Les droits et libertés à Metz et en Moselle

Les principes de liberté, d’égalité et de justice sont posés dès 1789 dans la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen.

Il reste encore pas mal de travail pour leur mise en œuvre.

La LDH combat l’injustice, les racismes et les discriminations, les atteintes à la dignité et à la liberté.

Elle défend les droits politiques fondamentaux, les droits économiques et sociaux, les droits environnementaux.

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La persécution des femmes en Afghanistan : une urgence féministe mondiale

Depuis le retour au pouvoir des talibans en 2021 après des décennies de guerres impérialistes, les droits des femmes dans l’espace public et dans l’espace privé sont broyés. Femmes et filles sont soumises à une discrimination systématique et généralisée, un « crime contre l’humanité fondé sur le genre » selon Amnesty International. 

L’isolement forcé

Le régime taliban efface les femmes de la société. Il a détruit les institutions judiciaires qui défendaient leurs droits. Leurs fenêtres sont murées, elles ne doivent plus être vues ni entendues. Leur droit à l’éducation a été suspendu : en 2023, 80 % des filles étaient privées d’accès à l’école, 30 % n’avaient jamais commencé l’enseignement primaire. Selon ONU Femmes, d’ici 2026, la déscolarisation des filles élèvera de 45 % le taux de maternité précoce. Ce fléau touche déjà des milliers de femmes. La situation s’aggrave pour les plus jeunes : 28,7 % des filles de moins de 18 ans sont mariées, 10% avant l’âge de 15 ans.

Dans ce pays dévasté par la guerre et rongé par la misère, le mariage est un mécanisme de survie. Leur retrait du système éducatif a des conséquences dramatiques. Leur santé mentale est gravement atteinte. Le nombre de leurs suicide augmente, 80% sont des suicides de femmes.

En mars 2024,le Ministre du Vice et de la Vertu a restauré la lapidation des femmes accusées d’adultère et la flagellation. Ces graves atteintes aux droits humains ont été sévèrement critiquées par des experts, comme Abdul Wahid Sadat, président de l’Association des avocats afghans: “Du point de vue du droit musulman, elles contredisent les principes fondamentaux selon lesquels la promotion de la vertu na jamais été définie par la force, la coercition ou la tyrannie.” 

Malgré la persécution, les femmes afghanes font preuve d’une résilience et d’un courage remarquables. Elles résistent en dépit des interdictions et des menaces, organisent des radios, des classes clandestines et en ligne pour filles, forment des communautés de soutien. Beaucoup continuent de lutter pour la liberté, la dignité et le droit à la vie. « Les talibans veulent étouffer les femmes, mais elles ne seront pas réduites au silence » (Zubaida Akbar, militante afghane). Ces courageuses actions clandestines montrent la détermination des femmes afghanes.

La France et l’asile

Le monde et les pays occidentaux doivent réagir et traduire leurs engagements en actions concrètes. La situation sur le terrain est désastreuse. Les femmes qui parviennent à rejoindre des pays voisins, comme l’Iran ou le Pakistan, se heurtent à la difficulté d’obtenir un visa, la procédure est trop lente, restrictive. Laissées sans protection, beaucoup sont exposées à de nouvelles violences.

Des initiatives comme celles du « Comité International de Défense des Femmes Afghanes » appellent à une mobilisation internationale et font campagne pour l’accueil des femmes afghanes réfugiées. En juin 2024, Amnesty a remis une pétition à l’Élysée signée par 148.000 personnes demandant des visas pour les femmes afghanes. 

Le 11 juillet 2024, la Cour nationale du droit d’asile a estimé que les femmes afghanes doivent toutes pouvoir bénéficier du statut de réfugiée. Ce tournant reconnaît la persécution fondée sur le genre en Afghanistan: le gouvernement français doit désormais prendre ses responsabilités. 

La France a promis de protéger les femmes afghanes, elle doit passer de la parole aux actes et mettre en place les trois piliers d’un programme d’urgence: * la protection des femmes fuyant l’Afghanistan pour les pays voisins, ** la délivrance accélérée des visas leur permettant d’entrer en France, *** l’accueil des femmes et de leurs enfants sur le territoire national.

