Le Puy Sainte Réparade : un vandalisme anti-écologique irresponsable

Dans la nuit du 7 au 8 juillet 2020, la ferme de Tristan et Oriane au Puy Sainte Réparade était vandalisée.

Tristan et Oriane Arlaud ont développé des cultures locales en agriculture bio il y a plus de 10 ans. Ils ont monté une association qui permet d’aider des jeunes non forcément issus du monde agricole, à démarrer une entreprise agricole respectueuse de l’environnement. Ils ont aussi organisé un circuit court qui permet aux agriculteurs locaux de distribuer leur production bio et aux consommateurs de s’approvisionner en produits sains et locaux y compris pendant les jours sombres du confinement.

Ce vandalisme n’est ni anodin ni ordinaire, en raison non seulement de la méthode employée par des inconscients irresponsables ou des apprentis criminels, mais aussi par la dimension politique qu’il pourrait véhiculer.

La section Pertuis-Sud Luberon tient à apporter publiquement son soutien à la famille Arlaud, et à demander aux autorités, à la gendarmerie et à la justice, d’identifier les auteurs des faits et éventuellement les commanditaires, et de les traduire en justice.

Les vandales ont non seulement détruit des serres et arraché des plants de tomates, mais ils ont aspergé des cultures d’un produit invisible et inodore à base de glyphosate concentré, extrêmement toxique. Ainsi Tristan qui a travaillé sur ces cultures empoisonnées a été gravement intoxiqué, et si ces jours ne sont plus en danger, les séquelles à terme sont encore inconnues. Quiconque aurait mangé la production aurait été empoisonné.

Quant à l’aspect politique de cette affaire, il est très inquiétant. Tristan et Oriane, l’association qui les soutient, ont montré qu’il était possible de développer une agriculture respectueuse de l’environnement, avec une rentabilité avérée sur le long terme, probablement meilleure que celle d’une exploitation utilisant toujours plus de pesticide et engrais de synthèse, obligeant les producteurs à être à la merci des circuits « traditionnels » de l’agriculture.

Attaquer le mode de production développé par la famille Arlaud, environnementalement et socialement responsable, en mettant en danger tous les consommateurs qui recherchent justement des produits sains et locaux, est condamnable.

Ici, nous sommes en présence d’un acte irresponsable, visant probablement à dissuader les agriculteurs de se tourner vers le progrès respectueux de l’environnement.

Nous espérons que soient rapidement interpellés les auteurs de cet acte déplorable, afin de les empêcher de recommencer et de dissuader tout autre terrorisme anti-écologique.

revue de presse :

https://www.liberation.fr/terre/2020/08/19/on-s-est-retrouves-face-a-la-mort-dans-nos-serres-une-exploitation-bio-ravagee-par-du-glyphosate_1797161

https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/14/un-agriculteur-intoxique-des-cultures-detruites-une-exploitation-bio-detruite-au-glyphosate-dans-les-bouches-du-rhone_6048990_3244.html

https://www.laprovence.com/article/edition-aix-pays-daix/6049421/les-jardins-de-paradis-victimes-dune-attaque-aux-pesticides.html

https://www.bleu-tomate.fr/tristan-arlaud-inspirateur-dune-agriculture-citoyenne/

https://blogs.mediapart.fr/lancetre/blog/130820/attentat-au-glyphosate-contre-des-agriculteurs-bio

pour aider les victimes :

https://www.miimosa.com/fr/projects/sauvons-la-ferme-des-jardins-de-paradis#articles


