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Bienvenue sur le site officiel de la LDH de la section des Pays de l’Ain.

LES DÉPLACEMENTS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE NE JUSTIFIENT PAS DE PORTER ATTEINTE À LA LIBERTÉ DE MANIFESTER

Communiqué LDH

Depuis quelques jours, tous les déplacements du président de la République s’accompagnent d’arrêtés préfectoraux, instaurant un périmètre de protection, fondé sur la législation antiterroriste, à l’intérieur duquel sont interdits les cortèges, défilés, rassemblements revendicatifs ou encore les dispositifs sonores. C’est sur ce fondement que lors du déplacement d’Emmanuel Macron dans l’Hérault la semaine dernière, les manifestantes et manifestants se sont vus confisquer des casseroles qui représentent un des modes d’expression d’une partie de la population contre la réforme des retraites.

Face à ce détournement évident des dispositifs antiterroristes, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) et le Syndicat des Avocats de France (Saf), soutenus par le Syndicat de la Magistrature (SM) et l’Union syndicale Solidaires, ont déposé ce jour, parallèlement à l’Adelico, un référé-liberté devant le tribunal administratif d’Orléans contre un tel arrêté, pris cette fois par la préfecture du Loir-et-Cher en prévision de la visite du président de la République à Vendôme.

Le tribunal administratif, par une ordonnance rendue ce jour, a suspendu l’arrêté contesté en retenant un détournement des mesures antiterroristes par la préfecture qui porte gravement atteinte à la liberté d’aller et venir.

La LDH se félicite de cette décision qui vient censurer une atteinte manifeste à la liberté d’expression au travers du droit de manifester, lequel se trouve mis à mal depuis plusieurs années de la part des autorités gouvernementales.

Paris, le 25 avril 2023

TÉLÉCHARGER LE COMMUNIQUÉ “LES DÉPLACEMENTS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE NE JUSTIFIENT PAS DE PORTER ATTEINTE À LA LIBERTÉ DE MANIFESTER” EN FORMAT PDF

L’attaque contre la LDH réveille les consciences

Invité par la Ville de Bourg en Bresse, Patrick Baudouin, président de la Ligue des Droits de l’Homme est venu honorer la mémoire de Hélène et Victor BASCH, cofondateur de la ligue et président de celle ci dans la seule période de son histoire ou elle fut combattue par Pétain et ses sbires. Victor et Hélène BASCH ont milité ensemble contre le fascisme ambiant. Ordre a été donnée à la milice de les assassiner ensemble. à Neyron (Ain) en janvier 1944. Coïncidence de l’histoire et de l’actualité; le ministre Darmanin, la première ministre et plusieurs voix de même idéologie ont repris en cœur les éléments de langage du ministre pour tenter de discréditer la LDH dans sa propre raison d’être et remettre en cause son existence. L’effet a été instantané, des soutiens associatifs par milliers. Des philosophes, des artistes, des citoyens de toutes catégories sociales signent les pétitions, Certaines lancées par de nombreux journaux dont il convient de citer celle lancée par l’Humanité…

En conclusion, un afflux sans précédent d’adhésions et de dons.

 

Bulletin d’adhésion 2023

Alaska Patagonie à vélo

communiqué de ABCDE

le 25 avril 20h00 à Foissiat

 

Bonjour,  

Peut-être vous êtes-vous déjà inscrit.e pour notre prochaine soirée, celle du 25 avril, à 20 heures, à la salle multimédia de Foissiat (Clos de Carouge, près de la place du village) ! Si ce n’est pas le cas, vous risquez de passer à côté d’une formidable épopée, celle qui a mené Sophie Planque et Jérémy Vaugeois, deux trentenaires explorateurs du monde, de l’Alaska à la Patagonie, à vélo. Le film que présentera Jérémy (https://youtu.be/k1x57I8osbE) est un hymne à la planète et retrace une très belle aventure humaine.

Nous vous recommandons donc vivement de vous inscrire et nous réjouissons à l’idée de vous retrouver. Et n’oubliez que le 3 mai, à l’Escale de Cras-sur-Reyssouze (Bresse Vallons), nous aurons le grand plaisir d’accueillir Karim Souini et Benoît Bizard pour la projection du film « A fon de cirk », une magnifique expérience de cirque social au Bénin. Il est également recommandé de s’inscrire.

