Le forum logement du samedi 25 septembre 2021 salle Canigou à Perpignan.

Plus de 50 personnes ont participé à ce forum très riche en expériences accumulées par les organisations à Marseille, Nîmes et Toulouse et en propositions d’action collectives.

Le matin, se sont exprimés : Fathi BOUAROUA du Collectif 5 novembre de Marseille, Madani MARZUK du DAL de Nîmes, Antoine BAZIN d’UTOPIA 56 de Toulouse et Delphine NEVEN, chercheuse à l’ODENORE ( Observatoire des non-recours aux droits et services ) à Grenoble.

L’après-midi s’est organisé en table ronde où étaient présents des membres des organisations suivantes : Germà, HDSS, ATTAC 66, ASTI66, Bouge-Toit, le Parti Communiste66, La Locale, Habitat et Humanisme, ATD-QUART MONDE, La Ligue des Droits de l’Homme66, L’Alternative En davant, Sud – Solidaires66.

Le constat (par Attac66)

Dans le département il y a une très grande pauvreté (revenu inférieur à 1000 € par mois) et une insuffisance de logements sociaux malgré une augmentation continue. Il y a 12 500 demandes de logements sociaux par an et 27 000 logements vacants dans le département, donc, un énorme effort à faire sur la vacance ; il n’y a pas besoin de loi ou structure nouvelle, mais un engagement financier de l’État : en Occitanie, c’est le département des Pyrénées Orientales qui est le plus mal loti en aide étatique.

Outre le manque de logement, se pose le problème de l’habitat indigne, et, paradoxalement, la lutte contre la précarité énergétique, en rehaussant les normes, diminue le nombre d’habitats « dignes ».
De plus, en cas d’habitat indigne, il faut retrouver des logements équivalents (en surface, prix…) et certains occupants des logements indignes, sont des propriétaires totalement impécunieux.

Par rapport à la loi SRU, il manque 4 734 logements, dont 1 000 logements pour Canet, et il y a 13 283 locaux vacants qui pourraient être utilisés.

Parmi les demandes en logement social (HLM surtout), même les travailleurs pauvres ont des difficultés d ’accès au logement, à cause de revenus insuffisants, et dans les services d’orientation des demandes, 200 à 300 demandes sont laissées de côté, pour la même raison ; ils vont, donc, dans le privé où le logement est plus cher !!! Une solution pourrait être la sous-location ou le bail glissant, mais il faudrait que l’État apporte sa garantie aux associations intermédiaires. En fait, les HLM transfèrent le risque financier sur la sous-location.

D’autres solutions sont les logements alternatifs des jeunes majeurs ; les mandats de gestion donnés par les propriétaires qui aident les propriétaires à mettre aux normes, mais entraînent une augmentation de la captation du logement privé. La taxe pour les logements vacants peut être utilisée mais de manière progressive.

Il faudrait des réhabilitations, une augmentation des places d’hébergement, et des moyens pour l’accompagnement social.

En ce qui concerne les Commissions d’attribution des logements HLM : progressivement se met en place un classement des demandes suivant certains critères précis.

L’AIVS (Agence Immobilière à Vocation sociale ) : elle travaille à la fois pour les propriétaires et propose aux demandeurs ; il faudrait que les pouvoirs publics lui accordent plus de moyens.

Autre solution possible : changer de statut, mais pas de logement : si quelqu’un a moins de revenus, il garde son logement, mais rentre dans un autre dispositif d’aides 

Que serais-je sans Toit ! Forum logement samedi 25 septembre – salle Canigou au Conseil général

Un logement inconditionnel pour toutes et tous!

L’association Bouge Toit et différentes entités organisent une rencontre sur le logement face à la paupérisation galopante de la société, aux discriminations, au racisme, aux problèmes sanitaires, à l’abandon d’une population la plus fragile par les pouvoirs publics.

Remettons au centre l’hospitalité !

Samedi 25 septembre 2021 de 9h à 17h salle Canigou 30 r. Bretonneau Perpignan.

Pour mener la réflexion, le matin nous avons invité différentes associations au niveau national qui partageront leurs expériences de terrain. L’après-midi une table ronde réunira les acteurs locaux.

9h- Accueil autour d’un café

9h30-12h30 interviendront :

Cécile Barre pour ANVITA, association des villes accueillantes : les pouvoirs des maires sur le droit au logement et le pouvoir de réquisition.

