Samedi 21 octobre, contre l’autoroute A69, près de 10 000 personnes ont manifesté et s’est conclue par l’installation d’une ZAD

Publié sur la Voix du Midi le 21/10/2023

Défilé, dégradations, installation d’une ZAD..

Samedi 21 octobre, une manifestation contre l’autoroute A69 était organisée à Saïx (Tarn). Elle a réuni près de 10 000 personnes et s’est conclue par l’installation d’une ZAD

Comme au mois d’avril dernier avec leur manifestation « Sortie de Route », plusieurs associations et collectifs engagés dans la lutte contre l’autoroute entre Castres et Toulouse organisaient un nouveau week-end de mobilisation contre l’A69, samedi 21 et dimanche 22 octobre.

Entre 5 000 et 10 000 personnes (selon les sources) étaient présentes à Saïx, dans le Tarn, pour participer à ce rassemblement nommé « Ramdam sur le macadam ». Leur objectif ? Obtenir la suspension du chantier de l’A69, lancé au printemps dernier.

En marge du défilé festif sur un parcours d’environ 8 kilomètres, des intrusions avec dégradations ont été enregistrées dans deux entreprises, prestataires du chantier de l’A69. Les organisateurs annoncent aussi l’installation d’une ZAD au lieu-dit « La Crémade », dans les bâtiments d’une propriété qui a été expropriée pour les besoins du projet d’autoroute entre Castres et Toulouse.

https://actu.fr/occitanie/saix_81273/direct-a69-suivez-la-manifestation-organisee-dans-le-tarn-contre-l-autoroute-castres-toulouse_60238807.html

Manifestation contre le projet d’autoroute A69 : le cortège principal défile dans le calme, plusieurs sites privés envahis par des manifestants

(le Monde 21/10/22))

La manifestation a mobilisé plus de 10 000 personnes, selon les organisateurs. La préfecture du Tarn a fait état de 2 400 personnes dans le cortège principal, et de 2 500 « individus radicaux et violents en dehors ».

Par Henri Seckel et Rémi Barroux (avec AFP)

https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/10/21/manifestation-contre-l-a69-dans-le-tarn-les-opposants-au-projet-d-autoroute-se-rassemblent_6195820_3244.html

La plainte contre Amazon s’alourdit

Publié sur radiofrance.fr le 9 octobre 2023

La « Federal Trade Commission », accompagnée par 17 états américains, ont porté plainte, le 26 septembre dernier, contre la multinationale Amazon pour concurrence déloyale, pratiques illégales et stratégies anticoncurrentielles. Et le dossier vient de s’alourdir.

L’agence fédérale du commerce accuse le géant de la vente en ligne d’exclure ses concurrents lorsqu’ils sont moins chers en les placardisant. La FTC dénonce le fait que les commerçants qui proposent leurs produits à d’autres revendeurs à des prix inférieurs à ceux annoncés sur Amazon sont également rapidement punis par la multinationale.

Sans parler du fait que les marques sont fortement encouragées à souscrire aux offres d’Amazon et à acheter de la publicité, si elles veulent exister. Amazon représente, aux États-Unis, près de 38% du volume des achats en ligne. Les entreprises peuvent difficilement faire sans le géant fondé par Jeff Bezos, qui n’a plus qu’à imposer sa loi.

Depuis ses débuts, Amazon propose des prix cassés pour prendre des parts de marché. Une fois une position dominante atteinte, elle utilise tous les moyens, autorisés ou non, pour préserver cette situation de quasi-monopole. Cette place de marché favorise ses intérêts au détriment du consommateur… Et c’est bien ce dernier que la FTC est censé protéger.

L’algorithme secret

Dans le cadre de cette affaire, l’existence d’un algorithme secret, baptisé « projet Nessie », vient d’être découvert. Selon le Wall Street Journal, Amazon utilisait un algorithme capable d’évaluer quand augmenter ses prix et être suivi par ses concurrents.

Si les concurrents ne s’alignaient pas, l’algorithme ramenait rapidement le produit au prix initial. Autre mission de Nessie, positionner les prix de certains produits au même niveau d’un concurrent qui faisait une promotion et le maintenir lorsque l’offre du concurrent s’arrêtait. Amazon a réalisé plus d’un milliard de chiffre d’affaires grâce à Nessie.

