Droits économiques, sociaux et culturels
quelques images du 1er mai 2020 a deux pas de chez soi
1er MAI 2020 : UN MONDE À RECONSTRUIRE
Communiqué LDH
Plus que jamais le 1er Mai 2020 est le moment de réaffirmer l’universalité et l’indivisibilité des droits et des libertés pour toute l’humanité.
La pandémie qui frappe révèle un peu plus l’absurdité et la dangerosité d’un système qui piétine le sens de la vie, les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux, démunit les services publics, accentue des inégalités sociales déjà meurtrières, ignore le droit à la santé et aux besoins vitaux.
Destruction de la planète, rivalités entre les peuples, haine de l’Autre, inégalité des sexes, mépris des besoins de tous au profit d’intérêts égoïstes et minoritaires : l’organisation du monde d’aujourd’hui ne fait qu’ajouter à la tragédie sanitaire sans y apporter la réponse solidaire à laquelle nous aspirons.
Parce qu’elles sont inséparables des droits économiques, sociaux culturels et environnementaux, les libertés sont l’objet des mêmes attaques.
Les régimes autoritaires exacerbent leur domination et les lois d’exception rognent nos libertés. Partout les peuples voient s’accroître une surveillance généralisée au profit d’Etats et d’entreprises multinationales aux pouvoirs de plus en plus insidieux et omniprésents.
Notre démocratie en est réduite à sa plus simple expression au prétexte d’exigences sanitaires laissées à la seule appréciation des gouvernants et d’experts qu’ils désignent.
Le 1er Mai 2020 doit être l’occasion de réaffirmer l’universalité et l’indivisibilité des droits, de tous les droits, de chacune et de chacun, d’une humanité en charge de conduire son devenir et celui de la planète.
C’est pourquoi, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) appelle à se mobiliser le 1er Mai 2020 aux côtés des organisations syndicales et du mouvement social, pour faire de cette date une manifestation de solidarité et d’engagement en faveur d’un autre monde.
Paris, le 29 avril 2020
pétition urgence sanitaire dans un foyer
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VIVRE ET MOURIR AU FOYER ROMAIN ROLLAND
93 avenue Romain Rolland à Saint-Denis
Cinq résidents morts, un autre tué par la police, des résidents confinés dans 7,50 m²,
des ascenseurs en panne ou à l’arrêt, des habitants qui deviennent fous et dangereux…
Le foyer Romain Rolland, c’est un FTM, un Foyer de Travailleurs Migrants, foyer-tour de 13 étages construit en 1971 par la Sonacotra pour y encaserner un peu plus de 300 travailleurs immigrés, dans des chambrettes de 7,50 m² avec cuisine, WC et douches à chaque étage pour 24 résidents.
Après une période de luttes (grande grève de 74 à 80), de résistances, de vie conviviale et solidaire, les résidents ont vieilli, sont morts ou partis, découragés par le non-droit (fermeture des espaces collectifs du RCH, pas le droit à la vie privée…), le mauvais entretien des chambrettes et des espaces communs et les pannes d’ascenseurs incessantes.
La Sonacotra-Adoma a abandonné le foyer (tout en encaissant les loyers, augmentés en 2020 au maximum !) et a traîne des pieds pour réhabiliter ce foyer (le plan de « traitement »des FTM date de 1997 !). Aujourd’hui, une partie des résidents a été relogée dans une « résidence sociale » rue Bailly, l’autre partie attend son relogement dans le quartier Saint-Rémy. Les chambres libérées sont attribuées aux demandeurs d’asile (après rafraîchissement) et aux grands précaires (avec un bail temporaire).
Quand on rentre aujourd’hui dans ce foyer, on est saisi par la dégradation des lieux, par une impression d’abandon, de tristesse, de solitude et quand on parle avec les résidents, par leur colère et leur désespoir.
Être confiné au foyer Romain Rolland
Le confinement leur est tombé dessus.
Les bus à Saint-Denis étaient bondés, les tramways aussi, la ligne 13 aussi, les marchés et supermarchés aussi. Les consignes « se laver les mains » et « garder une distance barrière » avaient quelque chose de surréaliste.
