Répression des Gilets jaunes au Boulou délogés à coups de grenades lacrymogènes – Témoignages de la LDH-66

Témoignages de militants de la LDH-66 présents au Boulou comme observateurs des violences des forces de l’ordre.

Depuis le début de la semaine du 17 au 23 décembre, les GJ ont été arrêtés et gardés à vue en nombre à Montpellier et alentours. La police a essayé aussi de faire des arrestations préventives avant qu’ils atteignent le Boulou suite au mot d’ordre national des Gilets Jaunes de bloquer les frontières à partir du samedi 22 décembre pour faire pression sur un gouvernement qui ne répond pas aux attentes du mouvement de contestation massif et généralisé contre sa politique anti-sociale et répressive.

200 policiers et gendarmes sont présents sur les lieux avec tout l’attirail répressif adéquat.

Des militants de la LDH-6-6 étaient présents au Boulou en tant qu’observateurs et se sont relayés les 21, 22 et 23 décembre pour témoigner sur les violences policières et les atteintes aux droits de l’homme éventuelles.

Voici leurs témoignages:

fleche2 « En gilet jaune  et  avec le chasuble LDH, nous sommes vite repérés comme observateurs neutres des violences policières éventuelles et conseillers juridiques en cas d’interpellation. Les contacts et discussions sont riches, certaines infos nous alarment:« Arrivées au péage du Boulou, c’était comme après la guerre… » C’est d’ailleurs ce que racontaient la plupart des gens interrogés : choqués, ébranlés, traumatisés «  On ne comprend pas, on marchait pacifiquement quand ils nous ont chargé ! ». A notre arrivée, l’air était encore à peine respirable : les lacrymos…
Les GJ erraient de ci de là, redoutant la prochaine salve et pourtant toujours présents, toujours déterminés et… pas dupes des infos ni de la manipulation de certains medias : « désormais certaines tromperies ne passeront plus ! »
On nous a parlé de « Mike », GJ handicapé du péage sud « tabassé par les flics »;
On nous a raconté le bus empli d’enfants gazé par les gendarmes au péage du Boulou.
Et des bruits circulaient : « 15, puis 30 fourgons de flics sont en train d’arriver ».
La tension était palpable, le temps suspendu.

fleche2  « Nous avons trouvé l’atmosphère extrêmement tendue, les manifestants avaient peur mais étaient aussi très révoltés contre des attaques policières qu’ils ressentent comme non justifiées. ils se disent pacifiques, expliquent qu’ils font un barrage filtrant, qu’ils laissent passer les voitures de tourisme, mais que c’est la police qui bloque totalement les péages. Nous avons rencontré un gilet jaune qui est allé porter une pétition contre les violences policières aux élus. Il a rencontré le député Gros.  La plupart des Gilets Jaunes sont déterminés mais tranquilles, ils fuient, se mettent en retrait puis se rapprochent. De nombreux motards GJ, et également beaucoup de jeunes en première ligne conseillant aux plus âgés de rester en retrait. Il y a aussi une cabane avec café gâteaux fait maison et une cagnotte. La solidarité est remarquable, on ressent un réel esprit de groupe et une certaine cohésion. »

Lire l’article et voir la vidéo sur francetvinfo.fr

« La situation était tendue à la frontière franco-espagnole. Samedi 22 décembre, plusieurs centaines de « gilets jaunes » se sont rassemblés au péage du Boulou (Pyrénées-Orientales). Ils ont été délogés par les forces de l’ordre en début d’après-midi. Les manifestants ont été chassés hors de l’autoroute à coups de gaz lacrymogène et se sont massés sur un pont

« L’autoroute est en train d’être nettoyée pour permettre la reprise normale du trafic », a précisé la préfecture. Les « gilets jaunes » avaient bloqué en début de matinée une bretelle d’autoroute au niveau du Boulou, puis s’étaient dirigés vers le dernier péage avant l’Espagne.

Selon un témoin, les « gilets jaunes » ont laissé passer les voitures, mais bloqué les poids lourds, « symboles des importations espagnoles vers la France à des prix bradés depuis de longues années »« Le roi Macron donne des miettes aux gueux », « Le mépris, ça suffit », pouvait-on lire sur les banderoles des manifestants. Des dizaines de motards défilaient également à leurs côtés.

En milieu de matinée, des dizaines de militants séparatistes catalans, vêtus eux aussi de gilets jaunes et brandissant le drapeau indépendantiste, se sont joints aux protestataires français. Ils avaient bloqué vendredi quelques axes routiers entre les Pyrénées-Orientales et la Catalogne.

