En juin 2011, après la catastrophe nucléaire de Fukushima, la LDH Paris 20° a organisé un café-débat sur le droit à l’information du citoyen face au nucléaire, appelant les citoyens à discuter sur les moyens de faire valoir leur droit à une information complète et fiable sur tous les aspects des utilisations civile et militaire de l’énergie nucléaire.
La France possède de nombreuses installations nucléaires civiles (58 réacteurs nucléaires en activité, une usine de retraitement à la Hague et des réacteurs de recherche) ainsi qu’une trentaine d’installations nucléaires de base secrètes (INBS) militaires.
Pour les activités nucléaires civiles, plusieurs organismes (Autorité de sûreté nucléaire, Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) publient régulièrement des rapports sur les incidents dans les installations. Cependant, ces explications sont souvent incompréhensibles pour les non spécialistes.
Tout ce qui concerne la création, le fonctionnement, la surveillance, les incidents et les accidents éventuels des INBS est classé secret.
Etant donné les risques encourus, la sûreté des installations nucléaires et la sécurité de la population constituent une priorité et le citoyen est donc en droit d’exiger que les informations lui soient communiquées de façon claire et compréhensible sur :
- les rejets, légaux et illégaux, de substances radioactives dans l’environnement
- la nature et le contenu de la déchetterie nucléaire, civile et militaire
- les incidents et accidents survenant dans les centres civils et militaire
- le coût réel de la production, du démantèlement et du stockage des déchets.
L’arme nucléaire est entourée du plus grand secret et sa détention n’a jamais fait l’objet d’un débat en France alors que c’est une question politique essentielle : c’est une arme de terreur et la réponse à la terreur est la terreur. De nombreuses voix parmi les plus autorisées se sont fait entendre dans le monde en faveur d’un désarmement nucléaire. Le citoyen se doit d’exiger un débat sur l’arsenal de dissuasion nucléaire français.
Le café-débat a été introduit puis animé par Francine Cohen, biophysicienne, Serge Franchoo, physicien, Venance Journé, physicienne, Dominique Leglu, physicienne, journaliste et rédactrice en chef de Sciences et Avenir. On trouvera ici le support utilisé par Francine Cohen
Pour en savoir plus, on consultera avec intérêt la Gazette Nucléaire, publication du Groupement des Scientifiques pour l’Information sur l’Énergie Nucléaire [GSIEN]
On peut aussi se reporter à l’ouvrage « De Tchernobyl en Tchernobyls », de Georges Charpack, Richard L. Garwin et Venance Journé, publié chez Odile jacob.