Les résidents doivent se croiser, sans aucune protection, dans les cuisines, les WC, les douches, les escaliers… Les vieux se retrouvent complètement isolés et, sans ascenseurs (arrêtés pour éviter la trop grande proximité), complètement démunis. Les réfugiés, les précaires déjà sous pression, se désespèrent un peu plus. Le mélange des publics dans des chambrettes de 7,5 m² sonores et non isolées, la « mixité » des modes de vie, des histoires et habitudes différentes, la grande précarité et le stress permanent de beaucoup, l’alcoolisme, les résidents qui multiplient les problèmes psychologiques… tout cela rend la vie difficile et, depuis le confinement, encore plus difficile avec, par exemple, des résidents bruyants la nuit qui empêchent les autres de dormir.
AUCUNE PRÉPARATION, AUCUNE ANTICIPATION des difficultés que vont rencontrer les résidents, juste des affiches : « Lavez-vous les mains …… »
Un résident tué par la police
« C’était un réfugié afghan, il était gentil au début. Puis, il s’est mis à parler tout seul, puis peu à peu il est devenu violent. Il sortait le couteau tout le temps. Nous les délégués, nous l’avons signalé, il y a déjà au moins 8 mois. Nous l’avons signalé et re-signalé à plusieurs reprises à l’association qui s’occupe des réfugiés, aux vigiles, à l’Adoma, à la Directrice territoriale… Rien, personne n’a rien fait.
Le gars est allé au parc, c’est pas loin du foyer, la police lui a demandé le papier de sortie, alors il a sorti le couteau. Les policiers lui ont tiré dessus et l’ont tué. C’était le mercredi 15 avril. Les policiers ont dit qu’ils ont cru à un terroriste, pourtant ils étaient plus nombreux et lui était seul.»
Nous les délégués, on n’est pas écoutés
« Si Adoma nous avait écoutés, le gars aurait pu être soigné ou hospitalisé et aujourd’hui, il ne serait pas mort. » « Si Adoma nous avait écoutés, le foyer serait plus habitable, moins dégradé et ses habitants moins fragiles ; la protection des vieux résidents aurait été organisée.»
Un autre exemple : la femme folle qui dort en ce moment dans les toilettes du 12e étage.
Elle aussi, on l’a signalée et re-signalée aux vigiles, à l’Adoma, à la Directrice territoriale… la femme de ménage et les résidents ne peuvent plus entrer dans les toilettes. Elle a déjà mis le feu au 2ème étage, il y a plus d’un an, ça a fait une grande panique. Elle n’est pas agressive mais elle ne se lave pas, elle aurait besoin d’un suivi psychiatrique. Si jamais ça lui reprend de mettre le feu au 12ème étage, ça sera une grande catastrophe, on n’a pas d’ascenseurs, les résidents qui paniquent vont prendre les escaliers…Adoma n’a rien fait pour cette dame ».
Cinq morts du covid-19
« Je [c’est le président du comité de résidents qui parle] connais trois vieux Algériens qui sont morts. Il y en a deux qui sont morts à l’hôpital mais Kader, lui, au 7ème étage, est mort tout seul dans sa chambre. Une semaine plus tôt, j’ai entendu qu’il était malade. C’est quand les médecins sont venus le 14 avril, qu’il a été découvert, mort, dans sa chambre, mort, tout seul. »
« je connais [dit un autre délégué] deux résidents qui sont morts ; l’un c’était le monsieur qui nourrissait les chats qui errent en bas du bâtiment, l’autre, il adorait jouer avec les enfants dans la rue. »
Les vieux résidents sont des personnes à risque mais est-ce que ces vieux résidents auraient pu être soutenus, mieux informés et mieux pris en charge ?
Qui est responsable de l’insécurité dans le foyer ?
Les délégués doivent se confiner dans un foyer où tout le monde se croise. Ils ne connaissent pas les nouveaux résidents, des réfugiés et des précaires. Le foyer est complètement pourri, c’est compliqué pour eux, sans protection, d’aller voir les gens, et puis, Adoma ne les écoute pas, ni pour les dangers et l’insécurité qu’ils signalent, ni pour les pannes et l’arrêt des ascenseurs qui pénalisent gravement les plus vieux, les fragiles, les malades et les empêchent de descendre, ni pour les sanitaires et les cuisines complètement dégradés.
