Petit rappel à l’attention du maire de Loudéac

Le maire de Loudéac, dans le dernier numéro de « son » bulletin municipal, s’attaque une nouvelle fois à notre section. Nous pensons utile de lui rappeler ce que lui a écrit Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l’Homme, dans la lettre ouverte qu’il lui a adressée fin juin 2010. Merci à « Roger » de l’avoir postée sur le « forum libre de Loudéac » !(La vie politique de Loudéac, « bilan », page 1) !

Paris, le 29 juin 2010

LE PRESIDENT

Monsieur Gérard HUET
Hôtel de Ville20,
rue Notre Dame
22600 LOUDEAC

A rappeler dans toute correspondance

Réf. : JPD/ID/     214              /10

Monsieur le Maire,

La Ligue des droits de l’Homme entend, par la présente, apporter tout son soutien à sa section locale de Loudéac et à la féliciter du combat permanent qu’elle mène contre toute forme de racisme et de xénophobie.

C’est en effet tout naturellement, et en suivant les statuts de l’association, que notre section de Loudéac a apporté son soutien il y a un an à un couple habitant dans votre commune face aux obstacles illégaux qui étaient dressés à son droit constitutionnellement reconnu de s’unir par les liens du mariage. Le procureur de la République et le tribunal de grande instance de Saint-Brieuc n’ont d’ailleurs pu que constater l’illégalité de votre action et ce dernier vous condamner à célébrer ce mariage sous astreinte.

Que le couple soit aujourd’hui séparé et qu’une procédure de divorce soit intentée n’y change rien. Est-il besoin de vous rappeler que de très nombreux mariages sont très rapidement dissous ? Est-il encore besoin de vous rappeler que, comme le prévoit la loi française, la rupture de communauté de vie de ce couple a pour conséquence le non renouvellement du titre de séjour du conjoint ?

Aussi, vos affirmations réitérées dans la presse selon lesquelles vous disposiez d’éléments vous permettant de savoir que ce mariage était un mariage de complaisance sont-elles pour le moins étonnantes. Si tel est le cas, en premier lieu, vous les auriez exposés à M. le procureur de la République qui, après avoir ordonné le sursis pour enquête comme il l’a fait en l’espèce se serait opposé à la célébration du mariage. En second lieu, de tels éléments permettraient aujourd’hui d’intenter utilement une requête en annulation comme il se doit pour tout mariage de complaisance et non en divorce, qui ne fait que constater la rupture du lien conjugal. Affirmer, comme vous le faîtes, que vous disposiez d’éléments vous permettant de savoir que ce mariage était un mariage de complaisance alors que vous n’avez même pas pris soin d’auditionner les futurs époux comme le prévoit pourtant le code civil ne fait que confirmer l’incohérence de vos affirmations.

La Ligue des droits de l’Homme tient encore à vous rappeler que les propos tenus dans votre lettre aux loudéaciens d’octobre 2009, outre leur caractère plus que choquant dès lors qu’ils sont proférés par un élu de la République, sont constitutifs de plusieurs infractions à caractère raciste réprimées par le code pénal. A ce titre et contrairement là encore à ce que vous ne cessez d’affirmer, si  M. le procureur de la République a effectivement classé sans suite notre plainte, sa décision a été  motivée « compte tenu des développements politiques de cette affaire », a-t-il estimé, tout en reconnaissant explicitement le caractère xénophobe de vos écrits. Nous tenons à votre disposition cette décision.

Nous tenons à vous assurer que la Ligue des droits de l’Homme n’aura de cesse de lutter pour le respect des droits fondamentaux, à Loudéac comme ailleurs.

Etant donné les circonstances, vous comprendrez que nous rendions cette lettre publique.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Maire, à l’assurance de nos salutations.

Jean-Pierre DUBOIS

Lettre ouverte au maire de Loudéac

Le 31 mai dernier, nous avons déposé un courrier à la mairie de Loudéac. Il s’agissait de la réservation du foyer municipal pour l’organisation d’une soirée publique, le vendredi 22 octobre 2010. Au bureau des associations on nous a confirmé que la salle était libre ce soir-là, et que nous allions recevoir un contrat à remplir, qui serait ensuite visé par le maire.

Trois mois plus tard, c’est à dire aujourd’hui, lundi 6 septembre, nous n’avons toujours pas eu de réponse.

Le problème, c’est que participeront à cette soirée des personnalités dont le planning est chargé: nous étions dans l’obligation de leur donner une réponse dès maintenant.

Nous avons donc été obligés d’annuler notre réservation.

Cette soirée, que nous vous présenterons dès que les derniers détails auront été réglés, se déroulera donc le vendredi 22 octobre 2010, comme prévu, mais à la salle des fêtes de Plémet.

Ci-dessous, la lettre ouverte que nous avons adressée au maire de Loudéac et communiquée aux journaux :

Section de Loudéac Centre Bretagne

Mairie de Plémet

Boîte postale 1, 3 Rue des étangs

22210 Plémet

Tél 06 04 45 79 65

ldhloudeac@orange.fr

http://www.ldh-france.org/section/loudeac/

Michelle Paul, présidente

à Monsieur le Maire

Hôtel de Ville

22600 Loudéac

Objet : annulation d’une réservation

Plémet, le 3 septembre 2010

Monsieur le Maire,

Je vous ai adressé, le 31 mai dernier, une lettre confirmant notre réservation du foyer municipal pour une soirée publique que nous organisons le vendredi 22 octobre prochain. Nous avions effectué cette réservation après nous être informés de la disponibilité de cette salle, qui nous a été confirmée.

