L’Assemblée vote la proposition de loi anti-casseurs, 50 Marcheurs s’abstiennent

Raymond Marcellin, ministre de l’intérieur sous Pompidou, est à l’origine de la loi  « anti-casseur » du 8 juin 1970 qui punit de 1 à 5 ans de prison toute personne participant à une manifestation où des dégradations sont commises.

A l’époque « la gauche et les syndicats, craignant d’être directement visés par cette “loi scélérate”, se mobilisèrent immédiatement. Le soir même, ils tenaient un meeting de protestation à la Bourse du Travail de Paris. Le 29 avril, une “journée nationale d’action” se déroula dans le calme dans de nombreuses villes, hormis quelques incidents à Rennes.« ( Hamon Hervé/ Rotman Patrick, Génération 2).

Cette loi « anti-casseurs » avait permis aux gouvernement de 1970 à 1981 de mieux réprimer les organisations de la jeunesse radicalisée émergeant consécutivement au mouvement de mai-juin 1968. Ainsi des manifestations ont pu être interdites ainsi que des organisations politiques dont la Ligue communiste en juin 1973. Cette loi n’a été abrogée qu’en 1981 (onze ans après!) sous la présidence de Mitterrand.

Aujourd’hui nous devons nous mobiliser ensemble contre cet arsenal juridique qui vise à criminaliser le mouvement des Gilets jaunes et qui pourrait frapper demain le mouvement de contestation sociale dans son entier.

« L’Assemblée vote la proposition de loi anti-casseurs, 50 Marcheurs s’abstiennent »

Malgré de nombreuses critiques de toute part et l’abstention de certains Marcheurs, la loi a été votée avec 387 voix contre 92.

Source AFP
« C’est loin d’être une surprise : l’Assemblée nationale a adopté mardi la proposition de loi LR controversée anti-casseurs, par 387 voix contre 92, et 74 abstentions, en première lecture. La grande majorité des députés LREM et MoDem, ainsi que des LR et UDI ont voté pour, alors que l’ensemble de la gauche s’est prononcé contre. Cinquante députés LREM se sont abstenus sur cette proposition de loi controversée, un record sur un texte soutenu par le gouvernement, mais aucun d’eux n’a voté contre. »
« L’essentiel, c’est qu’il n’y a eu aucun vote contre », a commenté dans la foulée du vote le patron du groupe majoritaire Gilles Le Gendre, devant la presse. Sonia Krimi, qui a un temps envisagé de voter contre, a voulu «  envoyer un signal  » pour que le gouvernement évolue sur la disposition clé des interdictions préventives de manifester pouvant être prises par les préfetsPlusieurs redoutent à l’avenir que ces représentants de l’État soient aux mains d’un «  régime malintentionné  ».
Dans le groupe MoDem allié de la majorité, quatre députés se sont abstenus et un, Brahim Hammouche, a voté contre cette proposition «  incertaine et confuse  », pour que «  demain ne rime pas avec gueule de bois  ». Le numéro un de LREM, Stanislas Guerini, avait récusé d’avance toute «  fronde  » : sous François Hollande il s’agissait d’«  une opposition fondamentale avec la politique qui était portée  » et «  ce n’est pas le cas ici  ».

Une loi «  dramatiquement bête  »

« Plusieurs avocats de renom, dont deux proches d’Emmanuel Macron, se sont élevés contre une «  loi de la peur  » (François Sureau) ou «  une réponse d’un pouvoir qui agit sous la pression et dans l’urgence  » (Jean-Pierre Mignard). L’ex-député européen Daniel Cohn-Bendit a considéré auprès de l’AFP que «  cette loi ne sert à rien  » et est «  dramatiquement bête  ».

Outre les interdictions de manifester pouvant être prises par les préfetssous peine de six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende, il est également prévu la possibilité de fouilles pour trouver des «  armes par destination  », sur réquisition du procureur, et encore le principe du «  casseur-payeur  ».

Le texte sera examiné au Sénat en deuxième lecture le 12 mars, le gouvernement souhaitant une adoption définitive rapide dans le contexte des manifestations récurrentes des Gilets jaunes. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, qui entend donner des gages à certains syndicats policiers, a répété mardi que ce n’est «  pas une loi de la peur  », «  pas une loi de circonstance, mais une loi de bon sens  » à l’égard des «  brutes  » qui empêchent de manifester. »

Une manifestation en même temps

« Hasard du calendrier, plusieurs dizaines de milliers de personnes défilaient dans le même temps partout en France, à l’appel principalement de la CGT, mais aussi pour la première fois avec la participation de Gilets jaunes.

