Le 16 septembre 2022, en réaction à la mort de Jina Mahsa Amini violentée par la police, le mouvement de manifestation et de protestation Femme Vie Liberté éclate en Iran. 2 ans après, la répression est terrible.
En soutien et en hommage à ce mouvement, nous vous invitons à un ciné-débat autour du film Là où Dieu n’est pas, du réalisateur iranien Mehran Tamadon. Tourné avant le début du mouvement, il dénonce les conditions carcérales et la torture dans les prisons iraniennes. Taghi, Homa et Mazyar ont été arrêtés et interrogés par le régime iranien. Tous les trois témoignent avec leurs corps, avec leurs gestes et racontent ce que signifie résister, ce que signifie craquer. Y a-t-il un espoir que le tortionnaire renoue un jour avec sa conscience ?
Malheureusement, la pluie a joué les troubles-fête et nous n’avons pu tenir le rassemblement de ce matin dans la forme prévue.
Mais nous avons pu échanger avec les quelques courageuses et courageux présents.
D’abord, avec un quizz sur le thème de l’avortement qui nous a permis de discuter de l’accès à l’avortement pour les mineures ou de l’importance d’un accompagnement bienveillant.
Nous avons écouté la chanson Baraye du chanteur iranien Sheryn et évoqué la révolte des iraniennes pour leur liberté.
Après l’évocation rapide de quelques situations dans le monde vis à vis de l’IVG, notamment l’ouverture du procès de Justyna en Pologne, nous avons tout de même entonné l’Hymne du MLF, nous ne craignions plus la pluie !
Merci à toutes celles et ceux qui ont participé !
PS : Voici le texte qu’avait préparé les militantes #NousToutes85 qui ont fait le déplacement, merci à elles !
« Bonjour, je prends la parole aujourd’hui au nom du collectif NousToutes85 qui lutte contre les violences sexistes et sexuelles.Notre but est de faire monter le niveau de conscience générale sur la réalité des violences en France. Le déni est immense alors que nous apprenions hier la mort d’une femme en Loire Atlantique, tuée par son compagnon. C’est le 102ème féminicide depuis le début de l’année et notre colère ne désemplit pas.Le déni est aussi immense en ce qui concerne les violences médicales et c’est pour cela que nous sommes présentes aujourd’hui. Nous remercions la LDH pour son invitation. Contrairement à ce qu’on a pu entendre ces derniers du temps du fait de l’actualité aux Etats-Unis dans les médias et dans notre entourage, non le droit à l’IVG n’est pas sûr et garanti en France Les autrices du rapport parlementaire de 2020 sur la question de l’IVG ont montré que seulement 2,9% des généralistes et gynécologues et 3,5% des sage-femmes en France ont réalisés des avortements. Ce droit essentiel à la santé de toutes ne repose actuellement que sur une poignée de praticiens militants. Le fragile maintien de ce droit est d’autant plus mis à mal dans nos territoires ruraux, déserts médicaux. En Sud-Vendée on compte seulement 1 médecin généraliste pour 1700 habitants, contre 1 pour 295 au niveau national. De plus, la clause de conscience laisse la possibilité à de nombreux praticiens de refuser de pratiquer un avortement. Le nombre de ces refus est inconnu en France car le ministère refuse de mener une enquête, il sont 67% en Italie.Comment dans ces conditions garantir le droit à l’IVG en toute sécurité ? Nous ne cesserons de nous battre et de porter haut notre voix tant que des efforts considérables ne seront pas fait. Nous voulons l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution dès maintenant. Nous voulons l’abandon de la clause de conscience des médecins. Cette clause met en danger la santé de toutes les femmes. On le sait, dans les pays où le droit à l’avortement recule, ce sont les avortements clandestins qui remontent. Nous voulons un remboursement complet des soins médicaux associés à l’IVG pour une égalité de traitement. Notre colère est immense. Notre détermination l’est plus encore. » »
Déclaration commune, dont la LDH est signataire, sur la peine de mort et les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+
Pour ce 20e anniversaire de la Journée mondiale contre la peine de mort dédiée à la réflexion sur le lien entre la torture et le recours à la peine de mort et en continuation de la Journée mondiale contre la peine de mort de 2021 sur la réalité invisible des femmes qui risquent la peine capitale, qui ont été condamnées à mort, qui ont été exécutées ainsi qu’à celles qui ont été graciées ou reconnues non-coupables, les membres de la Coalition mondiale et allié-es des femmes et personnes LGBTQIA+ condamnées à mort se saisissent cette occasion pour :
• Attirer l’attention sur les biais de genre dans l’utilisation de la torture dans la procédure judiciaire menant à l’imposition de la peine de mort. Les femmes et personnes LGBTQIA+ sont particulièrement exposées aux abus et mauvais traitements, notamment la torture physique, sexuelle et psychologique. En outre, les femmes victimes de violences fondées sur le genre, sur-représentées dans le couloir de la mort, sont exposées au risque de faire de faux aveux lorsqu’elles sont soumises à des méthodes d’investigation coercitives, notamment quand exercées par des hommes.