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Le Bien Commun

Il y a quelques années, vous avez probablement entendu ce cri de protestation :
« Nos vies valent mieux que leurs profits »
A l’aune des événements actuels, la crise hospitalière en particulier, la dégradation des services publics ensuite, vous mesurerez combien ce cri était pertinent.
La gestion de l’Etat comme une  » start up  »  ça ne marche pas pour le bien commun.
Le  » Bien commun  » c’est un ensemble de contraintes librement consenties en période sereine pour faire face aux soubresauts de la vie publique, aux aléas de santé, aux pandémies comme celle qui sévit en ce moment : c’est accepter la charge de réserves de précautions pour faire face aux augmentations brutales de besoins, en fonction d’aléas imprévisibles comme une épidémie.
Le Bien commun ce sont des fonctionnaires dignement traités et en nombre suffisant pour satisfaire les besoins courants et aussi les pics d’activités liés à des périodes imprévues.
Le Bien commun ce sont des hôpitaux dans lesquels on entretient des lits vides au cas où le besoin se fasse sentir de les utiliser, où le personnel n’est pas surmené d’une manière chronique afin d’être capable d’un surcroît d’activité momentanée si les circonstances exceptionnelles l’exigent.  C’est la reconnaissance permanente de leurs activités et sûrement pas ce paternalisme verbal pour les encenser en cette période critique, après les avoirs maltraités administrativement, pendant le période précédente (salaires bloqués, lits d’hôpitaux fermés … )
Le Bien commun, ce sont des services publics partout,  répartis sur le territoire, sans zones désertifiées, sans opposition entre villes et campagnes..
Le Bien commun, c’est prévoir dans la gouvernance, pas courir après les événements parce qu’on est en « flux tendus en permanence » !
Le Bien commun est antinomique de la rentabilité ultra libérale.
Le Bien commun est généraliste, il n’a rien à voir avec les « premiers de cordées », tout au contraire il a le soucis « de la masse des citoyens ordinaires »  car nos valeurs intrinsèques sont « a priori » liées à notre condition d’humain, indépendante de notre cursus universitaire ou de l’épaisseur de notre compte en banque.  C’est tout le contraire de cette exaltation élitiste qui sévit actuellement, élitiste sur quelle échelle de valeurs :  l’abbé Pierre qui ne produisait que de l’amour des autres non commercialisable vaut largement les mérités des « premiers de cordées » inventeurs de biens et de services financiers chers à Mr. Emmanuel Macron.

Situation sanitaire – pandémie de Covid-19

15 mars 2020

Nous ne voulons pas être un vecteur de risque pour les personnes vulnérables. La moyenne d’âge de nos adhérents de la section est supérieure à la moyenne nationale.

Compte tenu de la situation sanitaire actuelle, le bureau de la section a décidé que la section LDH Pertuis-Sud Luberon

  • ne participerait à aucune réunion publique
  • privilégierait les échanges à distance
  • ne tiendrait pas de réunions interne sauf si indispensable, auquel cas la réunion se tiendrait en plein air en respectant des distance de sécurité adaptées.

Bien évidemment, nous continuer à travailler et à échanger via différents moyens de communication.

Ces restrictions pourront être levées dès lors que la situation sanitaire s’améliorera.

Merci de votre compréhension.

Nous en profitons pour vous rappeler des mesures de bon-sens qui sont connues de tous :

  • Éviter les marques d’affection ou les salutations rapprochées, comme les bises, les poignées de mains ou les embrassades
  • Se laver les mains régulièrement et soigneusement
  • Essayer de garder une distance de 2 mètres entre les personnes
  • Prendre l’air quand c’est possible et surtout si il y a du soleil
  • Nettoyer et si possible désinfecter les équipements partagés : tables, chaises, cuisines, salles de bain, télécommandes et toutes les surfaces qui sont touchées régulièrement
  • En cas de symptômes, ne pas prendre de médicament sans avis médical.

Il ne s’agit pas de créer une quelconque psychose mais simplement d’adopter des gestes et réflexes qui permettront, nous l’espérons, de combattre la dissémination rapide des virus.

Pour nous permettre de comprendre l’étendue de la pandémie en France,voici ci-dessous un diagramme du nombre de cas déclarés par la Santé Publique sur une échelle logarithmique. Ce qui permet de mieux anticiper que sur une échelle classique.

 

La Malédiction d’être fille

 

Les créateurs en France imaginaient être à l’abri des poursuites pour pédophilie sur les « filles » au nom de leur statut d’artiste , mais ce n’ est plus le cas, grâce au courage de leurs victimes qui désormais témoignent : Après Flavie Flament qui dénonce son viol à 13 ans par David Hamilton , dans son récit  « La consolation » ,  celui de Vanessa Springora, devenue à 13 ans égérie sexuelle de Gabriel Matzneff, ce qu’elle décrit dans « Le Consentement »,  voici qu’ Adèle Haenel vient aussi fracasser l’image de deux cinéastes accusés de viols sur mineurs : Christophe Ruggia dont elle est la victime directe et Roman Polanski que l’on vient de couronner aux César.

Les petites filles ont grandi et se rebiffent !