A ce jour, soit trois mois plus tard, nous n’avons toujours pas reçu le contrat de location que nous devons signer pour valider cette réservation.

Il se trouve que nous avons invité à cette soirée plusieurs personnalités, qui ont toutes des emplois du temps chargés, et dont certaines viennent de loin (Paris notamment).

Vous comprendrez donc que nous avons dû prendre d’autres dispositions pour l’organisation de cette soirée, et que par conséquent nous nous trouvons dans l’obligation de renoncer, bien malgré nous, à organiser cette réunion à Loudéac.

Vous nous permettrez de nous étonner de cette absence de réponse, d’autant plus qu’elle fait suite à deux refus consécutifs (participations au salon du livre et au forum des associations).

Vous comprendrez également que nous nous voyons dans l’obligation de rendre cette lettre publique : il est important que la population sache que nous ne boycottons pas Loudéac, mais que c’est bien son maire, et le bureau municipal, qui ne souhaitent pas nous y accueillir.

Michelle Paul

Lettre ouverte de Jean-Pierre Dubois au maire de Loudéac

Jean-Pierre Dubois, président national de la Ligue des Droits de l’Homme, a adressé cet après-midi une lettre ouverte au maire de Loudéac, qui l’a reçue. Cette lettre a été transmise à la presse locale (Ouest-France, Le Télégramme, le Courrier indépendant, l’Hebdomadaire d’Armor), et à la presse nationale. Vous pouvez la lire et la télécharger sur la page d’accueil du site de la Ligue des Droits de l’Homme : link et ci-dessous.

N’hésitez pas à la diffuser !


N.B. : sous la lettre, son traitement par Ouest-France et Le Télégramme du 30 juin.

LDH-copie.jpg

Paris, le 29 juin 2010

LE PRESIDENT

Monsieur Gérard HUET

Hôtel de Ville

20, rue Notre Dame

22600 LOUDEAC

A rappeler dans toute correspondance

Réf. : JPD/ID/     214              /10

Monsieur le Maire,

La Ligue des droits de l’Homme entend, par la présente, apporter tout son soutien à sa section locale de Loudéac et à la féliciter du combat permanent qu’elle mène contre toute forme de racisme et de xénophobie.

C’est en effet tout naturellement, et en suivant les statuts de l’association, que notre section de Loudéac a apporté son soutien il y a un an à un couple habitant dans votre commune face aux obstacles illégaux qui étaient dressés à son droit constitutionnellement reconnu de s’unir par les liens du mariage. Le procureur de la République et le tribunal de grande instance de Saint-Brieuc n’ont d’ailleurs pu que constater l’illégalité de votre action et ce dernier vous condamner à célébrer ce mariage sous astreinte.

Que le couple soit aujourd’hui séparé et qu’une procédure de divorce soit intentée n’y change rien. Est-il besoin de vous rappeler que de très nombreux mariages sont très rapidement dissous ? Est-il encore besoin de vous rappeler que, comme le prévoit la loi française, la rupture de communauté de vie de ce couple a pour conséquence le non renouvellement du titre de séjour du conjoint ?

Aussi, vos affirmations réitérées dans la presse selon lesquelles vous disposiez d’éléments vous permettant de savoir que ce mariage était un mariage de complaisance sont-elles pour le moins étonnantes. Si tel est le cas, en premier lieu, vous les auriez exposés à M. le procureur de la République qui, après avoir ordonné le sursis pour enquête comme il l’a fait en l’espèce se serait opposé à la célébration du mariage. En second lieu, de tels éléments permettraient aujourd’hui d’intenter utilement une requête en annulation comme il se doit pour tout mariage de complaisance et non en divorce, qui ne fait que constater la rupture du lien conjugal. Affirmer, comme vous le faites, que vous disposiez d’éléments vous permettant de savoir que ce mariage était un mariage de complaisance alors que vous n’avez même pas pris soin d’auditionner les futurs époux comme le prévoit pourtant le code civil ne fait que confirmer l’incohérence de vos affirmations.

La Ligue des droits de l’Homme tient encore à vous rappeler que les propos tenus dans votre lettre aux loudéaciens d’octobre 2009, outre leur caractère plus que choquant dès lors qu’ils sont proférés par un élu de la République, sont constitutifs de plusieurs infractions à caractère raciste réprimées par le code pénal. A ce titre et contrairement là encore à ce que vous ne cessez d’affirmer, si  M. le procureur de la République a effectivement classé sans suite notre plainte, sa décision a été  motivée « compte tenu des développements politiques de cette affaire », a-t-il estimé, tout en reconnaissant explicitement le caractère xénophobe de vos écrits. Nous tenons à votre disposition cette décision.

Nous tenons à vous assurer que la Ligue des droits de l’Homme n’aura de cesse de lutter pour le respect des droits fondamentaux, à Loudéac comme ailleurs.

Etant donné les circonstances, vous comprendrez que nous rendions cette lettre publique.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Maire, à l’assurance de nos salutations.

Jean-Pierre DUBOIS

2010-06-30 OF Lettre ouverte

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