• Souligner que la violence contre les femmes et personnes LGBTQIA+ en détention – y compris les abus et le harcèlement sexiste et sexuel, les attouchements inappropriés lors des fouilles, le viol et la coercition sexuelle – peut atteindre le niveau de la torture ou de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, en violation du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et de la Convention contre la torture (CAT), entre autres.
• Insister sur les besoins spécifiques des femmes et personnes LGBTQIA+ en prison, notamment en matière de santé sexuelle et reproductive, de soins médicaux et de santé mentale, de protection contre la violence sexiste et sexuelle et de services de réduction des risques pour celles et ceux qui consomment des drogues, entre autres. Ces besoins ne sont pas systématiquement pris en compte dans les prisons, ce qui peut faire de la détention une torture.
• Souligner que dans de nombreux pays, notamment ceux où la peine de mort est obligatoire, les femmes et les personnes LGBTQIA+ sont condamnées à mort sans que soient pris en compte leurs facteurs de vulnérabilité avant incarcération, comme celle de la violence fondée sur le genre, entre autres. De manière plus générale, les membres de la Coalition mondiale et allié-es des femmes et personnes LGBTQIA+ condamnées à mort souhaitent profiter de ce vingtième anniversaire pour : • Souligner que, comme l’a fait le Rapporteur Spécial sur les Exécutions Extrajudiciaires, Sommaires ou Arbitraires dans son rapport de 2022, la peine de mort telle qu’elle est actuellement pratiquée peut être considérée comme de la torture.
• Attirer l’attention sur les discriminations et inégalités intersectionnelles auxquelles sont confrontées les femmes et les personnes LGBTQIA+, car elles peuvent impacter de manière négative le processus judiciaire menant à la peine de mort. Des biais de genre omniprésents dans les systèmes juridiques pénaux influencent l’enquête par des préjugés sexistes de la part des forces de l’ordre, le procès, où les femmes marginalisées et les personnes LGBTQIA+ n’ont parfois pas accès à un procès équitable, et au stade de la condamnation, où les circonstances atténuantes dont pourraient bénéficier les femmes et les personnes LGBTQIA+ condamnées à mort ne sont pas prises en compte.
• Rappelons que, en violation du droit et des normes internationales en matière de droits humains, 12 pays continuent de criminaliser les relations de même sexe consenties, imposant la peine de mort.
• Insister sur la dimension intersectionnelle des discriminations. Une analyse du profil des femmes condamnées à mort révèle que la plupart d’entre elles appartiennent à des minorités ethniques et raciales, ne sont pas alphabétisées et vivent avec des handicaps intellectuels ou psychologiques, souvent dus aux violences sexistes et sexuelles qu’elles ont subies. La discrimination fondée sur le genre ne fonctionne pas de manière isolée mais est aggravée par d’autres formes de discrimination, notamment la discrimination fondée sur l’âge, la race, l’ethnicité, la nationalité, l’orientation sexuelle, l’identité et l’expression de genre, les caractéristiques sexuelles, le statut économique et le handicap, entre autres.
• Mettre en lumière l’absence de données chiffrées précisés et actualisées sur le nombre et la situation des femmes et personnes LGBTQIA+ condamnées à mort, exécutées ou dont la peine de mort a été commuées ou graciées.