Le cabinet du préfet de Moselle a reçu le 9 décembre notre délégation départementale du « Comité International de Défense des Femmes Afghanes » qui demandait que les dossiers déposés en préfecture soient traités favorablement. La sécurité intérieure a entendu notre demande et la transmettra au service compétent (la direction de l’immigration) sans garantie de réponse.

Nous poursuivons notre campagne pour un accueil digne de toutes les femmes afghanes et notre appel à signer notre lettre ouverte au Ministère des Affaires étrangères. 

Une mobilisation mondiale

Les violences et discriminations infligées aux femmes en Afghanistan ne sont pas seulement une tragédie locale, mais un défi mondial que doit combattre une solidarité internationale exigeant des gouvernements qu’ils agissent pour les en protéger.

Les femmes et les enfants restent les premières victimes des guerres, des catastrophes climatiques et du patriarcat, et nous devons faire en sorte qu’elles ne soient pas oubliées. Le combat pour la sécurité et la liberté des femmes ne peut plus se limiter à des actions symboliques ou ponctuelles.

Buchers, talibans, culture du viol ou industrie pornographique, les châtiments corporels infligés aux femmes obscurcissent l’horizon et nous devons nous demander ce qu’ils révèlent de la misogynie dont reste imprégnée l’humanité. Il est vital que partout nous utilisions nos plateformes afin d’organiser la mobilisation et la solidarité pour mettre fin à cette violence destructrice. 

Aldjia MOULAI

Membre du Comité international de défense des femmes afghanes

Article parut dans « La lettre  » N°102

Pour la liberté de création et de diffusion

Le 14 Mars 2025, le centre Pompidou Metz et l’association Frag/ment organisent un concert de Keiji Haino. Ce concert est un évènement musical associé à l’exposition de Cerith Wyn Evans au centre Pompidou.

Le concert devait se dérouler à la Cathédrale de Metz. Suite à une vidéo diffusée sur Youtube et relayée par des proches de Civitas, le centre Pompidou de Metz déplace le concert : il n’aura pas lieu à la cathédrale mais dans une salle du centre Pompidou.

Après l’annulation du concert de Bilal HASSANI en avril 2023, pour la deuxième fois une structure culturelle messine se soumet aux injonctions d’intégristes catholiques. « Le diocèse et le chapitre de la cathédrale de Metz ne sont aucunement décisionnaires dans le choix fait par le Centre Pompidou de déplacer le concert », a indiqué le diocèse à l’AFP, expliquant qu’il s’agissait d’une « décision du Centre Pompidou, pour raison de sécurité ». Celui-ci dit que le choix de ce transfert s’est fait « dans le souci de préserver l’événement comme un moment de partage ».

Les injonctions et les menaces ne doivent pas fixer les règles de ce qui est permis ou non en terme de création et de diffusion culturelles à Metz.

Face à cela, nous ne pouvons pas rester indifférents

Nous ne pouvons pas nous résigner collectivement à ce que la soumission à de telles injonctions devienne la règle.

Mais qui est étranger à Mayotte ?

Mayotte est l’une des quatre îles de l’archipel des Comores. L’ONU considère que les Comores constituent un état. En 1974, les COMORES ont voté majoritairement pour leur indépendance. L’indépendance est proclamée le 6 juillet 1975. Mayotte se distingue en exprimant le souhait de son rattachement à la France en 1974, puis 1976. L’Assemblée générale des Nations unies a condamné cette prise de position l’assimilant à une violation de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la République indépendante des Comores. Pour l’ONU, les Mahorais sont des Comoriens. En 2011, Mayotte devient un département français.

La départementalisation, ça change quoi ?

Etat civil

Aux Comores si le grand-père Abou a un fils qui s’appelle Mohamed, Mohamed s’appellera Mohamed Abou. Si Mohamed-a un fils Omar, Omar s’appellera Omar Mohamed et Abou disparaîtra. Les femmes perdent leur nom à la naissance des enfants, ce qui marque leur état de mère. Depuis 2011, c’est l’état civil français qui s’impose.

