Rassemblement à Perpignan samedi 17 décembre à 17h place Arago en solidarité avec les migrants – face à la chasse organisée par Darmanin-Macron

Ce rassemblement est organisé par un collectif d’organisations dont la LDH-66 dans un contexte où la chasse aux migrants orchestrée par Darmanin-Macron fait le jeu de l’extrême-droite et la renforce chaque jour plus. Il est temps réagir!

« Stop à l’impunité du déchaînement et des intimidations fascistes contre Sophie Djigo » !

Un collectif de plus de mille membres issus principalement de la recherche et de l’enseignement, parmi lesquels Eric Fassin ou François Héran, mais aussi des personnalités comme la romancière Annie Ernaux, prend position en défense de la philosophe Sophie Djigo, cible de menaces de l’extrême droite qui ne supporte pas son engagement en faveur des migrants.

Publié sur le monde.fr le 5 décembre 2022

Tribune de soutien signée par la LDH

Notre collègue Sophie Djigo est philosophe et chercheure, enseignante en classes préparatoires, autrice de plusieurs ouvrages de référence sur la question des migrations et fondatrice de l’association Migraction59 pleinement engagée dans le soutien aux migrants à Calais.

Elle est actuellement la cible des attaques de plusieurs mouvements d’extrême-droite, sur les réseaux sociaux desquels son nom, sa photo, les vidéos de ses interventions et son adresse professionnelle sont diffusés et exposés à la vindicte et au lynchage médiatique. Elle reçoit depuis des semaines des insultes, des harcèlements et des menaces de mort explicites, dont la montée en puissance l’a conduite hier, suite à une nouvelle escalade, à demander la protection fonctionnelle le 28 novembre.

Un communiqué de presse du Rassemblement National la désigne explicitement comme corruptrice de la jeunesse par son activité enseignante, criminalisant par là la simple action pédagogique de sensibilisation aux pratiques solidaires, qui fait pourtant partie intégrante et reconnue d’une éducation à la citoyenneté.

Des chercheurs et des enseignants sont ainsi régulièrement exposés à la violence de ces réseaux et à leurs manœuvres d’intimidation, par des collusions entretenues entre le pouvoir politique et les puissances d’extrême droite, largement représentées à l’Assemblée Nationale où elles introduisent une banalisation de la violence xénophobe et raciste.

La brutalité des insultes et des intimidations subies par notre collègue atteste d’une véritable offensive coordonnée et décomplexée, plus particulièrement dans le Nord en ce moment, où d’autres collègues universitaires subissent collectivement des attaques similaires.

Sophie est à la fois une philosophe et une militante, dont l’action solidaire, particulièrement efficace et déterminée, est liée à une profonde réflexion de chercheure et à une activité enseignante intellectuellement exigeante, reconnue et de haut niveau dans le système de l’enseignement public supérieur. Et le rectorat a du reste ici décidé de la soutenir en portant plainte pour diffamation.

Et pourtant, elle a dû renoncer à l’organisation d’une rencontre entre ses élèves et les bénévoles de l’Auberge des Migrants à Calais, par crainte d’une descente violente des associations xénophobes qui en ont divulgué la date. Et cette forme d’intimidation constitue un véritable bâillon culturel.

La violence qui atteint actuellement Sophie est une côte d’alerte des dérives qui nous atteignent tous, et dont la défense des exilés constitue un emblème. C’est en ce sens à un refus collectif des politiques xénophobes et liberticides que nous appelons, par le soutien inconditionnel qui doit lui être manifesté.

Nous n’exigeons donc pas seulement une réponse gouvernementale claire à des attaques aussi dangereuses qu’inacceptables du point de vue même du droit tel qu’il s’inscrit dans la Constitution, permettant la défense de notre collègue et de tous ceux qui les subissent. Mais nous exigeons par là aussi qu’il soit mis fin aux collusions implicites ou explicites qui font de l’idéologie fasciste un véritable facteur d’imprégnation des mentalités, et constituent par là même un danger massif à tous les niveaux de la décision étatique.

Suède : La droite en quête d’un gouvernement avec l’appui de l’extrême droite

Un scénario se dessine proche de celui qui se déroule en Italie… Sans oublier ce qui se passe en Grande Bretagne avec l’arrivée de Liz Truss, une thatchérienne de choc, au poste de 1er ministre prête à s’attaquer aux syndicat anglais. L’extrême droite accède au pouvoir dans un nombre grandissant d’états en Europe…(Pologne, Hongrie, Roumanie, Grande Bretagne, …)

Le scrutin a été marqué par la nouvelle percée du parti anti-immigration des Démocrates de Suède.

