Maâti Monjib, intellectuel franco-marocain est en détention depuis plus d’ un mois et en grève de la faim depuis le 4 mars pour protester contre sa détention arbitraire et demander sa liberté.Il est urgent d’obtenir sa libération
Informations du Collectif-cedetim:
Maâti MONJIB, historien, universitaire, journaliste, défenseur des droits humains, est en grève de la faim depuis 11 jours maintenant. Une journée de grève de la faim est une journée de trop.
On rappelle qu’il a déjà mené une grève de la faim de 24 jours en octobre 2015 qui lui avait permis de reconquérir ses droits mais qui a eu des conséquences sérieuses sur sa santé.
Maâti a publié un communiqué (ci-joint) dans lequel il annonce entamer une grève de la faim à compter du jeudi 4 mars 2021 à 16 heures pour protester contre sa détention arbitraire et demander sa liberté.
Cependant, cette grève de la faim fait peser de graves dangers sur sa santé et sa vie, alors qu’il souffre de maladies chroniques (diabète et troubles cardiaques) pouvant être ravivées par sa détention arbitraire et sa condamnation inique. Il est urgent d’agir pour exiger sa libération.
Assuré de votre soutien qui s’est déjà traduit par vos actions urgentes et/ou vos communiqués dès le début de cette nouvelle affaire, le comité de soutien à Maâti Monjib a besoin de votre appui et vous sollicite pour demander aux autorités françaises (président + ministre de l’Europe et des Affaires étrangères) d’intervenir sans délai et d’assurer sa protection en tant que citoyen français.
Le comité de soutien vous sollicite également pour exhorter les autorités françaises à exiger des autorités marocaines la libération immédiate de Maâti MONJIB, citoyen français (bi-national).
Maâti a entamé cette grève de la faim pour dénoncer l’arbitraire et dire à l’opinion nationale et internationale qu’il est innocent, que la vérité et la justice sont plus importantes que sa propre vie.
Communiqué : Maâti Monjib en grève de la faim
J’entame une grève de la faim à compter du jeudi 4 mars 2021 à 16h00 pour exprimer un appel de détresse lancé à l’opinion publique suite à la persécution et l’injustice qui me sont infligées par le régime politique marocain.
J’observe cette grève de la faim pour protester contre :
1) Mon arrestation arbitraire le 29 décembre 2020, soit 24 heures avant la tenue dans le plus grand secret de l’audience dans le cadre du procès qui m’est intenté depuis 2015 pour « atteinte à la sécurité de l’État ». Audience à laquelle je n’étais pas convoqué. Ma défense, non plus, n’était pas informée. Ce procès a été reporté systématiquement jusqu’à mon arrestation et finit par me condamner par contumace. Cette arrestation arbitraire visait à me condamner en mon absence pour que je ne puisse pas me défendre.
2) L’intervention illégale du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire en déclarant son approbation du verdict prononcé contre moi par contumace et en influençant les juges sachant que mon dossier est toujours en cours devant la justice. Ceci constitue un précédent dans l’histoire de la justice marocaine.
3) La diffamation qui me frappe ainsi que ma famille de la part des médias officiels et ceux dépendant des services sécuritaires en violation flagrante de ma dignité et de la présomption d’innocence.
Je déclare à l’opinion publique nationale et internationale que je suis totalement innocent des accusations fallacieuses qui visent à saper ma crédibilité en tant que journaliste et écrivain d’opinion. La raison de toute cette persécution est à chercher dans mes écrits critiques à l’égard du régime et sa police politique et dans mes activités de défense des droits humains comme mon soutien aux détenus du mouvement Hirak du Rif et aux journalistes détenus injustement sous couvert de crimes de droit commun.
Prison Al Arjat 2, Salé le 04 mars 2021
Maâti Monjib