 Elisabeth Leroux, avec le CA de l’ABCDE

 

ABCDE Association Bressane Citoyenne de Débats et d’Echanges

place de la Résistance    

01340 Montrevel en Bresse  

abcde.bresse@gmail.com        

http://sites.google.com/view/abcde-ain

ABCDE, créée en janvier 2018,

organise des conférences débats sur  tout sujet relatif aux enjeux de ce 21ème siècle. 

Jeudi 20 avril 2023 : Patrick Baudouin, Président de LDH France à Bourg-en-Bresse

Patrick BAUDOUIN, Président de LDH France à Bourg-en-Bresse, le jeudi 20 avril, à partir de 11h00.

Sur l’initiative de LDH Pays de l’Ain, la commune de BOURG en BRESSE va procéder, le 20 Avril à 11H au changement de la plaque de rue « Victor BASCH » pour une nouvelle plaque identifiée « Rue Victor et Hélène BASCH ».

Notre demande avait pour but de rétablir justice pour un couple de militants. Lui étant cofondateur de la Ligue des Droits de l’Homme dont il assuré la présidence dans la période la plus sombre de notre histoire. Hélène et Victor militaient ensemble contre le fascisme. La milice Pétainiste les a assassinés ensemble en janvier 1944 à Neyron (Ain). Nous nous devions de rappeler le nom de Hélène, égale de son mari, jusqu’au sacrifice de leur vie. Pour les mêmes raisons, la cérémonie de cette plaque sera précédée de l’inauguration d’une autre plaque de rue, celle de  « Paul et Louise PIODA » Louise rescapée des horreurs fut conseillère municipale à la sortie de la guerre. (Les deux rues sont à 100m L’une de l’autre). Patrick BAUDOUIN, invité par le maire, nous fait l’honneur d’être présent à cette manifestation où il prendra la parole.

Coïncidence de l’actualité, Patrick BAUDOUIN, et la Ligue toute entière, sont actuellement la cible du ministre de l’Intérieur :  La LDH lui ayant démenti, par preuve enregistrée, ses allégations mensongères, à Sainte Soline notamment. Sans doute aussi pour avoir dénoncé son inacceptable répression armée contre le droit de manifester et tant d’autres atteintes aux libertés et aux droits qui font d’ailleurs l’objet de condamnations par les instances européennes et internationales. Le visage d’une France qui renoue avec ses démons, ceux que combattaient nos héros du jour. Cette cérémonie revêt donc un intérêt particulier à l’instant même où la démocratie est en péril.

Nous sommes reconnaissants à la ville de Bourg-en-Bresse d’avoir organisé cette cérémonie en hommage aux héros, à Hélène l’épouse, à Louise la sœur, engagées auprès de leur mari et frère. Une reconnaissance à la « femme », en sa capacité d’engagement à l’égal de l’homme.

  • À  11H00 rue Paul Pioda,
  • À  11H15 rue Victor Basch

MAYOTTE : IL EST URGENT D’Y RÉTABLIR LE DROIT

Communiqué commun LDH, Saf, Gisti et ADDE

Alors que l’attention médiatique (re)découvre la problématique de la répression policière et que les violences institutionnelles et policières sont dénoncées jusqu’au Conseil de l’Europe et par des rapporteurs de l’ONU, une inquiétante opération militaro-policière est en train de se mettre en place à Mayotte, sous l’impulsion d’un ministre dont la tendance autoritariste et illibérale n’est plus à démontrer.

Mayotte, département de la République française depuis 2011 compte environ 300 000 habitants répartis sur 376 km². 80 % des habitants y vivent sous le seuil de pauvreté[1].

A l’exceptionnelle pauvreté de cette collectivité française, s’ajoutent un droit d’exception et des obstacles à l’accès au droit souvent insurmontables.

Sur le non-accès au droit, rappelons qu’il n’y a que 10 avocats pour 100 000 habitants, contre 103 pour 100 000 en métropole. En outre, bien que la majeure partie de la population soit éligible à l’aide juridictionnelle en raison de l’extrême pauvreté, le bureau d’aide juridictionnelle ne dispose que d’un poste de greffier pour toutes les matières et n’est ouvert que sporadiquement avec des horaires variables, rendant difficile le simple dépôt d’une demande.

A l’insuffisance de professionnels et de fonctionnaires, s’ajoutent les difficultés matérielles : la plupart des habitants de l’île ne disposent pas d’une adresse postale et doivent être convoqués aux audiences par SMS ou appel téléphonique, les formulaires de demande d’aide juridictionnelle mis à la disposition des justiciables sont désuets et incomplets, la dématérialisation de la demande d’aide juridictionnelle est impossible en raison de la fracture numérique que subissent la plupart des habitants compte tenu de leur précarité.