Cadastre et propriété des terres

Le foncier était un foncier collectif. C’était un quartier, un village qui disposait de terres. Quand il y avait un mariage, une famille qui s’agrandissait, le village se réunissait pour accorder une terre à cette nouvelle famille. Un jardin pouvait s’agrandir en fonction de la taille de la famille, et ou se rétrécir s’il n’y avait plus lieu.

En 2011, on passe dans un foncier titrisé sur une personne. Chaque terre a un propriétaire. Aujourd’hui, un peu plus de 50% des terres sont cadastrées. Ces opérations d’enregistrement cadastral ont permis à certains de capter des terres et de s’enrichir. Le foncier est devenu un foncier d’investissement

Habitat et logement

Les maisons appartenaient aux femmes et se transmettaient de mère en fille. C’était des maisons modestes de deux pièces. Les constructions légères, en tôle représentent environ 40% des logements. La pauvreté, l’insuffisance de logements sociaux conduisent les foyers à se tourner vers ce type d’habitat. Il est fragile, mais il peut être facilement reconstruit. Les opérations de démantèlement de ces habitats précaires apparaissent bien vaines et inhumaines.

Economie

Selon un rapport de la Cour des comptes, en 2022, la dépense publique représente 80 % du produit intérieur brut (PIB) de l’île, la seule fonction publique étatique occupant 41 % des emplois salariés ! Le salaire médian à Mayotte est de 260€. Mais Mayotte est géographiquement un ilot de richesse : le PIB par habitant est 8 fois celui d’un comorien et 23 fois celui d’un malgache. Mayotte est à la fois le département le plus pauvre de France, mais aussi un eldorado dans son environnement.

Et les paradoxes sont nombreux. L’INSEE note qu’en 2000, le revenu disponible brut moyen d’un habitant (RDBH) mahorais représentait 19,6 % de celui de la moyenne des habitants du pays (DOM compris). Vingt ans plus tard, le chiffre grimpait à 35,4 %. Une belle progression, même si le décrochage reste très important. Mais par ailleurs, «  la situation de Mayotte n’a cessé de se dégrader depuis la départementalisation : l’insécurité a augmenté, le cadre de vie se dégrade avec des logements qui ne répondent pas à la demande, un système scolaire débordé avec des enseignants souvent mal ou pas assez formés, etc. Cela génère même une vague d’émigration des Mahorais. Selon l’Insee, 25 900 d’entre eux ont quitté l’île entre 2012 et 2017 « [1]

Ce que met en évidence la catastrophe provoquée par le passage du cyclone

La violence de ce cyclone met d’abord en évidence les risques associés au changement climatique, risques qui vont devenir de plus en plus nombreux et de plus en plus violents. Mais cette catastrophe met aussi en évidence la fragilité de la situation géopolitique de Mayotte.

 » En disloquant l’archipel des Comores, la France a créé une situation très compliquée, déjà flagrante depuis plusieurs années, mais qui éclate au grand jour avec le cyclone Chido. Avec cette frontière entre Mayotte et les autres îles de l’archipel, elle a séparé un peuple qui partage une histoire commune. Bien sûr, elle a répondu au choix de Mahoraises et des Mahorais, mais, ce faisant, elle a contribué à déstabiliser la région » [2].

Mayotte est isolée par la situation conflictuelle entre la France et l’Union des Comores. La France ne peut pas répondre à tous les besoins créés par le cyclone. Les solidarités locales sont indispensables. La situation de l’agriculture Mahoraise en est un exemple. Saïd Anthoumani[3] précise la situation et les besoins après le cyclone : « Il faut 6 mois à un plant de manioc et 11 à 12 mois à un bananier pour produire. Mayotte a besoin de plants, et on ne pourra pas compter sur ceux de la métropole, inadaptés à la situation locale « .

Quel avenir ?