Mais hors du monde de l’art et des médias, ce n’est hélas pas facile de dénoncer la condition des  » filles » victimes de violence sexuelle en France comme l’enquête suivante nous le montre.

Contribution à la réflexion sur la condition féminine

MP Tournier (LDH Pertuis Sud Luberon) présente
de larges extraits de l’essai « La Malédiction d’être fille »
de Dominique Sigaud. Édition Albin Michel, 2019.

En publiant « La Malédiction d’être une fille », éditions Albin Michel, en 2019, Dominique Sigaud, femme grand reporteur et essayiste primée pour son travail sur le Rwanda en 1996 et l’ensemble de son œuvre par la Société des Gens de Lettres en 2018, ajoute une pierre à l’édifice de la dénonciation de crimes contre l’humanité en s’intéressant au sort des « filles » dans le monde et plus particulièrement en France. En effet nous sommes conscients des violences faites aux femmes, mais n’oublions pas qu’avant de devenir femmes, de nombreuses petites filles subissent des violences parfois extrêmes et ce depuis leur conception. Les récentes dénonciations de violences exercées sur des mineures dans la société française, et plus spécifiquement dans le monde intellectuel et artistique, à travers les affaires récemment médiatisées, nous y renvoient cruellement.

Je vous présente deux volets de l’enquête de Dominique Sigaud afin qu’on ne puisse plus dire « qu’on ne savait pas ». Que ce soit un encouragement à la lire et à  lutter contre cette criminalité qui touche les plus vulnérables d’entre nous .

Dans son long préambule expliquant sa démarche Dominique Sigaud présente un terrible constat constat sous le titre :

VIOLENCES FAITES AUX FILLES DANS LE MONDE

Elle rappelle, p 24, que « la violence faite aux filles est un invariant de l’histoire humaine et une réalité terriblement contemporaine. Ce sont des faits. Des actes. Tous les continents sont touchés, toutes les civilisations, cultures, religions, classes sociales. D’autant plus terribles qu’ils s’accompagnent de discours les justifiant. Qu’ils sont le fait d’adultes ayant autorité sur ces mineures et sont l’objet de dénis puissants. » (p 25)

Dans son préambule, Dominique Sigaud fait un rappel glaçant, en vrac, de la violence mondiale exercée contre les filles qu’annonce le sous-titre programmatique (p.15) :

« Foeticide, filiacide, inceste. Mutilation sexuelle. Mariage d’enfants. Viol. Traite. Esclavage domestique. Esclavage sexuel. Prostitution. Meurtre dit « d’honneur ».

« 1 Fille sur 5 dans le monde subit des violences sexuelles avant 18 ans, en Occident comme ailleurs.

Dans certains pays la proportion est de 1 sur 3, voire 1 sur 2.

Tous les ans, 1 fille sur 10 est victime de viol ou d’autres actes sexuels forcés.

En France, 40% des viols et tentatives de viol déclarés concerneraient des mineurs de moins de 15 ans.

Au Royaume-Uni, 21% des filles de moins de 16 ans (1 sur 5) ont été victimes d’abus sexuels.

Personne ne sait combien de filles dans le monde sont soumises à l’inceste, on sait juste que jusqu’à 21% des femmes dans certains pays ont signalé avoir été victimes d’abus sexuels avant 15 ans, 1 sur 5 ; une grande partie de ces abus sont incestueux.

A force de foeticide (supprimer le fœtus) et de filiacide (tuer sa propre fille), 160 millions de filles manquent en Asie, ce qui en fait le continent le plus masculin du monde.

Pour la première fois en 2016, le Centre asiatique pour les droits de l’homme a évalué à environ 1,5 million les fœtus féminins éliminés chaque année en raison de leur genre.

Personne ne sait combien de mères sont forcées chaque année de tuer leur fille de leurs propres mains, personne n’a encore cherché à le savoir ; elles sont des centaines de milliers.

Il meurt chaque année de malnutrition et mauvais traitements plus de 1 million de bébés filles qui auraient survécu s’ils avaient été des garçons.

Plus de 200 millions de filles dans le monde sont victimes de mutilations sexuelles (clitoris et lèvres coupées), 66% des 12 millions de Soudanaises sont infibulées (vagin cousu).

60 millions de filles sont victimes de violences sexuelles à l’école et sur le chemin de l’école, 12% des filles (1 sur 9) sont mariées avant l’âge de 15 ans.

