La famille Lungolo est revenue en France : « une expulsion brutale, ruineuse et inutile »

L’heure est aux économies dans les dépenses publiques : le gouvernement traque les dépenses inutiles pour tenter de réduire le déficit public.

Une preuve de cette chasse impitoyable au gaspi ?
Ça se passe à Dinan, mercredi 22 janvier. A 6h, une escouade de 8 policiers frappent à la porte d’une chambre dans un hôtel : la chambre de Mme et M. Lungolo, couple de Congolais dont la demande d’asile a été refusée en Belgique, et qui se sont réfugiés en France l’été 2013. On vient les arrêter, eux et leurs deux fils de 10 et 11 ans. On les conduit à l’aéroport de Rennes Saint-Jacques, sans leur préciser leur destinations : Belgique, puisqu’ils relèvent du statut « Dublin 2 », ou au Congo ? Ce sera la Belgique, et on sait que s’ils retournent en Belgique, ils risquent d’être expulsés au Congo.

C’est là qu’on mesure l’effort du gouvernement pour faire des économies. Mercredi 22 janvier, il y avait un avion de ligne, qui partait de Rennes à 11h30 environ, pour Bruxelles. C’est cher, mais bon… Et ben non : ils n’ont pas été mis dans l’avion de ligne ! Sans doute soucieux de leur confort, le ministre de l’intérieur a préféré louer un avion.

Tapez location avion Rennes Bruxelles sur Google, vous arrivez à cette page : http://www.jetbox.fr/location-jet-prive/prix-location-jet-prive.html

Tapez la ville de départ, la ville d’arrivée (Brussels, et non Bruxelles), et vous avez le prix : pour 10 personnes (la famille, 4 personnes et ils étaient accompagnés, d’après l’AFP,  d’un escorte de 6 policier), premier prix, 14.100€, hors taxe et hors impôt (taxe d’aéroport), soit, TTC, 16.920€. Ajouter les taxes d’aéroport. On vous a dit « économies »…

Arrivés à Bruxelles, la famille a, au bout de quelques heures, réussi à reprendre contact avec ses soutiens à Loudéac et Saint-Brieuc, et des représentants de RESF Belgique les ont pris en charge.

Ça, c’était mercredi 22 janvier.

Mardi 25 janvier, la famille Lungolo donnait, en compagnie de responsables de RESF (Réseau éducation sans frontière) une conférence de presse, devant l’Assemblée nationale, à Paris…

Ils vont maintenant, avec leur avocat, tenter d’obtenir un réexamen de leur demande d’asile.

La dépêche AFP raconte qu’un représentant du cabinet du ministre de l’intérieur s’est étonné : « La Belgique offre des garanties similaires à la France en matière d’asile. Pourquoi ne veulent-ils pas y rester ? Ce n’est pas une dictature quand-même… ». Certes. Sauf que la Belgique a la fâcheuse habitude de renvoyer les demandeurs d’asile dans leur pays aussi facilement que la France, dès lors que la demande d’asile a été refusée. Et au Congo, la vie de la famille est menacée. La dépêche de l’AFP l’explique :

« Pour eux, pas question de repartir en RDC. Cérif Lungolo assure y « être en danger de mort ». Ancien employé du ministère de l’Intérieur, il dit s’être créé des ennemis en dénonçant des exactions commises dans la province instable du Kivu (est).

Alors que Manuel Valls doit présenter cette semaine le bilan 2013 de sa politique migratoire, le cas de la famille Lungolo révèle « l’absurdité » du système, selon le RESF.

« Leur expulsion a coûté au moins 20.000 euros, entre les heures supplémentaires des gendarmes, l’avion et l’escorte », estime Richard Moyon, porte-parole du réseau. « C’est une politique brutale, ruineuse et inutile. Le seul avantage: ils ont fait quatre expulsions d’un coup. Du point de vue des chiffres, c’est excellent ».

Même analyse du député écologiste Noël Mamère, qui soutient une régularisation des Lungolo: « On veut mener des politiques d’affichage qui sont inutiles et ne font que contribuer à mettre une famille dans une grande vulnérabilité ». Ce que réfute bien entendu le ministère.

 

 

Tous à la manifestation de soutien aux femmes espagnoles, samedi 1er février

Ces slogans sont toujours d'actualité, 40 ans plus tard !

On est gâtés, en matière de manifs ces temps-ci : manif pour tous, jour de colère, veilleurs… Sauf que là, ce sont des manifestations pour supprimer des droits.

Alors, pour une fois qu’on a une manif pour défendre un droit, et en réclamer l’extension, on ne va quand-même pas bouder notre plaisir !

Mais on aurait eu davantage de plaisir si ce droit essentiel n’était pas menacé, en Espagne notamment. Mais pas qu’en Espagne : en France aussi, certains voudraient le faire disparaître : les slogans braillés pas les fachos dimanche étaient clairs. Et quand on voit les difficultés que rencontrent en France aussi certaines femmes pour exercer ce droit, on peut être inquiets.