Mayotte fait partie de l’ensemble des Comores, elle y est rattachée par sa culture. Les migrations entre les îles des Comores ont toujours été très importantes. Une même famille a des attaches sur les différentes îles. Vouloir transformer Mayotte en forteresse française est absurde. Faire de l’immigration le problème principal de l’ile, c’est vouloir consolider cette frontière créée en 1976.

« Rendre la vie impossible aux « étrangers » ainsi que le souhaitent les derniers ministres de l’intérieur ne rajoutera que de l’indignité à leur situation et attisera les discours de haine et les tensions qui les accompagnent. Les solutions restent à trouver, et la France ne les trouvera pas à elle seule.

Pour en savoir plus :


[1] Rémy CARAYOL « Mayotte est reliée de manière superficielle et superflue à l’Hexagone » in Alter Eco

[2] Rémy CARAYOL id

[3] Saïd Anthoumani est président de la chambre d’agriculture de Mayotte

La lettre de la LDH en Moselle : n°102

Un numéro dont le thème principal est les frontières. Associé à la frontière, il y a l’étranger, le droit à la protection, les droits des étrangers…

Une invitation au voyage, de nos permanences d’accès aux droits à l’Afghanistan, en passant par la Palestine, Israël, Mayotte…

Bonne lecture!

AU REVOIR LES ENFANTS!

Mercredi 22 janvier à 11h, les gendarmes en uniforme sont venus chercher une élève au collège Paul VERLAINE de Maizières les Metz. Cette élève solarisée en classe de troisième était en cours de français.

L’élève assistait à 9h00 à son cours de français lorsque la gendarmerie a appelé le collège et demandé à ce qu’elle soit isolée des autres élèves à la récréation. Elle a été conduite dans le bâtiment de l’administration où les gendarmes ont procédé à son exfiltration.

Son petit frère, scolarisé en école primaire à Ennery a été arrêté lui aussi.

Avec leur maman, ils ont été emmenés à la frontière Belge, sans rien pouvoir emmener de leurs affaires. 

La famille est originaire du Burkina, la mère a fui avec ses deux enfants après le dernier coup d’Etat.

Le père est emprisonné au Burkina. La maman souhaitait demander la protection de la France en tant que réfugiée. Elle n’en n’a pas eu la possibilité puisqu’elle a été renvoyée en Belgique.

A propos de la méthode

 Les mots nous manquent pour exprimer notre colère face à cette situation dans laquelle l’ubuesque se mêle au scandaleux !

Nous devons exiger l’interdiction des arrestations d’enfants en milieux scolaire, traumatisantes pour tous les élèves et pour la communauté éducative.

C’est avec la plus grande vigueur que nos organisations condamnent cette interpellation, effectuée au sein d’un établissement public d’enseignement, en contradiction avec l’instruction du Ministère de l’Intérieur du 19 octobre 2013, relative à l’interdiction de l’intervention des forces de police et de gendarmerie dans le cadre scolaire lors du déroulement de procédures d’éloignement.

A propos du droit :

Cette expulsion vers la Belgique s’est faite dans le cadre des accords de Dublin. Le règlement Dublin pose le principe selon lequel un demandeur d’asile ne peut faire qu’une seule demande d’asile dans l’espace Schengen et ne peut pas choisir le pays où il demande l’asile. le pays dans lequel il est autorisé à faire sa demande est appelé « l’État responsable ». Le critère le plus souvent utilisé est celui du premier pays d’entrée dans l’espace Schengen.

Nous demandons à la France d’utiliser la possibilité laissée par l’article 17 du règlement de Dublin afin de prendre en compte l’intérêt supérieur des enfants et de ne pas leur imposer les conséquences de la précarité administrative subie par leurs parents s’il y a mise en œuvre de ce règlement.

Article 17 : “Chaque État membre peut décider d’examiner une demande de protection internationale qui lui est présentée par un ressortissant de pays tiers ou un apatride, même si cet examen ne lui incombe pas en vertu des critères fixés dans le présent règlement”

Nos organisations exigent que les valeurs de fraternité et d’humanité priment sur l’application aveugle d’une politique qui ne vise, dans le contexte actuel, qu’à séduire l’extrême-droite haineuse et réactionnaire.