Adoma sans cesse critique les résidents et les délégués et dit que notre façon de vivre collective est source d’insécurité et qu’elle dépense beaucoup d’argent pour le foyer.
Faux, Adoma fait du bénéfice sur le foyer et c’est l’inaction d’Adoma face aux dangers bien réels qui a mis et met en danger les résidents anciens et nouveaux. Adoma doit se soucier des résidents, de tous les résidents du foyer.
Nous attendons des explications d’Adoma : pourquoi rien n’a été fait pour le réfugié afghan fou et pour la femme folle qui a déjà mis le feu ?
Nous demandons à Adoma que soient organisés un système de portage des courses et une aide à descendre et monter les escaliers pour tous ceux qui sont bloqués dans les étages et particulièrement dans les étages élevés ; nous demandons que les vigiles montent dans les étages la nuit pour faire cesser les tapages nocturnes et que les délégués aient leur numéro de téléphone.
Adoma doit nous écouter, nous sommes les représentants élus des résidents. Nous demandons à Adoma un vrai travail en partenariat (au téléphone pendant le confinement) :
-sur la protection des résidents (masques, gants, gel en grand nombre, nettoyage (très peu et très mal fait aujourd’hui) 7j / 7 et désinfections régulières des parties communes, numéros d’appel pour ceux qui n’ont pas de médecin traitant, solutions de confinement et d’isolement accompagné pour les malades …) ; sur la présence des équipes Adoma et réfugiés ; que chaque résident puisse avoir un double de sa clé ;
-sur les réparations indispensables à programmer AVANT le déménagement ;
-sur notre future résidence.
Nous demandons à Adoma de différer le paiement des redevances, revues à la baisse pour tous et particulièrement pour ceux qui sont privés de revenus.
Comité des résidents du foyer Romain Rolland ; Bakary Bathily : 06 52 53 24 47
Coordination des foyers de Plaine Commune, Boubou Soumaré : soumare76@hotmail.fr
Copaf, 06 48 51 87 37 ; EVTC 06 09 02 48 84
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mercredi 29 avril à 20h05 visio-rencontre COVID-19: éviter une catastrophe sociale ?
En cette période insolite où nous sommes confinées et isolés, la section
LDH Paris 10/11 propose une visio-rencontre
avec Florent Gueguen, directeur de la Fédération nationale des acteurs de la solidarité
COVID-19: Comment éviter une catastrophe sociale
le mercredi 29 avril 2020 à 20h05
A partir de sa connaissance du terrain, Florent Gueguen nous parlera de l’impact du COVID-19 sur les personnes les plus fragiles et des propositions des associations contre l’exclusion dans le cadre du plan de relance.
Son intervention sera suivie d’une session questions/réponses et permettra à chacun.e de partir avec quelques nouvelles idées ou actions à soutenir dès maintenant et dans l’après 11 mai.
Venez nombreux nous rejoindre pour cette rencontre inédite qui, nous l’espérons, nous rapprochera les un.e.s des autres et continuera de renforcer notre solidarité.
Pour accéder à la visio-rencontre, le 29 avril à 20h05, voici le lien :
https://zoom.us/j/99363651971?pwd=RzBrdW9tSkkrNlRMeHhrSjhFNkg0QT09
Florent dirige la FNARS qui regroupe 870 associations et organismes de solidarité. Il est co-porte-parole du Collectif des Associations Unies dont la LDH est membre.
Il a été pendant 5 ans conseiller social auprès de la mairie de Paris sur les questions de lutte contre l’exclusion et protection de l’enfance.
Nous serons ravis de vous rencontrer virtuellement lors de cette réunion ,d’autre part, la ldh 20 aura l’occasion d’organiser très prochainement une visio-rencontre sur le droit du travail , alors n’oubliez pas de guetter l’information si vous êtes intéressés…
Solidarité avec les Palestiniens pour des risques sanitaires sans précédent…
Appel (transmis par le CVPRPO (Comité de Vigilance pour une Paix réelle en Palestine) ) :
La pandémie COVID-19 en Palestine est très préoccupante pour les communautés agricoles les plus vulnérables, qui n’ont même pas l’eau potable alors que l’hygiène joue un rôle capital dans la maîtrise du virus.