Le droit applicable sur l’île est une somme de dérogations, d’exceptions à la norme, qui entraînent des privations  graves de leurs  droits fondamentaux pour les personnes qui habitent l’île.

La Cour européenne des droits de l’Homme a ainsi condamné la France le 25 juin 2020 dans l’arrêt Moustahi pour avoir éloigné vers les Comores des mineurs, dans le cadre d’une opération d’éloignement collectif interdite par le droit du Conseil de l’Europe, sans leur assurer de recours effectif en les rattachant arbitrairement à des adultes privés de liberté.

Cette pratique se poursuit quotidiennement.

Les opérations de démolition de logements informels dans lesquels des familles vivent parfois depuis des décennies se sont multipliées depuis la fin de l’année 2020 (plus de 1800 habitations détruites ce qui concerne plus de 8500 personnes). Il est arrivé que des mineurs reviennent de l’école pour se retrouver sans logement et ne sachant pas où leurs parents se trouvent lorsque ceux-ci font l’objet d’éloignements expéditifs et abusifs. La France place ainsi des mineurs dans des situations de vulnérabilité et de danger intolérables. Les personnes visées par les arrêtés de démolitions qui réussissent à saisir le juge administratif pour contester ces arrêtés, obtiennent systématiquement gain de cause car l’État ne respecte pas ses obligations.

Face à la misère sociale qui explose à Mayotte, le gouvernement, qui soutient les ambitions du ministre-démolisseur Darmanin, répond, comme à son habitude, par plus de répression et l’organisation d’une opération militaro-policière de destruction massive. 500 gendarmes mobiles ont ainsi été envoyés afin d’accélérer la démolition des logements informels et garantir l’éloignement des étrangers sans titres de séjour. Une compagnie de CRS est également prévue.

Nous sommes extrêmement inquiets des conséquences humaines que l’opération militaire lancée par le gouvernement français à Mayotte va entraîner. Des magistrats ont déjà exprimé leurs craintes de voir la justice instrumentalisée dans un contexte où l’accès au droit est mis à mal par l’absence de moyens humains et matériels et par la précarité des justiciables. Le personnel soignant a publié un appel au gouvernement français, appréhendant les effets directs et collatéraux de l’opération « Wuambushu » sur leurs patients, qu’ils soient français ou étrangers. Cette opération d’une exceptionnelle envergure ne peut que conduire à des conséquences tragiques.

Le Syndicat des Avocats de France, avec l’ADDE, a décidé d’organiser une mission d’observation à Mayotte dans le but de publier un rapport sur l’accès au droit, sur le respect des droits fondamentaux des habitants du département de Mayotte et pour recueillir des données en vue de formuler des observations devant le Comité des droits de l’homme du Conseil de l’Europe qui se réunit en juin 2023 pour examiner le respect par la France de l’exécution de l’arrêt Moustahi du 20 juin 2020.

Cette mission est soutenue par nos organisations et par les barreaux de Lyon, Nantes et Toulouse.

Nos organisations appellent les autorités à faire cesser cette escalade de la violence et demandent aux responsables sur place de faire respecter l’État de droit.

[[1]Ce taux est de 14 % en métropole

Toulouse, le 13 avril 2023

Mobilisations des 13 et 14 avril 2023

Comme au premier jour des manifestations, la LDH demande à tous ses adhérents, ses ami.es et sympathisant.es, de rejoindre la  force populaire portée ces jours prochains par l’Union syndicale.

 

Dans le cadre de la poursuite d’actions contre la réforme des retraites, deux autres journées d’action sont programmées :

Jeudi 13 avril 2023 :

  • Bourg en Bresse, à partir de 14h00  R.V au champ de foire
  • Belley, rendez vous place des Terreaux à 17h
  • Oyonnax, mise en place d’un point de covoiturage pour rejoindre la manifestation de Bourg en Bresse. Rendez vous à 13h00 à Valexpo.
  • Saint Genis Pouillyrendez vous à 10h00 centre J. Monnet

 

Vendredi 14 avril 2023 :

  • Bourg en Bresse, Rendez-vous devant la préfecture à 17h00
  • Belley, Rassemblement, devant la sous préfecture (24 rue des barons). flambeaux et apéro partagé à 19h00 
  • Gex, Rassemblement devant la sous préfecture à 19h00

la détermination citoyenne s’impose à tous.tes les démocrates

EN 125 ANS, LA LDH N’A PERDU SES SUBVENTIONS QU’UNE SEULE FOIS …SOUS  PÉTAIN  !

