Castanyada de soutien aux sans papiers au parc ECOFFIER à ALENYA le dimanche 7 novembre à partir de 15H

Organisé par le Comité de soutien aux sans-papiers 66 dont La LDH 66 est membre

15H/ présentation de l’ ANAFE (association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers)

et enjeux de l’observation des droits des personnes à la frontière par Margot Bonis, du réseau Hospitalité.

17h : châtaignes, vin primeur et musique

votre solidarité est nécessaire…

64 ORGANISATIONS CONTRE LA LOI « DRONE 2 »

La LDH66 soutient l’appel.

Publié le 19 octobre 2021 sur laquadrature.net

Lettre ouverte contre la loi « Drone 2 »

Le gouvernement est de retour pour autoriser les systèmes de surveillance qui, d’abord prévus dans la loi Sécurité globale, avaient été censurés par le Conseil constitutionnel en mai 2021. Cette nouvelle loi « relative à la responsabilité pénale et à la sécurité intérieure », a déjà été adoptée par l’Assemblée nationale le 23 septembre dernier. Le Sénat l’examinera le 18 octobre. Il doit la rejeter : contrairement à ce que prétend le gouvernement, ces systèmes de surveillance nuiront tant à notre liberté qu’à notre sécurité, dès lors qu’ils organisent l’escalade technologique des violences policières.

Les articles 8 et 9 autoriseront la surveillance par drone, hélicoptère et voiture. Depuis plus d’un an, la police déploie illégalement des drones pour nous surveiller, malgré deux interdictions du Conseil d’État, une sanction de la CNIL et une censure du Conseil constitutionnel. Les drones sont inutiles aux actions de médiation, d’apaisement et de dialogue avec la population. Ce sont des outils démultipliant les capacités de surveillance et de contrôle, qui facilitent avant tout les interventions violentes de la police, notamment en manifestation afin de dissuader les militant·es d’exercer leurs libertés de réunion et d’expression politique.

L’article 7 autorisera la vidéosurveillance des cellules de garde-à-vue. Le gouvernement prétend agir pour « diminuer les risques de suicide, d’automutilation, d’agression », comme s’il se souciait soudainement du bien-être des personnes qu’il réprime. Plutôt que de protéger les personnes arrêtées, il s’agira de renforcer les pressions et violences psychologiques causées contre elles par l’enfermement et une surveillance de chaque instant sans aucune garantie ni limitation sérieuse.

L’article 16 autorisera la police à recourir à la violence physique pour obtenir les empreintes digitales et la photographie des personnes suspectées d’avoir commis une infraction punissable d’au moins trois ans de prison. Cette violence pourra s’exercer contre des enfants de 13 ans, pour peu que la police les suspecte d’avoir commis une infraction punissable de cinq ans de prison. Les empreintes et photos ainsi obtenues pourront être recoupées avec les fichiers de police existants, notamment par reconnaissance faciale.

Cette loi organise un monde où les développements technologiques renforcent et justifient les violences que la police peut exercer contre la population. Cette escalade de la violence ne repose sur aucun besoin objectif qui serait soutenu par des études ou des chiffres concrets. Elle ne semble viser qu’au développement d’un État policier qui, une fois en place, ne s’encombrera pas des limites que le droit aurait tenté de lui poser (les quatre interdictions rendue l’an dernier n’ont pas empêché la police de déployer des drones, encore aujourd’hui1).

Pour ces raisons, l’ensemble de ces mesures doivent être rejetées.

Ces dispositifs de surveillance ne sont pas les seuls dans cette loi susceptible de poser bien d’autres problèmes, pour aller plus loin :

Liste des signataires

Perpignan : marche blanche en hommage à Othmane, ce jeune SDF retrouvé pendu au grillage du centre d’hébergement

Cette marche était initiée par l’association Au coeur de l’Humanité, à la quelle se sont jointes d’autres organisations dont la LDH-66. De nombreux SDF meurent dans la rue chaque année en France. A Perpignan : Françoise morte en 2020 après 6 ans de vie dans la rue; François SDF tué à l’arme blanche en 2019,…Pour la LDH, un toit c’est un droit d’urgence.