La gauche a dénoncé un texte «  inique  » (PS), «  anti-Gilets jaunes  » (PCF) et porteur d’une «  dérive autoritaire  », à l’unisson de certains syndicats et associations. Fustigeant «  une loi scélérate  », les Insoumis avaient cherché en vain la semaine dernière à obtenir l’interdiction des lanceurs de balles de défense, qui ont provoqué de nombreuses blessures graves.

Avec les interdictions préalables de manifester, «  on se croit revenu sous le régime de Vichy  », avait tonné la semaine dernière Charles de Courson, dont le groupe Libertés et territoires a voté majoritairement contre. »

Affaire Benalla : Tentative de perquisition dans les locaux de Mediapart

–> Paru sur Mediapart

Tentative de perquisition dans les locaux de Mediapart !!!

      • 4 FÉVR. 2019

PAR

Ce lundi 4 février, deux procureurs et trois policiers ont voulu perquisitionner les locaux de Mediapart dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet notamment pour atteinte à la vie privée d’Alexandre Benalla et enregistrements illicites. Mediapart a refusé la perquisition « susceptible d’atteindre le secret des sources de notre journal » selon Fabrice Arfi. Soutenons notre journal !

Mediapart a publié jeudi dernier des enregistrements d’une conversation entre Alexandre Benalla (ancien Chargé de mission à la présidence de la République de 2017 à 2018) et Vincent Crase (un ancien employé de La République en marche (LREM) et chef d’escadron dans la réserve opérationnelle de la gendarmerie) : Affaire Macron-Benalla: les enregistrements qui changent tout : « Macron, contrat russe, violences du 1er Mai… Une enquête de plusieurs mois de Mediapart, qui repose sur une dizaine de sources indépendantes et de nombreux documents inédits, dont des extraits sonores, jette une nouvelle lumière sur les dessous de l’affaire Benalla. »

Rappelons que le journal Le Monde a révélé l’identité d’Alexandre Benalla frappant un manifestant, le 1er mai 2018, à Paris. Vidéo.

Fin juillet 2018, Edwy Plenel écrivait que « L’affaire Benalla est bien une affaire Macron. »

Dans l’affaire des passeports diplomatiques, Alexandre Benalla a été mis en examen récemment pour « usage public et sans droit d’un document justificatif d’une qualité professionnelle. »

Et ce matin, Mediapart a refusé une tentative de perquisition car « Cette enquête, qui vise les enregistrements révélés par Mediapart, est susceptible d’atteindre le secret des sources de notre journal. C’est pourquoi nous avons refusé cette perquisition, comme la loi nous y autorise », a expliqué à franceinfo Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart. Et l’article dit : « Selon les informations recueillies par franceinfo auprès d’une source proche du dossier, le procureur n’exclut pas de revenir avec un mandat du juge des libertés et de la détention. »

…/…

–> A lire sur lemonde.fr

–> A lire dans liberation.fr

Conférence de presse dans mediapart (vidéo)

Bilan de la mobilisation des Gilets Jaunes pour l’acte 12 (samedi 2/02/2019) en France et à Perpignan

Acte  XII – marches contre les violences policières

Voici un bilan de l’acte 12 des GJ pour la journée du samedi 2/02/2019 – publié sur francebleu.fr
Francebleu.fr cite d’autres chiffres de manifestants que ceux du ministère de l’intérieur (société Occurrence, mandatée par le collectif des rédactions nationales et régionales françaises).
Ainsi rien qu’à Paris il y aurait eu 13 800 manifestants au lieu des 8 000 annoncés par le ministère de l’intérieur…En est-il de même pour les autres manifestations qui ont eu lieu dans le pays? C’est possible…
Donc globalement la mobilisation se maintient.

–> DOSSIER : Mouvement des « gilets jaunes »

–> Lire aussi sur le site Europe Solidaire Sans Frontières  le bilan chiffré des manifestations, interpellations, blessés…

« Mobilisation en baisse pour l’acte 12 des gilets jaunes, des tensions en fin de journée »

Samedi 2 février 2019 à 10:17 – Mis à jour le samedi 2 février 2019 à 19:16Par Rachel NoëlFrance Bleu

« Pour l’acte 12 de la mobilisation, les gilets jaunes ciblaient les violences policières ce samedi. A Paris, la situation s’est tendue en fin de journée. Deux policiers ont été blessés à Nantes et des tensions sont apparues en fin de journée dans plusieurs villes. »