Les attaques dont la LDH fait l’objet, n’entameront en rien notre détermination. Patrick BAUDOUIN,  Paris, le 11 avril 2023

                                                          

Chers tous, chères toutes,

Encore une fois, un grand merci pour votre soutien. 

L’actualité nous amène sans cesse à renforcer notre volonté de lutter pour la défense de l’Etat de droit. Dans ce cadre, nous avons fait de la lutte contre les violences policières une de nos priorités. 

Or, la LDH a fait l’objet de menaces à peine voilées du ministre de l’Intérieur. En effet, lors de son audition au Sénat sur la question de la manifestation contre la « mégabassine » de Sainte-Soline, Gérald Darmanin a en effet semblé remettre en cause les financements publics qui nous sont accordés, “eu égard aux actions que nous avons pu mener”. Cette menace est particulièrement grave.

Depuis plus de 120 ans, la LDH défend les droits et les libertés pour toutes et tous face à un pouvoir qui a toujours la tentation d’en abuser, même en démocratie. C’est notre seule boussole et cela continuera à l’être, quoi qu’en pense Gérald Darmanin, quoi qu’il tente pour entraver notre expression.

“Les attaques dont la LDH fait aujourd’hui l’objet n’entameront en rien notre détermination.”

Plus que jamais, nous avons besoin de vous pour amplifier notre voix. Plus que jamais, nous continuerons à dénoncer les atteintes aux droits et libertés. Alors signez et partagez autour de vous, tant que vous le pouvez, cette pétition.  N’hésitez pas à nous soutenir : https://soutenir.ldh-france.org/

Patrick Baudouin, président de la LDH et Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la LDH

 

Continuez à vous battre pour le pouvoir citoyen !

Plus que 57 008 signataires pour atteindre le prochain objectif. Grâce a vous cette pétition va prendre  de l’ampleur et être victorieuse. Découvrez comment :Aidez cette pétition à prendre de l’ampleur

Les violences des derniers jours doivent renforcer notre détermination

92 992 ont signé. Prochain objectif : 150 000 !

Grâce à vous cette pétition va prendre de l’ampleur et être victorieuse.

Découvrez comment : Aidez cette pétition à prendre de l’ampleur

« Le ministre de l’Intérieur est englouti par ses excès », estime Henri Leclerc

Mercredi devant le Sénat, Gérald Darmanin a créé la polémique en s’en prenant  à la Ligue des droits de l’Homme, notamment pour avoir documenté le dispositif de maintien de l’ordre lors de la manifestation de Sainte-Soline. « La question est de savoir si c’est la position de l’Etat ou un dérapage de plus du ministre », veut savoir Henri Leclerc, avocat pénaliste et ancien président de la Ligue des droits de l’Homme (1995-2000). Entretien à Public Sénat

Le 06 avr 2023 Par Simon Barbarit @SimonBarbarit

 

Entendu, mercredi, par la commission des lois du Sénat, sur le maintien de l’ordre et les récents débordements des dernières manifestations, Gérald Darmanin a été interpellé par le sénateur LR du Tarn-et-Garonne, François Bonhomme, qui s’est ému du rôle de la LDH notamment lors de la dernière manifestation à Sainte-Soline. « La Ligue des droits de l’Homme est financée sur fonds publics. Il faut cesser de financer des associations qui mettent en cause gravement l’Etat […] Ces associations n’ont rien à voir avec l’Etat de droit quoiqu’elles en disent », a déclaré le sénateur.

Ce à quoi le ministre a répondu. « Effectivement, ça mérite d’être regardé. Mais, je rappelle que beaucoup de collectivités locales les financent ». Réaction d’Henri Leclerc, avocat pénaliste et ancien président de la Ligue des droits de l’Homme (1995-2000) et président d’honneur de l’association.

Vous avez pris connaissance des propos de Gérald Darmanin à l’encontre de la LDH. Quelle est votre réaction ?

Henri Leclerc. Ma première réaction c’est que ces propos sont stupéfiants et incroyables de la part d’un ministre de l’Intérieur. C’est la preuve que Gérald Darmanin ne supporte pas que l’on vérifie la conformité au droit, du comportement de la police. Quand un pouvoir commet des fautes contre les libertés individuelles des individus, c’est le rôle de la Ligue des droits de l’Homme de les défendre.

La Ligue des droits de l’Homme serait-elle menacée si elle était privée de ses subventions ?