Le président de l’Union des Comités des travailleurs agricoles (UAWC), Mohammad Bakri vient donc de lancer un appel à aide, avec l’objectif de réduire les risques de propagation du COVID 19, en fournissant des kits d’hygiène à 2000 agriculteurs et pêcheurs des communautés rurales marginalisées de Cisjordanie et de la Bande de Gaza.
L’UAWC collabore étroitement avec le ministère palestinien de l’Agriculture et le Cluster Palestine WASH, et entend cibler 78 communautés (2000 familles) des zones d’accès restreint des zones rurales et des communautés de pêcheurs de la bande de Gaza, ainsi que des communautés agricoles vulnérables de Cisjordanie (50).
Le budget prévu pour les opérations envisagées est de 49400 dollars (un peu plus de 45000 €). Tous les dons sont les bienvenus même les plus modestes.
Adressez vos dons par chèque à l’ordre du CVPR PO (Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient), à :
Maurice Buttin, 54 rue des Entrepreneurs 75015 Paris. <—- Attention au problème de distribution de courrier en ce moment !
Pour info on retrouve cet appel sur le site de l’UJFP :
http://ujfp.org/spip.php?article7777
Le coronavirus dans les foyers de travailleurs migrants ….
Dans le 20e, il y a six foyers de travailleurs migrants dont des résidents et des délégués ont participé à la campagne pour l’extension du droit de aux élections municipales à tous les résidents étrangers non-membres de l’Union européenne en France. Une votation citoyenne le 6 mars a été organisé au Foyer Bisson et des résidents des foyers du 20e ont pris la parole en présence d’élu-e-s et de canditat-e-s.L’épidémie de coronavirus qui se répand n’épargne personne.
A notre connaissance, un cas de coronavirus a été détecté au foyer de 23 rue de Retrait, Paris 20ème (selon les délégués, correctement suivi par la suite avec tests des proches, passages d’infirmières, repas assurés pour certaines personnes âgées)La situation dans les foyers de travailleurs migrants est critique ! La sur-occupation est une réalité qui rend les mesures de confinement difficiles, voire impossibles à mettre en œuvre. Elle expose les habitants de ces foyers à des risques élevés de contamination.
De plus, il s’agit souvent de personnes à la santé fragile, parfois âgées, qui rend ces personnes susceptibles d’être victimes des formes les plus graves de complications. Les emplois des résidents travailleurs (manutention, éboueurs, agents de sureté…) les amènent à parcourir la ville et multiplier les échanges. Ils sont ensuite en contact avec les résidents âgés et autres personnes fragiles et peuvent être source de transmission du Covid-19.
Parallèlement, leurs sources de revenus se tarissent du fait de la cessation d’activité d’un grand nombre d’entreprises. A la précarité sanitaire, s’ajoute une aggravation de la précarité économique. L’accès aux secours alimentaires et aux soins se raréfie avec la fermeture d’un grand nombre de services de proximité.Les associations et les habitants font ce qu’ils peuvent pour les aider. Mais ils ne peuvent pas tout faire tout seul et s’exposent eux aussi au risque sanitaire.
Des coordinations de foyer, des comités de résidents, la Coordination Pour l’Avenir des Foyers ont écrit à leurs gestionnaire une lettre ouverte demandant aux résidents et aux associations de la signer. La fédération de Paris de la LDH a joint sa signature.Cette lettre ouverte demande:
1°)que les foyers et résidences sociales soient considérés comme des établissements à risque, à l’instar des Ehpad ;–que les résidents soient testés massivement, en toute priorité, que des masques et des bouteilles de gel hydroalcoolique leur soient distribués en nombre dès à présent et surtout lorsqu’un résident contracte le Covid 19, –que le nettoyage des établissements soit renforcé et surtout pas diminué avec des mesures de désinfection dès la détection d’un cas suspect ; –de vérifier dans chaque établissement que tous les résidents aient bien à leur disposition les numéros de téléphone à appeler en cas de doute ou de maladie avérée ; de vérifier que les consignes de protection aient bien été diffusées dans les foyers, en particulier via les comités de résidents, notamment le lavage des mains mais aussi les consignes en cas de symptômes de ne prendre aucun médicament autre que le Doliprane: aucun anti-inflammatoire, aucun traitement par voie nasale ou inhalations.