Une minute de silence a été observée en hommage à un conducteur tué dans la nuit à l’entrée de l’autoroute Perpignan-Sud, a indiqué une manifestante. Le drame a eu lieu lorsque sa voiture s’est encastrée à l’arrière d’un poids lourd bloqué par un barrage filtrant de « gilets jaunes », a indiqué le procureur de Perpignan, Jean-Jacques Fagni, soulignant que la plupart des manifestants s’étaient enfuis. »

 

grenades lacrymogènes 

Un rond-point baptisé « Gilets jaunes » à Cabestany

Publié dans LADEPECHE.fr

Le conseil municipal de Cabestany, dans les Pyrénées-Orientales, a validé à la majorité, ce jeudi, la proposition du maire Jean Vila.

De longue date, une réunion du conseil municipal n’avait pas rassemblé un public si nombreux, dont la présence s’expliquait par le caractère exceptionnel de sa séance.

À l’invitation du maire, Jean Vila, une délégation d’une vingtaine de Gilets jaunes s’est installée dans la salle pour entendre la proposition de l’édile, validée à l’issue du conseil municipal à la majorité des voix, selon nos confrères de L’Indépendant.

« L’actualité sociale est la lutte des Gilets jaunes, a déclaré l’édile dans une salle silencieuse et tendue. Ils portent, seuls, l’essentiel des revendications de la France qui travaille, celle qui a travaillé ou qui veut travailler. Cette lutte s’inscrit bien dans la tradition française des grandes conquêtes sociales de notre pays : la Révolution de 1789, la Libération, Mai-68 et les grandes luttes de 1995. Il est certain que celle des Gilets jaunes marquera à jamais les luttes sociales en France ».

« Leçon de courage des Gilets jaunes »

« Elle mérite d’être gravée dans le marbre. Certains ne retiendront que les actes de violence qui doivent être condamnés, mais les vrais coupables de ces actes ne sont pas toujours ceux que l’on désigne d’une manière trop facile. Les Gilets jaunes sont pacifiques et donnent une grande leçon de courage et de citoyenneté. Il me semble que le moment est arrivé non seulement de les soutenir, mais de trouver avec eux les moyens de renforcer ce mouvement unique et exemplaire. C’est la raison pour laquelle j’ai proposé au conseil municipal de donner le nom des Gilets jaunes à un rond-point de notre commune ».

Le maire Jean Vila a ensuite cédé son fauteuil à Richard Martzolff, l’un des Gilets jaunes : « Notre lutte est un événement majeur de l’Histoire de France et nous allons continuer à la mener. Encore trop de souffrance et d’injustice et les mesures annoncées par le président de la République ne les résoudront pas. En ma qualité de médecin, je vois de plus en plus de gens et de jeunes notamment qui n’ont pas les moyens de se soigner convenablement. Des millions de personnes en France vivent dans la précarité. Notre pays souffre d’un manque d’humanité qu’il lui faut retrouver ».

Des applaudissements nourris ont salué son intervention. Malgré les revendications identiques propres à l’ensemble des Gilets jaunes, cette délégation se scinde néanmoins entre les partisans d’une dissolution de l’Assemblée nationale et les autres, prônant le Référendum initiative citoyenne (RIC) pour l’inscrire dans l’article 3 de la Constitution.

Un colossal mouvement populaire que d’aucuns peuvent juger anarchique mais qui tend à prendre corps et s’amplifie de jour en jour.

Rassemblement unitaire à Perpignan en solidarité avec les Gilets jaunes et les lycéens réprimés (+ photos)

Le rassemblement à l’initiative de la CGT-66 le vendredi 14 décembre devant la gare de Perpignan « pour une autre répartition des richesses » est devenu une manifestation de solidarité avec le mouvement des Gilets jaunes.  Participation de plusieurs organisations (CGT, Solidaires, PCF, NPA, LO,…) et associations. Des gilets jaunes étaient présents et l’un d’eux est intervenu sous les applaudissements des 300 manifestants présents.

Comme l’a déclaré la CGT « Emmanuel Macron et son gouvernement n’ont toujours rien compris : le cap libéral et l’austérité sont maintenus. Dans une allocution enregistrée de 13 minutes, le président de la République s’est livré à un véritable exercice d’enfumage ! Une opération de communication alliant menaces, misérabilisme et mea culpa hypocrite, dès les premières minutes de son intervention… »

En solidarité avec les jeunes lycéens de Mantes réprimés une minute de silence a été observée agenouillé(e)s au sol…

Des adhérents de la LDH-66 étaient présents.

Photos de Jean-Christophe Milhet

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Photos de Mélina Dufraigne