100 000 enfants sont victimes de traite sexuelle aux Etats-Unis.

Les mineures représentent plus de 20% des victimes d’exploitation sexuelle forcée. »

Dominique Sigaud commente plus loin, p.25, cet insupportable état des lieux : « Il faut parfois mettre bout à bout pour voir. Etre capable de tout regarder. Quand on met bout à bout les violences faites aux filles alors que naît le XXIe siècle et non le IIe, quand on les regarde sur tous les continents, dans les campagnes et les villes, chez les très pauvres et les riches, les noirs, jaunes, blanches, rouges, et toutes les autres, chrétiennes, musulmanes, bouddhistes, athées, on comprend qu’il se passe quelque chose. Qu’à la surface de la terre court une espèce de peste obligeant les filles à la prostitution, à l’humiliation, à la dépendance extrême, à l’impossibilité de se doter d’un corps, d’une voix, d’une existence à soi, pour soi, en son nom propre. C’est maintenant à Bombay et à Paris, au Texas et au Mexique, en Chine et en Arabie Saoudite, en Egypte et tout au long de l’Afrique. Ça empire dans certains pays, même si d’autres font leur possible pour que ça s’amenuise. Ça se compte en centaines de milliers de morts, de sexes brutalisés, de viols. C’est quotidien.

C’est tabou encore le plus souvent. Sous le manteau. Dans le secret. » (p.25)

 

Puis l’essai de Dominique Sigaud se divise en deux parties : la première est consacrée aux « violences le long de l’enfance » où elle passe en revue dans le monde les multiples manières d’exercer les violences sur les filles ; la seconde partie propose une présentation géographique : « Une géographie des violences » dans laquelle elle décrit les violences contre les filles dans certains pays : France, Etats-Unis, Inde, Egypte.

La situation en France est catastrophique :

« En France 40% des viols et tentatives de viols déclarés concerneraient des filles de moins de 15 ans. En France, il y aurait chaque année presque 150 000 viols et tentatives de viol sur mineures soit 300 à 400 par jour. Plus que sur des majeurs. En fait, on ne sait pas. » (p.169)

« La France est, après les Etats-Unis, et avec le Royaume- Uni, selon le dernier classement de l’UNICEF sur « les violences sexuelles subies avant 15 ans », le pays occidental le plus touché par les violences sexuelles sur mineures. La France, et non pas l’Italie ou la Grèce méridionales. Mais le pays des grands idéaux, trop idéal peut-être pour lancer des études qui permettraient d’en avoir le cœur net, n’a toujours pas mis en place , sur les questions de l’inceste, des viols, de la prostitution et des mutilations, les outils  des outils qui permettraient de savoir, d’établir des statistiques, et de là de former les réponses publiques utiles.(…)

En novembre 2018 la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), organisme indépendant, finit par s’en inquiéter publiquement : « Lutte contre les violences sexuelles : une urgence sociale et de santé publique, un enjeu pour les droits fondamentaux » ; «  il est à noter que les différentes enquêtes sous-estiment le nombre total de viols par an (…). La plupart des victimes de violences sexuelles déclarent ne pas avoir été protégée et ne pas non plus avoir  bénéficié d’une prise en charge adaptée, malgré le devoir de l’Etat d’agir avec la diligence nécessaire. »

Dominique Sigaud rappelle que la seule étude nationale fût lancée en 2011 suite à une préconisation insistante de l’Europe, or elle est incomplète. « Pourtant cette enquête « Violences et rapport de genre : contextes et conséquences des violences subies par les femmes et les hommes« , établit pourtant que 40% des viols et tentatives de viol subis par des femmes l’ont été avant leurs 15 ans et 16% d’entre eux entre 15 et 18 ans. Pire encore, le taux de viols et tentatives de viols est de 27% avant leurs 10 ans et 23,3% pour les autres agressions sexuelles. » (p170)

 

Plus loin elle souligne que « l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales » (ONDRP) estime que moins de 4% des viols sur mineurs font l’objet de plaintes ; 96% n’en font donc pas l’objet. Or en 2017, 8788 plaintes ou signalements pour viols sur mineures ont été enregistrés. S’ils représentent 4% des faits, cela signifie qu’il en reste 90 000 non enregistrés, soit environ 240 par jour ! (p 171)

Dominique Sigaud produit des statistiques plus qu’alarmantes :