Pour télécharger l’article

En savoir plus sur la procédure DUBLIN

L’intervention de la ministre de l’Education Nationale à propos de cet évènement

Communiqué LDH pour les 35 ans de la CIDE, 20 novembre 2024

 Il y a trente-cinq ans le 20 novembre, la Convention internationale des droits de l’enfant (Cide) était adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU. Pour la première fois , l’enfant ( de la naissance à 18 ans ) devenait un sujet de droit  et l’intérêt supérieur de l’enfant était posé en principe essentiel par ce texte qui a valeur contraignante pour les États signataires.

 Pourtant, la France signataire de ce texte ne respecte pas nombre de principes et en ce jour anniversaire la LDH veut alerter sur le fait que les politiques publiques ne prennent pas suffisamment en  compte l’ intérêt supérieur de l’enfant notamment dans trois domaines : le droit à la protection, le droit à l’éducation et le droit à la santé.

Le droit de l’enfant à être protégé

Les politiques publiques doivent veiller à la protection de tous les enfants , qu’ils soient français, étrangers et / ou non accompagnés, tout d’abord en protégeant les enfants contre les violences physique , sexuelle et psychologique Rappelons qu’ un enfant meurt tous les cinq jours des suites des mauvais traitements. 

La grande pauvreté est aussi une atteinte aux droits fondamentaux des enfants , en France  cela concerne  1 enfant sur 5. Le dernier baromètre des enfants à la rue révèle une augmentation alarmante du nombre d’enfants sans abri, malgré les alertes répétées. C’est notamment le cas de  certaines collectivités territoriales d’Outre-mer comme Mayotte où 8 enfants sur 10 vivent dans la grande pauvreté . Le contexte économique et social exacerbe les inégalités et  l’incertitude du contexte politique fait craindre une dégradation de la situation.

Pour la LDH, la protection des enfants en danger doit être une priorité

  • La mise en place d’une politique de prévention de la maltraitance des enfants passe par le renforcement des moyens des services sociaux ( PMI et centres médicaux psycho – pédagogiques ) 
  •  L’augmentation  des budgets alloués à la protection de l’enfance et le contrôle de la mise en œuvre d’actions de prévention sont indispensables
  • La  lutte contre la pauvreté des enfants doit mobiliser l’ensemble des acteurs, tant à l’échelon national qu’à celui des collectivités.
  • Il faut certes augmenter le nombre de places dans les centres d’hébergement d’urgence, mais aussi et surtout le nombre de logements sociaux
  • Les juges pour enfants doivent disposer de moyens suffisants et leurs décisions exécutées sans délai, et la protection judiciaire de la jeunesse doit pouvoir exercer ses missions : 500 contrats viennent encore d’être supprimés.
  • La CIDE prévoit que les mesures éducatives doivent être privilégiées lorsqu’un enfant commet une infraction, pourtant la proposition de loi  de G Attal veut assimiler les enfants de plus de 16 ans à des adultes tant en matière de peine encourue que pour appliquer la comparution immédiate.

Le droit de l’enfant à l’éducation

 En France, des milliers d’enfants ne sont pas scolarisés et ce, en violation des dispositions prévues par le droit international, européen et français .Ils sont  mineurs exclus, isolés, enfermés, Roms, Gens du voyage, en situation de très grande pauvreté vivant en lieux de vie informels ou hôtels sociaux, originaires de territoires ultramarins, ou  malades, porteurs de handicap, en décrochage…

Les impacts de la non-scolarisation sont graves : analphabétisme, difficultés d’insertion sociale pour accéder à un métier, mise en danger  alors que  l’école devrait être un point de repère . Trop d’enfants deviennent des enfants « à la rue », en quête de ressources économiques ou en errance comme certains MNA non pris en charge par l’ASE, proies faciles pour la traite ou pour des gangs.

