La LDH-66 participe aux actions et mouvements intersyndicaux pour défendre les droits sociaux (dont le droit à une retraite digne pour tou(te)s), un des droits collectifs fondamentaux, partie intégrante des Droits de l’homme (humains). Elle était présente lors de la journée nationale de grèves et de manifestations contre le projet de réforme des retraites du 5 décembre 2019 à Perpignan.
Justice sociale
TRIBUNE COLLECTIVE « LA PRÉCARITÉ TUE, JUSTICE SOCIALE MAINTENANT » PUBLIÉE SUR BASTAMAG
20 NOVEMBRE 2019 – TRIBUNE COLLECTIVE « LA PRÉCARITÉ TUE, JUSTICE SOCIALE MAINTENANT » PUBLIÉE SUR BASTAMAG
Tribune collective signée par la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Les inégalités et la pauvreté continuent d’augmenter et se matérialisent de façon violente dans la vie de millions de personnes, en priorité les femmes. Comme le démontre le geste de désespoir d’un étudiant à Lyon, qui dénonce la précarité étudiante. Ce n’est pas un fait divers, mais une vraie question sociale.
La précarité est la situation vécue par de très nombreux étudiants et étudiantes : les petits boulots qui freinent leurs études, les logements trop chers, la suppression des bourses, les allocations dérisoires, les difficultés d’accès à la santé, les fins de mois qui commencent dès la première quinzaine.
La précarité étudiante est loin d’être la seule, elle touche une partie grandissante de la population participant de l’augmentation de la pauvreté.
Aujourd’hui, faire des études, avoir un travail ne protègent en rien de la précarité. D’ailleurs la réforme de l’assurance chômage voulue par le gouvernement va aggraver cette précarité pour 1,2 millions de personnes, principalement les moins de 25 ans.
« Nous affirmons notre volonté de faire progresser la justice sociale »
Nous pensons que notre société a les moyens de faire en sorte que chacune et chacun puisse vivre dignement, et non survivre. Cela passe notamment par un accès gratuit pour toutes et tous à des services publics de qualité (éducation, santé, transports, culture…)
De façon immédiate, nous revendiquons pour les étudiantes et les étudiants la hausse du nombre et du montant des bourses, à la mise en place effective de la trêve hivernale dans les logements universitaires ainsi qu’un accès à un logement décent et abordable en Cité Universitaire.
Il est urgent de mettre en place une rémunération permettant de se consacrer pleinement aux études.
Nous contestons le développement et la mise en place de mesures, comme les stages qui remplace des emplois, le service civique, et le tri social organisé par la plate-forme Parcoursup qui condamnent à la précarité et à l’inégalité des droits. Dans ce contexte la « clause du grand-père » qui acterait la dégradation des droits à la retraite pour les personnes entrant aujourd’hui sur le marché du travail, est inacceptable.
Nos organisations affirment leur soutien aux revendications étudiantes et à leurs mobilisations en cours et à venir. Elles appellent à rejoindre toutes les initiatives contre la précarité, le chômage et la défense des services publics.
Elles invitent à construire et faire converger les mobilisations pour la justice sociale dans les semaines qui viennent avec un moment particulier le 5 décembre.
Signataires : Alternative ESR, APEIS, Attac, CGT, Collectif national pour les droits des femmes, DAL, FIDL, FSE, FSU, Jeudi noir, LDH, Solidaires Etudiant-e-s, Unef, UNL, Union syndicale Solidaires.
LIRE LA TRIBUNE SUR BASTAMAG
En Irak, 360 personnes tuées et 15 000 blessés depuis le début du mouvement de révolte populaire
Le système politique mis en place par les USA est à bout de souffle et corrompu (officiellement 410 milliards d’euros ont été détournés ces 16 dernières années soit deux fois le PIB du pays). Ce système devient un régime policier et militaire sous influence du régime chiite Iranien. La population (dont beaucoup de jeunes) se révolte, prête à risquer sa vie.
Publié sur letemps.ch
Au moins 13 manifestants tués en Irak après l’incendie du consulat d’Iran
Depuis le début du mouvement de contestation le 1er octobre, 360 personnes ont été tuées et 15 000 blessées. Ce bilan a été compilé à partir de sources médicales et policières, les autorités ne communiquant plus sur les morts
Au moins treize manifestants ont été tués jeudi dans le sud de l’Irak, après l’incendie du consulat du grand voisin iranien dans la ville sainte chiite de Najaf qui marque une escalade dans le mouvement inédit de contestation du pouvoir.