Ce droit est menacé partout en Europe, et le récent rejet par le parlement Européen du rapport Estrela en est un symptôme alarmant.

Alors, tous dans les manifestations, samedi 1er février. A Saint-Brieuc, ce sera à midi, rue sainte Barbe, le long du centre commercial « Les Champs ».

Ci-dessous, l’appel lancé par un collectif constitué de nombreuses associations, dont naturellement la Ligue des droits de l’Homme (liste en fin d’article), et un texte d’Alicia Miyares.

Non à la régression des droits des femmes en Espagne et ailleurs !

La liberté face à l’obscurantisme !

2014 : pour nos droits, pour nos choix !

Les féministes espagnoles organisent une manifestation à Madrid le 1er février

Mobilisons-nous pour les soutenir

Manifestons partout ensemble SAMEDI 1° FEVRIER

14h – Paris – Place Joffre (École Militaire) jusqu’à l’Ambassade d’Espagne

20 décembre 2013, le gouvernement espagnol Rajoy veut annuler la loi autorisant l’avortement, rappelant les sombres heures du franquisme.

Il revient sur la loi obtenue en 2010 qui légalisait l’avortement jusqu’à 14 semaines d’aménorrhée (22 pour raison médicale) au mépris des recommandations des textes internationaux de l’Organisation Mondiale de la Santé et de l’Organisation des Nations Unies.

Renouant avec des pratiques qui dénient la liberté de choix aux femmes au mépris des droits humains fondamentaux, il annonce clairement son projet de société : maintenir les femmes dans un statut social étroit et de soumission.

Cette attaque du gouvernement espagnol s’inscrit dans l’offensive européenne des opposants aux droits des femmes comme l’a illustré en décembre 2013 le rejet du rapport Estrela par le Parlement européen (rapport sur la santé et les droits reproductifs traitant de l’accès aux contraceptifs et à l’avortement, de la procréation médicalement assistée, de l’éducation sexuelle et de la liberté de conscience). Ce rapport proposait que l’avortement soit de la compétence de l’Union européenne, encourageant ainsi tous les états membres à l’autoriser. Ce refus d’accepter le droit des femmes à disposer de leur corps, cette persistance à les considérer comme des sous citoyennes incapables de décider par elles-mêmes désigne l’enjeu : quelle société voulons-nous ?

Le combat des femmes, des forces démocratiques et associatives espagnoles pour ce droit fondamental est le nôtre, et nous le soutiendrons ici et ailleurs car il est le combat de celles et ceux qui veulent l’égalité entre les femmes et les hommes.

Il rejoint les luttes que nous avons menées et que nous continuons à mener dans notre pays. Car, si le droit à l’avortement est bien inscrit dans la loi française, la concrétisation du droit à travers des centres d’avortement nombreux, permettant un accueil et des soins de qualité, n’est toujours pas assurée de manière satisfaisante dans toutes les régions.

C’est aussi un soutien à toutes les femmes obligées de se rendre dans une autre région ou dans un autre pays parce que là où elles vivent l’accès à l’avortement est difficile, voire interdit.

Nous appelons à :

  • Lutter pour une Europe où toutes les femmes pourraient disposer librement de leur corps sans contrainte étatique et religieuse, et qui intègre ces droits à la Charte européenne des droits fondamentaux ;
  • Soutenir le combat des femmes espagnoles pour conserver l’acquis qu’elles ont gagné de haute lutte.

Non à l’ordre moral qui veut gérer nos vies,

Oui à nos droits, tous nos droits et à la liberté de choix d’avoir un enfant ou non

Premiers signataires : ANCIC, CADAC, Collectif Tenon XXe, Mouvement Planning Familial confédéral, 40 ans de mouvement, APEL-Egalite, Association Droits des Femmes XXème, Association pour la Mixité l’Egalite La Laïcité, Association Nationale des Études Féministes, Association Nationale Sages-Femmes Orthogénistes, Collectif 8 mars pour toutes, Collectif Oui oui oui, Collectif National pour les Droits des Femmes , Collectif de Pratique et de Réflexion Féministe Rupture, Comité Laïcité République, Coordination Française pour le Lobby Européen des Femmes, Coordination lesbienne en France, Comité Femmes Manche 50, Demain les femmes(sud77), Du Côté des femmes, Encore Féministes, Elu/es Contre les Violences faites aux Femmes, Femm’Ecolos, Femmes pour le Dire Femmes pour Agir, Fédération Régionale d’IDF du Planning Familial, Féminisme enjeux Théâtre de l’opprimé, Féminisme et géopolitique, Féministes pour une Autre Europe, Femmes en Résistance, Femmes Solidaires, FièrEs, La Grande Loge Féminine de France, L’Assemblée des Femmes, Les efFRONTé-e-s, Lesbiennes of Color, Ligue du droit international des Femmes, Maison des Femmes de Montreuil, Maison des Femmes de Paris, Marche Mondiale des Femmes France, Mouvement du Nid, Osez le Féminisme, Regards de femmes, Réseau Féministe Rupture, Réseau de Jeunes Féministes d’Europe MMF, Solidarité féministe, Attac , CNAFAL, Coordination Nationale des Comités deéfense des hôpitaux et maternités de proximité, FASTI, Fondation Copernic, Groupe Cadre de vie, l’Inter-LGBT, CAP21, Hétéros au boulot, Le Long Yang Club Paris, LGBT Formation Avignon, Les Enfants d’Arc-en-Ciel – Ligue des Droits de l’Homme, Marea Granate Paris, Médecins du Monde, Les Sœurs de La Perpetuelle Indulgence, Union des Famille Laïques, LMDE, Confédération Générale du Travail, Fédération Syndicale Unitaire, Syndicat général des lycéens, UNEF, Union Syndicale Solidaires, UL-CGT 20, Alternative Libertaire, Ensemble, Europe Ecologie Les Verts, Gauche Unitaire, Izquierda Anticapitalista (Espagne), Les Jeunes Écologistes, Lutte Ouvrière, Mouvement des Jeunes Communistes Français, Mouvement Jeunesses Socialistes, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Parti Socialiste, Union des Étudiants Communistes…