Publié sur lindépendant.fr le 25/10/2021 

Le décès d’un jeune SDF, retrouvé pendu dans la nuit de ce samedi à dimanche devant le centre d’hébergement d’urgence sociale (CHUS), implanté à proximité de l’hôpital de Perpinan, suscite l’émotion des sans-abri qui l’avaient côtoyé et de l’association Au cœur de l’humanité. Laquelle organise une marche blanche ce mercredi 27 octobre pour « sensibiliser à la situation extrêmement tendue dans la rue depuis l’épidémie de Covid, notamment pour les jeunes femmes, face à la saturation des centres d’accueil et la violence croissante ».

« La situation est catastrophique, on ne s’en sort plus. C’est le désespoir », déplore Sarah Houcine, une des responsables d’Au cœur de l’humanité 66, structure d’aide et de soutien aux plus démunis après le drame qui s’est noué dans la nuit de samedi à dimanche. Vers 2 h 30, Othmane, un jeune sans domicile fixe de 31 ans d’origine marocaine, en situation irrégulière, a été retrouvé pendu au « grillage du mur d’enceinte de l’hôpital, à l’arrière du centre d’hébergement de la Croix rouge », précise les services de police. Une enquête a été ouverte, confiée aux services de police du commissariat. Même si le suicide ne semble pas poser question, une autopsie a été ordonnée et devrait être pratiquée dans les prochains jours pour confirmer les causes exactes de la mort.

Dans l’attente, son décès suscite l’émoi chez les autres pensionnaires. Selon certains, Othmane était père de trois enfants. Il serait arrivé d’Espagne, de Gérone plus précisément, voilà quatre mois à la suite de difficultés familiales. Il serait alors tombé dans la toxicomanie médicamenteuse, notamment un antiépileptique et anxiolytique détourné à usage de drogue. 

Samedi vers 20 h 30, racontent certains témoins, un incident aurait éclaté. Le trentenaire, malgré le règlement, aurait été en possession d’une bouteille de soda contenant des médicaments interdits. Une autre résidente en aurait bu et aurait été prise de vomissements, alertant les responsables du centre. Le jeune Marocain aurait ainsi été évincé de la structure, en raison de « son comportement agressif ».

Il serait néanmoins resté aux abords et serait revenu vers 22 h 30 s’allonger au sol, dans la rue, sur ses affaires roulées en boule. Les forces de l’ordre ont été appelées une première fois afin de l’éloigner. Que s’est-il passé après ? À nouveau dans le secteur, il aurait vraisemblablement sauté la barrière avant qu’un « papy » hébergé au centre, ne sorte comme à son habitude au milieu de la nuit et ne découvre le malheureux.

Covid, violence, drogue et manque d’hébergement

« Ce n’est pas le premier suicide parmi les sans-abri et lui, apparemment, il a annoncé ce soir-là qu’il allait se tuer », s’attristent quelques compagnons de galère. « Ça écœure vraiment. Il y a d’énormes tensions. On est 5 à 6 filles, tout le reste ce sont des hommes, ajoute une jeune fille de 19 ans, abritée au centre. Depuis l’été, ils ont bloqué le nombre de places à 42 en raison d’un problème de punaises de lit. Tous les lundis, ils nous ont imposés un jour de carence où il fallait que l’on dorme une nuit dehors. Et puis, au moindre écart au règlement, on est viré, garçon ou fille, malade ou pas ».

« Pour rendre hommage à Othmane mais aussi à Stan, un autre jeune SDF de 20 ans, mort le 6 octobre dernier d’une overdose dans la rue à Perpignan et qui ne peut pas encore être inhumé dignement », l’association Au cœur de l’humanité a décidé d’organiser une marche blanche ce mercredi 27 octobre 2021 à partir de 14 heures depuis la place Cassanyes. Le cortège marchera jusqu’à la préfecture où Sarah Houcine et la présidente Flora solliciteront un entretien auprès du préfet. Les bénévoles entendent surtout réclamer que « l’on sorte toutes les jeunes femmes de 18 à 25 ans de la rue »,  dénoncer « le manque de places d’hébergement » mais aussi  « la violence accrue dans la rue à Perpignan » générée, selon Sarah Houcine, « par la crise du Covid, l’arrivée massive de migrants et le fléau de cette drogue ». « On ne peut plus faire face. Et nous vivons ces décès comme un échec ». Contacté ce lundi, le responsable de la Croix rouge n’a pas donné suite à nos sollicitations. 

Laure Moysset