Je ne pense pas. Je n’ai plus les chiffres en tête mais dans mon souvenir les subventions sont plutôt modérées et raisonnables dans le budget de l’association. Tout ça, est d’ailleurs public et les comptes sont certifiés par la Cour des comptes (Selon les données disponibles sur le site de la LDH, les cotisations des adhérents constituent la principale ressource de la LDH (38 %), suivis des dons et legs (19 %), des ventes (11 %), des subventions publiques (29 %) et des fonds privés (3 %) NDLR). Le ministre peut toujours essayer de dissoudre la LDH et on verra ce que le Conseil d’Etat dira.

Gérald Darmanin reproche à la Ligue des droits de l’Homme d’avoir contesté en justice des arrêtés de la préfète des Deux-Sèvres et du préfet de la Vienne, prévoyant l’interdiction du transport « d’armes par destination » la semaine précédant la manifestation à Sainte-Soline. Qu’en pensez-vous ?

C’est absurde. Nous sommes contre les armes. Mais nous nous opposons à cette approche qui consiste à considérer n’importe quoi comme une arme et qui permet des arrestations généralisées. Et il est vrai que la Ligue des droits de l’Homme a obtenu des victoires récentes contre l’Etat, comme la suspension d’un arrêté du préfet Nunez par le tribunal administratif de Paris, interdisant les manifestations nocturnes.

Le ministre a également qualifié de « fake news » le fait que les secours aient été retardés sciemment par les forces de l’ordre lors de la manifestation de Sainte-Soline. C’est pourtant ce qu’ont rapporté les observateurs de la LDH sur place.

Il va falloir qu’il prouve que c’est une « fake news ». Depuis le témoignage de nos observateurs, un enregistrement sonore a été dévoilé. Peut-être que Gérald Darmanin estime que cet enregistrement a été inventé aussi. Mais il devra le prouver.

Les propos de Gérald Darmanin ont-ils de quoi vous inquiéter ?

La Ligue des droits de l’Homme a toujours été attaquée par le pouvoir en place. Lors de sa création, au moment de l’affaire Dreyfus, ce dernier avait déjà été condamné à perpétuité. Et pourtant, c’est grâce au combat de la LDH qu’il a été réhabilité et démontré qu’il s’agissait d’un crime d’Etat. La Ligue des droits de l’Homme a été attaquée pendant une vingtaine d’années de toute part pour son combat en faveur de la réhabilitation des mutins de la Première Guerre mondiale. Elle a été dissoute pendant l’occupation. Son président de l’époque Victor Basch et son épouse ont été assassinés par la milice. (1)  Et pourtant, à la libération, la LDH s’est battue contre les exécutions

sommaires des collaborateurs et leurs détentions arbitraires. C’est tout à fait caractéristique de la position de la Ligue, la défense des droits avant tout.

Mais un ministre de l’Intérieur qui s’interroge sur le maintien des subventions de la Ligue des Droits de l’Homme, c’est une dérive ?

Ce qu’il faut savoir, c’est le poids politique de cette déclaration. Est-ce un engagement de l’Etat ? Ou un dérapage de plus de Gérald Darmanin ? Il n’en demeure pas moins embêtant qu’il reste ministre de l’Intérieur dans ces conditions. J’y vois surtout le résultat d’un homme englouti par ses excès et ses mensonges.

Aviez-vous moins de critiques lorsque la gauche était au pouvoir ?

La LDH est plutôt classée à gauche mais ce n’est pas une association politique. Il est vrai que nous avions des conflits plus modérés avec Pierre Joxe (ministre de l’Intérieur de 1988 à 1991) et Robert Badinter (garde des Sceaux de 1981 à 1986) mais ils étaient d’anciens membres de la LDH. Mais lorsque j’étais président de la Ligue des droits de l’Homme en 1998 nous avions une attitude assez ferme à contre la politique menée à l’égard des étrangers du gouvernement Jospin. C’était l’année du centenaire, nous avions invité le Premier ministre et il avait décliné l’invitation.

Publié le : 06/04/2023 à 17:57 – Mis à jour le : 06/04/2023 à 18:02

( 1 )  Coïncidence ! Le président de la Ligue des Droits de l’Homme,  Patrick BAUDOUIN, sera à Bourg en Bresse  le 20 avril prochain 11h00. sous invitation de la Mairie, pour inaugurer et célébrer la féminisation de la plaque de rue Victor BASCH en rue “Victor et Hélène BASCH”. Les deux assassinés dans l’Ain par la milice fasciste

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