20 Minutes avec AFP   Publié le 15/09/22

Droite et extrême droite se frottent les mains au lendemain de leur victoire inédite aux élections législatives en Suède. Le chef de file des conservateurs suédois entame pour de bon ce jeudi la tâche délicate de former un gouvernement avec l’appui de l’extrême droite. Le scrutin a été marqué par la nouvelle percée du parti anti-immigration des Démocrates de Suède (SD) dirigés par Jimmie Åkesson, devenu deuxième parti du pays nordique et première formation du bloc de droite avec 20,5 % des suffrages.

Défaite au terme d’élections ultra-serrées et malgré un bon score de son parti social-démocrate, la Première ministre de centre gauche Magdalena Andersson a remis jeudi matin sa démission au président de la Chambre, après avoir reconnu sa défaite mercredi soir. Le poste de Premier ministre revient traditionnellement en Suède au principal parti de la majorité, mais seul le chef du parti conservateur des Modérés, Ulf Kristersson, est en position d’avoir le soutien de tous les partis du nouveau bloc de droite et d’extrême droite.

« Nous allons remettre de l’ordre en Suède »

A 58 ans, ce tenant du rapprochement inédit de la droite avec les SD, doit se voir confier officiellement la semaine prochaine la tâche de trouver une majorité par le président de la Chambre. « Je commence maintenant le travail pour former un nouveau gouvernement efficace », avait annoncé dès mercredi soir le dirigeant en réaction à ce succès inédit, qui évince du pouvoir la gauche aux commandes depuis huit ans.

« Maintenant nous allons remettre de l’ordre en Suède ! », a-t-il promis, au terme d’une campagne dominée par les prix de l’énergie et les meurtriers règlements de comptes entre gangs qui noircissent sans interruption l’actualité suédoise. Le défi d’Ulf Kristersson consiste à trouver un accord réunissant quatre partis allant du centre droit à la droite nationaliste, où des lignes divergentes existent sur de nombreux dossiers.

Des semaines de négociations

Les SD affichent leur ambition d’entrer au gouvernement, mais les trois autres partis de droite traditionnelle (Modérés, Chrétiens-démocrates, Libéraux) y sont opposés, tout particulièrement le parti Libéral. Les négociations pour le retour de la droite au pouvoir après huit ans de gauche devraient durer plusieurs jours voire semaines, selon les analystes.

Le scénario le plus probable est que les Modérés et les chrétiens-démocrates, voire les Libéraux, forment un gouvernement, et que SD se contente de faire partie directement ou indirectement de la majorité au Parlement. En échange de quoi ? Avec une voix sur cinq, la formation peut faire valoir ses muscles pour peser dans la balance

Une majorité fragile

« Le processus prendra le temps qu’il faudra », a dit Jimmie Åkesson mercredi dans une déclaration sur Facebook, promettant d’être une « force constructive et d’initiative ». Mais la majorité reste fragile, d’autant que des députés libéraux pourraient être tentés de se rapprocher de la gauche en cas d’influence trop forte des SD.

Avec 176 sièges, dont 73 pour les Démocrates de Suède, le bloc de droite formé de quatre partis devance de très peu celui de gauche (173 sièges). La Première ministre Magdalena Andersson, qui va rester cheffe du parti sociale-démocrate, a réaffirmé jeudi en présentant sa démission que sa porte était ouverte à une collaboration avec la droite si la formation d’une majorité avec SD échouait.

Un groupe néonazi

Héritier d’un groupe néonazi à sa création en 1988, le parti d’extrême droite s’est peu à peu banalisé dans le paysage politique suédois, entrant au parlement en 2010 avec 5,7 %, puis grimpant à chaque élection, sur fond de forte immigration et de problèmes de gangs criminels en Suède. Mais il reste un repoussoir pour de nombreux Suédois.

« L’alternance, ça me va. Je suis juste inquiète que les partis de droite soient plus ouverts à collaborer avec SD, et comment cela va peser sur la politique menée », explique Ninnie Tägtström, une étudiante à Stockholm. Pour Axel Lundström, un psychologue de la capitale, « il y a beaucoup de grandes questions dans notre société qui n’ont pas été prises en compte correctement et je pense que beaucoup de gens attendaient un changement ».

Montée des partis nationalistes en Europe

« Même si ce changement implique une bascule vers la droite et l’extrême droite des Démocrates de Suède ». Les élections de dimanche étaient si serrées qu’il a fallu attendre le comptage d’environ 200.000 voix manquantes mercredi.

L’arrivée de l’extrême droite dans une majorité en Suède est le dernier chapitre de la montée des partis nationalistes dans de nombreux pays européens. Une coalition de droite et d’extrême droite est également grande favorite des élections italiennes du 25 septembre.