« Alors que la polémique sur les LBD, les lanceurs de balle de défense, fait rage, l’acte 12 de la mobilisation des gilets jaunes à Paris rendait hommage aux blessés ce samedi. En province des rassemblements régionaux étaient organisés dans de nombreuses villes. La mobilisation plus faible ce samedi dans toutes les villes de France s’est déroulée en grande partie dans le calme. »

« Des tentions ont éclaté en fin de journée, à Paris, mais aussi dans différentes villes de province, comme à Nantes où deux policiers ont été blessés. »

« L’essentiel à 18h00

  • A Valence, transformée en ville morte, le cortège qui a réuni environ 5 400 personnes selon la préfecture de la Drome s’est dispersé vers 17h. 18 personnes ont été interpellées pour transport d’objets dangereux.
  • Des tensions ont eu lieu dans différentes villes. A Paris, mais aussi  à Bordeaux, Nantes, Caen, Nancy ou Strasbourg.
  • Hommage aux blessés :  c’est le thème des rassemblements de l’acte 12 des gilets jaunes. A Paris, mais aussi dans de nombreuses villes de France les manifestants sont grimés. Ils réclament l’interdiction des lanceurs de balles de défense.
  • Le ministère de l’intérieur dénombre 58 000 manifestants dans toute la France. Il en avait décompté 69 000 la semaine dernière.
  • A Paris, le cortège rassemble 13 800 personnes selon un comptage indépendant effectué pour les médias français. Le ministère de l’Intérieur en dénombre 8 000. La tension est montée d’un cran en milieu d’après-midi avec des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants. »

« Tensions et interpellations dans la manifestation parisienne »

« A Paris, après un défilé sans heurts, de premiers incidents ont éclaté aux alentours de la place de la République, où les forces de l’ordre ont commencé à faire usage de lacrymogènes et de canon à eau pour maintenir à distance des manifestants qui leur lançaient des projectiles. 22 personnes ont été interpellées. »

« Selon le comptage effectué par la société Occurrence, mandatée par le collectif des rédactions nationales et régionales françaises, le cortège a réuni 13 800 personnes. Il est parti derrière une banderole réclamant « l’interdiction des grenades et des LBD ». Jérome Rodrigues, figure du mouvement, gravement blessé la semaine dernière a été acclamé. »

« Des rassemblement régionaux  et un cortège à Paris »

« Dans la plupart de ces cortèges ou rassemblements, une partie des manifestants a choisi de se grimer pour dénoncer les violences policières. »

« A Valence,  de nombreux contrôles ont eu lieu avant le départ du cortège. La préfecture de la Drome dénombre 5 400 personnes. 18 interpellations de personnes transportant des objets dangereux ont eu lieu. Plus d’une centaine d’objets dangereux ont été saisis (haches, couteaux, sabre japonais, batte, grenade à fumée blanche). Le cortège s’est éparpillé en fin d’après-midi dans le calme. »

« A Nantes, où 500 personnes défilaient dans le centre-ville dans une atmosphère tendue, deux policiers ont été blessés par des jets de projectiles et un manifestant a été interpellé. »

« A Tours, épicentre du rassemblement pour le Grand-Ouest, les « gilets jaunes » étaient plus de 3 000. » Les manifestants sont passés notamment devant la préfecture où la situation s’est tendue. Le réseau de tramway a été coupé dans le centre-ville.

« A Toulouse, 4 000 personnes ont défilé dans les rues de la ville, notamment sur la place du Capitole. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène. »

« A Bordeaux, la manifestation a regroupé 4 500 à 5 000 personnes. Des heurts ont éclaté près de l’hôtel de ville. Des manifestants ont lancé des projectiles sur les forces de l’ordre qui ont dispersé les casseurs avec du gaz lacrymogène et des tirs de LBD. »

« A Marseille, 2 000 personnes ont défilé du Vieux-Port au Vélodrome sous des banderoles faussement ensanglantées pour dénoncer les blessures infligées par la police à des manifestants depuis le début du mouvement. »

« A Morlaix, environ un millier de manifestants ont défilé, notamment devant la préfecture, où quelques grenades lacrymogènes ont été utilisées par les forces de l’ordre. »

« A Nancy, il y a eu des face-à-face tendus entre les manifestants qui étaient plusieurs centaines et les forces de l’ordre. »

« A Strasbourg, après une matinée dans le calme, où le cortège a marché jusqu’au Parlement européen avant de revenir au centre-ville. Le tout dans un climat parfois tendu entre manifestants et forces de l’ordre qui ont fait plusieurs fois usage de gaz lacrymogène. »