Parce que je décide – Porque yo decido

Texte écrit par Alicia Miyares qui sera remis le 1er février à Madrid au Congrès des députés, au chef du gouvernement, au président du Congrès, à la Ministre Ana Mato, au Ministre Alberto Ruiz Gallardón et aux différents groupes du Congrès.

Parce que je décide, à partir de l’autonomie morale qui est la base de la dignité de toute personne, je n’accepte aucune obligation ou interdiction concernant mes droits sexuels et reproductifs et, en conséquence, aucune entrave à ma totale réalisation en tant que personne. En tant qu’être humain autonome, je refuse d’être soumise à des traitements dégradants, à des ingérences arbitraires et à des tutelles coercitives dans ma décision d’être ou de ne pas être mère.

Parce que je suis libre, j’invoque la liberté de conscience en tant que bien suprême comme fondement de mes choix. Je qualifie de cyniques ceux qui en appellent à la liberté pour la restreindre, et de malveillants ceux qui, sans se soucier de la souffrance causée, veulent imposer à tous leurs principes de vie basés sur des révélations divines. En tant qu’être humain libre, je refuse d’accepter une maternité forcée et un régime de tutelle qui condamne les femmes « à la minorité d’âge sexuel et reproductif ».

Parce que je vis en démocratie, et que je suis une démocrate, j accepte les règles du jeu qui séparent les droits relatifs au péché et à la loi religieuse. Aucune majorité politique issue des urnes, aussi absolue soit-elle, n’est légitime pour transformer les droits en délit et nous obliger à suivre des principes religieux sous peine de sanction pénale. En tant que citoyenne, j’exige de ceux qui nous gouvernent qu’ils ne transforment pas le pouvoir démocratique, sauvegarde de la pluralité, en despotisme.

Parce que je décide, parce que je suis libre et parce que je vis en démocratie, j’exige du gouvernement quel qu’il soit qu’il promulgue des lois favorisant l’autonomie morale, préservant la liberté de conscience et garantissant la pluralité et la diversité des intérêts.

Parce que je décide, parce que je suis libre et parce que je vis en démocratie, j’exige que soit conservée l’actuelle « Loi de santé sexuelle et reproductive et d’IVG » pour favoriser l’autonomie morale, préserver la liberté de conscience et garantir la pluralité des intérêts de toutes les femmes.

Soutien aux femmes espagnoles : manifestation à Saint-Brieuc (22) le 1er février

La députée européenne Edite Estrela

L’amendement supprimant la clause de « détresse » préalable à l’interruption volontaire de grossesse a donc été votée, et l’amendement scélérat présenté par une vingtaine  de députés d’extrème-droite a été déposé là où il devait l’être : la poubelle. Pendant ce temps-là, sept illuminés autoproclamés « veilleurs » se rassemblaient à Loudéac, contre tous les progrès législatifs en faveur des femmes et de l’égalité hommes – femmes, et notamment contre le projet européen soutenu par la députée Edite Estrela, qui vise essentiellement à garantir le droit à l’avortement dans l’ensemble des pays européens, auquel ils n’ont manifestement pas compris grand-chose (article dans le Courrier indépendant daté du 24 janvier). Ils proposent un car pour la « manif pour tous » (et contre toutes) le 2 février : un minibus devrait suffire.

Il faut donc rester vigilant, et rester mobilisés. C’est le sens de l’appel du Plannig familial, de la Marche mondiale des femmes et de la Maison des femmes des Côtes d’Armor, qui appellent à manifester le samedi 1er février à Saint-Brieuc pour soutenir le combat des femmes espagnoles. Voici le communiqué qu’elles ont diffusé :

Le Planning Familial, la Marche Mondiale des Femmes et la Maison des femmes des Côtes d’Armor appellent à un rassemblement le samedi 1er février à midi, rue Sainte-Barbe, le long du centre commercial « Les Champs », à Saint-Brieuc.

