par Maryvonne Blum et Rémy Dufaut
La presse locale faisait état il y a quelques jours (L’Est-Eclair/Libération-Champagne du 16/09/2021) de la situation désespérée d’un nombre croissant de jeunes réfugiés qui montrent pourtant par leur comportement exemplaire et leurs succès scolaires ou d’apprentissage leur véritable volonté de s’intégrer en France, pays des Droits de l’Homme.
Dès leur majorité, ils reçoivent un courrier de la préfecture (OQTF) les obligeant à quitter le territoire français et à retourner dans leurs pays d’origine (Guinée, Mali, Côte d’Ivoire…), pays souvent instables, qu’ils ont quittés dans des conditions difficiles.
Les nouvelles directives gouvernementales ne cessent de se durcir depuis quelques mois (avec suspicion quasi systématique de l’authenticité des documents d’état civil). La crise sanitaire ne peut pas justifier cet état de fait, d’autant que nombre de ces jeunes gens se trouvaient alors en première ligne dans les entreprises d’alimentation (boucheries et boulangeries) notamment.
Le 13 septembre, le boulanger troyen Frédéric Bouchery a lancé une pétition sur change.org, qui a reçu à ce jour près de 23000 signatures.
Un reportage a été diffusé sur France 3, le 21 septembre, montrant combien les décisions de l’administration française peuvent bouleverser le destin d’un apprenti.
Pour ne citer que quelques exemples, comment comprendre que Mohamed Kanga (boucherie), Oumar Konaté (boulangerie), Abou Karaboue (maçonnerie) et tant d’autres jeunes apprentis se retrouvent brutalement dans l’obligation de mettre fin à des années d’efforts, justement récompensés, quand le contexte le permet, par les promesses d’embauche en CDI de leurs patrons formateurs ?
Ces jeunes sont autant abattus que leurs employeurs qui croyaient en eux et se réjouissaient d’avoir trouvé, parfois après plusieurs années de recherche, des apprentis à la hauteur des exigences de ces métiers indispensables à notre société.
L’État finance la formation de ces milliers de jeunes pour les renvoyer à 18 ans vers la précarité, voire la mort.
C’est intolérable et la LDH, que viennent consulter en désespoir de cause ces victimes de la machine à broyer administrative, est fermement décidée à ce que cesse ce massacre.
Associations, employeurs, formateurs, enseignants, éducateurs et citoyens engagés ne laisseront pas perdurer cette situation intolérable.
La mobilisation est en cours.