« A Caen, près de 2 000 personnes s’étaient rassemblées dans le calme en matinée. »

« Au Boulou, près de Perpignan des gilets jaunes ont tenté ce matin d’accéder à la barrière de péage du Boulou sur l’autoroute A9. Ils ont été refoulés par les forces de l’ordre. Dans les Pyrénées-Orientales les manifestants ont aussi coupé la circulation dans les deux sens sur l’autoroute au niveau du Perthus, à la frontière entre la France et l’Espagne. »

« Des villes barricadées »

« Valence Ville morte, Tours et Morlaix barricadées : les villes qui vont se retrouver siège de rassemblement régional des gilets jaunes pour ce 12ème samedi de manifestation, ont pris leurs dispositions : transports en commun interrompus ou centre-ville accessible uniquement pour les riverains, et à pied, mobilier urbain enlevé par précaution. »

« Le mot d’ordre de ce 12ème épisode : non aux violences policières, et  hommages aux gilets jaunes tués dans des accidents de la route auprès des rond-points, ou blessés par des tirs de LBD pendant les manifestation. A Marseille,  des gilets jaunes ont prévu d’ériger un  « mur de la honte » manifestation également à Nantes, Toulouse, Nancy ou Bordeaux. »

« Les lanceurs de balles de défense autorisés »

« Le gouvernement s’attend à un nouveau samedi tendu : le conseil d’état a refusé hier d’interdire l’usage des lanceurs de balles de défense par les forces de l’ordre. Le ministre de l’intérieur Christophe Castaner s’en félicite, malgré les blessures graves que ces armes peuvent occasionner. »

« Pour l’acte 12, les gilets jaunes ciblent les violences policières. Ils défileront à Paris dans la capitale pour réclamer l’interdiction du « LBD-40 et des grenades GLI-F4 et GMD ». Les manifestants sont invités à venir avec « des pansements sur l’oeil, des bandages, de mettre du rouge sur les gilets jaunes en guise de sang », selon des appels lancés sur Facebook. »

Perpignan

« Gilets jaunes : face-à-face tendu avec les forces de l’ordre au Boulou »

Samedi 2 février 2019 à 11:57Par François DavidFrance Bleu Roussillon et France Bleu

« Ce samedi les gilets jaunes des Pyrénées-Orientales se sont donnés rendez-vous au péage du Boulou à la frontière espagnole. Les manifestants ont d’abord tenté de bloquer le péage, repoussés par les gendarmes. Ils ont ensuite essayé à de multiples reprises de descendre sur les voies de l’A9. »

« Le mot d’ordre circulait depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux : les gilets jaunes des Pyrénées-Orientales s’étaient donnés rendez-vous ce samedi au Boulou (Pyrénées-Orientales). Un peu plus de 300 manifestants ont passé la journée à tenter de contourner les gendarmes pour bloquer le péage puis les voies de l’autoroute A9. L’ambiance était parfois tendue sans que cela ne dégénère ».

« La mobilisation a pourtant commencé fort. Peu après 10 heures, plusieurs dizaines de manifestants ont tenté de rejoindre à pied la barrière de péage. Mais les forces de l’ordre ont fait barrage sur la bretelle d’accès, ce qui a donné lieu à un face-à-face très tendu, chaque camp essayant de faire reculer l’autre. Les gendarmes ont fait usage de gaz lacrymogène.  »

« Le rond-point d’accés à l’autoroute A9 est resté totalement bloqué. nncadrés par des gendarmes, les gilets jaunes ont occupé le rond-point et fait la circulation dans une ambiance bon enfant. La situation s’est crispée quand un conducteur luxembourgeois a tenté de forcer le passage et a accéléré au milieu de la foule. Quelques manifestants ont répondu en cassant les vitres de sa voiture.  »

« Des gilets jaunes sur les voies de l’A9 »

« Ne pouvant gagner le péage de l’A9 par le rond-point une partie des gilets jaunes a tenté à de multiples reprises, et par plusieurs endroits, de rejoindre les voies de circulation. Ils ont été systématiquement repoussés dans le calme par les gendarmes. »

« La tension est tout de même montée d’un cran lorsqu’en milieu d’après-midi, une voiture de gendarmerie est venue stationner au milieu de la foule, sur le rond-point. Des manifestants l’ont encerclé, le véhicule a été tagué, ses occupants ont été évacués à l’aide de renforts. »