Il s’agit de manifester notre solidarité aux femmes espagnoles qui, ce jour-là, se rassembleront à Madrid pour dire non au projet de loi proposé par le gouvernement espagnol réactionnaire, qui veut supprimer la loi qui autorise l’avortement.

Le combat des femmes, des Forces démocratiques et associatives espagnoles pour ce droit fondamental qui est la Liberté d’avoir ou non un enfant, est le nôtre, car il est le combat de celles et ce ceux qui veulent l’égalité entre les femmes et les hommes.

Le Planning familial 22 , MMF.22 , MDF.22

Famille congolaise expulsée en Belgique : elle va être prise en charge par RESF

La famille congolaise qui  a successivement séjourné à Saint-Brieuc, Loudéac, puis Dinan, où on l’avait envoyée il y a quelques jours pour semble-t-il les expulser plus discrètement, n’a su où on l’emmenait que quand l’avion a atterri, à Bruxelles. On vous a dit « avec humanité » !

Les parents et leurs deux enfants étaient naturellement injoignables, jusqu’à ce qu’ils réussissent à nous appeler il y a quelques minutes. Ce qui a permis de le remettre en contact avec leur avocat, qui cherchait lui aussi à les retrouver, pour qu’ils soient pris en charge par le Réseau éducation sans frontière belge, ce qui va être fait très rapidement. Leur avocat va maintenant pouvoir entamer les procédures pour essayer de les faire revenir en France, et de leur éviter un retour au Congo où ils courent des risques majeurs.

La section s’est occupée aujourd’hui de récupérer les affaires qu’ils n’ont pas pu prendre avec eux, dont un petit four micro-ondes qu’ils ont acheté vendredi dernier…

Loudéac : une famille congolaise expulsée vers la Belgique, qui l’expulsera sans doute vers le Congo

Un couple, deux enfants. Ils sont arrivés de Kinshasa, au Congo, où ils étaient en danger, en Belgique. Ils y sont restés un an. Le temps pour les enfants d’apprendre le flamand. La Belgique a refusé leur demande d’asile. Ils sont alors venus en France, sur les conseils de la Belgique.

À Saint-Brieuc, où ils sont arrivés en avril 2013, ils ont souvent dormi dans la rue. C’est parfois la police qui leur indiquait des endroits abrité. Ils ont été logés chez des militants. Finalement, au mois de novembre, après une forte mobilisation des militants, la préfecture a été sommée, par un jugement en référé du tribunal administratif, de faire ce que la loi lui impose de faire : leur donner un toit. La presse s’était à l’époque fait l’écho de leur histoire

Ce toit, ils l’ont trouvé dans un hôtel de Loudéac. Deux chambres : une pour les parents, une pour les enfants, deux gaillards de 10 et 11 ans.

Les garçons ont repris à Loudéac la scolarité qu’ils avaient commencée à Saint-Brieuc. Ils ont été pris en charge par la section locale de la Ligue des droits de l’Homme, qui a été aidée par d’autres associations (restos du cœur, secours catholique…)

Arrivés en France en passant par la Belgique, la famille était sous le statut dit « Dublin II » : c’est le pays par lequel ils sont entrés en Europe qui est responsable d’eux. La France a donc demandé à la Belgique de les reprendre : la Belgique a accepté. Mais la France, dans un premier temps, n’a pas bougé.

Il y a une semaine, la famille a été transférée dans un autre hôtel, à Dinan cette fois : troisième école pour les enfants, la famille obligée de reconstituer ses réseaux… Avec une assignation à résidence de 45 jours. C’est ce qui remplace le centre de rétention administrative pour les familles avec enfants. Assignation qui précisait que le dossier faisait l’objet d’un rééxamen.

Et ce matin, à 6 heures, 8 gendarmes frappent à la porte de l’hôtel : on venait les chercher pour les renvoyer en Belgique. Le rééxamen du dossier n’est pas suspensif de la mesure d’éloignement…

Pour eux, le retour en Belgique signifie une chose très simple : l’expulsion, de gré ou de force, vers le Congo au bout de trois mois au maximum. Avec pour eux des risques énormes : ils y seront en danger de mort.

La Belgique le sait. La France le sait. Valls le sait. Mais quoi, la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, voyons !

Le ministre de l’intérieur va pouvoir ajouter quatre bâtonnets à son sinistre comptage, et ainsi battre les records des Sarkozy, Besson, Hortefeux et autres Guéant. Et il pourra l’annoncer triomphalement à la fin de l’année.

Mais attention, pas d’amalgame ! ça n’a rien à voir avec ce que faisaient les prédécesseurs de Valls : la famille a été expulsée avec humanité ! c’est tout de même un progrès, non ?

La famille est arrivée en Belgique vers 15h.

Leur avocat va bien-sûr tout mettre en oeuvre pour les faire revenir, et leur permettre de déposer une demande d’asile…

 

Contre l’obscurantisme et la régression des droits des femmes, rassemblements samedi 1er février

Ces slogans sont toujours d'actualité, 40 ans plus tard !