« Selon l’étude menée en 2015 par l’association « Mémoire traumatique et victimologie » avec l’appui de L’UNICEF France, « Si l’on croise les données de l’enquête CSF (Contexte de la sexualité et France) avec celles de l’Observatoire national des violences faites aux femmes, on obtient les chiffres suivants : environ 123 756 filles de moins de 18 ans seraient victimes d’un viol ou d’une tentative de viol chaque année. »  Soit 340 par jour. Ces chiffres coïncident à peu près aussi avec d’autres, repris dans le rapport sur le viol remis à l’Assemblée Nationale en février 2018 : les forces de l’ordre ont enregistré en 2016, 19 700 plaintes de victimes mineures suite à des violences sexuelles, dont 7050 pour viol (et 12 650 pour harcèlement et agression sexuels). Or moins de 10% des faits font l’objet d’une plainte. Le chiffre noir, c’est-à-dire la part de faits criminels jamais passés par le crible de la justice, est de 90%, confirmé le CNCDH.

On retombe donc bien en effet sur un chiffre d’environ 120 000 viols et tentatives de viol sur mineures chaque année, soit, si je calcule bien, 328 par jour. Pas de quoi lancer de vraies enquêtes en effet. Sachant cela, qui plus est, le gouvernement continue à ne publier que des chiffres sur les viols après 18 ans, comme c’est le cas de la MIPROF. C’est-à-dire qu’il laisse de côté 56% des viols et tentatives de viol. C’est-à-dire qu’il laisse de côté les abus sexuels sur les enfants. » (p 171- 172).

En sachant qu’en France, contrairement à la législation de nombreux pays et des préconisations européennes l’inceste n’est pas réprimé en tant que tel…

Je vous laisse découvrir ce document extrêmement important de Dominique Sigaud qui doit contribuer à une prise de conscience du statut de la fille dans le monde et dans notre pays. Le manque de considération, de respect et surtout d’humanité à l’égard des jeunes victimes est tel qu’on doit admettre une démission collective, une lâcheté devant notre acceptation et, pire, notre collaboration avec le système patriarcal qui impose cette cruauté à l’égard de la femme.

La Ligue des Droits de l’Homme engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes, n’oublie pas que cela doit aussi impliquer les « filles victimes de violences », encore plus fragiles et « invisibles »   dont le statut n’est pas reconnu dans notre pays comme dans le monde.

Merci au livre de Dominique Sigaud !

 

 

Merci au livre de Dominique Sigaud !

Un Oscar scandaleux et malsain

Vendredi 28 février 2020, lors de la cérémonie des Césars, l’industrie cinématographique française décernait à Roman Polanski l’ Oscar du meilleur réalisateur.

Ce réalisateur, est ou a été accusé de viol par plusieurs femmes, dont au moins une mineure au moment des faits.

Nous tenons d’abord à exprimer notre compassion à l’égard de toutes les victimes de viols, ou agressions sexuelles, pour qui cette information est douloureuse voire intolérable.

Au moment où les droits des femmes sont partout remis en cause, où la parole commence à se libérer un peu dans nos sociétés pour dénoncer les viols, crimes sexuels ou abus d’enfants, il est particulièrement choquant de voir l’industrie du cinéma français prendre publiquement position en faveur de Roman Polanski. Aucune oeuvre, fut-elle « géniale » ne saurait faire oublier des comportements machistes, agressifs, abusifs au détriment de victimes en situation de faiblesse.

La Ligue des Droits de l’Homme combat pour toutes les libertés fondamentales et parmi celles-ci le droit des femmes et des enfants. Notre section s’implique depuis plusieurs années dans la lutte contre les Violences Faites aux Femmes.

Nous déplorons cette action en faveur de Mr Polanski au moment même où sont révélés ces derniers mois dans l’industrie cinématographique plusieurs accusions d’« attouchements » et de « harcèlement sexuel » voire de « relations sexuelles imposées » par des réalisateurs envers des actrices.

Nous ne comprenons pas que le cinéma français, pourtant capable d’oeuvre intelligente et sensible comme par exemple le film Les Chatouilles réalisé par Andréa Bescond et Eric Métayer, puisse en 2020, ignorer le passé de Mr Polanski et lui décerner une telle récompense sans comprendre ou anticiper tous les effets pervers d’une telle reconnaissance publique.