La LDH dénonce le manque de volonté politique pour  permettre à chaque enfant d’avoir accès à l’enseignement

  • Les   collectivités  territoriales ont la charge  d’aller vers les enfants exclus de l’école et pour cela il convient notamment d’augmenter le nombre de médiateurs scolaires
  • Une scolarisation pérenne n’est possible que si l’enfant a un niveau de vie suffisant et vit dans un logement décent.  Il est inadmissible que des  familles soient expulsées sans prendre  compte la continuité de la scolarisation des enfants.
  • L’accès à l’école de tous  les  enfants allophones nécessite l’augmentation du nombre  de structures , comme les  Centres académiques pour la scolarisation  (CASNAV) et les structures d’accueil type unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants (UPE2A).

Le droit de l’enfant à vivre en  bonne santé

Selon l’UNICEF, 6 millions d’enfants ont besoin d’un accompagnement psychiatrique, mais seulement 800 000 en bénéficient du fait d’ une dégradation de nombreux services publics pour l’enfance , dont ceux liés aux soins de santé.

Cela est dû à la désertification de l’offre de soins préventifs et curatifs dans les services de santé, à la grande misère de la pédopsychiatrie sur tout le territoire et particulièrement à Mayotte ( une seule pédopsychiatre ), à la pénurie de médecins scolaires ( un  médecin  pour  12 000 élèves  ) 

Par ailleurs, le droit de vivre dans un environnement sain, propre et durable doit amener à interdire les polluants éternels et d’autres substances néfastes au développement de l’enfant.

La LDH estime que tous les services publics doivent être renforcés dans les domaines de la protection sociale, des loisirs, des transports, de la culture, du sport, de la justice, et ceci pour tous les enfants.

  • Il est urgent de remédier aux insuffisances de moyens et de personnel médical, de services et de structures, notamment à l’école et dans les centres de protection maternelle et infantile.
  • Il est urgent  de prendre en compte les besoins spécifiques des enfants, en particulier ceux des enfants vivant dans les lieux d’habitat informel et  dans certains départements et territoires d’outre-mer
  • Il ne faut pas sacrifier  l’accueil inconditionnel au profit d’un premier soin par manque de structures publiques comme les CMP et CMPP (centres médico-psycho-pédagogiques).

Une  politique en faveur des enfants passe par la lisibilité des mesures qui leur sont appliquées, à travers un code général de l’enfance et une attention dédiée lors de l’adoption de chaque loi ou chaque décret.

La Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) doit servir de guide aux politiques publiques.

7 octobre 2023, et après…

Nous n’oublions pas l’horreur du 7 octobre 2023, l’attaque terroriste du Hamas.

Une attaque qui a fait 1200 morts, plus de 3300 blessés.

Nous n’oublions pas les otages encore aux mains du Hamas dont nous continuons à réclamer la libération immédiate et inconditionnelle.

Là-bas, la guerre impitoyable dure depuis cette date. Ses victimes palestiniennes sont par milliers des civils, dont un très grand nombre d’enfants.

GAZA détruite, privée d’eau, d’électricité, de nourriture, d’accès aux soins, est devenue inhabitable. Cette guerre doit s’arrêter. Un cesser le feu immédiat est nécessaire.

Pour que s’arrête cette guerre, nous plaidons afin que cesse toute livraison d’armes à l’état d’Israël de la part de la France et de l’Europe.

Nous savons et nous combattons les discours et les actes de haine antisémites consécutifs ou non à ce conflit.

En 1948 la communauté internationale décidait de la création de l’État d’Israël. Cet État est le produit d’une histoire et d’une volonté.

L’Histoire, c’est celle de l’antisémitisme, cette manifestation de l’universel racisme, qui a été exalté, en Europe jusqu’au paroxysme de l’horreur.

La volonté c’est celle d’hommes et de femmes, humiliés, pourchassés, persécutés, survivants d’une proscription millénaire, de retrouver leur dignité et de proclamer leur droit à l’existence.

La restauration de la dignité ne peut pas se fonder sur la négation de la dignité d’un autre peuple, le peuple palestinien, devenu persécuté sur sa propre terre.