Il aura fallu un débat, « passionné », nous dit Libération, pour que l’assemblée nationale supprime enfin la clause de « situation de détresse » comme préalable à une demande d’interruption volontaire de grossesse… parce que évidemment, pour certains députés comme celui de la 3ème circonscription des Côtes d’Armor, cela pose des problèmes de conscience… et parce que les situations dans lesquelles se trouvent les femmes qui demandent à avoir recours à l’IVG ne leur posent pas de problèmes de conscience… (En ont-ils vraiment une ?)

La récente actualité espagnole, le vote de cet amendement, le dépôt d’un amendement demandant la suppression du remboursement de l’IVG sont les signes d’une régression incroyable de la société. On pensait cela acquis : on comprend qu’il va falloir reprendre la lutte.

C’est la raison pour laquelle la Ligue des droits de l’Homme a signé un appel avec de nombreuses autres associations (liste en fin d’article) pour appeler à manifester contre l’obscurantisme. À Saint-Brieuc, le planning familial appelle également, avec d’autres associations, à un rassemblement à midi, samedi 1er février, près du marché, « en solidarité avec les femmes espagnoles », et pour refuser que « la France ne devienne l’Espagne ».

Non à la régression des droits des femmes en Espagne et ailleurs !

La liberté face à l’obscurantisme !

2014 : pour nos droits, pour nos choix !

20 décembre 2013, le gouvernement espagnol Rajoy veut annuler la loi autorisant l’avortement, rappelant les sombres heures du franquisme.

Il revient sur la loi obtenue en 2010 qui légalisait l’avortement jusqu’à 14 semaines d’aménorrhée (22 pour raison médicale) au mépris des recommandations des textes internationaux de l’Organisation Mondiale de la Santé et de l’Organisation des Nations Unies.

Renouant avec des pratiques qui dénient la liberté de choix aux femmes, au mépris des droits humains fondamentaux, il annonce clairement son projet de société : maintenir les femmes dans un statut social étroit et de soumission.

Cette attaque du gouvernement espagnol s’inscrit dans l’offensive européenne des opposants aux droits des femmes comme l’a illustré en décembre 2013 le rejet du rapport Estrela par le parlement européen (rapport sur la santé et les droits reproductifs, traitant de l’accès aux contraceptifs et à l’avortement, de la procréation médicalement assistée, de l’éducation sexuelle et de la liberté de conscience). Ce rapport proposait que l’avortement soit de la compétence de l’Union européenne encourageant ainsi tous les états membres à l’autoriser.

Ce refus d’accepter le droit des femmes à disposer de leur corps, cette persistance à les considérer comme des sous citoyennes incapables de décider par elles-mêmes désigne l’enjeu : quelle société voulons-nous ?

Le combat des femmes, des forces démocratiques et associatives espagnoles pour ce droit fondamental est le nôtre, et nous le soutiendrons ici et ailleurs, car il est le combat de celles et ceux qui veulent l’égalité entre les femmes et les hommes.

Il rejoint les luttes que nous avons menées et que nous continuons à mener dans notre pays. Car si le droit à l’avortement est bien inscrit dans la loi française, la concrétisation du droit à travers des centres d’avortement nombreux, permettant un accueil et des soins de qualité, n’est toujours pas assurée de manière satisfaisante dans toutes les régions.

C’est aussi un soutien à toutes les femmes obligées de se rendre dans une autre région ou dans un autre pays parce que là où elles vivent l’accès à l’ avortement est difficile, voire interdit.

Nous appelons à:

  • lutter pour une Europe où toutes les femmes pourraient disposer librement de leur corps sans contrainte étatique et religieuse et qui intègre  ces droits à la charte européenne des droits fondamentaux
  • soutenir le combat des femmes espagnoles  pour conserver l’acquis qu’elles ont gagné de haute lutte

 Les féministes espagnoles organisent une manifestation à Madrid le 1er février.

 Mobilisons-nous pour les soutenir.

Manifestons ensemble le 1er février :

non à l’ordre moral qui veut gérer nos vies,

oui à nos droits, tous nos droits et la liberté de choix d’avoir un enfant ou non.

 Femmes d’Espagne, de France et d’ailleurs, unies dans le même combat !

 1er février à 14 heures

 Premiers signataires :

