’une autre Mongole sans papiers était morte à Rennes, en janvier 2011,et que son mari avait eu les pire difficultés pour rejoindre ses enfants. Un Roumain s’est pendu les jours derniers au centre de rétention de Nîmes.

Sara a été incinérée ce mercredi matin 17 août à Saint-Brieuc, en présence de sa sœur, de compatriotes, des amis qui l’avaient accompagnée pendant ses cinq années de galère en France, et de membres du collectif contre le racisme et pour la solidarité.

httpv://www.youtube.com/watch?v=QIbHtZnAstM

Par précaution j’ai bloqué le partage de cette vidéo pour empêcher le site Français de souche de la pirater. Si vous souhaitez la partagez, envoyez un message à ldhloudeac@orange.fr.

Sara : rassemblement mardi 16 à 17h30 devant la préfecture de Saint-Brieuc

Communiqué de la Cimade 22

C’est avec une grande tristesse que la Cimade 22 s’indigne des conditions de survie réservés aux demandeurs d’asile et aux sans papiers sur le département , tout est fait pour qu’ils s’en aillent.

Mercredi soir sur la voie expresse Sara, « sans papiers », ancienne demandeuse d’asile, a décidé de quitter ce monde, elle ne pouvait plus vivre dans de telles conditions. Elle était pourtant prête à retourner en Mongolie risquant la prison, mais sa fille lui manquait terriblement, et mercredi elle a craqué.

Deux Mongols sont déjà morts à Rennes, un Roumain s’est pendu au camp de rétention de Nîmes…

A Saint-Brieuc un couple d’arménien vie dans des conditions exécrables, la femme ne sort plus de son lit, elle à peur.

Une arménienne avec un bébé de 3 semaines et une petite fille qui a perdu l’usage de la parole suite à l’arrestation de son père est logée à la rue.

Sara sera incinérée au funérarium de Saint-Brieuc mercredi 17 à 10 h.

La Cimade appelle à un rassemblement silencieux devant la préfecture de Saint-Brieuc, représentant l’État, mardi 16 août à17h30,  pour exprimer notre indignation et en souvenir de Sara. Nous vous demandons de venir avec une rose rouge, symbole de notre colère et du combat qui continue.

Pour tout contact : 06 63 11 94 86.

Éric Deschamps

Appels pour Sara et les demandeurs d’asile

On ne peut évidemment plus rien pour Sara. Si ce n’est de l’accompagner dignement : une cérémonie de recueillement aura lieu très vraisemblablement mercredi matin, avant la crémation, au centre funéraire de Saint-Brieuc. Nous confirmerons cette date et indiquerons l’heure de la cérémonie dès qu’elles seront arrêtées définitivement, et nous souhaitons être nombreux pour accompagner Sara.

Sara attendait depuis 5 ans des papiers qui ne sont jamais venus. Elle a fini par choisir de ne plus lutter. Son parcours a été très dur, ses difficultés certainement insurmontables.

Prompt à payer le billet d’avion pour expulser les demandeurs d’asile, l’État n’a même pas été capable d’accorder un visa à la fille de Sara, qui réside en Mongolie : ce sera sa tante qui viendra à Saint-Brieuc. L’État n’a pas non plus l’intention de prendre en charge les frais liés à son incinération : ils s’élèvent à 2000€. Nous renouvelons notre appel à la solidarité, pour aider sa sœur qui a déjà dû payer un billet d’avion. Vous pouvez prendre contact par mail avec la section (ldhloudeac@orange.fr).

Sara est partie, restent à Saint-Brieuc plusieurs dizaines de demandeurs d’asile, dont la situation est toujours aussi précaire. Pour certains d’entre eux, l’échéance est fixée au 18 août, pour d’autres au 31 : ils devront alors trouver d’autres logements. Et on va se retrouver dans la même situation que fin juin. Le collectif a écrit au Préfet pour lui demande d’organiser une table ronde réunissant administrations, élus, organismes, associations et citoyens, pour chercher et trouver une solution à ce problème récurrent. En attendant, il va falloir s’organiser : ce sera l’objet de la réunion du collectif, mercredi 17 août, au local d’ASTI, centre social Saint-Jouan, à Saint-Brieuc, à 18h.

Suicide de Sara

Sara, jeune femme mongole sans papiers qui s’est suicidée en se jetant sous une voiture, sur la nationale 12 à Plérin (lire ici), sera incinérée mercredi ou vendredi prochain. Une de ses sœurs viendra de Mongolie.

« Nous allons essayer qu’elle ait un départ digne », déclare Eric Deschamps, de la Cimade.

La fille de Sara n’a pu avoir de visa, autant pousser l’ignominie jusqu’au bout…

« Sara a décidé de partir parce qu’elle ne supportait plus cette vie sans espoir, en France. Elle a connu l’exploitation et la violence conjugale. Son bourreau ne sera pas jugé, à quoi bon c’était une étrangère », poursuit Eric Deschamps, qui ajoute : « Le suicide de Sara a marqué les demandeurs d’asile. Certaines sont en train de craquer, une ne sort plus de son lit, une autre m’a dit qu’elle voulait s’immoler devant la préfecture  pour que l’on puisse adopter ses enfants. Certains ont décidé  de retourner  chez eux ou d’aller  je ne sais où, puisqu’ils ne peuvent plus faire de demande d’asile ».

