DERNIER RAPPORT DE METEO-FRANCE SUR LE CLIMAT : Canicules annuelles, sécheresses, hausses de 4 à 5° d’ici 2100,…

Le dernier rapport annuel de Météo-France confirme les projections du GIEC. Trois scénarios prévus pour la France dont le troisième reste catastrophique avec des hausses moyennes de température de 4° à 5° si nous n’agissons pas maintenant. Il est donc urgent d’agir et de se mobiliser tous ensemble pour imposer des objectifs à la hauteur des enjeux, pour la justice sociale et climatique.

Météo-France éclaire le climat en France jusqu’en 2100

Publié sur meteofrance.com publié le 1/02/2021

Météo-France a produit de nouvelles projections climatiques de référence en France. Ce nouveau jeu de projections à l’échelle des régions métropolitaines est disponible sur le site DRIAS. Il permet à nos sociétés de mieux anticiper et de s’adapter.

Découvrir ici le portail Drias (Météo-France, IPSL et Cerfacs) pour accéder aux données et produits de référence sur les évolutions futures du climat en France. 

Télécharger notre brochure sur le sujet.

Le climat a déjà changé

En France, la hausse des températures a atteint 1,7 °C depuis 1900 et s’est accélérée ces dernières décennies. Les conséquences sur notre territoire s’accentueront inévitablement d’ici 2050.
Si nous ne renforçons pas assez nos actions de lutte contre le changement climatique, le réchauffement pourrait être encore plus fort en seconde moitié de siècle.

+ 3,9 °C en 2100 si nous n’agissons pas maintenant

La température moyenne en France est en forte hausse jusqu’en fin de siècle. Le réchauffement atteindrait 3,9 °C par rapport au climat actuel si nous n’agissons pas maintenant (scenario RCP 8,5). 
En limitant dès maintenant nos émissions (scenario RCP 4,5), il est possible de limiter cette hausse de la température à 2,2 °C en France. 

Avec près de 4 °C de plus en 2100, les conséquences en France seraient importantes : en 2100, la France subirait des canicules  quasi permanentes en été, des sécheresses beaucoup plus longues, la moyenne montagne ne verrait presque plus de neige et les gelées disparaîtraient pratiquement de la plupart des régions. 

Toutes les régions seront concernées par ce réchauffement. Certaines régions sont plus particulièrement exposées. La chaleur sera plus forte dans la moitié sud-est du pays, de l’ordre de 1 °C supplémentaire. Et c’est même en montagne, dans les Alpes et les Pyrénées, que le réchauffement fera le plus sentir ses effets. 
L’arc méditerranéen, les vallées du Rhône et de la Garonne vivront des étés absolument torrides puisque les vagues de chaleur pourront s’étaler sur des périodes supérieures à un ou deux mois continus en été. 

Comment parvient-on à ces résultats ?

Ce nouveau jeu de projections DRIAS-2020 a été constitué avec une approche scientifique originale au meilleur niveau de l’état de l’art dans le domaine. Il a été élaboré et mis à disposition par Météo-France avec l’appui du Cerfacs et de l’IPSL, et avec le soutien financier du ministère de la Transition écologique. 

Les modifications de la composition chimique de l’atmosphère, et plus précisément la concentration des gaz à effet de serre (GES), induite par les activités humaines, sont la principale cause des changements climatiques observés et à venir. L’évolution de ces émissions anthropiques dépend d’un ensemble de facteurs tels que la croissance démographique, le développement socio-économique, les évolutions technologiques, les comportements individuels et les choix politiques futurs pris en compte à travers les scénarios d’émissions RCP – Representative Concentration Pathways.
Pour simuler le climat de demain, nos scientifiques reproduisent, grâce à des outils de modélisation parmi les plus performants au monde, le fonctionnement du système climatique et ses réponses à ces différents scénarios, reflets des évolutions possibles de nos sociétés.
 

Des projections régionalisées

La résolution des modèles climatiques globaux, de l’ordre de 150 à 200 km est pertinente à l’échelle planétaire, mais insuffisante pour représenter finement les phénomènes météorologiques d’intérêt pour les acteurs socio-économiques. Les climatologues produisent donc des simulations complémentaires s’appuyant sur des modèles de climat de plus fine échelle (modèles climatiques régionaux). Ces simulations sont ensuite corrigées à partir des observations de référence sur le climat de la France.

30 simulations, trois scénarios climatiques

C’est selon cette démarche que le nouveau jeu DRIAS a été constitué à partir de l’ensemble de simulations globales utilisé pour le 5e rapport du Giec (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat). Il se compose de 30 simulations couvrant les trois scénarios climatiques RCP2.6, RCP4.5, et RCP8.5, sélectionnées pour représenter les différentes évolutions climatiques sur la France. DRIAS propose un jeu étendu de variables et d’indicateurs climatiques et offre aux utilisateurs la possibilité de considérer différents modèles climatiques selon sa stratégie d’adaptation ou de s’appuyer sur des valeurs moyennes de l’ensemble des modèles.