  • ANCIC
  • CADAC
  • Collectif Tenon XXe
  • Planning familial confédéral
  • 40 ans de mouvement
  • APEL-Egalité
  • Association Droits des Femmes XXe
  • Association Nationale des Études Féministes
  • Association Nationale Sages-Femmes Orthogénistes
  • Attac
  • CAP 21 (citoyenneté action participation pour 21e siècle)
  • CGT
  • CNAFAL
  • Collectif 8 mars pour touTes
  • Collectif Oui oui oui
  • Collectif National pour les Droits des Femmes
  • Collectif de Pratique et de Réflexion Féministe Rupture
  • Coordination Française pour le Lobby Européen des Femmes
  • Coordination lesbienne en France
  • Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité
  • « DEMAIN LES FEMMES » (sud77)
  • Encore Féministes
  • Ensemble
  • Elu/es Contre les Violences faites aux Femmes
  • FASTI
  • Femm’Ecolos
  • Femmes pour le Dire Femmes pour Agir
  • Fédération Régionale d’IDF du Planning Familial
  • Féminisme enjeux Théâtre de l’opprimé
  • Féminisme et géopolitique
  • Féministes pour une Autre Europe
  • FièrEs
  • Fondation Copernic
  • Gauche unitaire
  • Inter LGBT
  • Izquierda Anticapitalista (Espagne)
  • Jeunes écologistes
  • Le Long YangClub-Paris
  • Les efFRONTé-e-s
  • Lesbiennes of color (LOCS)
  • LGBT Formation Avignon
  • Ligue des droits de l’Homme
  • Ligue du droit international de Femmes
  • Maison des Femmes de Montreuil
  • Maison des Femmes de Paris
  • Marche Mondiale des Femmes France
  • Marea Granate Paris
  • Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA)
  • Osez le Féminisme
  • Parti Communiste Français
  • Parti de Gauche
  • Parti Socialiste
  • Regards de femmes
  • Réseau Féministe Rupture
  • Réseau de Jeunes Féministes d’Europe (MMF)
  • Solidarité féministe
  • Syndicat général des lycéens
  • UFAL (Union des Famille Laïques)
  • Union Syndicale Solidaires

 

Accès aux soins : un droit de plus en plus menacé

La fédération des Côtes d’Armor de la Ligue des droits de l’Homme tenait son assemblée générale, dimanche 19 janvier, à l’auberge de jeunesse de Saint-Brieuc.

Parmi les sujets abordés, il y a eu le problème des déserts médicaux. La rupture d’égalité devant l’accès aux services ne date pas d’aujourd’hui : on a assisté à la fermeture des écoles publiqes, à la disparition des bureaux de postes, à la suppression des gares… Aujourd’hui, c’est la pénurie de médecins qui inquiète le plus le grand public.

A raison, évidemment : la situation devient dramatique dans certains territoires. Et on assiste parfois à des situation ubuesques : des médecins qui peinent à survivre dans certaines zones, d’autres qui sont débordés ailleurs.

D’une façon générale, les élus se mobilisent pour trouver des solutions. Certains innovent, et inventent de nouveaux systèmes. On commence à voir ici ou là des médecins qui sont salariés de la commune ou de la communauté de commune. Il va certainement falloir faire preuve de créativité.

Mais il serait également temps de pointer les responsabilités.

Les raisons invoquées par les médecins pour ne accepter de s’installer dans telle ou telle région sont sans doute recevables, mais sont-elles suffisantes ?

Nous avons pointé du doigt deux problèmes.

Le premier, c’est ce fameux « numérus clausus », qui consiste, pour le conseil de l’ordre, non pas à planifier les installations, et à anticiper la répartition des médecins sur les territoires, mais uniquement à en limiter le nombre, et, osons le dire, à limiter la concurrence.

Le second, c’est la liberté d’exercice. Les médecins peuvent s’installer où bon leur semble, sans aucune contrainte. Sauf que…

Sauf qu’en France, les études de médecine sont gratuites. Elles ne sont sans doute pas accessibles à tous, mais elles sont gratuites, et financées par le budget de l’Etat. Quand existaient les « écoles normales d’instituteurs et d’institutrices », les « élèves maîtres » devaient signer, à 15 ou 16 ans puisque le concours d’entrée se faisait à l’issue de la classe de troisième, un engagement « décénal » : en contrepartie de la gratuité de leurs études (y compris la pension), ils et elles s’engageaient à enseigner, dans l’enseignement public, pendant dix ans. S’ils ne le faisaient pas, ils devaient rembourser leurs études. Et ceci y compris s’ils ne parvenaient pas à obtenir leurs diplômes. Le même système existait pour les professeurs, avec les IPES.

Serait-il vraiment scandaleux qu’on demande aux étudiants en médecine de signer un tel engagement ?

La situation est d’autant plus grave qu’un médecin ne se forme pas en un ou deux ans : il faut plusieurs années. Et par conséquent, même si une réforme radicale intervenait rapidement, maintenant, il faudrait attendre plusieurs années pour commencer à en constater les effets.

On assiste à la négation d’un droit fondamental : le droit à l’accès aux soins.

C’est la raison pour laquelle la fédération 22 de la Ligue des droits de l’Homme a adressé le communiqué suivant à la presse. Il a été publié ce matin par le quotidien Ouest-France en page départementale Côtes d’Armor.

Communiqué

La ligue des droits de l’homme salue les efforts des maires pour assurer à, leurs administrés un égal accès aux soins conforme aux droits de l’Homme. L’existence des déserts médicaux montre que les limites de la liberté d’installation dont les contours sont à redéfinir. Idée sacrilège hier mais qui gagne en évidence chaque jour.  La Ligue des droits de l’Homme appelle les pouvoirs publics et les représentants de la profession à trouver les voies qui permettent de mettre fin au délaissement de populations entières dont le seul tort est de ne pas se situer en bord de littoral ou à proximité immédiate d’un centre urbain.