Les obsèques de Sara vont coûter 1600 Euros, sa soeur paye cher sont billet d’avion : il serait bon qu’on puisse l’aider. Envoyez un message à l’adresse de la section : ldhloudeac@orange.fr. Merci pour elle.

Demandeurs d’asile : enfin une bonne nouvelle

Mercredi 13, une délégation du collectif a été reçue par Annie Le Houérou, vice-présidente du Conseil général, chargée des affaires sociale. Une demi-heure après l’entretien, elle a informé le collectif qu’une maison était mise à la disposition des demandeurs d’asile (frais, eau, électricité… pris en charge par le conseil général), jusqu’au 31 août, date à laquelle cette maison sera mise en vente. La délégation a immédiatement visité cette maison et l’aménagement s’est fait dans la soirée.

La délégation a également évoqué le cas de toutes ces personnes envoyés par Rennes à Saint-Brieuc, et rappelé l’obligation faite à l’État de loger les demandeurs d’asile.

Une nouvelle fois, l’Etat, non content d’asphyxier les collectivités locales par des transferts de charge non financés, les laisse prendre en charge les demandeurs d’asile alors que la loi l’y oblige.

Toujours pas de solution pour les demandeurs d’asile

Mardi soir, les demandeurs d’asile ont quitté leur hôtel, ils ont été hébergés par le 115 dans un autre hôtel à Plérin. Ils sont de retour au centre social Saint-Jouan ce mercredi.

A Ploubazlanec, une participation financière est demandée à la famille, ce qui n’avait pas été précisé : problème, elle ne touche toujours pas l’ATA.Une délégation doit être reçue par Claudy Lebreton, président du conseil général.

Une réunion du collectif est prévue mercredi 13 à 18h, au centre Saint-Jouan.

Mme S. a été libérée

Madame S., demandeuse d’asile, qui avait été arrêtée puis placée au centre de rétention de Rennes Saint-Jacques jeudi, a été libérée vendredi soir.

Le scénario est toujours le même :  la police procède à une arrestation dont elle sait pertinemment qu’elle est illégale. La Cimade prend le dossier en main, et le juge des libertés et de la détention prend la seule décision possible : la libération.

C’est le système Sarkozy – Hortefeux – Besson – Guéant…

Une femme placée en rétention à Rennes

Madame S. a été arrêtée en Préfecture, puis dirigée vers le C.R.A. (Centre de Rétention administrative) de Rennes. Dès que nous avons été avertis, la Cimade de Rennes a été contactée. Nous espérons que le juge des Libertés (JLD) la libère rapidement.

Rencontre avec le Préfet de Région :

Un rendez-vous nous est proposé le 29 juillet à 16h30 pour 4 à 5 personnes. Nous prévoyons 1 personne de l’Asti, 1 de la Cimade,1 de la LDH, 1 élu (si possible), 1 particulier.

Point sur la situation :

  • 2 familles ont quitté le Centre Social mercredi après-midi, prises en charge en logement temporaire avant une place très hypothétique en CADA, la liste d’attente étant bien longue…
  • La famille Arménienne est à Lannion pour 2 jours puis ira à Rostrenen dans un appartement plus grand.
  • La famille Géorgienne est à Rostrenen jusqu’au 13 juillet, et ira ensuite à Ploubazlanec, elle aussi dans un logement plus adapté.
    Ce ne sera sans doute pas très simple pour les trajets et les diverses démarches. Espèrons que les solidarités locales vont jouer. La Direction départementale de la cohésion sociale (DCS) devait contacter les CCAS.
  • Concernant les autres familles qui sont allées à la Préfecture de Rennes jeudi matin (RV pris par la préfecture de Saint-Brieuc et billets payés par l’AFTAM :
    3 sont rentrées avec leur dossier de demande d’asile, mais 2 d’entre elles venant d’un pays dit « sûr »,passeront à l’Ofpra en procédure prioritaire et ne peuvent bénéficier que de place en hébergement d’urgence, parce que non admissibles en CADA.
    Pour les familles de retour, c’est 5 nuits à l’hôtel 1ère classe près de Carrefour, soit jusque mardi matin. Ce n’est pas l’Etat qui paie, mais la mairie de Saint-Brieuc…

Questions

Quel lieu trouver mardi prochain? Et quelles actions? Qui est disponible?

2 pistes de lieux d’hébergement sont évoquées, mais ne sont pas du domaine de l’état.

Diverses propositions d’action symboliques sont aussi émises, nous vous informerons dès que les décisions seront arrêtées.

Les matelas et couvertures sont entreposés au Centre Saint-Jouan.

Actions

Nous prévoyons diverses actions pendant les Nocturnes de Saint-Brieuc : banderole, tracts, signatures de pétitions…

Centre social du Plateau : dernière minute

Deux familles sont hébergées, l’une à Rostrenen, l’autre à Ploubazlanec.
Elles sont déjà parties.
Pour les 4 autres,  qui seront logées 5 nuits, l’Aftam leur a payé leurs billets de train  (aller et retour) pour se rendre à Rennes à la Préfecture de région pour déposer leur dossier de demande d’asile.
Il rentrent vers 15h30.

Nous vous demandons de bien vouloir vous mobiliser et  nous rejoindre au Centre Social  du Plateau jeudi 7 juillet, vers 16h, (heure vers laquelle ils devront quitter les locaux) afin de manifester sur le fait  qu’après 5 jours , ces familles seront à nouveau à la rue.