2°)que le paiement des redevances soit différé –et que la redevance soit diminuée partout d’au moins 50 € (absence de nombreuses prestations facturées au titre des Charges ou des Prestations).
COVID-19 : Les avortements ne peuvent attendre !
Dans ce temps de confinement où le temps est arrêté, les délais pour avorter n’attendent pas. Le personnel soignant est particulièrement mobilisé par la pandémie. Sur Paris et en Ile de France des nombreux centres d’IVG commencent à être en difficulté. Certaines méthodes ne peuvent plus être appliquées par manque de personnel . Il faut prendre des décisions et des mesures rapides pour que les femmes puissent avorter si elles le désirent.
Le collectif CIVG Tenon dont la section LDH Paris 20 est membre vient d’envoyer une lettre à Martin Hirsch ,le directeur de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris demandant :
- de mettre en place le plan dit « plan » d’été » avec le téléphone correspondant
- de faire une large communication sur ce plan ainsi que sur l’accès à la contraception.
- de fournir en conséquence gants et masques aux centres.
Lettre à Martin Hirsch, Directeur général de l’APHP : Lettre Hirsch 22_03_2020
Une pétition du collectif « Avortement en Europe, les femmes décident ! » demande que des mesures d’urgence soient prises car les IVG ne peuvent pas attendre plusieurs semaines. Merci de signer et partager !
https://www.change.org/p/les-avortements-ne-peuvent-attendre
Salubrité publique en période d’épidémie : une urgence humaine et sanitaire !
- Plus de 3500 personnes sont aujourd’hui à la rue, en demande d’asile ou non, en région Île-de-France, sans accès à l’hébergement ni à un accompagnement médico-social.
- 500 personnes, sur la commune d’Aubervilliers, sont dans un campement de tentes dans un état d’insalubrité contraire à la simple dignité humaine, sans accès à l’eau et sans prise en charge des déchets. Des dizaines d’autres camps existent en Île-de-France sans aucune aide publique et des dizaines de familles avec enfants n’ont pas de solutions et dorment aux portes de Paris.
- Nous rappelons que les personnes sans-abri sont d’autant plus fragiles qu’elles font face à une absence de prise en charge médicale, renforcée par les mesures récentes gouvernementales concernant l’aide médicale d’État et le délai de carence pour les demandeurs d’asile.
Depuis plusieurs années, associations et collectifs alertent les institutions sur la situation des personnes à la rue à Paris et dans sa proche périphérie qui ne fait que s’aggraver. Rien n’a bougé depuis, pire la situation n’a cessé de se dégrader.
Aujourd’hui, cette population doit faire face non seulement àune présence policière accrue, des dispersions, des contrôles, des évacuations, une absence de prise en charge juridique et sociale, mais aussi désormais à l’épidémie de Covid-19. Des personnes, étrangères ou françaises, sans domicile, sont ainsi contraintes de rester dehors, dans des campements insalubres, malgré les mesures de confinement décidées !
Aujourd’hui, nous constatons qu’aucune mesure n’a été prise depuis une semaine pour mettre à l’abri les personnes les plus vulnérables.
Face à la crise sanitaire, les institutions ont la responsabilité de protéger toutes ces personnes. C’est pourquoi, associations et collectifs, nous demandons :
- La réquisition des centres culturels, des bâtiments scolaires vides et de tout autre lieu permettant un hébergement et la mise en place des mesures de précaution, afin de mettre à l’abri toutes les personnes qui dorment dehors en Île-de-France et de permettre la mise en place des mesures sanitaires et d’hygiène nécessaires pour faire face au virus
- La mise en place de distributions alimentaires organisées par les pouvoirs publics pour pallier le fait que les associations ne peuvent plus poursuivre leur action dans ce domaine.
