Strasbourg : appel à un rassemblement contre la haine

Un article publié sur le blog de la section LDH de Strasbourg :

APPEL AU RASSEMBLEMENT CONTRE LA HAINE

Cette nuit, à Hoenheim, les maisons de deux familles originaires de Turquie ont été les cibles d’incendiaires et des croix gammées ont été inscrites sur leurs murs.
La section strasbourgeoise de la Ligue des Droits de l’Homme s’indigne de voir que la région de Strasbourg a de nouveau été le terrain d’actes à caractère xénophobe !
Nous condamnons d’autant plus fermement ces actes qu’ils auraient pu coûter la vie aux résidents, et qu’ils ont été commis par haine des étrangers. Nous adressons tout notre soutien aux familles et à tous les habitants d’Hœnheim.
Ces incendies viennent s’ajouter à une série d’agissements haineux qui ont récemment été perpétrés dans la région. Nous appelons une nouvelle fois les autorités compétentes à faire leur possible pour arrêter les coupables de tous ces actes, et à envoyer un signal fort aux individus racistes qui seraient susceptibles de commettre de nouveaux méfaits.
Pourtant, la tolérance et le « vivre-ensemble » sont, et ont toujours été, chers au cœur des Alsaciens.
Ainsi, nous appelons tous les citoyen(ne)s à venir réaffirmer leur attachement à ces valeurs et signifier leur ras-le-bol de ce déferlement de haine, lors d’un rassemblement, qui aura lieu ce mercredi 2 février 2011 à partir de 18 heures, place de la République à Strasbourg.

Poursuivie par la Ligue des droits de l’Homme, « riposte laïque » s’en prend à Michel Tubiana

Vous vous souvenez sans doute de cette sympathique réunion intitulée « assises de l’islamisme », qui s’est tenue le 18 décembre dernier à Paris. Cette manifestation avait amené la Ligue des droits de l’Homme à porter plainte contre Mme Le Pen, qui avait comparé les prières de rue des musulmans à l’occupation allemande. La Ligue a également porté plainte contre le site « riposte laïque ».

Ce site marque une évolution inquiétante de l’extrême droite. Ce mouvement politique était jusqu’ici proche des milieux catholiques traditionalistes et intégriste. Aujourd’hui, l’extrême droite avance dans une nouvelle direction : certains milieux laïcs, qui avancent masqués, et qui, sous couvert de défense de la laïcité et de défense de la République, épousent les thèses racistes et xénophobes de l’extrême droite. La visite du site « riposte laïque » est édifiante.

La plainte de la Ligue des droits de l’homme contre ce site donne lieu à un déchaînement de haine, de calomnies, notamment contre Michel Tubiana, avocat et président d’honneur de la LDH. Vous pouvez en juger en téléchargeant ce document : « Riposte Laique – Journal laique, pour l’egalite hommes femmes, pour la laicite contre l’integrisme, pour la république sociale« .

La lecture des commentaires à cet article est aussi édifiante. Curieusement, on y retrouve un vocabulaire que les ligueurs de la section Loudéac centre Bretagne connaissent bien, pour en être régulièrement la cible : les « bien-pensants », les « droits de lhommistes »…

Il importe d’être plus que jamais vigilant contre ces nouveaux chantres de l’idéologie d’extrême droite, qui creusent leur sillon en avançant masqués.

Petit rappel à l’attention du maire de Loudéac

Le maire de Loudéac, dans le dernier numéro de « son » bulletin municipal, s’attaque une nouvelle fois à notre section. Nous pensons utile de lui rappeler ce que lui a écrit Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l’Homme, dans la lettre ouverte qu’il lui a adressée fin juin 2010. Merci à « Roger » de l’avoir postée sur le « forum libre de Loudéac » !(La vie politique de Loudéac, « bilan », page 1) !

Paris, le 29 juin 2010

LE PRESIDENT

Monsieur Gérard HUET
Hôtel de Ville20,
rue Notre Dame
22600 LOUDEAC

A rappeler dans toute correspondance

Réf. : JPD/ID/     214              /10

Monsieur le Maire,

La Ligue des droits de l’Homme entend, par la présente, apporter tout son soutien à sa section locale de Loudéac et à la féliciter du combat permanent qu’elle mène contre toute forme de racisme et de xénophobie.

C’est en effet tout naturellement, et en suivant les statuts de l’association, que notre section de Loudéac a apporté son soutien il y a un an à un couple habitant dans votre commune face aux obstacles illégaux qui étaient dressés à son droit constitutionnellement reconnu de s’unir par les liens du mariage. Le procureur de la République et le tribunal de grande instance de Saint-Brieuc n’ont d’ailleurs pu que constater l’illégalité de votre action et ce dernier vous condamner à célébrer ce mariage sous astreinte.

Que le couple soit aujourd’hui séparé et qu’une procédure de divorce soit intentée n’y change rien. Est-il besoin de vous rappeler que de très nombreux mariages sont très rapidement dissous ? Est-il encore besoin de vous rappeler que, comme le prévoit la loi française, la rupture de communauté de vie de ce couple a pour conséquence le non renouvellement du titre de séjour du conjoint ?

Aussi, vos affirmations réitérées dans la presse selon lesquelles vous disposiez d’éléments vous permettant de savoir que ce mariage était un mariage de complaisance sont-elles pour le moins étonnantes. Si tel est le cas, en premier lieu, vous les auriez exposés à M. le procureur de la République qui, après avoir ordonné le sursis pour enquête comme il l’a fait en l’espèce se serait opposé à la célébration du mariage. En second lieu, de tels éléments permettraient aujourd’hui d’intenter utilement une requête en annulation comme il se doit pour tout mariage de complaisance et non en divorce, qui ne fait que constater la rupture du lien conjugal. Affirmer, comme vous le faîtes, que vous disposiez d’éléments vous permettant de savoir que ce mariage était un mariage de complaisance alors que vous n’avez même pas pris soin d’auditionner les futurs époux comme le prévoit pourtant le code civil ne fait que confirmer l’incohérence de vos affirmations.

La Ligue des droits de l’Homme tient encore à vous rappeler que les propos tenus dans votre lettre aux loudéaciens d’octobre 2009, outre leur caractère plus que choquant dès lors qu’ils sont proférés par un élu de la République, sont constitutifs de plusieurs infractions à caractère raciste réprimées par le code pénal. A ce titre et contrairement là encore à ce que vous ne cessez d’affirmer, si  M. le procureur de la République a effectivement classé sans suite notre plainte, sa décision a été  motivée « compte tenu des développements politiques de cette affaire », a-t-il estimé, tout en reconnaissant explicitement le caractère xénophobe de vos écrits. Nous tenons à votre disposition cette décision.

Nous tenons à vous assurer que la Ligue des droits de l’Homme n’aura de cesse de lutter pour le respect des droits fondamentaux, à Loudéac comme ailleurs.

Etant donné les circonstances, vous comprendrez que nous rendions cette lettre publique.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Maire, à l’assurance de nos salutations.

Jean-Pierre DUBOIS