Nous recommandons aux gouvernements des pays qui n’ont pas encore aboli la peine de mort : 1. Abolir la peine de mort, pour toutes les infractions, quel que soit le genre et l’orientation sexuelle ;
2. Instaurer un moratoire sur les exécutions en vue d’abolir la peine de mort, comme le demande l’Assemblée générale des Nations unies dans ses résolutions pour un moratoire universel sur l’application de la peine de mort ;
3. En attendant l’abolition complète de la peine de mort, nous appelons les gouvernements à : a. éliminer la peine de mort pour les infractions qui n’atteignent pas le seuil des “crimes les plus graves” au regard du droit et des normes internationales, y compris pour les relations de même sexe et les infractions liées à la drogue ; b. abroger les dispositions qui permettent l’imposition obligatoire de la peine de mort, ce qui ne permet pas aux juges de tenir compte des circonstances de l’infraction pour les défenseur·seuse·s lors de la détermination de la peine ; c. commuer les peines des femmes condamnées à mort pour avoir tué des membres de leur famille proche ayant commis des violences sexistes et sexuelles à leur encontre, ainsi que celles des femmes condamnées à mort pour trafic de drogue et autres délits n’impliquant pas la perte d’une vie humaine ; d. reconnaître les formes aggravées de violences et de discriminations subies par les filles, les femmes et personnes LGBTQIA+ – y compris les violences fondées sur le genre comme le mariage forcé ; e. réviser les lois, les procédures pénales et les pratiques judiciaires et mettre en oeuvre des politiques et des réformes législatives pour protéger les femmes et personnes LGBTQIA+ contre la violence et la discrimination ; f. veiller à ce que le système juridique pénal tienne pleinement compte de toutes les circonstances atténuantes liées au passé des femmes et des personnes LGBTQIA+, notamment les preuves d’abus antérieurs ainsi que les handicaps psychosociaux et intellectuels ; g. garantir la disponibilité publique de données désagrégées sur les personnes condamnées à mort, leur profil, leur âge, leur genre, les tribunaux qui ont prononcé les jugements, les chefs d’accusation et les lieux de détention ; h. prévenir la détention et les poursuites disproportionnées des femmes pour des crimes « moraux et sexuels » et des personnes pour leur orientation sexuelle et décriminaliser ce type d’infractions ; i. promouvoir la formation sur les discriminations et violences fondées sur le genre, les circonstances menant au crime et les mesures d’atténuation sensibles au genre de toutes les personnes qui participent aux enquêtes, à la représentation et aux poursuites des crimes impliquant des femmes; j. veiller à ce que toutes les personnes passibles de la peine de mort aient accès à une représentation juridique gratuite et efficace par un-e avocat-e expérimenté-e dans la représentation de personnes accusées de crimes capitaux et formé-e pour reconnaître et mettre en avant les circonstances atténuantes, y compris celles liées à la discrimination et à la violence fondée sur le genre ; k. élaborer et mettre en oeuvre des programmes de prévention de la violence et des discriminations fondées sur le genre, et promouvoir les droits fondamentaux des femmes, des filles et des personnes LGBTQIA+ ; l. Garantir l’accès à l’assistance consulaire pour les femmes étrangères accusées de délits passibles de mort, comme l’exige la Convention de Vienne sur les relations consulaires ; m. Conformément aux Règles de Bangkok et aux Règles Mandela, adopter des politiques sensibles au genre en ce qui concerne la détention des femmes, en garantissant leur sûreté et sécurité avant le procès, pendant leur admission en prison et pendant leur incarcération.
Nous étions une quarantaine de personnes rassemblées en toute urgence, à l’appel de Solidaires, du CRS, d’ATTAC, de l’UL CGT, du groupe local Amnesty, de la Libre Pensée Vendée et de la Section LDH Fontenay Luçon Sud Vendée.
Voici le texte lu :
Les populations civiles ukrainiennes prises pour cible
Ce matin, d’après les informations, une offensive russe terrestre est lancée sur Kiev.
Des combats de rue ont lieu. Le pouvoir Ukrainien a demandé aux civils de se mettre à l’abri. Mais quel abri ?
Quel abri quand les armes utilisées sont non discriminantes ?
Quel abri quand des missiles tombent sur des habitations ?
Des habitants de l’est de l’Ukraine ont fui par milliers. D’autres ont déjà passé trois nuits à s’abriter dans le métro de la capitale ukrainienne.
Les bilans de victimes arriveront. Blessés, mutilés, morts se compteront aussi parmi les civils. Mais les fléaux de la guerre sont multiples. Violences, violences sexuelles, maladie, pauvreté, déplacements forcés, disparition des droits sociaux et économiques. L’économie de guerre est un enfer d’exploitation.