Nous appelons tous ceux pour qui le droit doit primer sur la force, à tout faire pour mettre un terme à la politique actuelle du gouvernement israélien.

Nous demandons que la France, l’Europe reconnaissent l’état de Palestine.

La paix ne peut se construire qu’à partir de la reconnaissance mutuelle et internationale des deux états.

Vive la démocratie!

Pour que vive le désordre démocratique et qu’il constitue notre nouvel horizon !

Les électrices et électeurs ont tranché : le Rassemblement national (RN) est battu. Ce résultat s’explique par un front républicain mis en œuvre grâce à la mobilisation des actrices et acteurs politiques, associatifs, syndicaux, et de millions de citoyennes et citoyens. La participation électorale massive acte de façon indiscutable le rejet de la société d’exclusion que prône le RN. Le Nouveau Front Populaire (NFP) est en tête, suscitant un immense espoir pour les forces progressistes.

La séquence ouverte par la dissolution n’est cependant pas close. La réponse électorale écarte le péril imminent, mais elle ne résout pas les défis économique, écologique, social et démocratique.

La démocratie étouffe. La démocratie représentative est aujourd’hui en crise. Ramenée aux seules procédures électorales, elle ne peut pas réussir à incarner la volonté populaire. Elle confisque le débat démocratique, et la représentation politique semble avoir abdiqué et délégué aux logiques de marchandisation la résolution des problèmes liés la paupérisation, aux inégalités.

L’aspiration à un renouveau démocratique est forte parmi tout l’électorat 

Le sentiment de ne pas être pris en compte par les décideurs politiques et la question de la légitimité de la décision démocratique sont au cœur du besoin de renouveau démocratique.

Une démocratie vivante suppose la garantie d’une information indépendante des pouvoirs financiers ou des pouvoirs d’état.

La concentration des médias entre les mains de quelques patrons de l’industrie, du luxe ou des télécoms est inquiétante. L’équilibre entre médias publics et privés est fragile.

Une démocratie vivante, c’est une école qui permet à tous les enfants, quelle que soit leur origine sociale, de devenir des citoyens éclairés, émancipés et capables de raisonner par eux-mêmes.

Une démocratie vivante institue et multiplie les outils de démocratie délibérative articulant droit d’initiative et participation directe des citoyens à l’élaboration des décisions, que ce soit dans les entreprises, aussi bien qu’à chaque niveau de prise de décision. 

Cet appel à désordre démocratique s’inscrit comme un cri d’alarme face à des pratiques de plus en plus autoritaires de la démocratie.

Bernard Leclerc

Voir la résolution de congrès « Vive la démocratie »

Voir le communiqué « un espoir s’est levé »

Votez pour assurer la défaite de l’extrême droite!

A l’issue du premier tour de ces élections législatives anticipées, le Rassemblement National est arrivé en tête dans toutes les circonscriptions du département.

Nous saluons le choix fait par les candidat.e.s du Front Populaire arrivé .es en troisième place de se désister au profit du candidat le mieux placé pour faire échec au Rassemblement National.

L’enjeu du vote de dimanche prochain dépasse radicalement ce qui nous divise. Ce n’est pas une question de droite ou de gauche.

C’est une question encore plus essentielle qui va se jouer, celle de la possibilité de vivre toutes et tous ensemble en France.

A cette question, le Rassemblement National répond par un projet politique raciste et violent, celui de la destruction progressive des libertés et plus généralement de la République, qui a toujours été sa cible première.

Ce qui est en jeu, c’est le risque de l’arrivée au pouvoir d’un parti dont le programme est construit autour de la négation de l’égalité en droit des êtres humains, proclamée par l’ONU en 1948. C’est à cette égalité que nous, syndicats et associations, travaillons jour après jour, pour que chacune, chacun, ait accès à un service, à un droit, une réponse à ses besoins.

Le 7 juillet, toutes les voix sont importantes pour faire échec au Rassemblement National !

Mobilisez vous, pour faire voter dimanche pour le candidat le mieux placé face au RN !

Pour télécharger le tract inter-syndical, inter-associatif au format pdf imprimable

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