Fathi Bouaroua du C5N (collectif 5 novembre) : situation du logement à Marseille effondrement, périls, squats, copropriétés à l’abandon

Madani Marzuk du DAL (Droit au logement) de Nîmes et environs : habitants en lutte dans les quartiers ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine)

Antoine Bazin pour Utopia 56 de Toulouse : création du collectif réquisitions, leurs actions, le premier accueil sur le territoire national

Delphine Neven, chercheuse à l’ODENORE de Grenoble : non recours et discriminations dans l’accès aux logements

12h30 Pause repas, tiré du sac, stand de la librairie Torcatis

14h – 17h

Table ronde avec les organisations locales concernées par le problème du logement :

ATD Quart Monde, ATTAC, l’Alternative Endavant, ASTI 66, ADIL, Bouge Toit, Bienvenue aux Migrants en Conflent, GERMA, Au cœur de l’Humanité, Habitat et Humanisme, la Cimade, LDH 66, la Locale, les Restos du cœur, Comité chomeurs CGT, le PC , le NPA et d’autres représentants d’associations et syndicats.

Cette table ronde a pour objet d’échanger, de partager nos expériences afin de faire un état des lieux, créer des liens pour répondre collectivement aux urgences à venir, imaginer ensemble de nouvelles pratiques.

Contact : bougetoit66@gmail.com

Expulsion du squat de Feyzin : un satisfecit pour la préfecture, pas pour les associations

Publié sur rue89lyon.fr le 16 septembre 2021

Les forces de l’ordre ont évacué les familles du squat de Feyzin, ce jeudi 16 septembre. Si la préfecture met en avant une opération s’étant déroulée « dans le calme », les associations s’inquiètent du devenir de plusieurs de ses ex-occupants.

L’information avait fuité sur les réseaux sociaux, mercredi dans l’après-midi. Ce jeudi 16 septembre, à 7 heures, les forces de l’ordre sont intervenues pour évacuer les habitants du squat de Feyzin, résidant dans l’ancienne école Georges-Brassens.

Depuis février 2020, cet ancien établissement scolaire était occupé par des personnes sans logement. Propriétaires des lieux depuis 2012, la société Total Raffinage avait demandé leur expulsion. Se sachant sous la menace d’une évacuation depuis juillet, 65 personnes étaient présentes à l’arrivée des forces de l’ordre.

Selon la préfecture, 48 personnes, dont 21 mineures, ont été mises à l’abri dans un centre d’hébergement d’urgence, géré par l’armée du Salut -soit à l’ancien hôpital Antoine-Charial, à Francheville. Trois personnes vont être hébergées dans le cadre du dispositif d’aide au retour volontaire et 14 personnes ont refusé la proposition de mise à l’abri, dans ce cadre du dispositif d’aide au retour volontaire. Selon les associations, ces familles proviennent en majorité d’Europe.

Dans un communiqué, les services de l’Etat se félicitent d’une opération s’étant « déroulée dans le calme (…) à la suite d’un travail partenarial. » Une vision loin d’être partagée par tous les associatifs présents sur place.

Squat de Feyzin : des familles toujours en attente de solution

Présente lors de l’intervention, Berthe, une membre de l’association CLASSES (Collectif lyonnais pour l’accès à la scolarisation et le soutien aux enfants des squats), s’étonne du dispositif policier jugé disproportionné, mis en place pour cette intervention. Selon les photos transmises, on pouvait compter près de 15 de camions de police présents ce jeudi matin. Annoncée au dernier moment, l’opération a dû être gérée avec les familles par les associations. « Alors que ce n’est pas notre rôle », nous dit-elle.

« Ils semblent profiter du plan de résorption des bidonvilles pour contrôler les habitants, et leur situation administrative, constate Berthe. Ce n’est pas le but de la démarche. »

Elle souligne également que deux familles, une roumaine et une bosniaque, étaient toujours sans solution au moment du départ.

Même constat pour la CALLE (Coordination d’Actions pour le Logement à Lyon et environs). Les militants s’alarmaient ce jeudi matin d’une expulsion « sans préavis et avec un dispositif massif ». Selon eux, « très peu de propositions de relogement » avaient été annoncées encore à 10 heures.

Une partie des habitants non présents

En juillet, l’avenir des habitants du squat de Feyzin avait déjà inquiété le « Collectif intersquats exilé.es Lyon et environs » et le « Collectif soutiens/migrants de la Croix-Rousse. » Dans une lettre ouverte, ces derniers avaient noté que plus d’une centaine d’habitants étaient toujours en attente d’une solution d’hébergement. Et cette intervention ne réglera pas le problème, selon eux.

Prenant les exemples de l’Amphi Z et du collège Maurice-Scève, ils analysaient que ces fermetures n’avaient mené qu’à de nouvelles ouvertures de squat.

Au moment de l’intervention ce matin, il ne restait plus que 65 personnes à Feyzin. Une partie des habitants avait disparu avant l’arrivée des services de l’Etat.