Les scénarios d’émission RCP
Dans le cadre du cinquième rapport du Giec (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat), trois scénarios d’émissions de gaz à effet de serre représentatifs ont été sélectionnés à partir de leurs impacts potentiels sur le climat. Ces scénarios RCP (Representative Concentration Pathways) se répartissent entre deux scénarios extrêmes (les RCP2.6 et RCP8.5) et un scénario intermédiaire (RCP4.5).
Le RCP2.6 décrit un monde très sobre en émissions de gaz à effet de serre, dans lequel le réchauffement global reste inférieur à 2 °C par rapport aux températures préindustrielles (objectif des Accords de Paris). Le RCP8.5 décrit quant à lui un futur sans régulation des émissions, menant à environ 5 °C de réchauffement global d’ici la fin du siècle. Le scénario RCP4.5 décrit une voie intermédiaire, dans laquelle les émissions continuent de croître pendant quelques décennies, se stabilisent puis décroissent avant la fin du XXIe  siècle. Ces scénarios d’émission sont utilisés en entrées de modèles climatiques globaux dont l’objectif est de simuler l’évolution du climat à l’échelle mondiale.

Rassemblement au col de Banyuls pour dénoncer la fermeture de la frontière et défendre les migrants

Les initiateurs de ce rassemblement de soutien aux migrants est une réponse à la provocation raciste du 20 janvier à la frontière espagnole de Génération identitaire, groupe néo-nazi soutenu par le Rassemblement National et aussi aux mesures de fermeture de la frontière du gouvernement qui stigmatise les migrants en faisant l’amalgame avec le terrorisme.

Publié sur francebleu.fr le 7/02/2021 – Voir la vidéo sur le site de francebleu

80 personnes étaient rassemblées ce dimanche midi au col de Banyuls (Pyrénées-Orientales) pour dénoncer la fermeture de la route frontière avec l’Espagne et la stigmatisation des migrants par le gouvernement. Une initiative notamment de la chorale antifasciste et féministe de Perpignan.

La décision du préfet de fermer plusieurs routes-frontières avec l’Espagne le mois dernier continue de faire des vagues dans les Pyrénées-Orientales. Ce dimanche matin, 80 personnes se sont rassemblées au col de Banyuls (Pyrénées-Orientales) pour protester contre la mise en place de blocs de béton au milieu de cette petite route qui en temps normal permet de relier la ville de Banyuls-sur-Mer au village catalan d’Espolla.

Le rassemblement, organisé notamment par la chorale antifasciste et féministe de Perpignan, visait à dénoncer la fermeture physique de la frontière mais aussi la stigmatisation des migrants. En effet, la fermeture de plusieurs routes secondaires vers l’Espagne a été décidée dans le cadre du renforcement de la lutte anti-terroriste annoncé par Emmanuel Macron lors de son déplacement au Perthus fin 2020. Il s’agit notamment de mieux surveiller les passages de migrants clandestins à la frontière, susceptibles d’être liés à des activités terroristes. 

Rassemblement en chanson

Les manifestants présents au col de Banyuls ont franchi les blocs de béton à pied, avant d’entonner des chants antifascistes. « Nous voulons dénoncer« , explique Elise, membre de la chorale antifasciste et féministe de Perpignan, « un gros amalgame qui est fait entre les exilés qui traversent les frontières pour se réfugier dans des pays plus accueillants et le terrorisme« .

Birmanie : 100 000 personnes dans la rue bravent les militaires au pouvoir.

Partout dans le pays la population descend dans la rue et demande la libération de Aung San Suu Kyi et de toutes les autres personnes arrêtées ainsi que le départ des militaires du pouvoir. La LDH-66 soutien cette courageuse et impressionnante mobilisation en Birmanie pour les libertés, les droits et la démocratie. L’ONU doit se libérer des pressions de la Russie et de la Chine et dénoncer clairement ce coup d’état.

Birmanie : nouvelles manifestations, près d’une semaine après le coup d’Etat militaire

Publié sur lemonde.fr le 7 février 2021

Des dizaines de milliers de personnes se sont notamment rassemblées dans la ville de Rangoun, malgré la censure partielle d’Internet et les arrestations par les militaires.

Des dizaines de milliers de personnes sont à nouveau descendues dans les rues de Rangoun, dimanche 7 février, malgré la censure d’Internet et les arrestations, pour protester contre le coup d’Etat qui a renversé le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi en début de semaine.

Les manifestants, quelque 100 000 selon diverses estimations, étaient réunis près de l’hôtel de ville de la capitale économique, où des policiers anti-émeutes ont été déployés en nombre. Aucun affrontement n’a été rapporté.