 

Interruption volontaire de grossesse : ne rien lâcher !

Ces slogans sont toujours d'actualité, 40 ans plus tard !

Les « pro-vie », qui sont en général partisans du rétablissement de la peine de mort, se lâchent. Ils étaient plusieurs milliers dimanche 19 janvier à Paris, pour demander de rétablir l’interdiction de l’avortement. Extrême-droite, catholiques intégristes étaient ensemble, comme ils l’étaient au moment de l’adoption de la loi élargissant le mariage aux couples de même sexe. Plus grave, certains élus de la droite parlementaire se joignent au mouvement.

À l’origine de ces mouvements, deux événements : l’adoption d’une loi scélérate aboutissant à l’interdiction de fait de l’avortement en Espagne, et la discussion, ce jour, à l’assemblée nationale, d’un amendement qui supprimerait la notion de « situation de détresse » qui permettait à une femme de recourir à l’interruption volontaire de grossesse. Cette notion avait été incluse dans la loi de Simone Veil, pour permettre son adoption, qui, on s’en souvient avait été difficile. Aujourd’hui, on pouvait espérer que les mentalités avaient un peu évolué, et qu’on pouvait se passer de cette notion stupide. Notion stupide, mais qui met les femmes demandeuses d’un IVG dans une situation humiliante et pénible, puisqu’elle en sont réduites à demander piteusement l’IVG, au lieu de demander à exercer leur droit de disposer de leur propre corps.

Pendant que ces milliers d’excités réactionnaires s’agitaient dans les rues de Paris en braillant leurs slogans ridicules, quelques députés préparaient un contre amendement, qui vise ni plus ni moins à supprimer le remboursement de l’IVG par la sécurité sociale. Ces députés, qui se sont évidemment opposés violemment à la loi sur le mariage pour tous, estiment que « Si la notion de détresse est supprimée dans la définition de l’interruption volontaire de grossesse, les conditions de remboursement de l’acte par la sécurité sociale ne sont plus remplies ».

Ces gesticulations ne prêtent pas à sourire. Elles sont le signe que ce que les jeunes femmes pensent souvent être définitivement acquis ne l’est pas, et qu’il faudra sans doute encore batailler dur pour conserver ce droit. Et on peut imaginer le déchaînement que vont entraîner les débats à venir (mais aura-t-on le courage politique de les mettre à l’ordre du jour ?) sur la fin de vie, sur les cellules souches…

Au fait, qui sont les signataires de cet amendement ? Les voici :

M. Poisson, Mme Besse, M. Dhuicq, M. Gosselin, Mme Le Callennec, M. Le Fur, M. Gandolfi-Scheit, M. Reiss, M. Moreau, M. Gibbes, Mme Schmid, Mme Louwagie, M. Breton, M. Lurton, M. Moyne-Bressand et M. Decool.

L’amendement est disponible ici.

 

Évacuations de Roms : des niveaux intolérables, injustifiables, inutiles et coûteux !

Absurde. C’est le mot qui vient à l’esprit lorsqu’on découvre le rapport établi par l’European Roma right center, le Centre européen du droit des Rroms (ERRC). Un seul exemple. On estime (on n’a pas de chiffres précis) à 16.949 le nombre de personnes qui vivent dans des bidonvilles ou des squats, en France. La majorité d’entre elles sont des Rroms, mais il y a aussi des personnes sans-papiers, ou simplement sans logement. La population Rrom ainsi logée est donc inférieur à ce nombre.

Et, en 2013, le nombre de personnes évacuées de ces lieux par la force a atteint… 21.537. Ce qui signifie, si on estime que les 16.949 personnes citées plus haut sont toutes des Rroms, que chacun d’entre eux a été chassée de son lieu de vie plus d’une fois cette année : on atteint le taux de 1,27…

Joli record, M. le ministre de l’intérieur. C’est mieux que sous Sarkozy, jusqu’ici champion toutes catégories de romophobie. Que ce record soit battu par un gouvernement de gauche, voilà qui laisse un goût amer.

Le rapport publié par la Ligue des droits de l’Homme et l’ERRC est sans appel. Trois qualificatifs s’imposent : intolérables, injustifiables, inutiles et coûteux. « Cette politique de rejet est inefficace, coûteuse et inutile puisque rien n’a changé à la suite de ces évacuations », comme l’affirme Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme. « Les Roms vivent toujours en France, dans des campements qu’ils ont reconstruits un peu plus loin, mais ils se retrouvent de plus en plus précarisés. Cette augmentation des expulsions en cours ouvre la voie à l’expression des extrémismes et du racisme anti-Roms.»

Le rapport complet peut être téléchargé ici.

Évacuations de Roms : des niveaux intolérables, injustifiables, inutiles et coûteux !