Réforme des retraites : Ne cassons pas la solidarité au profit du capitalisme

Non à la réforme des retraites ! Oui à plus de justice sociale !
Ne cassons pas la solidarité au profit du capitalisme

Le gouvernement a proposé puis imposé un projet de réforme des retraites dénommé « système universel de retraite ». Initialement basé sur le rapport Delevoye, ce projet a évolué au fil des contestations par quelques mesures en trompe l’œil mais reste majoritairement rejeté par les citoyens.

Sur la forme, le conseil d’Etat a émis un avis très critique sur ce projet relevant en particulier des projections financières insuffisantes et lacunaires et une absence généralisée de consultation d’organismes impactés. Il note également que pour ce projet de grande ampleur, une large consultation devrait être pratiquée avec de longs délais pour permettre un projet abouti et consensuel.

Or, le gouvernement a annoncé vouloir « passer en force » et recourir aux ordonnances.
A la contestation qui se répand dans la société, le gouvernement répond par quelques aménagements catégoriels, et surtout, par une répression souvent violente et disproportionnée

L’actuel système français de retraite est un système solidaire, fondé depuis 1945 sur la répartition, c’est-à-dire que les cotisations et les taxes versées une année donnée finançent les prestations de cette même année.
Le Conseil d’Etat souligne que le niveau de vie moyen des « seniors » comparé au reste de la population est, en France, parmi les plus élevés au sein de l’OCDE. Il est, en outre, caractérisé par l’existence en son sein de mécanismes de solidarité, en faveur notamment des personnes ayant élevé des enfants et des personnes âgées aux ressources les plus faibles. Il précise qu’avec ce système, le taux de pauvreté des retraités a été pratiquement divisé par 5 entre 1970 et 2017.

Le nouveau système proposé par le gouvernement n’offre aucune garantie aux futurs retraités, les différents modes de calculs présentés étant flous, divergents, et basés sur des indices volatiles ou non reconnus.
Ce n’est plus un système basé sur la solidarité mais tout au contraire sur le capitalisme. C’est-à-dire que les cotisations serviraient à générer de l’argent dont profiteraient en premier les gestionnaires, les organismes financiers ou les grandes sociétés.

Nous considérons que ce projet provoquerait une régression de la justice sociale et contribuerait de manière importante à détruire la solidarité au profit de l’individualisme.

En faisant dépendre la possibilité du versement des retraites du rendement du capital constitué par les organismes financiers, ce projet pourrait très bien conduire à la suppression des retraites en cas de crise voire de krach financier. Ce cas est loin de n’être que théorique si on pense aux affaires Madoff, Clearstream, et si on écoute le cabinet McKinsey qui alertait en octobre dernier sur la situation de 354 banques…

Le projet présenté engendrerait probablement une augmentation des écarts du niveau de vie des futurs retraités, au détriment de ceux qui auront eu les parcours les plus précaires, et au profit de ceux qui déjà se seront enrichis au cours de leur carrière professionnelle.
Nous pensons également qu’il créerait un appauvrissement général, puisqu’une partie des cotisations profiteraient forcément à des organismes financiers.

Ce projet semble convenir parfaitement à des organismes capitalistes dont les objectifs sont uniquement financiers et qui n’ont aucune éthique ni politique sociale. Il recueille une opposition massive et constante dans la population française.

Nous partageons cette opposition à cette réforme car nous considérons :

  •  Qu’il n’est pas justifié de détruire un système solidaire au profit d’un système individualiste.
  • Que la solidarité intergénérationnelle créée par la contribution des actifs au profit des anciens, est une composante essentielle du « vivre ensemble ».
  • Qu’offrir au capitalisme d’accéder à sa guise aux importantes sommes cotisées par la population ne va pas favoriser la justice sociale, et conduire probablement à encore nuire à l’environnement.
  • Que dans un régime démocratique, une réforme de cette ampleur nécessite des débats approfondis, des données claires et incontestées. Une telle réforme ne pourrait être acceptable que si une consultation populaire s’exprimait de manière très majoritairement favorable.

C’est pourquoi la section Ligue des Droits de l’Homme de Pertuis demande au gouvernement d’abandonner ce projet de réforme des retraites et de mettre en œuvre une politique de justice sociale, au profit des plus faibles et des plus démunis, et en respectant les droits fondamentaux de chacun.