- L’installation ou la réouverture de points d’eau les plus nombreux et les plus accessibles possibles, et la mise à disposition de savon et de gel hydro-alcoolique, de manière à ce que les personnes à la rue puissent appliquer les recommandations faites par les autorités de santé publique.
- L’accès pour tout demandeur d’asile aux conditions matérielles d’accueil par l’OFII afin de permettre à toutes et tous de disposer d’un minimum de ressources financières pour pouvoir faire face aux mesures de confinement demandé.
- L’interdiction des expulsions visant les personnes hébergées dans les structures d’urgence
Paris, le 17 mars 2020
Associations signataires : Acat ; Actions traitements ; ADSF ; Amnesty International France – Région Paris ; Antanak ; Cèdre ; Comède ; Dom’Asile ;Emmaüs France ; Gisti ; La Gamelle de Jaurès ; L’Assiette migrante ; La Cimade Ile-de-France ; LDH ; Mrap Paris ; Paris d’exil ; P’tits dej’s solidaires ; Première urgence internationale ;RESF ; Secours Catholique – Délégation de Paris ; Serve the city ; Solidarité migrants Wilson ; Utopia 56 ; Watizat
samedi 1er février 2020 place de la République à Paris de 12h à 16h: justice et protection de l’enfant
Ordonnance du 2 février 1945 « mise à la retraite d’office » Mobilisons-nous pour la justice et la protection des enfants !
Le combat citoyen actuel pour la justice et l’égalité est aussi celui d’un autre avenir pour toutes et tous y compris celui de nos enfants. C’est celui pour la justice et la protection des enfants en danger.
Alors que l’ordonnance de 1945, relative à l’enfance délinquante devrait fêter le 2 février 2020 son 75e anniversaire, le gouvernement a décidé de façon autoritaire sa « mise à la retraite d’office », pour la remplacer par un tout jeune projet de « code de la justice pénale des mineurs », sacrifiant au passage l’avenir de la jeunesse. Ce sacrifice de la primauté de l’éducatif se fait au profit d’une justice toujours plus expéditive et sécuritaire, sans garanties suffisantes des droits de l’enfant. Et toujours avec les mêmes méthodes : sans réel débat démocratique ! Il ne s’agit pas de dire que la justice des enfants telle qu’elle existe aujourd’hui, avec une ordonnance de 1945 maintes fois modifiée, fonctionne parfaitement.
Au contraire, nos organisations dénoncent depuis longtemps :
- Le dévoiement des principes fondateurs de l’ordonnance, au profit d’une accélération de la procédure et d’une répression accrue
- Le recours massif à l’enfermement des enfants (894 enfants incarcérés au 1er juillet 2019 dont 80% en détention provisoire)
- Le manque criant de moyens matériels et humains pour la protection et la justice des enfants
- Un système de protection de l’enfance de plus en plus défaillant, avec une prévention auprès des familles et des enfants de plus en plus inexistante ou axée sur du contrôle social.
Néanmoins, il est certain que le projet de code de la justice pénale des mineurs qui met l’ordonnance de 1945 à « la retraite d’office » ne fera qu’aggraver les problématiques actuelles. Ces constats sont
d’ailleurs partagés par la Commission consultative des droits de l’Homme et plus récemment par le Défenseur des droits.
Nos organisations défendent une justice éducative et bienveillante qui considère que les enfants qui commettent des actes de délinquance sont avant tous des enfants en danger. Cette justice ne peut exister sans un service public de la protection de l’enfance fort et avec des moyens donnés prioritairement à la prévention.
La justice et la protection des enfants nous concernent toutes et tous que nous soyons professionnels, parents, élu-e-s, membres de la société civile…
Le lundi 3 février 2020, alors que des parlementaires doivent visiter des services concernés partout en France, nous invitons à des interpellations des salariés et des élus, à des rassemblements, actions de toutes sortes pour la
justice et la protection des enfants.
Nous appelons à faire du 75e anniversaire de l’ordonnance de 1945 un moment de forte mobilisation et organisons le samedi 1er février 2020 place de la République à Paris de 12h à 16h un grand événement.
Paris, le 21 janvier 2020