L’invasion militaire déclenchée par Vladimir Poutine est une abomination.
La marche à la guerre sonne comme une fatalité. Mais de tout temps, même si la voie est mince il existe la possibilité d’un autre chemin.
Les voix russes contre la guerre
« Dans les perspectives terrifiantes qui s’ouvrent à l’humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d’être mené. Ce n’est plus une prière mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l’ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison. » Albert CAMUS
C’est cette exigence qu’ont exprimé les manifestants russes à St-Petersbourg, à Moscou et dans 40 villes de Russie en scandant « Non à la guerre », malgré les arrestations.
C’est aussi cette exigence que portent des centaines de chercheurs russes en publiant une pétition dans laquelle ils demandent l’arrêt immédiat des faits de guerre contre l’Ukraine.
Même exigence pour le joueur de tennis professionnel n°2 en Russie qui a utilisé sa victoire en tournoi pour passer le message « Pas de guerre, s’il-vous-plaît ».
Enfin le journal russe Novaia Gazeta, dirigé par le récipiendaire du prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov, qui publie en une, dans les deux langues russe et ukrainienne : « parce que nous refusons de reconnaître l’Ukraine comme un ennemi et la langue ukrainienne comme la langue d’un ennemi. Et nous ne le reconnaitrons jamais. »
Cette opposition russe à la guerre doit être amplifiée. Nous devons la relayer comme ce matin. Car c’est la voix la plus rapide vers le silence des armes, avec eux disons NON A LA GUERRE.
La démocratie
« Les peuples, plus éclairés, se ressaisissant du droit de disposer d’eux-mêmes, de leur sang, de leurs richesses, apprendront peu à peu à regarder la guerre comme le fléau le plus funeste, comme le plus grand des crimes. » Condorcet
« se ressaisissant du droit de disposer d’eux-mêmes » Il s’agit de l’autodétermination et de la démocratie qui sont à la fois les moyens et les conditions pour la réalisation de nos aspirations pacifiques.
On sait l’état de la démocratie en Russie, mais en France aussi la question militaire échappe à tout contrôle démocratique. Les pratiques de commerces des armes sont d’une telle opacité que depuis plusieurs années de nombreuses associations tirent la sonnette d’alarme.
De même, les décisions d’intervention militaire sont à la discrétion seule de l’exécutif. Le débat public est fermé et ne permet pas aujourd’hui de questionnement démocratique sur ces questions.
Le dernier avatar de cet autoritarisme concernant les questions militaires est la mise en place du SNU, imposé sans débat, sans discussion du dispositif. En Vendée un collectif local Non au SNU a été lancé pour permettre la discussion à ce sujet.
Nous le rappelons, en pleine solidarité avec les populations civiles ukrainiennes, avec les populations russes qui s’opposent à la guerre, la première urgence est la fin des combats, le retrait des troupes russes.
Pour les obtenir, une désescalade est obligatoire. Nous l’exigeons.
« On ne fait pas la guerre pour se débarrasser de la guerre » Jean Jaurès
« Ceux qui invoquent la paix pour faire la guerre ne songent sans doute qu’à la paix des cimetières » Leibnitz
Puissent ces paroles nous inspirer.
A tous les enfants – Boris Vian – Poème lu par Nadine
A tous les enfants Qui sont partis le sac au dos Par un brumeux matin d’avril Je voudrais faire un monument A tous les enfants Qui ont pleuré le sac au dos Les yeux baissés sur leurs chagrins Je voudrais faire un monument
Pas de pierre, pas de béton Ni de bronze qui devient vert Sous la morsure aiguë du temps Un monument de leur souffrance Un monument de leur terreur Aussi de leur étonnement Voilà le monde parfumé Plein de rires, pleins d’oiseaux bleus Soudain griffé d’un coup de feu Un monde neuf où sur un corps Qui va tomber Grandit une tache de sang
Mais à tous ceux qui sont restés Les pieds au chaud sous leur bureau En calculant le rendement De la guerre qu’ils ont voulue A tous les gras tous les cocus Qui ventripotent dans la vie Et comptent comptent leurs écus
A tous ceux-là je dresserai Le monument qui leur convient Avec la schlague, avec le fouet Avec mes pieds avec mes poings Avec des mots qui colleront Sur leurs faux-plis sur leurs bajoues Des masques de honte et de boue.