Les évacuations forcées des Roms étrangers durant l’année 2013 atteignent le chiffre de 21 537. Ceci représente plus de la totalité de la population habitant en bidonvilles ou en squats en France, évaluée à 16 949[1], en majorité des Roms étrangers.

Autrement dit, l’ensemble de la population rom vivant en bidonvilles et squats en France aurait été évacuée de force au moins une fois durant l’année 2013. En tout, il y a eu 165 évacuations perpétrées par les forces de l’ordre, concernant 19 380 personnes, et 22 évacuations suite à un incendie, affectant 2 157 personnes. Ces chiffres sont largement supérieurs à ceux recensés les années précédentes, puisque nous avions recensé 9 404 personnes évacuées de force par les autorités de leurs lieux de vie en 2012, et 8 455 en 2011.

Il y a eu 118 évacuations forcées faisant suite à une assignation par les propriétaires des terrains ou des squats devant les tribunaux de grande instance (TGI) ou les tribunaux administratifs (TA), 34 faisant suite à un arrêté d’insalubrité ou de péril pris par la mairie ou le préfet, et 13 abandons des bidonvilles par les personnes elles-mêmes, dans la très grande majorité des cas sous la menace d’une évacuation forcée imminente. Nous rappelons que près des deux tiers des sites sont situés sur des terrains publics1. Ce sont donc des entités publiques qui assignent dans les deux tiers des cas les occupants à quitter ces sites.

On observe une nette recrudescence des évacuations forcées organisées par les forces de l’ordre durant la période estivale. Elles perdurent malheureusement au quatrième trimestre à un rythme presqu’aussi élevé, malgré une météo hivernale.

Le plus grand nombre d’évacuations forcées a été observé en Ile-de-France, comptant pour 57 % de leur total, le triste record étant détenu par le département de Seine-Saint-Denis. 39 % des évacuations ont eu lieu dans les quatre régions du Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Aquitaine.

On a observé d’autre part un nombre croissant de bidonvilles abandonnés par les habitants avant l’intervention des forces de l’ordre, pour éviter les traumatismes et la perte de leurs biens.

Les évacuations forcées ont continué pratiquement, partout sans solution alternative crédible de relogement ni d’accompagnement social. Les ONG impliquées ainsi que différentes institutions (comme le Défenseur des droits) reconnaissent que la mise en application de la circulaire interministérielle du 26 août 2012 « relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites » reste rare, disparate et généralement superficielle. Elle s’apparente souvent à un recensement des populations plutôt qu’à un réel et durable travail social d’insertion.

Ces évacuations forcées sont l’expression d’une politique de rejet stigmatisant les Roms comme boucs émissaires. Les autorités ne souhaitent qu’une seule chose : leur retour dans leur pays d’origine.

« Cette politique de rejet est inefficace, coûteuse et inutile puisque rien n’a changé à la suite de ces évacuations », comme l’affirme Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme. « Les Roms vivent toujours en France, dans des campements qu’ils ont reconstruits un peu plus loin, mais ils se retrouvent de plus en plus précarisés. Cette augmentation des expulsions en cours ouvre la voie à l’expression des extrémismes et du racisme anti-Roms.»

« Nous demandons une nouvelle fois l’arrêt immédiat de cette politique : les évacuations forcées ne peuvent se perpétuer au mépris des traités internationaux et européens »,  indique Dezideriu Gergely, directeur du ERRC. « Nous demandons par ailleurs qu’une véritable politique d’insertion pour ces personnes en grande précarité soit mise en place. Cette politique devra clairement dépasser celle qui “anticipe et accompagne” leurs expulsions ou leurs évacuations forcées.»

Avant son élection, l’actuel Président avait dénoncé la politique d’évacuations forcées menée sous Nicolas Sarkozy. Il est extrêmement regrettable de voir que la situation a empiré.

Remarque :

Ce recensement a été établi en collaboration avec le Collectif national droits de l’Homme Romeurope et est le fruit d’un travail commun entre la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et le European Roma Rights Centre (ERRC). Sans avoir la prétention à l’exhaustivité de la situation étant donné le manque de données officielles disponibles, ce recensement voudrait cependant en être l’expression la plus objective possible.

[1] Vade-mecum à l’usage des correspondants « points de contact départementaux » de la Mission relative à l’anticipation et l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites, version du 10 décembre 2013, Dihal.


Vidéo : journée d’hommage à V. et I. Basch, la table ronde

De gauche à droite, Emmanuel Naquet, Edmond Hervé, Gilles Manceron, Pierre Tartakowsky, Pascal Ory, et Françoise Basch.

Dernier volet de cette journée d’hommage à Victor et Ilona Basch, organisé au lycée de Rennes qui porte leur nom, une table ronde, intitulée « Victor Basch, modèle pour un engagement d’aujourd’hui ? »

Ont participé à cette table ronde, Emmanuel Naquet, historien, Edmond Hervé, sénateur et maire honoraire de Rennes, Gilles Manceron, historien, Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme, Pascal Ory, historien, et Françoise Basch, petite fille du couple Victor et Ilona Basch.

httpv://youtu.be/KpmG-_gmu9U