D’autres rassemblements, qui drainaient également des foules très importantes, se tenaient dans plusieurs villes du pays, selon des journalistes de l’AFP. Il s’agit des plus grosses manifestations depuis la « révolution de safran » de 2007, au cours de laquelle des dizaines de personnes avaient été tuées par les militaires. Les généraux n’ont fait aucun commentaire sur ces rassemblements.

« Nous continuerons à nous rassembler jusqu’à ce que nous obtenions la démocratie. A bas la dictature », a déclaré Myo Win, un manifestant de 37 ans, sous un concert de coups de klaxons. « La dictature est enracinée dans notre pays depuis trop longtemps », a déploré Myat Soe Kyaw, alors que la Birmanie a déjà vécu près de cinquante ans sous le joug de l’armée depuis son indépendance en 1948.

« Libérez Mother Suu »

Non loin de là, des contestataires criaient : « Respectez notre vote », « Libérez Mother Suu », en référence à Aung San Suu Kyi. D’autres agitaient des drapeaux, aux couleurs de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), et faisaient le salut à trois doigts, un geste de résistance inspiré par le film Hunger Games.

Malgré la peur, dans un pays habitué aux répressions sanglantes comme en 1988 et 2007, des habitants sont de nouveau sortis dans les rues aux premières heures de la journée pour « chasser les démons », les militaires, en tapant sur des casseroles. Un autre rassemblement se tenait à Mandalay (centre). « Nous ne pouvons accepter ce coup d’Etat totalement illégal », a déclaré à l’AFP Win Mya Mya, un député de la région.

Samedi, des dizaines de milliers de personnes avaient déjà manifesté dans plusieurs villes pour condamner le putsch du 1er février qui a mis un terme à une fragile transition démocratique de dix ans. Les militaires ont instauré l’état d’urgence pour un an, arrêté Aung San Suu Kyi, ainsi que des dizaines de responsables politiques et des activistes.

Premier ressortissant étranger arrêté

Après avoir été perturbées depuis plusieurs jours, les connexions Internet ont été partiellement restaurées dimanche, a-t-on appris auprès d’une ONG spécialisée. Les connexions ont été partiellement rétablies à partir de 14 heures (6 h 30 à Paris), a précisé Netblocks.

L’armée avait ordonné, ces derniers jours, aux fournisseurs d’accès de bloquer Facebook, outil de communication pour des milliers de Birmans et d’autres réseaux sociaux comme Twitter ou Instagram. Dans les premières heures après le coup d’Etat, des appels à « la désobéissance civile » avaient, en effet, été lancés sur ces plate-formes, rejoints par des avocats, des fonctionnaires et des médecins.

Malgré les ordres de blocage d’Internet et des réseaux sociaux par l’armée, le rassemblement de dimanche était retransmis en ligne sur Facebook où les messages de soutien affluaient.

Les arrestations se poursuivent. Plus de 160 personnes ont été interpellées, selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques, installée à Rangoun. Un conseiller économique de l’ex-dirigeante de 75 ans, l’Australien Sean Turnell, était retenu dans son hôtel.

« Je suis actuellement détenu et peut-être accusé de quelque chose », a déclaré samedi à la BBC ce professeur de l’Université Macquarie en Australie. Il s’agit de la première arrestation connue d’un ressortissant étranger depuis le putsch.

Aung San Suu Kyi « en bonne santé »

Aung San Suu Kyi, très critiquée il y a encore peu par la communauté internationale pour sa passivité dans la crise des musulmans rohingyas, reste adulée dans son pays. Elle a été inculpée pour avoir enfreint une obscure règle commerciale et se trouve « assignée à résidence » dans la capitale Naypyidaw, « en bonne santé », d’après un porte-parole de la LND.

Les autorités « doivent garantir que le droit de réunion pacifique est pleinement respecté et que les manifestants ne seront pas soumis à des représailles », a tweeté le bureau des droits de l’homme des Nations unies après les manifestations de samedi.

L’ONU a appelé à la libération de tous les détenus mais n’a pas condamné formellement le coup d’Etat dans sa déclaration commune, Pékin et Moscou, soutiens traditionnels de l’armée birmane aux Nations unies, s’opposant à cette formulation. Les Etats-Unis et l’Union européenne font de leurs côtés planer la menace de sanctions.

Pour justifier son passage en force, le chef de l’armée, Min Aung Hlaing, qui concentre désormais l’essentiel des pouvoirs, a allégué d’« énormes » fraudes aux législatives de novembre, massivement remportées par la LND. En réalité, les généraux craignaient de voir leur influence diminuer après la victoire d’Aung San Suu Kyi, qui aurait pu vouloir modifier la Constitution, très favorable aux militaires. Ces derniers ont promis des élections libres à la fin de l’état d’urgence.