« Si la plainte aboutit, ce sont les consommateurs qui en pâtiront, car nous devrons arrêter tout ce que nous faisons pour proposer des prix bas et les mettre en valeur », a déclaré l’entreprise. Une stratégie de défense façon inversion des rôles, où Amazon se fait passer pour le vrai défenseur du consommateur à l’inverse de l’autorité fédérale.

LA FTC a déjà eu Amazon dans son collimateur cette année. En mai dernier, la multinationale s’est rendue coupable de non-respect de la confidentialité des données des utilisateurs de ses enceintes connectées Alexa ou de la caméra de sécurité Ring. Amazon collectait des images et des enregistrements à l’insu des utilisateurs. L’entreprise a accepté de payer plus de 30 millions de dollars pour mettre fin aux poursuites

Plainte contre TotalEnergies pour climaticide

Publié dans Libération le 2 octobre 2023

Justice climatique

TotalEnergies visé par une plainte au pénal pour son méga-projet pétrolier en Ouganda et en Tanzanie

Quatre associations portent plainte au pénal contre le pétrolier français pour «abstention de combattre un sinistre» et «homicide involontaire» en Afrique de l’Est, apprend-on ce lundi 2 octobre. Les ONG dénoncent «des faits s’apparentant à un climaticide».

C’est un procès inédit auquel pourrait faire face TotalEnergies. Quatre associations de défense de l’environnement ont déposé plainte au pénal contre le géant des hydrocarbures et son projet pétrolier EACOP en Tanzanie et en Ouganda pour «des faits s’apparentant à un climaticide», apprend-on ce lundi 2 octobre auprès de leurs avocats, confirmant une information du Monde.

La plainte vise plusieurs infractions : abstention de combattre un sinistre, atteintes involontaires à l’intégrité de la personne, destruction, dégradation ou détérioration d’un bien appartenant à autrui de nature à créer un danger pour les personnes, et homicide involontaire. Les ONG Darwin Climax Coalitions, Sea Shepherd France, Wild Legal et Stop EACOP-Stop Total en Ouganda ont déposé cette plainte le 22 septembre.

Effondrement climatique en cours

«Alors que l’ONU s’inquiète de l’effondrement climatique en cours, TotalEnergies ne doit plus continuer à alimenter sciemment, librement et impunément le dérèglement climatique», ont déclaré les avocats William Bourdon et Vincent Brengarth. «Il est temps que l’entreprise soit tenue responsable de ses activités», ont-ils ajouté dans un communiqué.

Cette plainte est «inédite» car elle assigne la société TotalEnergies «devant le juge pénal pour des faits s’apparentant à un climaticide, et qui, jusqu’ici, n’avaient leur place que devant des juridictions civiles». Selon William Bourdon, «les poursuites au civil n’intimident pas les grands patrons, a-t-il expliqué au MondeLa seule chose qui les embarrasse, c’est le risque d’une mise en examen, d’un procès public, d’une sanction pénale et, in fine, d’une atteinte à leur image.»

TotalEnergies «n’a pas connaissance de cette plainte et ne sait pas ce qu’elle vise», affirme-t-on du côté de l’entreprise. «La Compagnie mène ses opérations en conformité avec ses standards d’opération et avec les lois et règlements. Elle répondra aux demandes des autorités le cas échéant», a-t-elle ajouté.

TotalEnergies avait annoncé l’année dernière un accord d’investissement de 10 milliards de dollars avec l’Ouganda, la Tanzanie et la compagnie chinoise CNOOC, pour la construction d’un oléoduc chauffé (EACOP) de 1 443 kilomètres reliant les gisements du lac Albert, dans l’ouest de l’Ouganda, à la côte tanzanienne sur l’océan Indien. Le groupe prévoit également le forage de près de 400 puits de pétrole dans le parc naturel des Murchison Falls – les chutes du Nil Blanc, parmi les plus puissantes au monde –, une remarquable réserve de biodiversité et plus grand parc national d’Ouganda.

Un impact majeur sur la nature

Pour les avocats des associations, ce projet «serait à l’origine d’importants déplacements de populations» et «contribuerait à un appauvrissement majeur des populations locales». Il aura aussi un impact majeur sur «de nombreuses zones naturelles», soulignent-ils. Les plaignants accusent le groupe de ne mettre en place «aucune action permettant de lutter contre le sinistre qui frappe déjà la moitié de la population mondiale».

Les associations de protection de la nature dénoncent une stratégie de communication «visant à donner l’illusion d’une stratégie environnementale ambitieuse afin de dissimuler l’absence d’actions concrètes et adaptées» pour lutter contre le réchauffement climatique.