Les centaines de manifestants qui ont crié «Iran dehors!» et «victoire à l’Irak!» dans l’enceinte du consulat en feu dans la très symbolique ville sainte qui accueille chaque années des millions de pèlerins notamment venus d’Iran.
Quelques heures plus tard, alors que Najaf sous couvre-feu était calme, c’est Nassiriya, plus au sud, qui s’est enflammée. Là, au moins treize manifestants ont été tués par balles quand les forces de l’ordre ont avancé pour reprendre deux ponts de la ville, un foyer historique de la révolte dans le pays, ont indiqué des sources médicales et de sécurité.
Une centaine de manifestants bloquant ces ponts dans le cadre d’un large mouvement de désobéissance civile ont également été blessés et plusieurs sont dans un état critique, ont précisé ces sources.
Dans le même temps, des renforts des forces de sécurité se sont déployés aux abords de la ville, fouillant chaque personne ou véhicule souhaitant y entrer, a constaté un correspondant de l’AFP.
Plus de 360 morts
Cette vaste opération des forces de l’ordre a été lancée après la nomination d’un nouveau commandant militaire dans la province, comme dans d’autres, les autorités s’en remettant à des militaires pour appuyer les gouverneurs face à un mouvement qui depuis le 1er octobre a fait plus de 360 morts et 15 000 blessés. Ce bilan a été compilé par l’AFP à partir de sources médicales et policières, les autorités ne communiquant plus sur les morts.
A propos de l’incendie du consulat iranien à Najaf, Bagdad a dénoncé des personnes «étrangères aux manifestations légitimes» qui veulent «clairement saper les relations historiques entre les deux pays». A Téhéran, qui depuis le début voit dans le mouvement en Irak un «complot», le ministère des Affaires étrangères iranien a réclamé «une action décisive, efficace et responsable contre les agents destructeurs et les agresseurs». Car en deux mois de manifestations, les Irakiens dans les rues crient désormais en plein jour leur colère contre leur grand voisin.
Lire également: Les Gardiens de la révolution ne font plus recette dans la rue iranienne
Pour eux, dans l’un des pays les plus riches en pétrole du monde – mais aussi l’un des plus corrompus –, le système politique conçu par les Américains qui ont renversé Saddam Hussein en 2003 est à bout de souffle.
Et surtout, il est tombé entre les mains de l’Iran et de son puissant émissaire pour les affaires irakiennes, le général Qassem Soleimani, en charge des opérations extérieures de l’armée idéologique de la République islamique.
Dans la rue depuis le 1er octobre, des dizaines de milliers d’Irakiens réclament la refonte du système politique et le renouvellement total de leur classe dirigeante qu’ils jugent corrompue – officiellement 410 milliards d’euros ont été détournés ces 16 dernières années soit deux fois le PIB du pays –, incompétente et affiliée à diverses capitales qui se disputent l’influence en Irak.
Les Etats-Unis aux abonnés absents
Les deux pays qui tenaient la haute main à Bagdad, les Etats-Unis et l’Iran, sont à couteaux tirés et depuis le début de la révolte, Téhéran a pris l’avantage alors que Washington est aux abonnés absents. Là où le général Soleimani parvient à réunir l’ensemble des partis au pouvoir pour resserrer les rangs autour du Premier ministre Adel Abdel Mahdi un temps sur la sellette, les Etats-Unis ne font que de maigres déclarations officielles et le vice-président américain Mike Pence, qui s’est rendu en Irak cette semaine, a ignoré les autorités de Bagdad pour visiter uniquement ses troupes et le gouvernement autonome du Kurdistan.
Pourtant le pays est paralysé depuis des semaines: dans le Sud, les écoles sont fermées depuis des semaines. Et les administrations qui n’ont pas fermé leurs portes se font placarder des banderoles en travers de leur fronton: «Fermée sur ordre du peuple».
Dans les rues et en travers des autoroutes, les manifestants expriment leur colère dans un épais nuage de fumée noire: ils brûlent des pneus pour tenter de bloquer tout mouvement et toucher ainsi le gouvernement au seul endroit qui peut lui faire du mal, l’or noir et ses précieux revenus. Mais jusqu’ici, ils ne sont pas parvenus à toucher la production et la distribution du pétrole, unique ressource en devise du pays et qui représente 90% des recettes d’un gouvernement surendetté.